Découpler l’allocation aux adultes handicapés (AHH) des revenus du conjoint

 

Une pétition (1)  mise en ligne en Septembre 2020 sur le site du Sénat a mis en lumière une revendication que les associations de personnes malades/handicapées portent depuis de nombreuses années : la désolidarisation des revenus du·de la conjoint·e dans le calcul de l'Allocation Adulte Handicapé (AAH).

 

Pour rappel : en 2017, 1.13 millions de personnes percevaient l'AAH (2), ce qui fait d'elle le deuxième minima social en France. On notera également qu'a été supprimé en 2019 par le gouvernement le Complément de Ressources, qui était d'un montant de 179 euros et pouvait s'ajouter à l'AAH (3) ce qui n'a fait que précariser davantage les personnes malades/handicapées. En outre, l'AAH n'est plus indexée sur l'inflation depuis 2019. Son montant est actuellement de 902,70 euros, soit en dessous du seuil de pauvreté.

De plus, comme indiqué dans la pétition, celle-ci est calculée en fonction des revenus du·de la conjoint·e (3). Si ces revenus dépassent un certain plafond, l'AAH de la personne malade/handicapée lui est retirée et elle se retrouve totalement dépendante de son·sa conjoint·e sur le plan financier. On notera de plus que ceci est calculé par la CAF deux ans en arrière par rapport à la date de mise en couple (4).

 

Cela soulève un certain nombre de problématiques qui nous semblent fondamentales au regard des enjeux sociétaux actuels :

 

Peut-on accepter que les personnes malades/handicapées voient leurs ressources supprimées car elles souhaitent vivre avec un·e conjoint·e?

 

Bien sûr que non ! Le fait de corréler les revenus d'une personne handicapée à sa situation conjugale suggère que handicap et conjugalité seraient incompatibles et mutuellement exclusifs. Cela revient, pour les personnes qui vivent de l’AAH, à choisir entre ne jamais vivre en couple ou à perdre leur autonomie financière. Alors que le handicap occasionne parfois une perte d’autonomie et/ou des soins nécessitant l’assistance du·de la conjoint·e, une double dépendance vis-à-vis du·de la conjoint·e va alors s’installer. Certaines décisions vont alors se trouver empêchées : comment quitter quelqu’un·e quand on en dépend à ce point ?  

On rappellera à toute fin utile que les femmes en situation de handicap sont encore plus victimes que les femmes valides de violences conjugales : « L’Agence des droits fondamentaux de l’Union Européenne estimait en 2014 que 34 % des femmes handicapées avaient subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, contre 19 % des valides » (5).

La société patriarcale dans laquelle nous vivons normalise la dépendance de la femme aux revenus de son·sa conjoint·e et le silence quant aux violences qu'elle subirait de la part de celui·celle-ci. Nous ne pouvons et ne devons plus laisser passer cela. Les femmes en situation de handicap sont encore plus dépendantes de leurs conjoint·e·s, entre autres à cause de mesures comme la suppression de leurs ressources du fait des revenus du·de la conjoint·e, mesures qui ne sont pas acceptables et que nous combattons.

Outre ces violences conjugales intolérables, une personne malade/handicapée qui voit ses ressources financières essentielles supprimées en raison d’un choix de vie, se trouve placée de fait dans une situation de dépendance qui accroît les risques de violence et l’impossibilité de se mettre en sécurité le cas échéant.  

 

• Peut-on accepter que les personnes malades/handicapées soient condamnées à vivre avec des ressources en dessous du seuil de pauvreté? Que celles-ci soient obligées de passer leur vie dans la précarité, du fait qu'elles sont malades/handicapées ?

 

La réponse à ces questions peut paraître évidente, et pourtant rien de concret n’est mis en œuvre en ce sens. Cette situation est d’autant plus scandaleuse que l’on sait que les personnes handicapées ont un moindre accès aux soins médicaux, comme l’a montré un rapport remis au Parlement en 2018 sur cette question alarmante (6). Combien de temps encore allons-nous détourner le regard face à ces injustices ?

 

D’autre part, de fortes inégalités existent entre les prestations sociales perçues par les personnes qui ne peuvent pas travailler du fait de leur maladie ou leur handicap, et celles qui ont été contraintes d'arrêter de travailler pour cette même raison. En effet, dans cette dernière situation, c’est la Pension d'Invalidité qui s’applique (7), et éventuellement l'Allocation Supplémentaire d'Invalidité (ASI) si la pension est en dessous d'un certain seuil. On notera que là encore l'ASI dépend des revenus du couple et non de la personne malade/handicapée seule (8), la pension en elle-même n’en dépendant heureusement pas.

