Nos 10 mesures

Concernant le système de santé 

  • Fin de la politique d'austérité à l'hôpital : abolition de la tarification à l'acte et reprise de la dette hospitalière par l'Etat, revalorisation salariale des paramédicaux
  • Extension du corps des PH (praticien-nes hospitalier-es) à l'exercice à temps complet en ville et création de centres de santé publics pour un vrai service public de santé sur tout le territoire

 

Concernant les conditions de travail des soignant-e-s

  • Limitation du temps de travail à 12h consécutives y compris pendant les gardes
  • Réduction des risques psycho-sociaux des étudiant-e-s en médecine : décompte des horaires des étudiant-e-s, retrait d'agrément des stages en cas de harcèlement

 

Concernant l'accès aux soins et la qualité des soins 

  • Investir dans l'accessibilité aux soins : gratuité des soins urgents, accessibilité PMR aux lieux de soins, élargissement des actes de l'AME, interprétariat amélioré, interdiction des dépassements d'honoraires
  • Lutte contre les discriminations en santé : intégration au cursus des étudiant-e-s, intervention de patient-e-s dans la formation aux professionnel-le-s
  • Abandon des mesures de contention et d'isolement en psychiatrie, suspension voire interdiction d'exercer des soignant-e-s reconnu-es coupables de violence envers les patient-e-s

 

Concernant les conditions de vie des malades et handicapé-e-s

  • Améliorer les conditions de vie des malades chroniques et handicapé-e-s : désindexation AAH des revenus du conjoint, augmentation de toutes les allocations et pensions, exonération complète des ALD 31, suppression du délai de carence des arrêts maladies

 

Concernant l'industrie pharmaceutique et la recherche 

  • Réinvestissement dans l'industrie pharmaceutique du secteur public : filières françaises de production, indexation des prix des médicaments sur le coût de fabrication 
  • Reprise en main de la recherche médicale par le secteur public : Financement de la recherche pour toutes les maladies, indépendamment du coût rapporté par les traitements, assurer la recherche sur les maladies rares

 

 

Système de santé

 

Proposition 1 :

Fin de la politique d'austérité à l'hôpital : abolition de la tarification à l'acte et reprise de la dette hospitalière par l'Etat, revalorisation salariale des paramédicaux

L'instauration de la T2A (tarification à l'acte) a entraîné une diminution des moyens humains et matériels depuis de nombreuses années. En effet, s'il y a diminution de l'activité ou plutôt d'actes côtés, cela a pour conséquence une réduction du personnel, de financements pour du matériel, entraînant ainsi un cercle vicieux, une vision orientée autour de la rentabilité, non compatible avec le soin. La quasi absence de cotation pour de nombreux "actes" fondamentaux comme les actes de prévention (Exemple : surveillance des paramètres vitaux à domicile), d'information, indispensables pour prévenir de nombreuses problématiques de santé publique est également un problème majeur de la T2A ayant des conséquences sur la santé de la population.

Les hôpitaux publics sont aujourd’hui débiteurs d’une dette d’un montant de 30 milliards d’euros. Dans le cadre du Ségur, 10 millions seront repris en 2022. Mais cela n’est pas suffisant et c’est l’ensemble de la dette hospitalière qui doit être reprise. En effet, la dette constitue un frein majeur aux investissements des hôpitaux et à leur bon fonctionnement, et leur permettraient de s’éloigner de la vision « rentabiliste » du soin.

Le personnel paramédical français est parmi les moins bien payés d'Europe. Prenons l'exemple des infirmier-es qui sont payé-es 2070 euros en moyenne par mois quand les espagnols sont payés 2600 euros et les allemands 2300. La France est donc, selon l'OCDE, le 22e pays sur 23 dans le classement des salaires des infirmier-es . Les infirmier-es ne sont pas les seuls à être mal payés et c’est l’ensemble des bas salaires à l’hôpital qui doivent être revalorisés.

 

Proposition 2 :

Extension du corps des PH (praticien-nes hospitalier-es) à l'exercice à temps complet en ville et création de centres de santé publics pour un vrai service public de santé sur tout le territoire

Nous proposons afin de plus de simplicité et pour éviter la création de nouvelles grilles de salaires, la possibilité d'un exercice à temps complet en ville pour les PH. Les médecins passant le concours de PH pourraient donc ainsi le faire soit pour un exercice à l'hôpital soit pour un exercice en ville dans des centres de santé, qui seraient bien sûr à créer. Ces médecins seraient donc rattachés comme les PH exerçant à l'hôpital à la fonction publique hospitalière, avec un budget à prévoir en vue de l'augmentation conséquente du nombre de PH que cela entraînerait et de la mise en place des centres de santé en ville pour leur exercice.

Cela permettrait un mode d'exercice salarié pour les médecins, à l'intérieur de structures, entourés de collègues et avec des soutiens, un mode d'exercice détaché du paiement à l'acte et tourné résolument vers le soin pour tous-tes.

Pour les populations, cela permettrait un accès sur tout le territoire à des médecins dépendant d'un service public, donc sans dépense de leur côté, réduisant ainsi le problème des déserts médicaux et des inégalités de santé. Cela permettrait aussi la fin de la "concurrence" sur les revenus entre public et privé pour les médecins.

Les médecins libéraux étant rémunérés indirectement par la Sécurité Sociale et donc indirectement par les impôts via les cotisations sociales, ces dépenses ne seraient pas si conséquentes car permettraient une réduction considérable du coût induit par le paiement à l'acte des médecins libéraux. Les médecins étant rémunérés donc indirectement par de l'argent public, nous ne voyons pas pourquoi il ne pourrait s'agir d'un service public comme un autre. A terme et si l'expérimentation est concluante en se basant sur le volontariat au départ, cela pourrait être généralisé à toute la profession. Nous précisons que nous ne souhaitons pas imposer aux médecins un lieu de travail jugé exécrable par celui-ci comme on a pu le lire çà et là mais plutôt qu'il existe comme dans les autres branches des listes de postes ouverts là où les besoins se font ressentir et où les médecins auront la possibilité de postuler selon leur volonté. Dans les (certes rares) zones surdotées, aucun poste ne pourra y être proposé tant que la zone reste surdotée.

 

Conditions de travail des soignant-e-s

Proposition 3 :

Limitation du temps de travail à 12h consécutives y compris pendant les gardes

Les gardes de 24h sont encore la règle en médecine. Or, les études montrant les effets néfastes aussi bien pour les patient-es que pour les soignant-es, de ces gardes prolongées se multiplient. Les erreurs médicales se multiplient pouvant être graves avec un risque multiplié par 2 la nuit. Les accidents de la voie publique post garde sont également majorés d'environ 16% avec des conséquences souvent mortelles. Le risque cardiovasculaire pour les soignant-es à long terme est plus élevé, sans parler évidemment du burn out, et des autres conséquences sur la santé mentale. On sait également que l'empathie diminue au fil du temps travaillé, donc il en reste souvent bien peu au bout de 24h d'affilées.

Par ailleurs, dans de nombreux services (principalement en chirurgie), le repos de garde n'est toujours pas respecté en 2022, ce qui veut dire que des internes et des médecins seniors continuent de travailler une journée après 24h de garde.

Quand toutes les équipes soignantes tournent en 8h ou maximum en 12h dans certains services, pourquoi les médecins devraient continuer de travailler 24h au détriment de leur santé et de celles des patient-es ?

Proposition 4 :

Réduction des risques psycho-sociaux des étudiant-es en médecine : décompte des horaires des étudiant-es, retrait d'agrément des stages en cas de harcèlement

Les étudiant-es en médecine sont plus à risque de burn-out, dépression, anxiété. Ainsi, une étude nationale avait été réalisée en 2021 et retrouve 75 % d'étudiant-es avec des symptômes anxieux, 39% avec des symptômes dépressifs, et 67% avec des signes de burn-out.

