Coronavirus en France : les défis de la campagne de vaccination

 

Jean Castex, Premier Ministre, a présenté la semaine dernière au Parlement la stratégie vaccinale contre la maladie CoViD-19.

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) plaide inlassablement pour l'organisation en France d'une véritable démocratie sanitaire. Si depuis les années 1990, dans le sillage de la mobilisation citoyenne contre le SIDA, le SNJMG a constaté des avancées dans ce sens, il espérait de nouveaux progrès à l'occasion de la réponse à la pandémie CoViD-19. Hélas, il a constaté une gestion très verticale de la crise et l'a régulièrement regretté depuis Mars 2020.

C’est pourquoi le SNJMG espère que le moment vaccinal pourra marquer un changement positif. Déjà, le SNJMG apprécie d’avoir participé aux auditions de l’OPECST, présidé par Mr. le député Cédric Villani, dans le cadre de la préparation au débat parlementaire (1).

Concernant la vaccination, le SNJMG la voit non comme un remède miracle à la crise (qui pour rappel n’est pas que purement sanitaire) mais comme un outil, nous l’espérons important, à intégrer dans une stratégie mobilisant plusieurs ressources sanitaires (à commencer par les gestes barrières) et non sanitaires.

Dans le cadre d’un accès plein et entier à des soins de qualité, le SNJMG souscrit à la triple priorité affichée par le gouvernement : libre choix, gratuité et sécurité.

Le libre choix de la vaccination écarte l’obligation vaccinale ; c’était un souhait d’une large majorité de la communauté médicale. Ce libre choix impose pour le SNJMG la recherche d’un consentement libre et éclairé de tous les patients : le SNJMG veillera à ce que l’organisation de la campagne vaccinale respecte cet objectif.

Pour la gratuité, le SNJMG veut s’assurer qu’elle se fera sans avance de frais et qu’elle concernera tant le vaccin que les actes (para) médicaux induits. Ceci sera particulièrement important pour les publics précaires (Bénéficiaires AME et CSS) et éloignés du système de soins (personnes en lieu de privation de liberté, migrants et sans domicile fixe) pour les quels le SNJMG demande une vaccination prioritaire (comme les personnes agées en EHPAD et leur personnel).

Concernant la sécurité de la campagne, le SNJMG demande une médiatisation de l’information scientifique concernant les vaccins proposés et une pharmacovigilance dédiée, simple, efficiente, avec des outils informatiques de gestion décentralisée, sans communication au Health Data Hub tant que celui-ci est supporté par la plateforme Azure de la société Microsoft. Il va de soi soit pour le SNJMG que ce système de pharmacovigilance devra médiatiser régulièrement les informations collectées et analysées.

Concernant les professionnels de santé, nous plaidons pour une campagne interprofessionnelle (ouverte aux médecins, pharmaciens, sage-femmes et IDE) et ne se limitant ni à la médecine libérale (mais ouverte aussi aux organisations humanitaires) ni aux seuls médecins généralistes installés (mais aussi ouverte aux collaborateurs, aux remplaçants et aux internes en stages ambulatoires).

Enfin, en matière de transparence, le SNJMG sera attentif à l’action auprès du ministre des solidarités et de la santé, du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale présidé par Mr le Pr Fischer. Si le SNJMG apprécie que le gouvernement ait renoncé à nommer à sa présidence Mr Viossat, en raison de ses précédentes fonctions à des postes de responsabilités d’entreprises internationales du médicament, il regrette que celui-ci ait été vite « recasé » à la tête du conseil suivant la logistique de la vaccination. De même, le choix du Pr Fischer n’est pas sans poser questions au vu de son expérience à la présidence de la concertation citoyenne sur les vaccinations des enfants, qui s’est conclue, selon l’association Formidep, par un triple fiasco : déontologique, scientifique et démocratique (2).

 

  1. http://www.snjmg.org/blog/post/vaccination-anti-covid-19-le-snjmg-participe-a-la-preparation-du-debat-parlementaire/1842
  2. https://formindep.fr/lobligation-cest-la-decision-eclairee/

 

Vaccination anti CoViD-19 : le SNJMG participe à la préparation du débat parlementaire

Le SNJMG a été représenté ce jour à une audition des syndicats médicaux par l’OPECST (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) en vue de préparer le débat parlementaire sur la stratégie vaccinale contre la maladie CoViD-19.

