Personnes âgées : faire passer la solidarité avant la rentabilité

 

Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables face au COVID-19 étant donné le fort taux de mortalité dans cette population. Ces dernières semaines, on découvre au fil de l’eau le nombre de morts du coronavirus dans les EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) — qui constitueraient 40 % des victimes — dans des conditions parfois floues.

Des familles de victimes ont alerté sur l’absence d’information sur l’état de santé de leurs parents et le flou sur les mesures de protection mises en place pour empêcher la propagation du virus. Certaines ont porté plaintes et des enquêtes sont ouvertes pour homicide involontaire.(1)

Une grande partie des EHPAD appartient aujourd’hui à des grands groupes privés, qui proposent d’investir dans leurs chambres comme un placement attractif. (2).

Pour conserver la rentabilité du « produit », ces groupes vont faire des économies partout où c’est possible et en premier lieu sur le personnel, avec parfois une seule infirmière de nuit pour plusieurs établissements. Des économies qui existent aussi dans les établissements publics à cause d’un sous-financement. Le premier groupe privé du secteur, le groupe Korian, créé en 2003, possède 282 établissements et 23 000 lits. Ce groupe est actuellement dans le viseur des critiques pour le décompte des victimes. (3) 

Il n’est pas acceptable que les conditions sanitaires des résidents dépendent d’objectifs de rentabilité de placements financiers. Par ailleurs, les fonds publics financent en partie ces établissements à travers l’Assurance maladie pour les soins, et l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). On assiste donc à une socialisation des coûts et une privation des bénéfices dans ces structures privées, tout en détruisant progressivement les structures publiques existantes par sous-financement. En ce sens les EHPAD sont un exemple type de la destruction en cours du système public de santé.

Le modèle actuel des EHPAD pose aussi la question plus générale de la prise en soin de la dépendance par notre société. Le tarif moyen d’une chambre en EHPAD est d’environ 2000 euros par mois, dont une grande partie doit être supportée par la famille de la personne dépendante (4) . 

Nous estimons que l’état de dépendance est un état de santé non choisi qui doit relever de la solidarité collective, au même titre que la maladie ou la retraite, dans l’esprit initial de la Sécurité Sociale.

La santé et les conditions de vie dignes d’une personne âgée ne doivent dépendre ni du niveau de revenus de sa famille, ni du cours de l’action de l’établissement où elle réside. (5) (6)

Bien qu’il existe des structures privées à but non lucratif, environ 25% de la manne totale se répartit entre quatre mastodontes à croissance exponentielle : Korian, Orpea, Colisée et DomusVi .

Naissance des EHPAD en 1997 avec la réforme de la tarification/ secteur MEDICO SOCIAL

Hébergement (résident) /soins (Ass Mal) / dépendance (APA 2007)  (7)

Dès lors, les hospices héritiers de la tradition asilaire n’avaient plus vocation à servir de lieux de relégation pour ces cohortes de vieillards contraints de se livrer à une « mendicité tapageuse » que dénonçait déjà un « édit royal » de Louis XIV, comme une nuisance sociale difficilement supportable. Leur abrogation réglementaire par la loi n° 75-535 du 30 juin 1975 donnait un délai de dix années aux pouvoirs publics pour assurer leur transformation en maison de retraite médicalisée ou non ou en unité de long séjour hospitalier; l’histoire révèlera que plus de trente années auront été nécessaires pour réaliser cet objectif.

Le modèle hôtelier est apparu dans les années 1980 à l’initiative du secteur privé commercial, afin de répondre aux attentes d’une clientèle soucieuse d’échapper au caractère manifestement trop social et contraignant pour ne pas dire assistanciel des établissements traditionnels. Les « hostelleries du troisième âge », pour reprendre les premiers messages de communication des résidences Hôtelia, lancées par le groupe Accor et plusieurs fois revendues depuis, détenues actuellement par le groupe Korian, ont cherché à estomper l’image dégradée de la vieillesse et des corps déchus, sans pour autant éluder les réalités de la perte d’autonomie à laquelle elles entendaient répondre par une « médicalisation douce », valorisant les concepts d’autonomie et d’indépendance qui demeurent leur référence.

