Grippe A : le SNJMG propose au ministère de l'Intérieur de l'informer sur les ratés de la campagne de vaccination

 

Hier, le Bureau National du SNJMG a publié un communiqué de presse pour condamner les réquisitions de médecins généralistes en activité (installés ou remplaçants), en prenant pour exemple le département de l' Essonne.
 
En réponse, Gérard Gachet le porte parole du ministre de l'Intérieur a déclaré au journal Le Monde : "Normalement ça ne doit pas être le cas puisque les médecins généralistes peuvent venir comme volontaires, ils ne sont pas censés être réquisitionnés (...) Il peut y avoir une erreur ponctuelle ici ou là venant des Ddass qui font les listes de médecins réquisitionnables",
 
Au vu de cette déclaration, le bureau National du SNJMG propose au rendez vous au ministère de l'Intérieur afin de transmettre toutes les informations qui arrivent au syndicat sur les ratés de la campagnes de vaccination (quelques uns ont déjà été publiés sur le blog du SNJMG, ndlr).
 
Et nous reparlerons, bien entendu, du département de l'Essone, où TOUS les médecins remplaçants (pas un seul n'a échappé à l'appel, ndlr) ont été réquisitionnés pour les 2 mois à venir !

 

Vaccin Grippe A : les pouvoirs publics harcèlent les médecins généralistes

 

Depuis le début du mois, la ministre de la Santé (à la suite du Premier Ministre) justifie la non participation des médecins généralistes à la campagne de vaccination contre la grippe A(H1,N1)v par la volonté de ne pas les détourner de leur activité de médecins de premier recours au plus fort des épidémies hivernales.
 
Le Bureau National du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), qui rassemble notamment des internes de médecine générale, des médecins généralistes remplaçants et des jeunes installés, attend donc des pouvoirs publics qu'ils cessent de demander aux médecins généralistes en activité d'intervenir dans les centres de vaccination.

Pourtant, ça et là, des préfectures et/ou des DDASS continuent de réquisitionner des médecins généralistes en activité !

Le Bureau National du SNJMG condamne ce double discours des pouvoirs publics et renouvelle sa demande d'arrêt de toute réquisition de médecins généralistes, installés ou remplaçants.
 
A propos des médecins remplaçants, le Bureau national du SNJMG rappelle qu'ils/elles font partie intégrante du dispositif de réponse médicale aux besoins de la population, notamment en période de congès annuels : les réquisitionner, c'est comme réquisitionner les médecins généralistes installés.

Ainsi, le Bureau National du SNJMG soutient les médecins généralistes de l'Essonne qui manifesteront demain vendredi 18 décembre à 10 heures devant la DDASS de l’Essonne à Evry.

 

Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#6)

Deux nouvelles sélections de témoignages :

B. (08 décembre 2009) :

J'ai fait une après midi le dimanche dans le 95 où j'ai vu en tout et pour tout 6 à 8 patients sur 4h, le vide intersidéral.
Mais ce qui me dérange, c'est que personne ne me connaissait dans ce centre, personne n'a vérifié mon identité d'interne en médecine; j'ai revu en accéléré 1h avant d'y aller les recos sur la vaccination et les données de l'AFFSAPS mais franchement en cas de pépin je me demande encore si mon assurance professionnelle me couvre pour cette activité a priori payée - par qui d'ailleurs, la DRASS, l'APHP?-. En fait j'aurait pu être un faux médecin de A à Z et me faire passer pour tel pour prescrire les vaccinations dans ce centre ....
Aucune coordination médicale sur place; c'était un gymnase, des chaises, un thermomètre, un ordinateur, des vaccins... et des personnels des services publics réquisitionnés; ne manquaient que les patients !