Si celles-ci ont eu "la chance" d'avoir pu souscrire à une prévoyance avant leurs arrêts de travail (ce qui concerne davantage les catégories de travailleur·euse·s les plus aisé·e·s), elles bénéficient de compléments de revenus versés par ces prévoyances, organismes privés d'assurance. Quant aux autres qui n'ont pas eu cette "chance" et si travailler leur est impossible, iels doivent se contenter, pour le reste de leur vie, de leurs maigres pensions.

Enfin, les travailleur·euse·s en ESAT, qui ne sont pas justiciables du droit du travail et perçoivent une rémunération extrêmement faible, se retrouvent pour beaucoup avec le minimum vieillesse une fois à la retraite, alors même qu’ils ont parfois travaillé durant toute leur vie active.

 

La diversité de ces situations et des modes de calculs de ces pensions induisent de fortes inégalités entre les personnes malades/handicapées. Le recours aux assurances privées pour pallier les défaillances de l'Etat montre là encore la privatisation de notre modèle social.

 

Ces types de revenus, même s’ils sont à priori « garantis à vie » sont discriminants, ils constituent un autre facteur de précarité : un frein à l’accession au logement ; les propriétaires demandant un travail salarié pour les candidats à la location. Et les logements sociaux accessibles aux personnes handicapées sont rares, d’autant plus que la loi ELAN a fait passer de 100% à 20% la part de logements accessibles dans les constructions neuves.

 

Un argument avancé contre la réduction ou suppression de l’AAH lorsque les revenus du couple dépassent un certain plafond est que l’argent économisé servirait à financer des adaptations pour rendre le monde du travail plus accessible. Or l’AAH s’adresse par définition à des personnes qui ne peuvent pas travailler. Nous ne tolérons pas que l’Etat organise une rivalité entre les" bonnes " personnes handicapées qui accèdent au travail, et celles qui ne le peuvent pas.

 

Notre société est capitaliste et validiste : après tout "ces personnes ne travaillent pas". La "valeur travail", portée fortement par les politiques de droite rend les personnes sans travail "inutiles".

Nous nous opposons à cette vision "utilitariste" des personnes handicapées.

 

Notre société capitaliste et validiste ne semble disposée à accorder rien d’autre que l’aumône : un revenu dit minimal, souvent en-deçà du seuil de pauvreté, qui ne permet pas de vivre décemment mais de survivre. Nous nous élevons contre cette vision sociétale. Nous nous opposons également fortement au lien entre revenus du·de la conjoint·e et ressources de la personne malade/handicapée. Nous soutenons donc pleinement cette pétition et souhaitons que le Sénat entérine enfin ce changement dans le calcul de l'AAH.

Nous demandons donc :

- La désolidarisation des revenus du·delaconjoint·e dans le calcul des ressources des personnes malades/handicapées,

- La revalorisation de ces ressources au-dessus du seuil de pauvreté, à un niveau permettant de vivre dignement, et non de survivre.

 

 

Signataires :

Syndicat National de Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG),

Les Dévalideuses,

Collectif Luttes et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation (CLHEE),

Les méchandicapés.

 

 

1. https://petitions.senat.fr/initiatives/i-416

2. https://informations.handicap.fr/a-AAH-minima-sociaux-10987.php

3.https://www.caf.fr/allocataires/droits-et-prestations/s-informer-sur-les-aides/solidarite-et-insertion/l-allocation-aux-adultes-handicapes-aah

4. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12242

5.https://www.liberation.fr/france/2020/11/24/femmes-handicapees-plus-concernees-et-moins-protegees_1806604

6. Marianne Cornu-Pauchet, Philippe Denormandie, L’accès aux droits et aux soins des personnes en situation de handicap et des personnes en situation de précarité, Rapport remis en juillet 2018 : https://www.complementaire-sante-solidaire.gouv.fr/fichier-utilisateur/fichiers/Rapport2018-acc%C3%A8s%20aux%20soins%20PP%20et%20PH.pdf

7. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F672

8. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F16940

 

Coronavirus en France : où en sommes nous ? (Février 2021)

En plein coeur de l'hiver, où en sommes nous de la pandémie ?

Au niveau mondial, la situation est contrastée :

- Eléments positifs :

Depuis le début d'année 2021, la pandémie regresse globalement à l'echelle mondiale et sur tous les continents. La plupart des pays qui avaient dû affronter des vagues épidémiques en fin d'année sont sortis d'affaire ou en sont en cours, au besoin après de nouvelles mesures de confinement. Le Royaume Uni illustre ce cas de figure.

Depuis la fin d'année 2020, différents pays se sont bien avancés dans la vaccination de leur population et le mouvement s'étend désormais à l'Europe et à d'autres pays à travers le monde. Israel illustre ce cas de figure.