Le volume horaire des internes est un facteur de risque psychosocial : Le temps de travail hebdomadaire moyen des internes est de 58h, mais 40% des internes font plus de 60h et 10% font plus de 79h par semaine et leur volume horaire peut parfois atteindre 100h/ semaine.

Nous demandons donc un décompte pour un meilleur contrôle du temps de travail, avec notamment le respect des 48h hebdomadaires maximales conformément à la législation européenne.

L'encadrement des étudiant-es doit être meilleur pour permettre un meilleur repérage de ces troubles que ce soit par les facultés ou sur les lieux de stage.

Nous souhaitons également qu'il soit proposé de façon systématique des consultations de médecine générale annuelle ainsi que l'accès à un dispositif gratuit et anonyme de mise en relation avec un-e psychologue ou un-e psychiatre.

Nous demandons un plus grand contrôle du volume horaire des internes avec notamment le respect des 48h hebdomadaires imposées par l'Europe et la loi et qui sont bien trop souvent bafouées.

Concernant le harcèlement en stage, les lieux de stage sont souvent bien connus des étudiants qui se les échangent dans les avis. Ils sont également parfois connus des syndicats locaux. Il est nécessaire qu’il y ait une meilleure écoute de la parole des étudiant-es et le retrait des agréments de stage par la faculté ou par les ARS à titre temporaire au premier cas et dès récidive à titre définitif.

Accès aux soins et la qualité des soins 

 

Proposition 5 :

Investir dans l'accessibilité aux soins : gratuité des soins urgents, accessibilité PMR aux lieux de soins, élargissement des actes de l'AME, interprétariat amélioré, interdiction des dépassements d'honoraires

Le forfait urgences a entériné l'idée qu'il y aurait des passages aux urgences "utiles" (c'est à dire suivi d'une hospitalisation) et d'autres abusifs. Nous désapprouvons cette vision des choses et du soin. Nous souhaitons que tous les soins urgents soient entièrement remboursés sans reste à charge pour les patient-es.

La non accessibilité des lieux de soins contribue, dans une société et un monde médical déjà extrêmement validiste, à limiter l'accès aux soins des personnes handicapées. Ceci n'est plus acceptable : tout lieu de soins doit donc être accessible.

Concernant le panier de soins AME, nous souhaitons que les soins soient mieux pris en charges avec une base de remboursement plus importante y compris les soins dits de "confort" qui n'en sont pas. Il n'est pas acceptable que les patient-es bénéficiaires de l'AME aient un reste à charge nuisant à leurs soins.

On pourra prendre l'exemple des émollients qui sont mal remboursés alors qu’ils sont des traitements essentiels de bon nombre de dermatoses, alors que les traitements plus lourds à base de cortisone sont parfaitement remboursés mais plus lourd de conséquences.

Les services d'interprétariat doivent être pérennisés et ne pas être précaires. Souvent dans les hôpitaux il s'agit d'une liste de membres du personnel capables de parler une seconde langue qui sont contactés quand ils sont présents. Il existe aussi une possibilité d'interprétariat par téléphone qui coûte généralement très cher et n’est pas toujours compétent pour les soins.

En solution peu couteuse on pourrait envisager l'utilisation d'applications notamment qui sont de plus en plus performantes en traduction mais encore faut-il les mettre à disposition dans les hôpitaux et lieux de soins.

Il serait également souhaitable de trouver des solutions pour les personnes malentendantes (tablettes de traduction, langue des signes etc)

Les dépassements d'honoraires constituent une forte limitation à l'accès aux soins. Plus de 6 français sur 10 ont déjà renoncé à se faire soigner faute de moyens ou de médecins. 67% des Français-es ont déjà été confronté-es à un dépassement d'honoraire. Un quart des bénéficiaires de la CMU ou de l'AME se sont vus refuser des consultations avec dépassement à cause de leur statut. Leurs suppressions permettraient de diminuer ces inégalités et contribueraient à un meilleur accès aux soins pour toutes et tous.

 

Proposition 6 :

Lutte contre les discriminations en santé : intégration au cursus des étudiant-e-s, intervention de patient-e-s dans la formation aux professionnel-le-s

Les discriminations sont omniprésentes dans la société, le milieu du soin n’en est pas moins épargné et est même particulièrement touché, avec des conséquences extrêmement préjudiciables puisqu'il en va de la santé des personnes.

Citons seulement quelques exemples parmi tant d’autres : le « syndrome méditerranéen » inventé de toute pièce entraînant des retards de prise en charge et une maltraitance des personnes racisées ;  la grossophobie accompagnée de culpabilisation et mépris, le sexisme entraînant notamment une minimisation de la douleur, une non prise aux sérieux des symptômes, des violences et mauvais traitements, une psychiatrisation des pathologies des personnes genrées femmes, les discriminations envers les personnes LGBTQI+, le mépris envers les personnes séropositives, les usager-es de drogues, les TDS, entraînant de très mauvaises prises en charge, des comportements des soignant-es inacceptables vis a vis des patient-es,  la négation des symptômes rapportés par les personnes avec antécédents psychiatriques, le validisme envers les personnes handicapées, paternalisme et infantilisation associée.

Ces discriminations ont un impact majeur dans la prise en charge des patient-es avec des retards de prise en charge pouvant avoir des conséquences graves.

Il est donc fondamental d’intégrer une formation de sensibilisation et de lutte contre les discriminations en santé dans le cursus universitaire des futur-es soignant-es.

Il nous importe également que la formation des professionnel-les soit assurée également par des patient-es partenaires. Ces derniers bénéficient en effet d’une expertise propre, dont font partie les savoirs dits expérientiels. Les patient-es intervenants disposent donc de connaissances et compétences complémentaires à celles des soignants, qui ne peuvent se suffire à elles-mêmes. Les interventions de patiente-s sont nécessaires à chaque stade de la formation, et concernent l’apport de témoignages, le développement des compétences des soignant-es dans le cadre d’entretiens cliniques, l’amélioration de la relation de soin…

La rémunération de ces intervenant-es doit par ailleurs être systématisée, au même titre que pour les autres formateurs.

 

Propostion 7:

Abandon des mesures de contention et d'isolement en psychiatrie, suspension voire interdiction d'exercer des soignant-e-s reconnu-es coupables de violence envers les patient-e-s

Il convient d'abandonner les pratiques psychiatriques violentes vis a vis des patient-es comme attacher un-e patient à son brancard, le soigner de force et lui retirer toute forme d'humanité dans les soins. Ces mesures sont violentes, maltraitantes et  humiliantes. Violence et stigmatisation n'ont rien à faire dans le soin, bien au contraire.

Il conviendrait plutôt de renforcer les moyens afin d'avoir suffisamment de personnel disponible et pouvoir ainsi prendre en charge humainement les situations aiguës à risque de violence par le dialogue.

La psychiatrie est un secteur qui a été pendant trop longtemps abandonné des différentes politiques de santé. De nombreux-ses patient-es dénoncent ces pratiques et avec raison : il est temps de sortir de la coercition, de la contention, de la curatelle, et de changer en profondeur la psychiatrie. En ce sens, écouter les revendications des personnes se revendiquant de l'antipsychiatrie pourrait être une bonne piste pour coconstruire des soins de qualité, pour toustes, sans coercition ni violence.