E. (08 décembre 2009) :

A ballanger (Aulnay sous bois), on est aussi réquisitionnés en nombre, ce que je trouve de plus scandaleux c'est la façon dont on nous traite! on est prévenu du jour au lendemain (les tableaux arrivant vers 18h) voire le matin pour l'après midi ou le soir et quand on se porte volontaire pour essayer de faire en sorte que le service tourne un tant soit peu correctement, la préfecture ne tient pas compte de nos disponibilités : j'ai été réquisitionnée à des heures où c'était compliqué, alors que je me suis portée volontaire pour la même journée, et qu'une autre interne était volontaire pour la vac' en question !!!
par ailleurs , d'après les référents à l'hôpital , il n'est pas du tout certain qu'on soit payé pour les heures qu'on fait, en tout cas celles qui correspondent à des heures où on doit être en cours ou en service.
concernant nos fonctions, ça change tous les jours, la première fois j'avais un rôle de médecin donc les prescriptions et aujourd'hui je dois encadrer les éléves infirmiers qui franchement connaissent mieux que nous, étant donné qu'ils sont réquisitionnés facilement 2 jours sur 3! le responsable du centre est tout sauf médecin donc personne pour nous former ou superviser. ce soir j'ai vu des responsables de la DDASS et comme d'hab, ils se renvoient la balle!
comme dans les autres centres, la fréquentation est ridicule!
en fait on est des pions dans les mains des politiciens et ils se fichent de la santé des patients et de la possibilité qu'on puisse aussi avoir une vie privée...

Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#5)

Voici une semaine, sentant gronder la révolte des internes, les directeurs de cabinet des ministères de l'intérieur et de la Santé adressaient (enfin !) une circulaire réorganisant la gestion des réquisitions. Afin de suivre l'évolution de la situation depuis cette date, nous abandonnons la reprise de témoignages antérieurs à cette même date :

Céline (08 décembre 2009) :

Je suis à l'hôpital Avicenne. Ma première réquisition a eu lieu Jeudi dernier à Bobigny. Tout d'abord, je n'ai reçu aucune réquisition nominative, mon nom était nul part...Ensuite, il n'y avait pas d'infirmière, on m'a donc demandé d'encadrer et de former les étudiantes infirmières, ce que j'ai refusé. Heureusement, une infirmière est venue au dernier moment. Nous étions 4 médecins pour 2 box prévus et très peu de gens vaccinés. J'en suis à ma 3e réquisition en 6 jours, dont une Dimanche : 5h pour moins de 10 vaccinations.... Grâce aux renforts des internes de Paris, notre planning de réquisitions s'allège depuis le début de semaine.
Ma co-interne a reçu un appel Vendredi soir à 19h du bureau du personnel en lui signalant qu'elle était réquisitionnée le Samedi de 17h à 22h à Romainville, alors qu'elle était d'astreinte dans le service jusqu'à 18h30...

S. (12 décembre 2009) :

Il semble que je ne sois pas la seule à avoir été réquisitionnée la veille pour le lendemain !
Alors que je me préparais à partir en week end, 2 policiers ont sonné à ma porte pour"parler au docteur". Ils me tendent une réquisition pour le lendemain, 9h dimanche.
Je m'attendais à recevoir un coup de télélphone, un courrier mais pas à ce que la police vienne me chercher ! S'ils étaient passés 1h plus tard, je n'aurais pas été présente. Je n'aurais pas pu répondre à la réquisition. Cela aurait il pu me poser des problèmes avec la préfecture ? Celle-ci n'a t'elle pas d'autres moyens de communication disponible que d'envoyer 2 policiers ? La police n'a t'elle pas de rôle plus important à assurer que la distribution du courrier?
Mon week end est tombé à l'eau, mais ce que je trouve inadmissible est que l'on nous prévienne la veille. N'avons nous pas également le droit d'avoir une vie en dehors de l'hôpital? Le minimum que l'on puisse attendre, est que l'on nous prévienne à l'avance (au moins quelques jours).