La médicalisation généralisée de ces structures de par la réforme de la tarification des EHPAD introduite par la loi de janvier 1997, a contraint les gestionnaires à repositionner leur offre de service dans l’éventail des institutions pour personnes âgées. Plus que dans les autres EHPAD les équipes soignantes qui ont été instituées dispensent leurs soins à la carte, et l’accompagnement et les soins sont prodigués de façon très individualisée. (8)

2017, le gouvernement a procédé à une réforme de la tarification des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) 

Baisse importante des recettes pour 35 à 40 % des Ehpad publics

Si cette réforme privilégie les établissements privés lucratifs, il ne s’agit pas d’un hasard. Dès la création des Ehpad, en 1997, le secteur commercial émergent a pu bénéficier de financements publics pour se développer. Pour les économistes Ilona Delouette et Laura Nirello (1), l’abrogation de la relation privilégiée qui existait entre les pouvoirs publics et les acteurs traditionnels — publics et associatifs — de la prise en charge des personnes âgées a instauré une concurrence qui bénéficie au secteur commercial.

Le processus de privatisation du secteur des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes Ilona Delouette et Laura Nirello Dans Journal de gestion et d'économie médicales 2016/7 (Vol. 34), pages 387 à 408 (9)

D’abord, dès 1997, les régulateurs du champ construisent un rapport de concurrence entre les différents types d’établissements du secteur (public, économie sociale, privé lucratif) en abrogeant la relation privilégiée qu’ils entretenaient avec les acteurs traditionnels non lucratifs, et en ouvrant les financements publics aux établissements privés lucratifs. (10)

L’illustre fusion Korian-Medica ayant eu lieu en 2014 a fait du groupe Korian le premier acteur français du secteur des EHPAD.

Dans le top 3 des groupes privés EHPAD se trouvent Korian, Orpéa et Domusvi avec pas moins de 15 000 lits. Viennent ensuite des groupes tels que Le Noble Age ou encore Colisée Patrimoine et Dolcéa Création GDP Vendôme qui possèdent autour de 3 000 lits. Enfin, la dernière catégorie est constituée par des groupes ayant sous gestion une moyenne de 1000 lits.

Depuis sa création en 2003, le groupe privé Korian est un acteur de référence dans le domaine de la prise en charge de la dépendance temporaire et permanente. Avec la fusion absorption de Médica, Korian se place en tête du classement.

Nombre d’établissements en France : 282

Nombre de lits en France : 23 554 (11)

 

La convention tripartite – un marché sécurisé par cette convention

La convention tripartite est la convention signée entre le Conseil général, l’ARS et le gestionnaire de la résidence EHPAD, cette convention permet de sécurisé ce marché. Pour entamer la construction d’un EHPAD il est obligatoire de signer cette convention tripartite. Aucune nouvelle construction de type EHPAD n’est possible sans cette autorisation. C’est en quelque sorte un numerus clausus du nombre de résidences EHPAD. Actuellement, chaque année, nous créons en France un déficit de 10’000 lits EHPAD dont nous aurions besoin. Nous observons de plus depuis 2011 un « gèle » des autorisations délivrées par l’État car chaque nouvelle création EHPAD coûte de l’argent à l’État via les aides données.

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

1.https://www.lepoint.fr/societe/en-direct-coronavirus-un-1er-mai-rempli-d-interrogations-sur-le-deconfinement-01-05-2020-2373682_23.php

2. https://www.ehpad.fr/investir-dans-une-chambre/

3.https://www.liberation.fr/france/2020/04/19/covid-19-dans-les-ehpad-korian-engloutis-par-la-vague_1785758.

4.http://chantibes.reference-syndicale.fr/files/2018/06/Note-dactualit%C3%A9-30.05.2018-Ehpad.pdf

5. https://www.monde-diplomatique.fr/2019/03/BAQUE/59611

6. https://blogs.mediapart.fr/zazaz/blog/130420/liberons-les-vieux-fermons-les-ehpad-0

7. https://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2007-4-page-169.htm#

8. https://www.monde-diplomatique.fr/2019/03/BAQUE/596129.

9. https://www.cairn.info/revue-journal-de-gestion-et-d-economie-medicales-2016-7-page-387.htm

10. https://www.ehpad.fr/classement-top-10-ehpad/

11. https://www.ehpad.fr/residence-ehpad/la-bastide-des-oliviers/

CoViD-19 : Message aux Jeunes MG (Confinement - semaine#8)

Bonjour

C’est bon : le pays sort du confinement à compter du 11 mai 2020 !