Concernant la suspension voire interdiction d’exercer des soignant-es reconnues coupables : nous avons pu voir émerger ces dernières années, différentes affaires de violences et notamment sexuelles envers les patient-es par des soignant-es. Dans nombre d’entre elles, les médecins avaient fait l’objet de signalements, voire de plaintes sans suite, sans aucune sanction avant la médiatisation de ces affaires. Les soignant-es reconnu-es coupables de violences envers les patient-es ne peuvent continuer à exercer. Il n’est pas possible de laisser des soignant-es récidiver et nuire à d’autres personnes. Il est indispensable d’appliquer des sanctions fermes telles qu’une suspension voire une interdiction d’exercer.

 

Conditions de vie des malades et handicapé-e-s

Proposition 8:

Améliorer les conditions de vie des malades chroniques et handicapé-e-s : désindexation AAH des revenus du conjoint, augmentation de toutes les allocations et pensions, exonération complète des ALD 31, suppression du délai de carence des arrêts maladies

Les malades chroniques et personnes handicapées n'ont actuellement des ressources ne leur permettant uniquement de survivre : le montant de l'AAH est de 900 euros et la moyenne des pensions d'invalidité de 570 euros. De plus, l'AAH est liée aux revenus du-de la conjoint-e. Il est inacceptable que de si faible montants soient accordés aux malades et personnes handicapées. Nous demandons donc une revalorisation du montant de l'AAH à minima au niveau du SMIC ainsi que sa déconjugalisation. Nous demandons un nouveau mode de calcul pour les pensions d'invalidité : en effet, celui ci est calculé sur les 10 meilleures années de salaires, que la personne ait travaillé 10 ans ou pas ce qui pénalise considérablement les jeunes ayant peu travaillé ou les personnes ayant eu des carrières fragmentées. Le montant moyen doit être bien plus important avec un montant minimal égal au SMIC.

Actuellement, l’ ALD31 est constituée des « autres » pathologies invalidantes dont la liste n’est pas définie et dont l’obtention dépend d’un médecin conseil avec des justifications parfois arbitraires. Les obtentions de ces ALD peuvent donc dépendre du médecin conseil, des départements... Cela pose un réel problème et constitue une double peine pour les malades atteints de ces pathologies. D'autant plus que contrairement aux autres ALD "sur liste", l'ALD 31 n'est exonérante que dans de rares cas, là aussi décidé plus ou moins arbitrairement par le médecin conseil. Nous demandons un accès facilité à l'ALD 31, moins arbitraire, et l'exonération dans les mêmes conditions que les autres ALD.

Nous demandons la suppression du délai de carence des arrêts maladies : ce délai est de 3 jours dans le privé, 1 jour dans le public. Il n'est pas acceptable qu'un salarié-e soit pénalisé car iel est malade. On notera par ailleurs que la majorité des arrêts de travail sont inférieurs à 3 jours. Nous demandons la fin des délais de carences pour les arrêts maladies, pénalisation des malades inacceptable et augmentant les inégalités.

 

Industrie pharmaceutique et la recherche 

Proposition 9: Réinvestissement dans l'industrie pharmaceutique du secteur public : filières françaises de production, indexation des prix des médicaments sur le coût de fabrication 

La pandémie a montré les conséquences du capitalisme et de l’exportation de quasiment toutes les filières de production du médicament et autres produits de santé. Il est urgent que l’Etat réinvestisse dans sa filière du médicament pour la sécuriser. En effet, il n’est pas rare d’être en pénurie de médicaments couramment utilisés ou de dispositifs médicaux.

Nous souhaitons donc le retour d'une production française des médicaments les plus courants. Une socialisation de l'industrie pharmaceutique pourrait d'ailleurs être envisagée : il s'agit d'un secteur clé, ayant une mission de service public, bénéficiant de fortes subventions publiques pour la recherche mais privatisant les profits comme nous avons pu le voir avec les vaccins contre le covid.

Aujourd’hui, les prix des médicaments sont en partie fixés selon l’amélioration du service médical rendu mais également selon la gravité et rareté de la maladie traitée, entraînant ainsi un coût pouvant être très important.

Il est inacceptable que plus la maladie est grave ou éthiquement inacceptable de ne pas soigner, plus les prix flambent comme le montre l’exemple des chimiothérapies ou les traitements de l'hépatite C ou encore certains traitements pédiatriques de pointe.

Or, il serait plus cohérent d’indexer les prix des médicaments sur le coût de fabrication.

De même, il est inacceptable que les traitements jugés "non rentables" soient retirés du marché par les laboratoires. C'est le cas de nombre de médicaments nécessaires notamment pour les maladies rares ou encore les traitements historiques de l'hypertension artérielle qui ne sont plus assez rentables pour les laboratoires bien que toujours efficaces.

 

Proposition 10:

Reprise en main de la recherche médicale par le secteur public :  Financement de la recherche pour toutes les maladies, indépendamment du cout rapporté par les traitements, assurer la recherche sur les maladies rares

La recherche médicale est actuellement financée notamment par de l'argent public mais dictée souvent par les agendas des firmes pharmaceutiques.

Actuellement, par exemple, 80% des financements de la recherche concernent uniquement 10% des maladies et plus particulièrement les maladies qui pourraient rapporter un bénéfice économique important aux firmes pharmaceutiques.

Peu de maladies disposent ainsi de fond pour de la recherche, peu de recherches sont faites sur de nombreuses maladies. Pendant que la recherche sur des traitements à des coûts faramineux avance fortement (capitalisme oblige), car la rentabilité pousse l'industrie en ce sens, les maladies "non rentables" sont délaissées, notamment les maladies rares dont les investissements sont laissés aux associations, et aux dons privés.

De fait, les personnes concernées par ces pathologies constatent une absence de progrès notoire de la recherche. Leur prise en charge est souvent réduite à l'administration de traitements désuets, faute de financements et de postes de recherche dédiés.

Face à l'incapacité intrinsèque du privé de s'intéresser à ce qui n'est pas rentable, le public doit assurer la recherche de ces maladies bien que rares mais pour beaucoup graves et handicapantes et pour lesquelles rien n'est fait. L'Etat doit reprendre la main sur les agendas de la recherche médicale.

Mon espace santé, discriminations et inégalités

Mon espace santé, discriminations et inégalités

 

"Mon Espace Santé" sera mis en place en avril 2022. Sur le papier et dans la communication gouvernementale, cela peut sembler une bonne chose, une avancée : mais cela serait se placer dans un monde parfait ou les soignant-es seraient toustes bienveillant-es et où il n'y aurait pas de discriminations.

 

Le système "opt out" mis en place pour Mon espace santé (contrairement au DMP qui était en "opt in") fera que si les assure-es ne vont pas refuser d'elleux mêmes la création du dossier, il sera créé sans leur accord explicite. En effet, s'il n'y a pas de réponse (accord ou désaccord) dans les 6 semaines envoyée à l'assurance maladie, cet espace sera automatiquement ouvert, et les soignant-es pourront avoir accès à ces données sans demander l'accord des patient-es.

 

Cela peut être d'autant plus pénalisant envers les personnes plus exposées aux discriminations, personnes trans, séropositives, ayant eu et ayant un suivi psy, personnes handicapées etc. Cela peut également être pénalisant pour les personnes en errance médicale, car la demande d'un deuxième avis peut être très mal pris par certains médecins, pouvant aller même jusqu'au refus de soin.

 

Ce dossier renforce les problèmes d'inégalités par différence d'accès à  l'information : en effet, encore faut-il savoir qu'il faut refuser  explicitement au risque de voir sa création de façon automatique, et encore faut-il savoir que l'on peut masquer certains documents à certain-es praticien-nes... Or, l'information nous le savons n'est pas également distribué et constitue un facteur d'inégalités important, accroissant les inégalités de santé.