NB : A propos d'intervention d'agents de police, nous rajoutons à ces 2 témoignages celui de cette jeune médecin généraliste exerçant comme médecin du travail :

V.B. (11 décembre 2009) :

J 'ai été réquisitionnée 3 fois en 5 jours.
Je tire de cet enseignement que le procédé est très violent
La réquisition apportée par deux gendarmes sur son lieu de travail est une première violence car elle ne tient aucun compte de votre personne ( vie privée, etc)
La deuxième violence est de devoir faire quelque chose contre votre conscience. Vacciner l'ensemble de la population ( mission de santé publique objet de la réquisition ) versus vacciner les individus en fonction d'une balance bénéfice/ risque( conclusion de la revue Prescrire de novembre).
Le pouvoir du faible docteur dans cette machine de guerre a été d'informer les citoyens venus se faire vacciner du but de ma réquisition mais aussi de mon avis de docteur. Nombreux sont repartis en demandant à réfléchir après mon entretien la balance bénéfice/ risque mais il n'y avait pas la queue, j'étais dans un box isolé,
j'avais la revue Prescrire a mes cotès... La plupart pensent courir un risque majeur pour eux-même alors que cette vaccination est proposée à l'ensemble de la population de façon altruiste.
Je me demande si cette organisation n'a pas été pensé pour que les décisions prises par les médecins soient sans aucun affect.
Cela me fait penser aux conseillers financiers des banques, qui changent régulièrement d'affectation pour avoir une promotion mais aussi pour pouvoir "conseiller" sans états d' âme sur les différents produits de la Banque.
Le pouvoir médical est fortement malmené et je crains que la confiance des patients ne diminuent avec notre participation forcée à cette mascarade.
J'ai oublié une autre violence . L'argent gaspillé et le système de santé désorganisée .
En effet, samedi après midi de 12H30 à 17h30 il y avait 15 fonctionnaires,4 pompiers, un médecin, trois élèves infirmiers, deux externes et un interne. Nous avons vu 40 personnes. A 300 mètres de là, les patients de l'hôpital font la queue aux urgences...
 

Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#4)

Un seul témoignage ce jour mais c'est un long témoignage qui date de ce week end et qui cumule bien des problèmes rencontrés :

P. (13 décembre 2009) :
 

J'ai été prévenue vendredi à 16h par téléphone que j'étais réquisitionnée samedi entre 17 et 22h à Villepinte (alors que j'habite à Paris, que je n'ai pas de voiture et que d'après ce qu'on m'a dit, c'est plutôt un coin chaud...).
Après plusieurs tentatives, j'ai finalement réussi à joindre samedi après midi le chef de centre, après avoir eu la préfecture qui m'a assuré corps et âme qu'une réquisition m'attendait au centre. Ce dernier m'a annoncé que le médecin du matin n'était pas venu, que l'interne était donc reparti, et qu'il n'y avait aucune réquisition qui m'attendait, juste une liste envoyée par mail avec mon nom dessus.
Je rappelle la préfecture qui commence à devenir désagréable (c'est vrai quoi, qu'est-ce qu'elle a cette interne à nous casser les pieds, elle peut pas fermer sa g..... comme tout le monde, et faire ce qu'on lui dit...), et qui m'assure qu'elle va faxer la réquisition au centre. Compte rendu du temps perdu pour la matinée (le temps de trouver tous les numéros, d'appeler, de rappeler...) : 1 bonne heure, j'accepte d'aller accomplir ma mission.
J'arrive finalement après 1h 30 de transport au centre où on m'annonce qu'aucun médecin senior n'est venu de la journée car il n'y avait que des médecins du travail réquisitionnés et ils viennent de se mettre en grève. Donc, ils n'ont pas ouvert. Donc, il faut attendre au moins 1h un médecin qui ne viendra pas. Grosse déprime.
A 18h15, coup de théâtre: la préfecture (ou la DDASS du 93, on ne sait même plus à qui on parle au final) demande à me parler personnellement. Il vient de se décider, dixit le gentil monsieur que j'ai au bout du fil (tiens, ils sont gentils maintenant?), en accord avec les internes (ce qui veut dire? ils nous ont tous appelés un par un?) et le ministère, que compte tenu de la grève des médecins du travail, je peux finalement être seul médecin sur le centre, si je l'accepte. Et de m'assurer que seul l'Etat, avec un grand E, sera responsable s'il y a un problème... Devant les 9 autres personnes qui avaient été réquisitionnées pour rien et je l'avoue, la frustration d'avoir perdu mon temps pour du vent, j'ai accepté en me disant qu'on servirait au moins à quelque chose, que je pourrais me faire vacciner et que j'aurai du coup peut être un peu plus de chance d'être payée pour cette journée foutue en l'air.
Résultat des courses: on a vacciné 6 personnes (moi y compris) pour 10 personnes réquisitionnées pendant 5h + 2 pompiers (avec un camion avec une grande échelle qui peut s'avérer je pense très utile en cas de choc anaphylactique, mais on les avait envoyés là... Sans commentaire...). Et mon dimanche de foutu avec un bon syndrome pseudo grippal à cause du pandemrix, qui me cloue au lit... Mais bon, ça, la DDASS n'y est pour rien...