Mais pour organiser cette sortie, le gouvernement a préparé un projet de loi portant atteinte, selon nous mais aussi selon l’académie de médecine et même l’ordre des médecins, aux droits fondamentaux des citoyens.

Aussi après notre communiqué de presse avec la Quadrature du Net pour s’opposer au projet d’application stopcovid, le SNJMG a publié un nouveau communiqué pour s’opposer à toutes ces atteintes aux droits des personnes.

Quelque soit la traduction de ces manifestations de désaccord dans le débat parlementaire, la gestion du CoViD-19 en Médecine Générale évolue à compter du 11 mai 2020.

Le SNJMG aide les médecins généralistes (installés et remplaçants) à s’adapter au nouveau cadre légal en proposant une nouvelle fiche pratique.

Cette fiche pratique vient bien sûr enrichir notre mini site d’information sur la pandémie CoViD-19, mini site accessible sur cette page.

A propos de l’impact de la pandémie sur la santé des Jeunes MG, nous rappelons que nous avons publié un billet d’information sur les arrêts de travail concernant les Jeunes MG et que depuis cette publication, nous collectons tous les dossiers de jeunes MG non ou mal indemnisés malgré leurs arrêts de travail. Si vous êtes dans ce cas, merci de contacter notre secrétaire.

Enfin, le SNJMG renouvelle son invitation à tous les Jeunes MG interessé.es pour une participation à son groupe de suivi et de réflexion sur la pandémie et sa gestion : toutes les bonnes volontés sont les bienvenues même si ils/elles ne peuvent y consacrer qu’un temps restreint !

Pour rejoindre notre groupe, merci de contacter notre secrétaire.

A bientôt…

Restons solidaires et responsables !

Le SNJMG

 

Coronavirus en France : la résistible multiplication des atteintes aux droits fondamentaux

 

Depuis le début de la pandémie, Amnesty International tout comme Human Rights Watch dénoncent les attaques contre les droits de l’homme sous couvert de sécurité sanitaire.

En France, il semble bien loin ce mois de Janvier 2020 où tous les responsables politiques étaient justement choqués par le recours systématique de la Chine à tout ce que les nouvelles technologies offrent comme possibilités pour assurer une surveillance de masse de sa population : drones, vidéo contrôle, reconnaissance faciale, cameras thermiques, application de tracking… Le tout couplé avec des amendes, des enfermements à domicile, des incarcérations, des déportations en camps voire des disparitions…

En ce printemps 2020, la préfecture des Alpes-Maritimes surveille les Niçois par des drones qui survolent la ville avec un haut-parleur diffusant des messages à 100 décibels (1), des dirigeants de start up profitent de leur statut de commentateurs sur les chaines radio/TV d’info continue (y compris publiques !) pour faire la publicité de leur programme de contrôle de l’utilisation de masques dans la ville de Cannes (2), la préfecture de police de Paris reconnait utiliser les images de drones de surveillance sans disposer d’autorisation spécifique pour capter ces images (3), la gendarmerie nationale poursuit en hélicoptère le moindre randonneur en balade sur une plage déserte (4) et le gouvernement français multiplie les entorses à l’Etat de droit.

Il y eu d’abord l’introduction de peines de prison pour non-respect des règles de confinement dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire… alors que gouvernement prenait, à bon escient, des mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale et diminuer ainsi le risque de propagation de l’épidémie dans les lieux de privation de liberté !

Il y a ensuite la mise en « sommeil » des juridictions administratives, judiciaires et constitutionnelle puis le projet d’application StopCovid contre le quel se mobilise le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), aux cotés de la Quadrature du Net (5).

Et depuis le semaine dernière, il y a le projet de traçage des patients infectés et des sujets contact avec constitution de deux fichiers centralisés, d’une durée d’un an maximum, alimentés de données personnelles (de santé ou non), nominatives, fournies essentiellement par les médecins généralistes, « le cas échéant sans le consentement des personnes » et gérés par des personnels administratifs initialement non assermentés. Le même projet de loi accorde, selon la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), « des prérogatives préoccupantes aux préfets concernant des mesures individuelles de privation de liberté des personnes entrant sur le territoire » (6).