A la suite de cette réunion, le SNJMG a adressé à l'OPESCT le mémorendum ci dessous :

 

MEMORENDUM DU SNJMG SUR LA VACCINATION ANTI COVID

 

Contexte :

 

Jean Castex, Premier Ministre, est intervenu Jeudi 3 décembre 2020 sur la vaccination contre la maladie CoViD-19.

 

Le Premier Ministre a souhaité que "les Français aient accès à toute l’information (...) C’est pourquoi notre stratégie vaccinale sera présentée au Parlement dans le cadre d’un débat prévu par l’article 50-1 de la Constitution". 

 

En vue du débat parlementaire les 15 et 16 décembre 2020, Gérard Larcher, président du Sénat, a revendiqué une expertise indépendante ; Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, a proposé que l’OPECST, instance bicamérale et trans partisane, éclaire le Parlement sur la stratégie vaccinale et formule des recommandations.

Composée de dix-huit députés et dix-huit sénateurs, cette délégation parlementaire a pour mission, aux termes de la loi, « d’informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin, notamment, d’éclairer ses décisions »Elle permet ainsi au Parlement de disposer d’une expertise pour éclairer des choix politiques de long terme.

Dans ce cadre, le président de l'OPECST, Mr. le député Cédric Villani, a organisé le jeudi 10 décembre 2020, en lien avec les parlementaires chargés de cette saisine, une table ronde, sous forme de téléconférence, dédiée aux syndicats de médecins, afin de recueillir leur avis sur la stratégie proposée. Les participants à cette conférence étaient :

  • Cedric Villani et les rapporteurs de la mission d’évaluation : Jean-François Eliaou, Françoise Lassarade, Sonia de La Provôté et Gérard Leseul.
  • Jean Louis Bensoussan (secrétaire général MG France)
  • Remi Unvois (vice-président CSMF)
  • Claude Bronner (vice-président FMF)
  • Jerome Marty (président UFML-Syndicat)
  • Laure Dominjon (présidente ReAGJIR)
  • Pierre Martin (en remplacement de Benoit Blaes, président SNJMG)

Lors de cette table ronde, le représentant du SNJMG a préféré ne pas revenir sur les points faisant plus ou moins consensus mais insister sur les propositions spécifiques de notre syndicat : démocratie sanitaire, interprofessionnalité, prise en compte chez les médecins généralistes de la situation des remplaçants et des internes en stage ambulatoire, recherche systématique du consentement libre et éclairé des patients, recherche de solutions pratiques pour les personnes en marge voire exclues du système de soins : détenus, personnes en centres de rétention administrative, migrants et sans domicile fixe... Malgré le tour d'horizon effectué à cette occasion, tous les sujets n'ont pas pu être abordés. Aussi, comme l'a proposé le président, Cedric Villani, le SNJMG communique ce jour à l'OPESC, un mémorandum sur la campagne de vaccination.

 

Analyse et propositions du SNJMG sur la vaccination anti CoViD-19 :

 

Depuis toujours, le SNJMG plaide pour l'organisation en France d'une véritable démocratie sanitaire. Si depuis les années 1990, dans le sillage de la mobilisation citoyenne contre le SIDA, le SNJMG a constaté des avancées dans ce sens, il espérait de nouveaux progrès à l'occasion de la réponse à la pandémie CoViD-19. Hélas, il a constaté une gestion très verticale de la crise et l'a regretté régulièrement depuis Mars 2020.

Aussi, le SNJMG accueille positivement l'organisation d'un débat parlementaire sur la vaccination contre la maladie CoViD-19. De même, il remercie l'OPECST, et son président, Cedric Villani, de l'avoir invité à une table ronde avec d'autres syndicats médicaux en vue de ce débat parlementaire.

Pour ces mêmes raisons, et dans le cadre d’un accès plein et entier à des soins de qualité, le SNJMG approuve la triple consigne gouvernementale concernant la vaccination contre la maladie CoViD-19 : libre choix, gratuité et sécurité.