 

Il constitue un nouvel exemple d'une politique de santé publique qui ne soucie que peu de l'impact réel sur sa population mais plus de sa communication. Il y a eu très peu de communication concrète sur ce dossier permettant un meilleur accès aux informations nécessaires.

 

SNJMG, reborn

SNJMG, reborn 

 

Après une crainte de fermeture, le SNJMG renaît de ses cendres avec l'arrivée d'une nouvelle équipe motivée pour reprendre des projets en commun et, on l'espère, une nouvelle prospérité pour les luttes qui nous animent. 

Depuis notre retour, nous avons réalisé quelques actions :  

- une tribune contre le sexisme dans le milieu médical avec de nombreuses associations consignataires, tribune que vous retrouverez ici : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/141221/contre-les-comportements-discriminatoires-notamment-le-sexisme-du-monde-medical

- cosignature d'une tribune d'Heroines Val d'Oise sur le sujet du GHB #MeTooGHB #balance ton bar. Voici la tribune et la pétition : https://www.change.org/p/marl%C3%A8ne-schiappa-metooghb-pour-une-prise-en-charge-digne-rapide-et-efficace-des-victimes

- réactions à l'actualité sur nos comptes Twitter et Instagram. Un nouveau compte Instagram a été créé.

- propositions et réflexions concernant l'industrie pharmaceutique, un service public de santé et l'hôpital public

- dix mesures prioritaires que nous souhaiterions voir aux présidentielles

- début de partenariat avec des assos 

 

Et la suite ? 

Nous avons aussi des projets pour l'avenir, sur lesquels voici quelques mots :

- nous avons prévu au mois de mars de parler des discriminations en santé. Dans cet objectif, nous sommes en train de réaliser des interviews de différentes personnes concernées. Vous pourrez retrouver ces interviews sur notre site, nos réseaux sociaux et dans le prochain magazine.

- nous allons mener une étude sociologique : interrogation de soignant-es et de soigné-es sur le système de soins, les études des soignant-es, les discriminations en santé, la satisfaction des soignant-es et des soigné-es envers le système de soins.

 - santé communautaire : nous sommes très intéressés par ce sujet depuis longtemps. Nous avons réalisé une interview de Stuart, membre d'Acceptess-T et diplômé d'un master de santé publique, interview qui sera bientôt publiée. Nous souhaitons dans les mois à venir travailler sur ce thème et le mettre en avant.

 

Par ailleurs, une Assemblée Générale aura lieu en avril 2022 pour acter ce nouveau départ du SNJMG, avec des potentiels changements de statut, noms, l'intégration plus marquée de patient-es au sein des rangs mais aussi des dirigeant-es.

 

Pour tous ces changements, nous avons toujours besoin de bras, nous sommes effectivement encore peu nombreux pour mener ces beaux projets, et aussi ceux qui vous animent, alors si l'envie vous dit, même si c'est juste pour participer à un projet, pour proposer des choses qui vous tenteraient de faire dans le cadre du syndicat ou juste de temps en temps, n'hésitez pas à rejoindre notre équipe ! Pour nous contacter, vous pouvez écrire à info@snjmg.org, notre secrétaire vous répondra selon vos préférences, vous donnera le lien d’invitation pour rejoindre notre serveur Discord ou vous inscrire sur notre ML.

 

Nous suivre 

Vous pouvez nous suivre sur nos comptes Twitter (https://twitter.com/snjmg ) (et Instagram (https://www.instagram.com/syndicatjeunesmg/?hl=fr)

 

Interview des adhérent-es 

Nous vous proposons à nos adhérent-es également de participer à une interview qui pourra être publiée sur notre site (de façon anonymisée).

Comme nous vous l'avions dit plus haut, nous avons réalisé un certain nombre d'interviews de personnes concernées dans le soin, et souhaiterions réaliser des interviews de certains de nos membres. Cela portera sur votre rapport au soin, les discriminations en santé et les difficultés rencontrées durant les études. Vous pouvez y répondre que vous soyez soignant-e, soigné-e ou même les deux ! Pour plus d’informations et pour avoir le questionnaire, veuillez contacter info@snjmg.org

 

Dix mesures du SNJMG pour la présidentielle

Nous en parlions plus haut, nous proposons dix mesures prioritaires concernant la santé pour les présidentielles. Ces mesures sont en cours de diffusion sur nos réseaux sociaux. Vous trouverez bientôt sur notre site les détails de ces mesures. Les voici de manière non détaillée. Si cela vous intéresse, que vous souhaitez en parler avec nous, que vous voulez réaliser des actions pour mettre la santé dans le débat des présidentielles, n'hésitez pas.

 

Concernant le système de santé 

  • Fin de la politique d'austérité à l'hôpital : abolition de la tarification à l'acte et reprise de la dette hospitalière par l'Etat, revalorisation salariale des paramédicaux
  • Extension du corps des PH à l’exercice à temps complet en ville et création de centres de santé publics pour un vrai service public de santé sur tout le territoire

 

Concernant les conditions de travail des soignant-e-s

  • Limitation du temps de travail à 12h consécutives y compris pendant les gardes
  • Réduction des risques psycho-sociaux des étudiant-e-s en médecine : décompte des horaires des étudiant-e-s, retrait d'agrément des stages en cas de harcèlement

 

Concernant l'accès aux soins et la qualité des soins 

  • Investir dans l'accessibilité aux soins : gratuité des soins urgents, accessibilité PMR aux lieux de soins, élargissement des actes de l'AME, interprétariat amélioré, interdiction des dépassements d'honoraires
  • Lutte contre les discriminations en santé : intégration au cursus des étudiant-e-s, intervention de patient-e-s dans la formation aux professionnel-le-s
  • Abandon des mesures de contention et d'isolement en psychiatrie, suspension voire interdiction d'exercer des soignant-e-s reconnues coupables de violence envers les patient-e-s

 

Concernant les conditions de vie des malades et handicapé-e-s

  • Améliorer les conditions de vie des malades chroniques et handicapé-e-s : désindexation AAH des revenus du conjoint, augmentation de toutes les allocations et pensions, exonération complète des ALD 31, suppression du délai de carence des arrêts maladies

 

Concernant l'industrie pharmaceutique et la recherche 

  • Réinvestissement dans l'industrie pharmaceutique du secteur public : filières françaises de production, indexation des prix des médicaments sur le coût de fabrication 
  • Financement de la recherche médicale par l'Etat : assurer la recherche sur les maladies rares

 

 

Rencontre 

Nous organiserons à l'automne à Paris une rencontre au cours d'une table ronde thématique avec des intervenant-es qui sera suivie d'un apéro afin de faire plus ample connaissance et pour un moment convivial. Nous mettrons les informations à ce sujet sur nos différents réseaux sociaux le temps venu.

 

Comme vous l'aurez compris, le SNJMG est donc bel et bien reparti, nous avons plein de projets et d'objectifs et serions ravis de vous rencontrer si  l'envie vous en dit !

grande enquête sur les connaissances et aspirations concernant les divers modes d'exercices de la médecine générale.

Bonjour,

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) lance une grande enquête auprès des étudiant•es en médecine, des internes et des remplaçant•es en médecine générale sur leurs connaissances et aspirations concernant les divers modes d'exercices de la médecine générale.

 

Vous êtes concerné.e? Cette enquête est très courte et ne vous prendra que quelques minutes, mais votre contribution est essentielle.

 

Comment imaginez-vous votre futur professionnel?

 

Lien vers le questionaire:

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScYXrmSpdsperkaxaJVMeMg6uoxMZESg24AqiODEmxeO2pzDQ/viewform?fbzx=-4583383640438735367

 

Nous vous remercions pour votre participation.