Ce projet a été annoncé aux médecins généralistes par un simple courriel du directeur de l’Assurance Maladie le jeudi 30 avril 2020 pour une mise en application à compter du 11 mai 2020 (7) et présenté par le gouvernement aux parlementaires quelques jours seulement avant la discussion de la loi afférente, sans avoir consulté les associations de patients (8) ni demandé l’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et en l’absence de tout contrôle du Conseil Constitutionnel.

Le SNJMG n’ignore pas qu’il existe des résultats encourageants sur des expériences à l’étranger d’identification systématique et de prise en charge des personnes infectées et de leurs contacts (9), et le SNJMG apprécie, une nouvelle fois, les gardes fous proposés par la CNIL comme certaines améliorations apportées par le débat parlementaire en cours (ex : encadrement par du dispositif par un comité de suivi) mais il n’en reste pas moins que le projet repose toujours sur des atteintes aux droits des personnes et sur une remise en cause du secret médical, alors que la pathologie CoViD-19 évolue majoritairement vers la guérison spontanée.

Aussi, tout en regrettant que patients et médecins généralistes n’aient pas été impliqués dans un programme éthiquement bien plus acceptable, le SNJMG tient à exprimer son opposition à un projet gouvernemental de traçage qualifié de « police sanitaire » par Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale et président du Conseil pour l'éthique de la recherche et l'intégrité scientifique de l'Université Paris-Saclay (10).

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

  1.  : Confinement : à Nice, la police surveille les promeneurs avec un... drone
  2.  : Covid-19 : à Cannes, des caméras repèrent automatiquement le port du masque
  3.  : Confinement : les drones de la préfecture de police de Paris attaqués en justice
  4.  : Confinement : prendre l’air ou faire du sport ? Oui, mais…
  5.  : StopCovid : une balance bénéfices/risques défavorable
  6.  : Déconfinement : à marche forcée
  7.  : Lettre de Nicolas Revel
  8.  : Coronavirus : les associations d’usagers de la santé, oubliées de la gestion de crise
  9.  : Feasibility of controlling COVID-19 outbreaks by isolation of cases and contacts. Lancet Glob Health. 2020
  10.  : Le suivi des malades après le 11 mai : quels enjeux éthiques ?

CoViD-19 : Message aux Jeunes MG (Confinement - semaine#7)

 

Bonjour

Alors que le pays se prépare à un début de sortie du confinement le 11 mai 2020 (si tout se passe bien), le SNJMG a publié un communiqué de presse avec la Quadrature du Net pour s’opposer au projet d’application stopcovid.

Dans la suite logique de son précédent communiqué de presse (Protéger plutôt que punir), le SNJMG préfére toujours l’accompagnement au flicage.

Toujours en matière d’éthique de santé, nous vous rappelons qu’en association avec les structures de jeunes réanimateurs (AJAR) et jeunes psychiatres/addictologues (AFFEP et AJPJA), le SNJMG invite les jeunes médecins à participer en ligne à la courte enquête nationale concernant : CoViD-19, Soins de réanimation et Troubles psychiques.

Concernant notre service d’information sur le CoViD-19, nous poursuivons son amélioration continue avec un mini site un peu aménagé pour proposer un accès plus rapide et évident aux fiches d’infos spécifiques qui ont été enrichies et actualisées. Cette semaine, les principales actualisations concernent :

Notre mini site est accessible sur cette page.

En dehors du CoViD-19, Aude Van Effenterre, aude.vaneffenterre@psl.eu, Psychiatre au Pôle Santé l'université Paris Sciences et Lettres (17 000 étudiants) nous informe de la création d’une équipe de médecine préventive au sein de l’université et qu’elle est donc à la recherche de collègues intéressés…

A propos de l’Ile de France, le SNJMG rappelle la présence sur son site d’un billet d’information spécifique aux IMG de Paris-Ile de France (la dernière information en date concerne la modification du calendrier de choix de stages).

Pour finir cette lettre sur la crise sanitaire actuelle, le SNJMG renouvelle son invitation à tous les Jeunes MG interessé.es pour une participation à son groupe de suivi pratique et de réflexion sur la pandémie et sa gestion : notre équipe, qui se mobilise depuis de longues semaines, sera ravie de les accueillir même si ils/elles ne peuvent y consacrer qu’un temps restreint !