Le libre choix de la vaccination écarte donc l’obligation vaccinale ; c’était un souhait de la majorité de la communauté médicale. Ce libre choix impose pour le SNJMG la recherche d’un consentement libre et éclairé des patients. En ce sens, le SNJMG est favorable à une consultation d'information pré vaccinale des patients auprès de leur médecin traitant. Lors de cette consultation, le médecin informera, en fonction des données actuelles de la science, le patient des intérêts d’une vaccination pour lui et pour la société, des caractéristiques du vaccin qui lui sera prescrit (mode d’action, effets secondaires possibles et contre indications) et des modalités de pharmacovigilance. Cette consultation, qui pourra éventuellement se conclure par le geste vaccinal, pourra faire l’objet d’une cotation spécifique permettant, selon l’objectif de gratuité, une prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie et, ainsi, la pratique d’un tiers payant intégral.

Afin que tout patient puisse accéder à cette consultation, le SNJMG propose qu’elle puisse être effectuée par :

  • tout médecin généraliste face à un patient n’ayant pas déclaré de médecin traitant,
  • tout médecin d’EHPAD/USLD face à un résidant de ce type d’établissement (avec l’accord du médecin traitant éventuel),
  • tout médecin intervenant en établissement pénitentiaire ou en mission humanitaire aupres de migrants (en centre de rétention administrative ou ailleurs) et/ou de personnes sans domicile fixe.

Dans les deux derniers cas, le SNJMG souhaite un accord interprofessionnel (médecins traitants et coordinateurs, organisations humanitaires) ratifié par l'Etat et l'Assurance Maladie sur la base d’avis du CCNE.

Ceci étant dit, le SNJMG ne veut pas que cette consultation puisse constituer un obstacle à la vaccination et souhaite que les patients désireux de se faire vacciner puissent l’être sans l’obligation d’une consultation préalable, en s’inspirant de l’organisation habituelle pour le vaccin anti grippal, tant pour l’intervention des professionnels de santé que pour la prise en charge du geste vaccinal. Là encore, le SNJMG plaide pour un accord interprofessionnel (médecins, pharmaciens, sage-femmes, IDE), ratifié par l’Etat et l’Assurance Maladie, définissant les modalités pratiques de la participation des uns et des autres.

En ce qui concerne l’objectif de sécurité, le SNJMG plaide pour :

  • un système d’enregistrement décentralisé avec pseudonymisation des vaccinations, en accord avec les recommandations de la CNIL ;
  • l’abstention, conforme aux avis du Conseil d’Etat et de la CNIL, de tout transfert de données au Heath Data Hub tant que celui-ci s'appuie sur la plateforme Azure de l’entreprise Microsoft ;
  • un suivi de pharmacovigilance, adapté aux vaccins anti covid (en clair : amélioré par rapport à l’organisation actuelle trop lourde et/ou difficile), sous contrôle de centres régionaux de pharmacovigilance, dont les résultats seront régulièrement médiatisés afin de suivre l’apparition d’effets secondaires attendus (suite aux essais cliniques mais aussi aux campagnes de vaccination menées à l’étranger) et d’identifier d’éventuels effets indésirables qui n'auraient pas été observés lors des essais cliniques.

Il faut ainsi que les médecins puissent disposer d’un outil leur permettant de faire remonter facilement un maximum d'informations sur la vaccination, tout en organisant le suivi des patients concernés. Ce système doit être accessible à tous les médecins pouvant participer à la vaccination : que se soit des médecins non libéraux (médecins d'organisations humanitaires, médecins du travail...), les médecins remplaçants et les internes de médecine générale en stage ambulatoire. Si certains responsables d’organisations médicales proposent de passer par le service amelipro, le SNJMG demande impérativement l’ouverture d'amelipro aux médecins non libéraux (médecins d'organisations humanitaires, médecins du travail...), médecins remplaçants et internes de Médecine Générale en stage ambulatoire. Si ce n’est pas possible, le SNJMG demande la création d’un outil ad hoc.

Dans un objectif de transparence, le SNJMG plaide pour que le suivi logistique de l’acheminement et de la délivrance des vaccins soit, en sus des données de pharmacovigilance, communiqué au conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.

A son propos, et afin d’éviter de reproduire le précédent de la concertation citoyenne sur les vaccinations des enfants, le SNJMG souhaite que les membres de ce conseil puisse avoir un droit de véto sur les déclarations du président si celles sont ne sont pas strictement conformes aux avis émis par le conseil.