 

Le SNJMG

Répression des drogues, et si on réfléchissait un beuh?

Emmanuel Macron a déclaré le 19 avril qu’il faut agir dans la lutte contre les drogues « à tous les niveaux : le grand trafic, le petit deal, la consommation », en centrant son discours sur la sécurité et la répression. Il s'est aussi positionné contre la dépénalisation du cannabis à usage récréatif. 

 

Depuis des années, la France fonce droit dans le mur.
Alors que la plupart des pays européens, données scientifiques à l'appui, abandonnent les politiques répressives inefficaces et néfastes, la France fait preuve d'un entêtement stupéfiant. Récemment, AIDES, la Fédération Addiction, Médecins du monde et bien d’autres ont rappelé que les mesures répressives s’empilant depuis des années n’ont pas « le moindre effet sur le niveau de consommation en France, ni sur l’ampleur de la circulation des produits ». 

 

La répression en France est non seulement archaïque et moralisatrice, mais également raciste. En effet, la prohibition des drogues permet de stigmatiser des populations issues de l’immigration. Ciblant les personnes racisées, ces contrôles aboutissent à leur surreprésentation dans les prisons, pour des faits mineurs de consommation et/ou de possession de drogue: « Les hommes noirs et arabes représentent les deux tiers de l’ensemble des détenus et même plus des trois quarts des moins de 30 ans » (Didier Fassin, L’Ombre du monde, Seuil, 2015).

 

C'est d'autant plus frappant que les principaux consommateurs de drogue sont des personnes de classe supérieure, vivant par exemple dans les beaux quartiers parisiens, ayant peu de risque d'être interpellés.

 

Dans une optique de santé publique, il nous semble urgent de repenser l'ensemble des politiques des drogues. Cela nécessite de rediriger les fonds utilisés pour la répression vers le financement d'alternatives.

  1. Les stratégies de réduction des risques doivent être favorisées : les approches communautaires portées par les usager.es de drogues eux-mêmes sont les plus pertinentes, en évitant une surmédicalisation systématique de l'accompagnement. 
  2. Les CARUD (Centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues), unités mobiles et salles de consommation à moindre risque doivent être mieux réparties sur le territoire et en mesure d'accueillir des internes et externes volontaires en stage.
  3. Les programmes d'échanges de seringues doivent être généralisés, et opérants partout où des usager.es peuvent en avoir besoin, y compris dans les lieux de lieux de détention.
  4. Les usager.es de drogue qui le désirent doivent avoir accès à un accompagnement au sevrage ou à la substitution, en ambulatoire ou hospitalier par des équipes pluridisciplinaires en CSAPA (Les Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie), en soulignant que l'abstinence ne doit plus être une finalité absolue pour tout accompagnement. 
  5. Les soignant.es intervenants en santé primaire doivent être davantage formé.es à l'accompagnement addictologique, pour permettre l'accès à ces soins pour toutes et tous sans stigmatisation. 

Il faut prendre garde aux approches psychiatriques se développant actuellement, fondées sur un dogme bio-cognitiviste qui tendent à effacer les dimensions sociales des addictions en privilégiant les traitements pharmacologiques sur les prises en charge globales.

En outre, nous appelons à l'organisation d'une réflexion nationale et démocratique sur la notion de drogue, sur les critères définissant leur illégalité, et leur potentiel usage thérapeutique.
 

La légalisation n'est pas un tabou, dans la mesure où elle s'accompagne de mesures de prévention pour les plus jeunes et des mesures listée plus haut. Elle a déjà démontré son efficacité dans de nombreux pays.

 

Dans un contexte de renforcement du pouvoir policier et d'overdose autoritariste d'un gouvernement en chute de popularité à l'approche du nouveau scrutin présidentiel, il ne fait aucun doute que ces annonces constituent des appels du pied à un électorat à droite de l'échiquier politique. Quand les enjeux électoralistes prennent le pas sur les données scientifiques et la santé publique, ce sont des années de lutte pour une politique de réduction de risques qui partent en fumée.

Harcèlement moral institutionnel pour les internes

Cinq internes en médecine se sont suicidés depuis le début de l’année. Nos pensées vont à leurs familles. Le risque de suicide chez les internes est 3 fois supérieur à celui de la population du même âge. Il est urgent d’agir concrètement.

Les conditions de travail des internes sont dénoncées depuis longtemps : horaires de travail non respectés, harcèlement moral endémique, accompagnement défaillant, droit aux congés piétiné, arrêts maladie empêchés. On ne peut ignorer les dégâts humains que cela cause.

Nous ne pouvons plus nous contenter de numéros verts.

Le temps de travail et le harcèlement moral constant rendent les conditions de travail insupportables pour de nombreux internes.

Entre autres:

-Les horaires des internes doivent être rendus publics avant les agréments de stage.

-Le nombre de postes proposés doit être supérieur au nombre d’internes.

-Les agréments doivent être supprimés en cas de dépassement du temps de travail ou de harcèlement moral.

Pétition pour la dissolution de l'ordre des médecins

Suite à la tribune du 9 mars, nous lançons, avec un collectif de 24 associations et syndicats, une pétition en ligne pour demander la dissolution de l’Ordre des médecins: http://change.org/dissolutionordremedecins

Je signe la pétition pour la dissolution
de l'Ordre des médecins !

 

L'Ordre des médecins a été créé sous Pétain en 1940, pour interdire aux médecins juifs d'exercer leur profession. Depuis plusieurs années, associations d'usager.es et médecins dénoncent la nocivité de cette institution. Récemment, dans son rapport, la Cour des Comptes a mis en évidence les multiples défaillances de l'Ordre des Médecins.
 

Qui l'ordre sert-il vraiment ? 

 

L'Ordre des médecins se présente comme étant "au service des médecins dans l'intérêt des patients".


Mais où est l'intérêt des patient·es lorsque l'Ordre des médecins conteste le droit à l'IVG pour toutes les femmes ?


Ou bien lorsqu'il condamne des médecins accompagnant des femmes et hommes trans pour faire valoir leurs droits ? 


Ou encore quand l'Ordre des médecins couvre des soignants violeurs et pédo-criminels, pourtant dénoncés par les patient·es victimes ou leurs proches ? 


Ou encore quand il condamne des médecins pour avoir signalé des sévices à enfants en arguant d'une atteinte au secret familial? 


Quelle vision du soin défend-il lorsqu'il s'oppose au tiers-payant, outil pourtant indispensable à un accès aux soins pour toutes et tous ? Ou lorsque que son président défend l'existence des dépassements d'honoraires, alors que cette pratique remet explicitement en cause l'égalité d'accès à des soins de qualité pour tou·te·s ? 


Ou qu'il menace des collectifs antiracistes défendant l'accès au soin des personnes qui en sont exclues? 

 

L'Ordre des médecins se dit garant de la probité et de l'indépendance des médecins.
 

Mais comment peut-il s'estimer garant de la probité quand les aides financières pour les médecins en difficulté sont encaissées en premier par les conseillers ordinaux eux-mêmes, avec des indemnités pouvant aller jusqu'à 10 000€ par mois ?

Comment peut-il défendre l'indépendance alors qu'il se montre complaisant vis-à-vis des pratiques corruptives exercées par l'industrie pharmaceutique au profit des médecins ?
 

L’Ordre déclare également assurer un rôle d’instance disciplinaire pour les médecins qui ne respecteraient pas les principes de la déontologie.

En réalité, on constate d'un côté une "tolérance" vis-à-vis de médecins ayant commis des actes violents envers des patient·es et de l'autre côté la condamnation des médecins qui ont établi un lien entre des pathologies observées et des conditions de travail.
Par ailleurs, les condamnations ordinales pour non confraternité ou atteinte à l’image de la profession sont des instruments pour maintenir une omerta sur les abus commis dans la profession. Nous demandons l’annulation immédiate des sanctions pour motif de non confraternité. 
 