Pour rejoindre notre groupe, merci de contacter notre secrétaire.

A bientôt…

Restons solidaires et responsables !

Le SNJMG

 

ANNONCE POUR LES INTERNES EN PREPARATION DE THESE !

En remplacement de la session de formation que le SNJMG a été contraint d’annuler en Mars 2020, le docteur Aurélie Tomezzoli propose une formation sur la thèse en visio-conférence le 7 mai à partir de 19H.

Le but est de mettre en place un atelier interactif sur la construction de votre questionnaire

Nous partirons de vos sujets personnels.

Le nombre de places est tres limité du fait des contraintes techniques et pour permettre à la formation d'être la plus efficace possible.

Nous vous demandons de nous confirmer votre participation par retour de mail.

N'hésitez pas à revenir vers nous en cas de problème, nous sommes à votre disposition !

 

Versements ROSP enfant et forfait structure 2019

Après le versement habituel de la ROSP Adulte, l'Assurance Maladie annonce sur amelipro le montant de la ROSP enfant et du forfait structure et leur versement par anticipation pour cause de CoViD-19.

Calendrier de réglement des rémunérations forfaitaires pour 2020-2021 :

Paiement Forfait Patientèle MT 2019 solde P4, le 27 fin mars 2020
Paiement ROSP Adultes 2019, le 17 avril 2020
Paiement ROSP Enfants 2019, prévu le 15 mai 2020 et anticipé au 21 avril 2020
Paiement Forfait structure 2019, prévu le 15 mai 2020 et anticipé au 30 avril 2020
Paiement MPA (non MT) n°1, 1er Trim 2020, le 15 mai 2020
Paiement Forfait Patientèle MT 2020 acompte P1, mi juin 2020
Paiement Forfait ACI pour les MSP et Contrats conventionnels annexes, entre fin juin et début juillet 2020
Paiement MPA (non MT) n°2, 2eTrim 2020, fin aout 2020
Paiement Forfait Patientèle MT 2020 acompte P2, mi septembre 2020
Paiement MPA (non MT) n°3, 3eTrim 2020, mi novembre 2020
Paiement Forfait Patientèle MT 2020 acompte P3, fin novembre 2020
Paiement MPA (non MT) n°4, 4eTrim 2020, fin février 2021
Paiement Forfait Patientèle MT 2020 solde P4, le 27 fin mars 2021

Avis aux Médecins généralistes (et particulièrement, celles et ceux installés depuis moins de 10 ans) !

Si le montant de votre rémunération est sensiblement éloigné de vos attentes ou pire de vos calculs, n'hésitez pas à nous le signaler auprès de notre secrétariat.

Application StopCovid : une balance bénéfices/risques défavorable

 

«Non, cette pandémie n'est pas une guerre (…) C'est un test de notre humanité», a déclaré le 11 avril 2020 le président allemand Frank-Walter Steinmeier.

C’est un test à plusieurs enjeux. Bien évidemment, sanitaires mais aussi socio-économiques et, ne l’oublions pas, démocratiques.

A ce titre, le confinement de la population française, inéluctable du fait du contexte, a constitué de facto une assignation globale à résidence. Une fois correctement informée de la situation, la population française a admis cette entorse aux libertés fondamentales.

Maintenant qu’il s’agit d’organiser un début sortie de confinement, la proposition de suivi numérique des patients porteurs du virus interroge sur la poursuite de l’entorse aux libertés par d’autres moyens.

La mise en place d’une application de traçage des patients infectés est soutenue par de nombreux intervenants prenant prétexte des bons résultats des pays asiatiques ayant utilisé ce moyen pour combattre la pandémie CoViD-19.

Pourtant, la communauté scientifique ne dispose d’aucune étude « robuste » validant l’efficacité de cette méthode.

Et dans son dernier rapport en date du 25 avril 2020, le conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions du gouvernement en matière de CoViD-19 n’en fait pas la pierre angulaire de ses recommandations de sortie du confinement : cela « peut considérablement renforcer l'efficacité du contrôle sanitaire », si cela se fait en osmose avec les équipes participant au « service professionnalisé de santé publique de détection, de suivi, d'isolement des cas et de leurs contacts » (qui constitue, lui, la condition de réussite de l’opération pour le conseil).