 

Rappel sur le SNJMG :

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes est un syndicat indépendant regroupant des jeunes MG (des internes aux jeunes installés ou salariés en passant par les remplaçants) et des professionnels de santé se reconnaissant dans la philosophie du syndicat. Il présente la double originalité (qu’il partage avec le Syndicat de la Médecine Générale) de défendre une médecine fondée sur des preuves scientifiques (EBM) et de ne présenter aucun lien, direct ou indirect, actuel ou passé, avec les industriels du medicament, des produits de santé et des produits cosmétiques et agro alimentaires.

Appel de 140 médecins : "Les brutalités contre les migrants doivent cesser"

 

"La violence avec laquelle les 'forces de l'ordre' ont démantelé le campement de migrants installé place de la République à Paris, dans la soirée du lundi 23 novembre, a des relents nauséabonds. Pour mémoire, une semaine auparavant, un énième campement de migrants avait été démantelé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ce campement de tentes abritait plus de 2.000 personnes, hommes, femmes et enfants, qui vivaient là dans des conditions de précarité et d'insalubrité scandaleuses. Ce démantèlement s'était fait dans des conditions déjà violentes, incluant le gazage à la grenade lacrymogène de familles et d'enfants. Des centaines de tentes, de couvertures, etc., avaient été confisquées par la police pour éviter l'installation de nouveaux camps.

La préfecture avait annoncé le relogement de ces personnes mais en réalité des centaines de migrants, majoritairement des hommes, étaient restés sans solution de relogement et avaient erré pendant une semaine dans Paris et la proche banlieue, systématiquement pourchassés par les forces de l'ordre pour les empêcher de reconstituer un camp, ou même de s'installer pour dormir. Les conditions sanitaires imposées à ces personnes relevaient d'une maltraitance d'Etat organisée.

C'est devant ces conditions scandaleuses imposées à des centaines de personnes que les associations humanitaires avaient décidé d'installer le 23 novembre un campement illégal place de la République, pour obliger l'Etat à prendre ses responsabilités.

Ce qui s'est passé cette soirée-là et dans les jours qui l'ont précédée est indigne, immoral, inhumain. Les forces de l'ordre sont intervenues brutalement, n'hésitant pas à bousculer, jeter au sol, frapper, asperger de gaz lacrymogène, faire des croche-pieds à des personnes qui s'enfuyaient. Le tout avec un évident sentiment d'impunité, certains policiers encourageant même les membres des associations humanitaires à filmer leur intervention. La dispersion du rassemblement par des rangées de policiers équipés de protections, casqués, cagoulés, battant leurs boucliers de leurs matraques, avançant comme une noire légion, a été le point d'orgue de cette démonstration de force.

Ces violences soulèvent plusieurs questions. Qu'ont fait de grave ces migrants et les associations qui les soutiennent pour mériter un tel traitement? Qui a donné les ordres permettant aux forces de l'ordre d'adopter ces comportements? Comment les membres de celles-ci sont-ils formés, pour que certains puissent agir ainsi sans crainte d'être jugés et punis? Comment peut-on tolérer, voire encourager, ces dérives dans une des plus grandes démocraties modernes ?

Nous, médecins, avons juré de soigner 'toutes les personnes sans aucune discrimination et d'intervenir pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité.

Nous considérons qu'il est de notre devoir de dénoncer publiquement les conditions de survie qui sont désormais imposées dans notre pays à des personnes en situation d'extrême vulnérabilité.

Nous demandons au gouvernement de faire cesser immédiatement ces menaces, ces brutalités, ces atteintes aux droits de l'homme et d'assurer à ces personnes des conditions de vie décentes."

 

Coronavirus en France : autoritarisme, opacité et incohérences, encore et toujours…

 

Cette semaine, le Président de la République puis le Premier Ministre ont respectivement annoncé puis détaillé le plan de sortie progressive (en 3 voire 4 étapes) à l’aune d’indicateurs sanitaires du confinement mis en place le 30 octobre 2020 (1).

Encore une fois, au travers de ces annonces, le pays ne parvient pas à se débarrasser de l’image d’absurdistan autoritaire dépeinte par différents correspondants de presse étrangers, à commencer par ceux de Die Zeit (2)

En France, à la différence de nombre de pays européens, les décisions pour répondre à la crise sanitaire sont prises par un seul homme, à l’issue d’une réunion administrative. Certes, ces décisions sont arrêtées après avis d’un conseil scientifique mais jamais le pouvoir ne se donne la peine d’expliquer pourquoi il retient ou écarte les propositions émises par le conseil ni pourquoi il prend des décisions non proposées par le conseil…

Mais comme si autoritarisme et opacité ne se suffisaient pas, le pouvoir persiste dans des décisions incohérentes (3).