Cette justice d'exception se fait au détriment des intérêts publics et des patient·es : elle n'a donc aucune raison d'être. Les personnes qui ont à se plaindre de médecins ont tout intérêt à se tourner vers la justice de droit commun et non vers cet apparat de justice qu'agite l'ordre des médecins. Le droit commun (pénal et/ou civil) est parfaitement capable de remplir ces fonctions juridiques à condition qu'on lui donne les moyens associés, notamment la possibilité de prononcer des sanctions limitant l'exercice médical. 

 

L'Ordre des médecins protège des professionnel·les de santé corrompu·es et maltraitant·es, tout en maltraitant des usager·es et des professionnel·les qui tentent de respecter leur éthique professionnelle. De plus, il échoue à assurer les missions qui lui sont dédiées.
 

Nous ne réclamons pas une dérégulation complète de l'exercice médical, ce qui serait préjudiciable à la santé publique. Nous demandons en revanche un contrôle plus démocratique et plus juste du pouvoir médical. Il existe déjà des institutions (ou des organismes publics) pouvant assurer ces missions, sous réserve de leur donner les moyens humains et financiers à la hauteur.
 

Comme l'Ordre des médecins est irréformable, je signe cette pétition demandant sa dissolution immédiate

 

Syndicat de la Médecine Générale - Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes - Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels - Association Santé et Médecine du Travail - Pour Une Meuf - Méchandicapé  - Stop Violences Obstétricales et Gynécologiques - Touche Pas à Mon Intermittente - Collectif National des Droits Des Femmes - Marche Mondiale des Femmes de France - Association La Santé Un Droit Pour Tous – Coopération Patients - Les Dévalideuses -  CLE Autisme - Héro-ïnes 95 - Compagnie Les Attentives -  A Nos Corps Résistants - Le Village 2 Santé- Sud Santé Sociaux - Toutes des Femmes - Féministes révolutionnaires - Association RITA - Obésité mode d'emploi - C'est pas mon genre

Passeport vaccinal please!

Un projet de "certificat vert numérique" a été présenté le 17 mars 2021 par la Commission européenne pour une mise en place prévue en juin. De son côté, E. Macron a évoqué un "pass sanitaire" conditionnant l'entrée dans certains lieux. Ces projets posent de nombreux problèmes.

En premier lieu, l’accès à la vaccination demeure inégalitaire et partiel (certains pays n’y entreront pas avant 2022). Si ce certificat revêtait un caractère obligatoire, cela reviendrait à entraver les déplacements de population entières n’ayant pas eu le choix de pouvoir être vaccinées.

Le fait de conditionner l’entrée dans un lieu public à un certificat numérique pouvant comporter des résultats sérologiques ouvrirait une brèche dangereuse.

On peut s’interroger sur la sécurité des données de santé partagées par QR code. Comment garantir que l’on n’y ajoutera pas d’autres résultats sérologiques à l’avenir, ou d'autres données de santé en général?

Cette idée normalise une surveillance numérique et une séparation basée sur l’état de santé dans les lieux publics qui doit nous questionner. Le passeport vaccinal est souvent comparé à l’obligation vaccinale à l’entrée dans l’école publique. Mais les maladies concernées et le recul sur les vaccins obligatoires ne sont pas comparables avec le COVID-19. Cette mesure, à l’école, vient pousser un dépistage de santé publique bien plus large.

Nous devons aussi être lucides sur les motivations politiques (électoralistes par exemple, comme en Israël) et économiques (industrie du tourisme) qu’il peut y avoir derrière cette mesure. Si nous sommes favorables à la vaccination, nous pensons que les efforts doivent aujourd’hui se porter sur un élargissement de l’accès au vaccin pour les populations, qui demeure très inégalitaire, et non sur des certificats qui visent à exclure.

Enfin, le vaccin seul ne sera pas la solution de cette pandémie et davantage d'efforts doivent être mis dans la lutte contre les inégalités sociales de santé qui démultiplient la gravité de ce virus comme nous le savons aujourd'hui.

"[...] quels que soient l'efficaité des traitements ou le caractère protecteur des vaccins, la quête d'une solution purement médicale de la Covid-19 est condamnée à l'échec. [...] Aborder la Covid-19 comme une syndémie invite à une vision plus générale qui prenne en compte l’éducation, l’emploi, le logement, l’alimentation et l’environnement. » Richard Horton, The Lancet, 2020

 

Vacciner contre la CoViD-19 avec Janssen COVID-19 Vaccine

Mis à jour le Mardi, 23 mars 2021

 

Infos générales à connaître 

- Caractéristiques

Vaccin à vecteur viral non réplicatif (adénovirus humain de type 26 recombinant​ - Ad26.COV2-S) et exprimant la glycoprotéine Spike (encore appelée protéine S ou protéine de spicule) du coronavirus SARS-CoV-2. 

Ne contient pas d'adjuvant

Excipients :

acide citrique monohydraté, 
citrate trisodique dihydraté, 
éthanol (environ 2 mg, soit une quantité faible sans effets notables), 
2-hydroxypropyl-β-cyclodextrine (HBCD), 
polysorbate 80, 
chlorure de sodium (moins de 1 mmol de sodium par dose de 0,5 mL, soit 23 mg, c'est-à-dire qu'il peut être considéré comme étant "sans sodium"), 
hydroxyde de sodium,
acide chlorhydrique.

NB : Le vecteur viral Ad26 est déjà utilisé dans un vaccin contre la fièvre Ebola, autorisé dans l'Union européenne depuis 2020, le vaccin Ebola Ad26.Zebov-GP (Zabdeno°). 

- Efficacité :

Après une seule dose, ce vaccin est efficace à 85 % contre les formes graves et 66 % contre les formes modérées de covid 19.

NB : La protection commence environ 14 jours après la vaccination. 

Comme pour les autres vaccins anti CoViD-19, la durée de protection apportée n’est pas établie à ce jour. 

- Modalités :

Selon RCP : 1 injection IM de 0,5 ml 

La vaccination IM n’est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants ou ayant un trouble de l’hémostase en prenant les précautions nécessaires. La HAS souligne que la vaccination par voie IM est possible chez les patients sous anticoagulants avec une INR dans la cible thérapeutique, à conditions de respecter certaines précautions (injecter dans le muscle deltoïde, recourir à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d’injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d’hématome).
Pour les personnes présentant un trouble de l’hémostase, la vaccination par voie IM pourra être réalisée dans les mêmes conditions si l’intérêt de la vaccination l’emporte sur le risque.

- Effets indésirables :

Très fréquents (≥ 1/10) : fatigue, céphalées, nausées,  myalgies, douleur au point d'injection.

Fréquents (≥ 1/100 à < 1/10) : gonflement au point d'injection, érythème au point d'injection, fièvre, frissonsarthralgies, toux.

Peu fréquents (≥ 1/1 000 à < 1/100) : hyperhidrose, éruptions cutanées, éternuement, douleur oropharyngée, tremblements, faiblesse musculaire, douleur dans les extrémités, douleur dorsale, asthénie, malaise.

Rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000) : hypersensibilité, urticaire.

Non connu (ne peut être estimé à partir des données disponibles) : anaphylaxie (cas reçus d'une étude ouverte en cours en Afrique du Sud).