Si les avantages de cette application sont donc hypothétiques et non déterminants, les inconvénients sont eux bien évidents tant d’un point de vue symbolique que pratique. La Quadrature du Net les a clairement explicités il y a deux semaines (1).

Certes, le gouvernement se voudrait rassurant sur l’option volontaire du téléchargement de l’application et sur le respect des procédures de privacy-by-design. Par ailleurs, la CNIL vient de définir des gardes fous intéressants à destination du gouvernement (2). Mais tout ceci ne sont que des mesures de moindre mal, l’atteinte aux libertés publiques et la remise en cause du secret médical restent en germe dans cet outil. D’ailleurs, la volonté du gouvernement de grouper la discussion parlementaire de stopcovid avec le plan de déconfinement pour soumettre le tout à un vote express et la révélation dimanche soir que seule une partie du code source de l’application sera publiée ne peuvent qu’accréditer les multiples craintes démocratiques sur ce projet (3).

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) et la Quadrature Du Net se rejoignent donc pour estimer que la balance bénéfices/risques de cet outil n’est pas favorable et qu’il vaut mieux utiliser des moyens matériels et humains pour mettre en place le « service professionnalisé de santé publique de détection, de suivi, d'isolement des cas et de leurs contacts » recommandé par le Conseil scientifique.

 

Contact Presse :

SNJMG : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

QDN : contact@laquadrature.net

 

  1. : Nos arguments pour rejeter stopcovid, La quadrature du Net
  2. : Publication de l’avis de la CNIL sur le projet d’application mobile « StopCovid »
  3. : "Du point de vue des droits de l'homme, ce système est dangereux", estime le président de la CNCDH.

Lettre d'infos (Avril 2020) + Message aux Jeunes MG (Confinement - Semaine#6)

 

  • Date de début du prochain stage d'IMG

 

  • Pataquès sur la prime exceptionnelle pour les internes

 

  • Soutiens aux soignants pendant la pandémie CoViD-19

 

  • Enquete nationale AJAR / AFFEP / AJPJA / SNJMG : 

 

  • Ramadan et santé

 

  • Pollens, allergies et urticaires

 

  • Déclaration fiscale des (jeunes) MG

 

  • Déclaration sociale des MG remplaçant-e-s et installé-e-s

 

Prime exceptionnelle CoViD19 : les étudiants en santé et internes de médecine expérimentent la rémunération à géométrie variable

 

Le 15 avril 2020, dans le cadre de la gestion de la pandémie CoViD-19, le Gouvernement a annoncé le versement d'une prime exceptionnelle (attribuée en net, c'est-à-dire exonérée de cotisations sociales et d'impôt sur le revenu) pour tous les professionnels hospitaliers, dès le mois de mai, selon les modalités suivantes :

  • tous les agents hospitaliers (internes, agents de service, infirmiers, médecins) travaillant dans la trentaine de départements les plus touchés par l'épidémie recevront une prime de 1 500 €, versée quel que soit le statut ou le métier considéré ;
  • dans les autres départements, les agents ayant travaillé dans les services Covid+ des 108 hôpitaux de référence percevront également la prime de 1 500 €. Les agents des autres services recevront une prime de 500 €.

S’il est vrai que la pandémie CoViD touche pour l’instant le pays de façon in homogène, le principe d’une prime différenciée selon les territoires et les services hospitaliers relève d’une démarche démagogique et productiviste dont le caractère inégalitaire se dévoilera complétement si jamais d’autres vagues épidémiques apparaissent par la suite dans d’autres parties du territoire.

Parmi toutes les catégories de professionnels hospitaliers, les internes auront eu un aperçu d’une des pires versions de ce procédé. En effet, jeudi 23 avril 2020, une information a fuité des ministères : seuls les internes des services de première ligne auraient droit à la prime de 1500 euros, ce qui excluerait par exemple les internes de psychiatrie ou de chirurgie ainsi que les internes de médecine générale en stage ambulatoire.

Pourtant, les internes, quelque soit l’endroit du territoire et quelques soient leur spécialité ou leur lieu de stage (hôpital ou ambulatoire), se sont massivement mobilisés, bien souvent en suppléant des Agences Régionales de Santé (ARS) défaillantes.