Parmi celles ci, il y a en une qui retient particulièrement l’attention du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) car elle porte aussi le sceau de l’autoritarisme : le pouvoir entend renforcer sa lutte contre les chaines de contamination en lançant une discussion sur le recours à des mesures contraignantes pour l’isolement des personnes testées positives.

Comment ne pas s’étonner de cette proposition quand ce pouvoir ne s’est jamais investi dans la mise à disposition de solutions d’hébergement et d’aides pratiques pour les personnes affectées par le coronavirus, comme le SNJMG le propose depuis Mars 2020 (4).

Qui plus est, c’est ce même pouvoir qui a tenté la semaine dernière d’imposer aux internes de médecine testés positifs mais asymptomatiques de continuer à travailler à l’hôpital ou en ambulatoire auprès des patients et qui maintient cette disposition pour tous les élèves de formations para médicales (5).

Une fois de plus, le pouvoir cherche à suppléer ses carences dans la gestion de la crise sanitaire par un recours à la surveillance, au contrôle et à la contrainte. Une fois de plus, le pouvoir prend le risque d’écorner les libertés fondamentales pour un objectif qu’il risque de ne pas atteindre suite aux effets pervers de ces mesures (moindre participation de la population aux campagnes de dépistage et de traçage).

 

Contact presse SNJMG – presidence@snjmg.org - 07.61.99.39.22

 

  1.  : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/les-actions-du-gouvernement
  2.  : https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/france-bienvenu-en-absurdistan-11727403.html
  3.  : http://www.snjmg.org/blog/post/coronavirus-en-france-ou-en-sommes-nous-novembre-2020/1837
  4.  : http://www.snjmg.org/blog/post/restons-soignantes-l-epidemie-et-ses-mesures-de-controle-nous-impactent-inegalement/1738
  5.  : https://www.lequotidiendumedecin.fr/internes/des-internes-infectes-maintenus-en-poste-apres-le-tolle-le-gouvernement-corrige-le-tir

Le SNJMG aux cotés des Sages-Femmes

Coronavirus en France : où en sommes nous ? (Novembre 2020)

A l'occasion de l'annonce du plan de sortie progressive du confinement d'automne 2020, nous faisons un nouveau point sur la gestion de la pandemie en France.

Le gouvernement persiste dans ses décisions incohérentes :

- Alors que les offices religieux en lieux clos sont l’un des lieux les plus propices aux clusters avec, notamment, les restaurants, les salles de sports et les universités (1), le gouvernement autorise les offices religieux dés samedi prochain avec une jauge de 30 personnes (pourquoi 30 ? pourquoi le même jauge quelque soit la taille du lieu de culte ?). Pourtant, les salles de cinéma, les théâtres et les musées ne réouvrent que le 15 décembre 2020, les restaurants et les salles de sports le 20 janvier 2021… Quant aux cours en présentiel à l’université (y compris les TD respectant la jauge des 30 personnes), ils sont repoussés à Février 2021…

- Alors qu’il prétend protéger les plus faibles, le gouvernement, par un tour de passe passe législatif, a contourné la décision du Conseil d'Etat du 15 octobre 2020 (annulant le décret du 29 aout 2020 limitant le nombre de pathologies constituant un risque de forme grave de CoViD-19) et réduit la protection des travailleurs vulnérables (2). Alors que plus un pauvre sur deux en France a moins de 30 ans (3), le pouvoir a réitéré ce jeudi son refus d’ouvrir le RSA aux Jeunes de 18 à 25 ans. Enfin, il ne propose toujours rien pour les sans abris. Quant aux migrants…

-  La préfecture de Police de Paris a décidé mercredi soir, principalement pour des raisons sanitaires en lien avec la CoViD-19, d’interdire la manifestation de samedi contre les lois liberticides et de n’autoriser qu’un rassemblement statique. Or, le gouvernement est incapable de donner la moindre justification scientifique au fait que le risque de contamination serait plus grand dans une manifestation que dans une foule compacte statique…

- Enfin, le gouvernement autorise la réouverture des stations de ski tout en maintenant la fermeture des remontées mécaniques (4) : là encore, quelle est la justification scientifique au fait que le risque de contamination serait plus grand sur les remontées mécaniques et les pistes de ski que dans les commerces des stations de ski ? (4)

NB du 29 novembre 2020 : le Conseil d'Etat a logiquement cassé l'interdiction de manifestation du 28 novembre 2020 puis la limitation à 30 personnes dans tous les lieux de culte.