 

Vaccin grippe A : la pagaille administrative persiste !

 

Depuis plus de un mois, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) qui rassemble notamment des internes de médecine générale et des médecins généralistes remplaçants et jeunes installés, se fait l'echo des problemes d'organisation de la campagne de vaccination grand public contre la grippe A(H1,N1)v.

Devant l'ampleur des dysfonctionnements qui lui ont été rapportés, le SNJMG a demandé à rencontrer la ministre de la Santé pour faire une évaluation complète des problemes rencontrés et se mettre d'accord sur les solutions à y apporter.

La ministre de la Santé n'a pas répondu à notre demande mais elle a déclaré dans différents médias que les "quelques couacs" rencontrés allaient être résolus sous quelques jours.

Effectivement, les 2 directeurs de cabinet des ministères de l'Intérieur et de la Santé annonçaient le 08 décembre 2009 la diffusion d'une circulaire visant une réorganisation des réquisitions dont de nombreuses dispositions ne pouvaient que satisfaire le SNJMG.

Malheureusement, le bilan que nous dressons ce lundi montre les limites du discours ministériel.

En effet, à ce jour, le SNJMG constate :  
- l'absence de plannification généralisée et effective des réquisitions
- la persistance de réquisitions hors de tout cadre légal
- la non mise aux normes de sécurité de tous les centres de vaccinations

De plus, tous ces problemes entretiennent de fortes perturbations dans la bonne organisation des hôpitaux.
 
Aussi, le SNJMG renouvelle sa proposition au ministere de la Santé, continue à relayer sur son blog les problemes rencontrés par les internes et reste, bien sur, à leur disposition pour les aider dans ces difficultés.

 

Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#3)

3e épisode des péripéties d'internes en centres de vaccination :

Sarah (01 décembre 2009) :

Je travaille actuellement à l'hôpital de Corbeil-Essonne. Une de mes co-internes et moi-même avons été, à une semaine d'intervalle, et avant de recevoir quelque document que ce soit, jointes sur nos portables personnels, pour nous apprendre notre réquisition la  veille du jour où nous étions convoquées. Nous avons été clairement averties que des officiers de police iraient nous chercher à domicile si nous refusions de participer.
De nombreux internes du même hôpital sont également concernés.
Outre l'ampleur des moyens mis en oeuvre en cas de refus de notre part, ce procédé ampute les services d'hospitalisation de son personnel, et ne nous a pas laissé le temps de nous organiser pour prendre en charge correctement nos patients hospitalisés.