Mais, il y a pire que les internes : les étudiants en santé (médecine, maieutique et soins infirmiers) qui malgré leur propre implication en renfort dans les équipes hospitalières et les centres de réception des appels du SAMU étaient implicitement exclus de la procédure.

Ne pas reconnaître la mobilisation des étudiants en santé et des internes de médecine, ni l’implication de la médecine ambulatoire, sont des fautes graves aux yeux du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG).

Et ce n’est pas l’intervention vendredi 24 avril 2020 du ministre de la Santé affirmant, selon un procédé désormais routinier dans la gestion de la pandémie CoViD-19, « Il a toujours été et il reste évident que tous les internes percevront la prime soignants » qui va pouvoir effacer des esprits la volonté initiale du gouvernement… d’autant plus, qu’il ne dit rien du montant de la prime des internes ni de la situation des étudiants en santé !

Mais ce qu’il y a de plus grave pour le SNJMG, au-delà de ce pataquès pour une prime, c’est l’introduction par le gouvernement d’une rémunération à géométrie variable pour les personnels soignants : le syndicat ne le souhaite ni pour les étudiants de santé, ni pour les internes de médecine ni pour les autres personnels hospitaliers.

Sans oublier qu’une prime, fut elle la même pour tout le monde, est par essence ponctuelle et le SNJMG préférera toujours une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail.

Enfin, le SNJMG qui se bat depuis sa création pour une juste reconnaissance du rôle des médecins à diplôme étranger dans le système de soins français, se désole du silence persistant du gouvernement sur ce dossier.

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

CoViD-19 : Gestion de la pandémie en France

CoViD-19 : Message aux Jeunes MG (Confinement - Semaine#5)

 

Bonjour

Alors que la situation épidémique en France a atteint un plateau cette semaine, le Président de la République a annoncé lundi 13 avril 2020 la possibilité d’un début de dé confinement, à compter du lundi 11 mai 2020, avec notamment la réouverture des crèches et des établissements scolaires.

Avant cette annonce, le SNJMG avait tenu à rappeler ses engagements vis-à-vis de cette crise sanitaire en publiant un communiqué de presse : Protéger plutôt que punir.

Dans le même ordre d’idée et en association avec les structures de jeunes réanimateurs (AJAR) et jeunes psychiatres/addictologues (AFFEP et AJPJA), le SNJMG a publié un communiqué commun : CoViD-19, soins de réanimation et troubles psychiques.

Nous vous invitons tou-te-s les jeunes médecins généralistes (internes inclus) à participer en ligne à la courte enquête nationale associée à ce communiqué de presse.

Concernant notre service d’information sur le CoViD-19, nous l’avons encore amélioré en assurant une meilleure visibilité à deux facettes de l’épidémie :

Ces deux nouvelles fiches pratiques font bien sûr partie de notre mini site d’information sur la pandémie par coronavirus : il est accessible sur cette page.

Ensuite, nous renouvelons notre appel aux médecins généralistes remplaçant.es et installé.es d’Ile de France : Si vous n’avez pas suffisamment (voire pas du tout) reçu de masques issus de la dotation de l’Etat, pour vous-même ou votre interne stagiaire (si vous êtes MSU), merci de laisser vos coordonnées sur notre formulaire en ligne en vue d’un recensement régional des besoins.

Au vu de cette évaluation des besoins, le Conseil Régional décidera, ou non, d’un envoi de masques, en totalité ou pour partie, aux médecins qui auront participé à ce recensement. Ce qui veut dire que les médecins qui s’inscriront sur le formulaire ne sont pas assurés de recevoir des masques en retour mais qu’inversement, ceux/celles qui ne s’inscriront pas sur le formulaire sont assuré.es de ne rien recevoir du Conseil Régional…

Autre rappel pour l’Ile de France : le SNJMG a publié sur son site un billet d’information spécifique aux IMG de Paris-Ile de France.

Pour finir cette lettre sur la crise sanitaire actuelle, le SNJMG renouvelle son invitation à tous les Jeunes MG interessé.es pour une participation à son groupe de suivi et de réflexion sur la pandémie et sa gestion : notre équipe, qui se mobilise depuis de longues semaines, sera ravie de les accueillir même si ils/elles ne peuvent y consacrer qu’un temps restreint !

Pour rejoindre notre groupe, merci de contacter notre secrétaire.

A bientôt…

Restons solidaires et responsables !

Le SNJMG