NB du 04 décembre 2020 : Le lendemain de l’annonce de la reprise des cours en université en Février 2021, l'Udice a dénoncé un "deux poids, deux mesures" et la CPU a fait savoir son incompréhension. Sous la pression des instances universitaires, le gouvernement se positionne finalement pour la reprise des cours en présentiel dès le début Janvier 2021 (5).

NB du 23 décembre 2020 : le Conseil d'Etat a rejeté le recours contre la fermeture des lieux de culture uniquement du fait de la dégradation des données épidémiologiques à l'approche des fetes de fin d'année.

Par ailleurs, malgré sa nouvelle version, l'application de traçage proposée par le gouvernement ne fait toujours pas preuve de totale transparence (5) ni d'un réel interêt (6).

 

  1.  : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/bulletin-national/covid-19-point-epidemiologique-du-8-octobre-2020
  2.  : http://www.renaloo.com/actualites2/les-dernieres-actualites-liste/3229-renaloo-et-huit-autres-associations-de-patients-attaquent-aupres-du-conseil-d-etat-le-decret-du-10-novembre-2020-sur-les-travailleurs-a-risque-de-forme-grave-de-covid-19
  3.  : https://www.rfi.fr/fr/france/20201126-en-france-plus-de-la-moiti%C3%A9-des-pauvres-ont-moins-de-30-ans
  4.  : https://twitter.com/PJanuel/status/1331913367527813123?s=20
  5.  : https://www.letudiant.fr/etudes/les-cours-reprendront-debut-janvier-en-presentiel-pour-les-etudiants.html 
  6.  : https://twitter.com/FLesueur/status/1338412767221571591?s=20
  7.  : https://twitter.com/MathieuPeyrega/status/1334163130360926214?s=20 httphttps://twitter.com/MathieuPeyrega/status/1334163130360926214?s=20s://twitterhttps://twitter.com/MathieuPeyrega/status/1334163130360926214?s=20.com/FLesueur/status/1338412767221571591?s=20

CoViD-19 et vaccins

 

Coronavirus en France : un confinement qui fait débat, des populations fragiles négligées


A l’issue d’une réunion administrative (conseil de défense) le mercredi 28 octobre 2020, le Président de la République a décidé un nouveau confinement pour s’opposer à la résurgence de la pandémie Covid-19 (1).
Ce confinement a été annoncé le soir même par le Président de la République. Il a été présenté (et non discuté) au Parlement par le Premier Ministre, le 29 octobre 2020. Il est entré en application le vendredi 30 octobre 2020 à 0 heures.

Cette décision sonne comme un cruel constat : en octobre comme en mars, notre pays n’était pas suffisamment prêt pour faire face à la pandémie Covid-19… comme si aucun enseignement n’avait été tiré de la première vague.

En mars, le pouvoir, paniqué par la soudaine montée de la vague pandémique, avait multiplié en quelques jours les décisions pour en arriver à la mise en place d’un confinement suffisamment radical pour être globalement compris, accepté et respecté par la population. En revanche, entre septembre et octobre, le pouvoir, désemparé par l’inexorable résurgence de la pandémie, a tâtonné pendant plusieurs semaines avant de décider un confinement à géométrie variable.

Un confinement ubuesque (2), incohérent en matière sanitaire (existe t il une preuve scientifique démontrant que le risque de contamination est plus important à 2 autour d’une table, à la terrasse d’un café, que dans une tablée de collégiens en cantine ?) et responsable de distorsions de concurrence en matière économique, pénalisant voire condamnant les petites entités (activités et commerces de proximité) et préservant voire favorisant les entités importantes (chaînes de restauration, grandes surfaces commerciales, plateformes digitales).
Il ne faut donc pas s'étonner que ce confinement ne soit pas facilement respecté par la population (3) et qu’il ouvre la porte à toutes les surenchères populistes, économiques et socioculturelles (la liste des ventes finalement autorisées est digne d'un inventaire à la Prévert).