V. (02 Décembre 2009) :

Dans mon hopital (Paul Brousse a Villejuif), tous les internes ont été requisitionnés pour la vaccination-grippeA un jour sur deux pour 8 heures, y compris week end et jours ferié, et ce, jusqu'a nouvel ordre (et ca peut etre long...)
Et, bien entendu, sans consideration du bon-fonctionnement de mon hopital (=la moitié des internes absents dans tous les services, chaque jour).
Je trouve ca purement scandaleux.

Jean (08 Décembre 2009) :

Internes à l'hôpital Ste Perine dans le 16eme à Paris, nous avons tous été réquisitionnés pour participer à la campagne de vaccination dans un gymnase du 18ème près de la porte de Clignancourt.
L'administration -sur ordre du ministère d'après leurs dires- nous oblige à prendre 2 vacations de 4h DE SUITE par semaine et par interne (nous sommes 8 internes requisitionables sur 10 -1 enceinte et 1 en arrêt maladie-, sans compter celui en repos de sécurité).
Cette réquisition est lamentable, pitoyable et d'un illogisme total.
Le centre où l'on est réquisitionné est VIDE!! C'est lamentable de requisitionner autant de monde pour un centre où PERSONNE NE VIENT alors que certains centres croulent sous les demandes de vaccinations. J'ai dû faire 12h-22h Lundi est nous n'avons vu que 12 personnes entre 18h et 22h pour 3 médecins, 8 infirmières et 8 administratifs...
J'ai fait 2 réquisitions, et à chaque fois:
- le responsable de centre ne sait pas que j'étais prévu.
- Je me retrouve "en trop" par rapport au nombre de médecins et de boxs prévus ( 3 ), et donc un des médecins ne fait rien ( il "supervise" )
Sans parler de l'absence TOTALE d'une quelconque restauration...(et 10 heures de suite, c'est long et ça donne faim, en plus de rendre débile...)
Sans parler du fait que personne n'a vérifié ni mon identité, ni le fait que je sois réellement interne, ni le fait que je sois dans le bon centre de vaccination...
En gros:
- Si on parle "d'effort de santé national" et bien que le gouvernement le rende national: qu'il réquisitionne au moins TOUS LES INTERNES et pas que les bonnes poires comme nous, mais surtout TOUS LES MEDECINS REQUISITIONNABLES, c'est à dire les chefs y compris, ils sont tout aussi aptes que nous à faire des questionnaires, et cela permettrait aux services de beaucoup mieux tourner, car beaucoup moins de vacations par réquisitionné à faire.
- Que ce soit fait dans les règles et que l'on soit attendu dans les centres, et qu'on ne se sente pas en trop("ha bon, vous êtes là? Ha bah, on est 4 médecins en fait, mais il n'y a que 3 boxs...Bah vous n'avez qu'à y aller à 2 dans ce box...)
- Que l'ont serve à quelque chose et pas seulement de chiffre pour les stats du gouvernement envers les journalistes. Marre des centres de vaccination VIDE comparé à ceux pris d'assaut.
Oui à l'effort de santé solidaire.
Mais qu'il le soit vraiment...

Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#2)

 

2e partie des témoignages d'internes réquisitionnés (ou d'ancien interne volontaire) :

Emilie (20 novembre 2009) :

Interne de médecine générale en SASPAS, en 6e semestre, je me permets de vous contacter au sujet de la  campagne de vaccinations grippe A.
J'ai hier été contactée par le secrétariat de la veille sanitaire de la DDASS d'Ile de France, qui m'a annoncé ma "réquisition autoritaire" pour aller vacciner dans un centre à 50km de chez moi demain A-M. 
Après quelques questions la secrétaire m'a gentillement expliqué que j'avais tout intérêt à me présenter sous peine de devoir rendre des comptes au procureur.
Certes, cela ne me contraint pas trop et c'est rémunéré. Mais sur le principe : la méthode me parait "étrange". Tout cela est-il bien légal?