- Eléments négatifs :

Des variants possiblement plus dangeureux font leur apparition. Outre le variant anglais qui apres s'etre imposé en Grande Bretagne se répend au Portugal, des variants "nationaux" font des ravages en Afrique du Sud et au Brésil. En plus du surplus immédiat de morbi mortalité qu'ils générent, ils interrogent sur leur sensibilité aux vaccins.

Et en France ?

- Démarrage de la vaccination

La France, comme presque tous les autres pays de l'Union, s'est inscrite dans la stratégie européenne. Si la Commission européenne, a fait preuve d'un manque d'ambition en matière de subventions pour la recherche vaccinale et a pris du retard dans la conclusion d'accords pour la livraison de vaccins, les pays européens bénéficient en 2021 d'un plan d'approvisionnement permettant à la Commission de fixer l'objectif ambitieux de vacciner 70% de la population de l'Union d'ici l'été.

La France, comme d'autres pays européens, a donc commencé à vacciner dès le 27 décembre 2021. Mais ce début de vaccination a été plombé par la scénarisation douteuse de la première injection vaccinale et surtout par un manque de préparation réglementaire et logistique. Ainsi, ce n'est que le 29 janvier 2021 que le cadre réglementaire a été publié au JO et il faudra attendre le 25 janvier 2021 pour que soit précisé l'intervention des professionnels de santé retraités, remplaçants et étudiants dans les centres de vaccination (et encore, tout n'est pas réglé à ce jour !). Quant à la logistique, les 100 centres pivots d'approvisionnements n'ont été pleinement fonctionnels qu'à partir du 4 janvier 2021...

C'est ainsi qu'a éclaté en début d'année une nouvelle polémique autour cette fois ci de la vitesse d'escargot du démarrage de la campagne vaccinale. Cette polémique a poussé le Président de la République à revoir la stratégie vaccinale définie par la HAS et qui faisait globalement consensus dans la communauté médicale. Ainsi, tout en maintenant la première phase de vaccination des patients en établissements (à commencer par les EHPAD/USLD), le gouvernement a annoncé l'ouverture de centres de vaccination à destination des professionnels de santé agés et/ou présentant des comorbidités, puis aux personnes agées de 75 ans et finalement aux personnes considérées comme particulièrement vulnérables. Au total, c'est près de 7 millions de personnes qui se sont retrouvées éligibles à la vaccination entre fin décembre 2020 et mi Janvier 2021 alors que le pays n'a disposé que de 3,5 millions de doses (en cumulé depuis Décembre 2020) que ce jour... De plus, pour gérer les prises de rendez vous en centres de vaccination, le gouvernement, par manque de temps et/ou par manque de volonté politique n'a pas voulu investir dans  l'organisation d'un standard téléphonique conséquent ni dans la mise en place d'une plateforme publique sur Internet et il a préféré "sous traiter" en selectionnant 3 plateformes internet privées (accessoirement : pourquoi uniquement 3 sociétés ? et pourquoi ces 3 là ?). Est ce un hasard ? Le  jour de l'ouverture des prises de rendez vous, le 14 janvier 2021, le standard téléphonique sature très rapidement et le site gouvernemental recensant l'ensemble des coordonnées des différents centres de vaccination "plante" quasiment immédiatement... Enfin, en laissant les collectivités territoriales organiser la création de centres de vaccination, le gouvernement se retrouve débordé par le nombre de centres : plus de 1100 centres ouverts alors que le gouvernement en avait prévu 600 à 800 pour la fin Janvier 2021. Résultat : il devient vite impossible d'obtenir un rendez vous pour des personnes éligibles à la vaccination et de nombreux centres sont contraints de fonctionner a minima quand il ne sont pas purement et simplement obligés de fermer une ou plusieurs vacations par semaine..

- Gestion de la pandémie

Contrairement aux craintes et aux prédictions, il n'y a pas eu d'explosion des contaminations après la période des fêtes de fin d'année. Manifestement, outre l'effet vacances scolaires, la grande majorité de la population a compris les mesures de prévention : le travail d'information de divers intervenants produit de meilleurs effets que les discours infantilisants (ex : recommandations pour cantonner papys et mamies dans les cuisines) ou culpabilisants (ex : discours anti campagnes de prévention lors de rassemblements festifs comme à Lieuron) de différentes personnalités médicales...