- Contre-indications 

Patient de moins de 18 ans ;

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients ;

Episodes infectieux en cours (Toutefois, la présence d'une infection mineure ou d'une fièvre modérée ne doit pas retarder la vaccination) ;

Infection par la COVID-19 < 3 mois (décompte à partir du début des symptômes) ;

Autre vaccination (contre la grippe, le pneumocoque, etc...)  < 2 semaines.

- Cas particuliers

Conduite à tenir en cas d’anaphylaxie après injection vaccinale :
• Reconnaître rapidement l’anaphylaxie, en particulier prendre la pression artérielle et le pouls.
• Appeler le 15.
• Conduite à tenir en attendant le SMUR ou le réanimateur :
Position adaptée à l’état du patient, rassurer la victime et l'entourage ;
Si dyspnée prépondérante : position demi-assise ;
Si malaise mais conscient : décubitus dorsal avec jambes surélevées ;
Si trouble de conscience : position latérale de sécurité ;
Injecter IM de l’adrénaline pour un adulte : 0,01 mg/kg de poids, avec un maximum de 0,5 mg d’adrénaline, à injecter dans le tiers supérieur de la cuisse, au niveau de la face antérolatérale.

L'efficacité, la sécurité et l'immunogénicité du vaccin n'ont pas été évaluées chez les personnes immunodéprimées, y compris celles recevant un traitement immunosuppresseur. L'efficacité de ce vaccin peut être plus faible chez les personnes immunodéprimées.

Rappel : Les vaccins à vecteur viral exposent à des risques infectieux, notamment chez les personnes immunodéprimées.

L'expérience de l'utilisation de ce vaccin chez la femme enceinte est limitée. Les études menées chez l'animal n'indiquent pas d'effets nocifs directs ou indirects en ce qui concerne la grossesse, le développement embryonnaire / fœtal, l'accouchement ou le développement postnatal.
L'administration de ce vaccin pendant la grossesse ne doit être envisagée que lorsque les bénéfices potentiels l'emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus.
Les études sur les animaux n'indiquent pas d'effets nocifs directs ou indirects en ce qui concerne la toxicité de ce vaccin pour la reproduction.

Allaitement : On ignore si ce vaccin est excrété dans le lait maternel.

 

 

Conservation et Préparation du vaccin + geste vaccinal

Ses conditions de conservation sont moins contraignantes que celles des vaccins à ARNm : Non ouvert, il peut être conservé au réfrigérateur entre 2 °C et 8 °C, à l'abri de la lumière, pour une période unique de 3 mois maximum, sans dépasser la date de péremption imprimée. 

Il se présente en flacon multidose de 2,5 mL contenant 5 doses de 0,5 mL.

- Durées de conservation du flacon :

Flacon non ouvert :

Les flacons multidoses non ouverts se conservent entre -25 °C et -15 °C au réfrigérateur (2 °C à 8 °C). 
Attention : Ne pas re congeler les flacon décongelés et Conserver les flacons dans leur emballage en carton afin de les protéger de la lumière.

NB : Le vaccin COVID-19 Janssen non ouvert est stable pendant un total de 12 heures entre 9 °C et 25 °C. Il ne s'agit pas d'une condition de stockage ou d'expédition recommandée mais elle peut guider les décisions d'utilisation en cas d'écarts de température temporaires pendant les 3 mois de stockage à 2 °C -8 °C.

Flacon ouvert (perforé) :

La stabilité chimique et physique du vaccin en cours d'utilisation a été démontrée pendant 6 heures entre 2 °C et 25 °C. D'un point de vue microbiologique, il est préférable d'utiliser le produit immédiatement après la première perforation du flacon ; toutefois, le produit peut être conservé entre 2 °C et 8 °C pendant un maximum de 6 heures ou rester à température ambiante (25 °C maximum) jusqu'à 3 heures après la première ponction du flacon. Au-delà de ces délais, le stockage en cours d'utilisation relève de la responsabilité de l'utilisateur.

- Décongélation

Lorsqu'il est conservé congelé entre -25 °C et -15 °C, le vaccin peut être décongelé entre 2 °C et 8 °C ou à température ambiante :
* entre 2 °C et 8 °C : la décongélation d'un carton de 10 flacons prendra environ 12 heures, et celle d'un seul flacon environ 2 heures ;
* à température ambiante (25 °C au maximum) : la décongélation d'une boîte de 10 flacons prendra environ 2 heures et celle d'un seul flacon environ une heure.
Lorsque le produit est stocké à une température comprise entre 2 °C et 8 °C, la nouvelle date de péremption doit être inscrite sur l'emballage extérieur et le vaccin doit être utilisé ou jeté avant la date limite de consommation. La date de péremption originale doit être rendue illisible.

- Préparation des doses de 0.5ml :

Remarque préalable : si le vaccin est reçu réfrigéré entre 2 °C et 8 °C, vérifiez que la date de péremption a été mise à jour par le fournisseur local lors de la réception. Si vous ne trouvez pas la nouvelle date EXP, contactez le fournisseur local pour confirmer la date EXP réfrigérée. Inscrivez la nouvelle date de péremption sur le carton extérieur avant que le vaccin ne soit stocké au réfrigérateur. La date de péremption originale doit être rendue illisible.

Avant d'être administré, le vaccin doit être inspecté visuellement pour détecter la présence de particules et la décoloration. Le vaccin Janssen COVID-19 Vaccine est une suspension incolore à légèrement jaune, claire à très opalescente . Jeter le flacon si la suspension est décolorée ou si des particules visibles sont observées. 

Avant d'administrer une dose de vaccin, il faut agiter doucement (sans secouer) le flacon en position verticale pendant 10 secondes. Il faut ensuite utiliser une aiguille stérile et une seringue stérile pour extraire une dose unique de 0,5 mL du flacon multidose

- Injection de la dose vaccinale :

L'injection se fait en IM dans le muscle deltoide.
Tendre fermement la peau entre l’index et le pouce sans faire de pli cutané.
Piquer perpendiculairement au plan cutané
Tirer légèrement sur le piston pour vérifier que l’aiguille n’est pas dans un vaisseau sanguin (facultatif)
Pousser lentement sur le piston pour délivrer la dose entière de vaccin 

- Stockage après la première ponction

Après la première ponction du flacon, il faut enregistrer la date et l'heure auxquelles le flacon doit être jeté sur l'étiquette.
Le vaccin peut être conservé :
* entre 2 °C et 8 °C pendant 6 heures maximum.
* à température ambiante (25 °C maximum) pendant une seule période pouvant aller jusqu'à 3 heures.
Jeter le vaccin s'il n'est pas utilisé à l'issue de ces périodes !

 

 

Références :

Vaccination contre CoVID-19 (Fiche pratique du SNJMG)

Dossier EMA sur vaccin Janssen COVID-19 (avec RCP en anglais)

 

 

Tribune : "Il faut dissoudre l'Ordre des médecins !"

Après le rapport accablant de la Cour des Comptes paru en décembre 2019, l’ordre des médecins tente de se justifier et réaffirme « être au service des médecins dans l'intérêt des patient·e·s ». Comme pour l'ensemble des ordres des professions de santé, l'ordre des médecins se présente comme indispensable. Qui l'ordre sert-il vraiment ? Dans l'intérêt de qui ?