Chris. (O2 décembre 2009) :

De mon côté, j'ai juste été appelée par la DDASS de Paris pour aller vacciner du jour au lendemain. Elle m'a rappelé au moins 3 fois pour confirmer mais je n'ai eu aucun papier officiel sur place ou par courrier.
Et sur place, j'ai eu une formation de 2 minutes par le médecin qui partait. Je me suis posée plein de questions pendant que je voyais les gens, avec quelques bourdes, et en plus les administratifs viennent te presser pour accélérer, et tu n'arrives plus à réfléchir. Les indications entre sans et avec adjuvants changent tout le temps, surtout pour les enfants, on n'a pas l'air bête ensuite face aux parents d'enfants qui ont eu le pandemrix et à qui maintenant on aurait fait le panenza, juste parce que la ministre a dit que finalement jusqu'à 9 ans on fait le panenza. Bref, c'est le bazar, et c'est nous qui nous faisons engueuler par les patients !!!


Lise ( 09 décembre 2009) :

Si ça peut vous contrarier un peu plus (en tout cas moi je suis contrariée!)
Voila ma situation : je viens de terminer l'internat de MG, je suis actuellement remplaçante en MG, et donc comme bcp non seulement je suis disponible avec pas mal de temps libre, et j'avoue j'ai besoin d'argent !!!
Donc voila un peu plus de dix jours que je me suis portée volontaire pour les vacations, il a fallu attendre une semaine pour que l'on me rappelle et que finalement après un peu de harcelement on me confie des vacations de 16 à 20 h ou 17-22 par exemple; étant disponible dès 8h le matin, je demande si je peux commencer plus tot ? faire 8h 20h "non pas besoin".... mais alors pourquoi requisitionne t on des internes (qui n'ont pas que ça a faire!), des orl, des chirurgiens cardiaques ou pédiatriques et autres (qui n'en savent surement plus grand chose sur les vaccins, tout comme je ne saurais pas faire ce qu ils font..) alors que moi et certainement bcp d'autres dans ma situation n'ont meme pas été sollicitée !!!!!???
Après je passerai sur les gags en ce qui concerne l'organisation, les plannings, le gaspillage de personnel parce que la on pourrai ecrire un roman !!! et le fait aussi qu en effet personne n'a verifié ni mon identité, ni si j'étais médecin ou hotesse de l'air...

NB ; Bien que syndicat d'internes de médecine générale, le SNJMG recoit également des témoignages d'internes de spécialités. Voici celui d'une interne de psychiatrie :

Clara (11 décembre 2009) :

Je suis interne en psychiatrie, nous rencontrons les même problèmes que vous au regard de la campagne de vaccination.
A titre d'exemple, à l'hôpital sainte anne on est réquisitionné deux fois par semaine dans les yvelines.
J'ai été réquisitionné dimanche soir pour lundi matin, à mantes la jolie : au total j'ai fait 3H30 de trajet (aller retour) pour une vacations de 4H à laquelle 6 patients se sont présentés (nous étions deux internes, deux étudiants en D4 et une infirmière réquisitionnés + 6 personnels administratifs). Cette fréquentation n'était pas surprenante : ils reçoivent entre 5 et 20 personnes maximum/4h. Ils persistent malgré tout à l'ouvrir de 8h à 22h.
C'est à peu près le même constat pour mes collègues.
Par ailleurs, on a reçu aucune formation concernant la vaccination, on ne disposait pas de Vidal sur place, ni de médecin sénior. En tant qu'interne en psy, J'avoue que j'étais parfois en difficultés avec certains patients (pas trop quand même puisqu'il y en a eu que 6! je le reconnais). J'ai donc contacté par téléphone à plusieurs reprises le médecin de la DDASS, qui me rassurait en m'affirmant que j'étais exonérée de ma responsabilité. Ca ouvre à quelques questions d'un point de vue déontologique.

 

Témoignages d'IMG sur les réquisitions pour vacciner contre H1N1 (#1)

Pour ce premier jour de témoignages, voici 3 récits entre le mois dernier et hier...