Mais au delà des controverses sur ce nouveau confinement, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) continue de déplorer, 10 mois après l'arrivée du virus en France, le manque de démocratie sanitaire et l'absence de priorisation des populations les plus fragiles dans les réponses de l'Etat, populations pourtant sur représentées dans les victimes de la pandémie (4).

Le gouvernement publie une amélioration en trompe l’œil des critères de vulnérabilité pour la mise en activité partielle (5), se refuse toujours à ouvrir le RSA aux jeunes de 18 à 25 ans (principales victimes économiques de la pandémie), à fournir des masques aux détenu-es et à fermer les centres de rétention administrative (autant de foyers confinés de la Covid-19) à adapter son plan santé mentale en fonction des conséquence de la pandémie (6)... et l'Assemblée Nationale a voté une baisse de 11 % du budget de l’aide alimentaire (7) alors que recours à l'aide alimentaire est en hausse de 30% pendant le confinement dans les grandes métropoles (8). Quant aux sans domicile fixe, ils sont toujours absents des interventions du Président de la République et du gouvernement...

Pourtant, la première réponse à la pandémie consiste en la protection prioritaire des personnes les plus fragiles (9). Et elle doit s’inscrire dans une stratégie globale : sanitaire, économique, sociale et culturelle.

 

Contact presse SNJMG – presidence@snjmg.org - 07.61.99.39.22

 

  1.  : Annonce du nouveau confinement par le Président de la République (Huffpost)
  2.  : Covid-19 : erreurs de communication, polémiques… Le gouvernement empêtré dans le reconfinement (Le Monde)
  3.  : Covid : la data d'Apple et Google montre que le deuxième confinement est plus léger que le premier (France Inter)
  4.  : Une publication de l’Observatoire Régional de Santé en Ile de France avait montré au printemps que la carte des inégalités sociales coïncide avec celle des zones de surmortalité. Et une étude publiée dans Nature retrouve des taux d’infection plus élevés chez les groupes raciaux et socioéconomiques défavorisés uniquement en raison des différences de mobilité.
  5.  : Personnes vulnérables au Covid-19 : liste élargie et placement en activité partielle uniquement à défaut de télétravail ou de protection renforcée
  6.  : Etude du Lancet sur Covid-19 et santé mentale
  7.  : Le Gouvernement vole 8 millions d’euros au budget de l’aide alimentaire (L’Humanité)
  8.  : Augmentation du recours à l’aide alimentaire (BFM TV)
  9.  : À Singapour, les travailleurs migrants, chaînon oublié dans la lutte contre le coronavirus (Courrier international)

 

CoViD-19 : Le Syndicat des Jeunes Médecins Généralistes, solidaire des personnels de l’Education Nationale en grève

 

Suite à une proposition du SNES-FSU, la FSU, la FNEC-FP-FO, la CGT Educ’action, le SNALC, SUD Education, le SNCL-FAEN appellent l’ensemble des personnels, titulaires et contractuels, de l’Education Nationale à faire grève ce mardi 10 novembre 2020 en vue d’obtenir des garanties sanitaires (et en particulier les allègements d'effectifs demandés par les équipes) et des recrutements (1).

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) qui formule depuis Mars 2020 des propositions pour faire face à la pandémie de COVID-19 (2) et ses diverses conséquences se désole des retards de réaction et parfois du déni de réalité du Ministère de l’Education Nationale (3).

Aussi, le SNJMG tient ce jour à apporter son soutien aux demandes de mise en place de :

*   Procédure d’aération des salles de classe

*   Allègement d’effectifs (permettant la distanciation physique)

*   Recrutement de personnels, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours, et en réabondant les listes complémentaires lorsque cela s’avère nécessaire.

 

1: https://www.sudeducation.org/wp-ontent/uploads/2020/11/preavis_intersyndical_education_nationale.pdf

2 : http://www.snjmg.org/blog/post/coronavirus-en-france-lheure-de-verite/1731

3 : http://www.snjmg.org/blog/post/coronavirus-en-france-ou-en-sommes-nous/1816

 

Contact presse SNJMG – presidence@snjmg.org - 07.61.99.39.22