1- L’Ordre Médecins affirme représenter l’ensemble des médecins et se targue de pouvoir ainsi conseiller les pouvoirs publics. Mais l'unité professionnelle qu'il affiche est factice. L'obligation faite à chaque médecin de s'y inscrire pour pouvoir travailler conduit l'ordre à être de fait un syndicat obligatoire. Les médecins ne choisissent donc pas d'être représenté.e.s par l'ordre, ils et elles y sont contraint.e.s. Et encore représentés est un grand mot, puisque la participation aux élections départementales est à moins de 30%. Les autres élections sont pyramidales. La démocratie à l'ordre n'est donc ni directe ni représentative. Le rapport de la Cour des Comptes montre bien que sa gouvernance est sociologiquement peu représentative de l'ensemble des médecins en exercice et surtout qu'elle est fermée avec des cumuls de mandats très fréquents. Nous sommes donc en droit de nous demander à qui bénéficient les "conseils" de l'ordre des médecins, a fortiori face à la désorganisation territoriale des soins de premiers recours mais aussi de second recours, sans parler de la crise majeure que traverse l’hôpital public. L'ordre a longtemps pris position contre l'exercice collectif de la médecine, il fait aujourd'hui preuve d'un silence assourdissant face à la privatisation à peine masquée de l'hôpital. Les institutions publiques n'ont visiblement pas besoin de l'ordre pour les "conseiller" et s'intéressent plus aux notes de think-tanks libéraux qu'aux commissions obscures de l'ordre. Les médecins ont toute liberté pour adhérer à des syndicats qui se chargent déjà de les représenter et de défendre leurs intérêts.

2 - L’Ordre des médecins se présente comme le garant de la déontologie dans le double but de veiller à la qualité des soins et de défendre l'indépendance et l'honneur des professionnel-le-s. De quelle qualité des soins parle-t-on lorsque l'ordre des médecins conteste le droit à l'IVG pour toutes les femmes ? ou bien lorsqu'il s'oppose au tiers-payant, outil pourtant indispensable à un accès aux soins pour toutes et tous ? Le président actuel de l'ordre des médecins défend ainsi l'existence des dépassements d'honoraires (dont il a bénéficié lui-même dans son exercice professionnel en Seine St Denis) alors que cete pratique remet explicitement en cause l'égalité d'accès à des soins de qualité pour tou·te·s. De quelle indépendance parle-t-on lorsque l'ordre se montre complaisant vis-à-vis des pratiques corruptives exercées par l'industrie pharmaceutique au profit des médecins ? De quel honneur
parle-t-on lorsque l'ordre des médecins couvre des soignants violeurs et pédo-criminels, pourtant dénoncés par les patient·e·s victimes ou leurs proches ? Le code de déontologie étant inscrit dans le code de santé publique, le droit commun peut tout à fait en être le garant. Les évolutions pourraient se faire dans un processus concerté entre professionnel·le·s et usager·e·s du système de santé avec le concours du Comité National d'Éthique, comme ce fut le cas pour les dernières lois de bioéthique.

3 - L'Ordre des médecins met en avant sa capacité de conseil juridique lors des démarches d'installation, sur les différents statuts et contrats, alors que d’autres structures telles les Unions Régionales des Professionnel·le·s de Santé, les syndicats ou les plateformes d'installation des ARS sont parfaitement aptes à renseigner les médecins.

4 -  L’Ordre des médecins souligne sa capacité d'entraide pour les professionnel·le·s en difficulté et /ou leurs familles grâce à des fonds dédiés. Le rapport de la Cour des Comptes montre explicitement que les premiers bénéficiaires de cette "entraide" sont les conseillers ordinaux eux mêmes avec des indemnités pouvant aller jusqu'à près de 10 000€ /mois bruts pour le président national qui exerce cette fonction "bénévolement" ! L'ordre semble être aujourd'hui dans l'incapacité de rendre des comptes clairs et exhaustifs sur son patrimoine, initié par la confiscation des biens des syndicats médicaux en 1940 puis développé par les cotisations obligatoires
des médecins. Quelle drôle de solidarité !

5 - L’Ordre des médecins dit veiller au maintien de la compétence et de la probité des médecins. En réalité il se montre incapable d'identifier les situations problématiques liées à des praticien·ne·s dont l’insuffisance professionnelle ou l’état de santé rendent dangereux l’exercice de la médecine. Malgré sa volonté affichée d'assurer la gestion de la formation continue (DPC), il ne porte à ce jour aucun regard sur les obligations légales de formation qui incombent à chaque médecin. Les inscriptions au tableau valant droit d'exercer pourraient être gérées par le Ministère de la santé (via les Agences Régionales de Santé ? ou tout autre organisme public ?) sous forme d'un registre. Ce dernier
vérifierait alors la validation de la formation initiale puis le contrôle de l'obligation de la formation continue (possiblement en lien avec l'ANDPC qui agrée déjà la plupart des organismes de formation). Les médecins sont des humain·e·s comme les autres, c'est pourquoi ils/elles ont besoin, non pas d’un ordre professionnel, mais d'un véritable service de santé au travail pour les accompagner en cas de diminution de leurs facultés physiques et/ou psychiques.

6 - L’Ordre des médecins déclare également assurer un rôle d’instance disciplinaire pour les médecins qui ne respecteraient pas les principes de la déontologie. Mais il s'agit d'une justice d'apparat
sans compétence juridique réelle. Les jugements sont rendus sans possibilité d'enquête, donc sans contrôler si les faits sont établis ! Les chambres de conciliation appliquent un pseudo respect du
contradictoire en contrevenant ouvertement au respect du secret médical. Ce qui aboutit d'un côté à une "tolérance" vis-à-vis de médecins ayant commis des actes violents envers des patient·e·s et de
l'autre côté à la condamnation des médecins qui ont établi un lien entre des pathologies et des conditions de travail, c'est-à-dire pour avoir utilisé leurs compétences médicales et fait leur travail.
Cette justice d'exception se fait au détriment des intérêts publics et des patient·e·s; elle n'a donc aucune raison d'être. Le droit commun (pénal et/ou civil) est parfaitement capable de remplir ces fonctions juridiques à condition qu'on lui donne les moyens associés, notamment la possibilité de prononcer des sanctions limitant l'exercice médical. Ces différents éléments prouvent l'inutilité de l'ordre puisqu'il se montre incapable de réaliser les missions qui lui sont confiées (voire qu'il s'est arrogées lui-même), et qu'il existe déjà des institutions (ou des organismes publics) pouvant les assurer, sous réserve de leur donner les moyens humains et financiers à la hauteur. Nous insistons sur le fait que cette institution protège des professionnel·le·s de santé corrompu·e·s et maltraitant·e·s, tout en maltraitant des usager·e·s du système de soin et des professionnel·le·s qui tentent de respecter leur éthique professionnelle. Les personnes qui ont à se plaindre de médecins ont donc tout intérêt à se tourner vers la justice de droit commun et non vers cet apparat de justice qu'agite l'ordre des médecins.
Nous demandons donc sa dissolution immédiate et appelons l'ensemble des professionnel·le·s concerné·e·s et plus largement la société tout entière à s'emparer de ce sujet, car la santé est une question bien trop sérieuse pour la confier aux seul·e·s médecins.

Contacts presse :

MIOP = 0614555478 mmiop2016@gmail.com
SNJMG = 0771051381 infos@snjmg.org
SMG = 0622613512 syndmedgen@free.fr

Organisations signataires :

Syndicat de la Médecine Générale - Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes - Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels - Union Fédérale des Médecins, Ingénieurs, Cadres et Techniciens--CGT
- Association Santé et Médecine du Travail - Pour Une Meuf – Méchandicapés - Stop Violences Obstétricales et Gynécologiques - Touche Pas à Mon Intermittente - Collectif National des Droits Des Femmes - Marche Mondiale des Femmes de France - Association LaSantéUnDroitPourTous – Coopération Patients - Les Dévalideuses - CLE Autisme - Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail - UGICT CGT - Héro-ïnes 95 - Compagnie Les Attentives - Globule Noir - Parents et Féministes - A Nos Corps Résistants - Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception – Coordination Action Autonome Noire – Le Village2 Santé- Sud SantéSociaux.