Dorothée (18 novembre 2009) :

Je me suis portée volontaire pour la campagne de vaccination pendant le mois d'octobre 2009, puisque j'étais en vacances... Mais la vaccination a pris du retard, donc, pas d'appel au mois d'octobre...
J'ai été réquisitionnée le samedi 14 novembre de 13h à 17h.
J'ai du y aller, sous peines de poursuites pénales, alors que j'avais joint la DDASS pour leur dire que je ne pouvais pas venir, car j'étais d'astreinte dans l'établissement hospitalier où je suis en stage.
Je suis interne en médecine générale, premier semestre.
J'ai aussi été réquisitionnée lundi 16/11 de 12h à 16h dans le 13ème arrondissement, et de 16h à 20h dans le 15ème arrondissement...
Mis à part que mon chef de service ne veut pas que je m'absente, je suis réquisitionnée en tant qu'étudiant en médecine de 6ème année... Donc moins payée !

Stéphane (04 décembre 2009) :

Comme pour les médecins généralistes, les directeurs des hôpitaux et les DDASS réquisitionnent en masse les internes des hôpitaux de l'APHP en se fichant éperdument du respect de l'individu et des droits du travail.
Vive la France.
A titre d'exemple, mon amie, interne de médecine de l'hôpital Henri Mondor s'est vu notifié ce jour une  réquisition pour la commune de Montereau fault yonne (seine et Marne) alors qu'elle vit à villepinte. La distance à parcourir est d'environ 100 km. 
Aucun recours ni négociation n'a été proposé aux internes. Aucune information sur le dédommagement des frais en particulier des frais de transport.
Par ailleurs nombre d'internes des hôpitaux de Paris ne sont pas véhiculés. Les centres de vaccination fermant à 22h30, j'imagine bien les jeunes internes faire du stop au bord de la foret.

S. (10 décembre 2009) :

Je suis interne à l'hopital intercommunal de villeneuve saint georges (94).
Dans notre hopital, l'administration nous aconvoqué et nous avons établi un planning sur les conseils de notre chef de service pour devancer les demandes de la DDASS.
A ce jour, le centre où nous sommes réquisitionnésest celui de montgeron dans le 91. L'affluence dans ce centre est faible, d'aprés mes collègues dejà réquisitionnés . Pas encore de papier recu.
Notre administration nous a fait part du fait que à chaque fois qu'elle appelle la ddass, les réponses sont  contradictoires. (c'est le bordel total)
Une fois un interne est rentré chez lui car arrivé au centre on lui a dit qu'on avait pas besoin de lui....
Chez nous, tous les internes (Médecine générale, spécialités, chirurgie) sont réquisitionnés.

Nota Bene :
Signalons aussi le témoignage concordant de Clément Lazarus, interne de santé publique, à l'adresse :
http://asclepieia.free.fr/blog/index.php?2009/12/07/45-requisitoire-pour-une-requisition-voyage-hallucine-dans-les-centres-de-vaccination-anti-h1n1

Vaccin grippe A : le SNJMG relate la galère des internes de médecine générale

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) qui rassemble notamment des internes de médecine générale et des médecins généralistes remplaçants et jeunes installés, s'est mobilisé depuis fin octobre dans le suivi de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1,N1)v.

Au vu des retours d'expérience, les internes de médecine générale s'exaspèrent des différents problémes d'organisation de cette campagne dont ils sont les victimes au même titre que les élèves infirmier(e)s et les étudiants en médecine. Et nombreux ne supportent plus le discours du ministère de la Santé sur les "quelques couacs malheureux" de cette campagne de vaccination.
 
Aussi, le SNJMG va mettre en ligne sur son blog une serie de témoignages d'internes sur la pagaille administrative dont ils font les frais. Dés ce jour, et voire quotidiennement, le SNJMG publiera, jusqu'à résolution des problèmes, des récits éloquents sur la galère des internes de médecine générale.