Pour autant, et malgré l'extension progressive à 18h du couvre feu sur tout le territoire, les contaminations se maintiennent à un niveau élevé pendant tout le mois de janvier 2021. Après avoir pendant plusieurs jours tenu des discours contradictoires (ballons sondes ?) sur l'eventualité de mesures plus drastiques comme demandé par le conseil scientifique, le gouvernement, sous la pression du Président de la République, a décidé d'écarter (autant que possible) tout recours à un nouveau confinement en métropole (qu'il soit national ou territorialisé) et s'est contenté d'une annonce de fermeture des grandes surfaces non alimentaires et des frontières (NB : la fermeture des frontières aurait pu se faire plus tôt, à l'annonce de la découverte de variants potentiellement plus dangeureux). C'est un pari risqué mais pas insensé. A l'instar de la situation mondiale, la pente du "faux plat" des courbes épidémiques ne s'accentue pas en France entre fin janvier et début février et montre, au contraire, des signes de faiblesse malgré la diffusion de nouveaux variants. De plus, nous rentrons dans 4 semaines de vacances scolaires reparties sur 3 zones et, même si ça contrevient au discours officiel ("tout se passe globalement bien dans les établissements scolaires"), il n'a pas échappé au gouvernement que les vacances scolaires avaient contribué à maitriser, avec le premier couvre feu, la seconde vague de la pandémie à l'automne et, à éviter, avec les précautions individuelles, tout effet "reveillon" en fin d'année 2020. Mais même avec un pari gagné vis à vis de la menace d'une troisième vague, cette décision comporte des risques pour la société...

En choisissant la stratégie de vie avec le virus (qui se traduit en moyenne par plus de 300 morts quotidiens en ce début février 2021), le gouvernement opte pour une methode moins contraignante dans l'immédiat que la stratégie du "zero covid" (stratégie d'autant plus difficile à appliquer qu'on laisse le virus devenir endémique) mais qui présente aussi de nombreux inconvénients. Ne pouvant assurer qu'il n'y aura plus de confinement, le gouvernement ne peut pas fixer un objectif temporel de sortie de crise (ce qui n'est pas sans conséquences psycho sociales) et tant que les courbes épidémiques ne flechiront pas significativement, il ne peut pas se départir facilement de ces décisions de sortie du second confinement ('celui de l'automne 2020) qui plombe la jeunesse et la culture : impossible sans se dédire de reprendre suffisamment de présentiel en universités ou de rouvrir les salles de spectacles, les musées ou les monuments... 

 

 

Vacciner contre la CoViD-19 avec le vaccin Astra Zeneca / University of Oxford

Mis à jour le Vendredi, 19 mars 2021

 

 

Infos générales à connaître 

- Caractéristiques

Vaccin monovalent à vecteur viral vivant non réplicatif (adénovirus de chimpanzé)

Ne contient pas d'adjuvant

Excipients :
L-Histidine
Chlorhydrate de L-histidine monohydraté
Chlorure de magnésium hexahydraté
Polysorbate 80
Éthanol (2 mg dans une dose)
Sucrose (synonyme : saccharose)
Chlorure de sodium
Édétate de disodium dihydraté
Eau pour préparation injectable

- Efficacité :

Selon RCP, après deux doses, ce vaccin est efficace à plus de 60 % sur la réduction du nombre de cas de Covid-19 symptomatiques (62% comme le précise l'AMM, 67% selon la première analyse d'essais citée par Prescrire).

Avis de la HAS du 2 février 2021 : "Les données disponibles ne permettent pas de conclure quant à l’efficacité vaccinale du vaccin COVID-19 Vaccine AstraZeneca chez les personnes âgées de 65 ans et plus. C'est pourquoi les vaccins à ARNm (COMIRNATY ou COVID-19 VACCINE MODERNA), qui ont davantage fait la preuve de leur efficacité chez les personnes âgées, sont privilégiés à partir de l'âge de 65 ans".

NB : Le résumé des caractéristiques (RCP) européen du vaccin précise : « les données cliniques actuellement disponibles ne permettent pas d'estimer l'efficacité vaccinale chez les sujets de plus de 55 ans ». 

Avis de la HAS du 02 mars 2021 : Selon "les données d’une étude écossaise en vie réelle, soumise au British Medical Journal et en attente de revue par les pairs", la HAS "élargit sa recommandation du vaccin AstraZeneca aux personnes âgées de plus de 65 ans".

Selon ses données, l'efficacité  sur les hospitalisations, à partir de 28 à 34 jours après la première injection (moment avec l'impact le plus élevé), serait :
18-64 ans : 85 %, 
65-79 ans : 79 %, 
plus de 80 ans : 81 %
.

Comme pour les vaccins à ARN messager, la durée de protection apportée n’est pas établie à ce jour. 

NB : ce vaccin n'est toujours pas autorisé aux USA et, du fait d'un risque de perte d'éfficacité sur le variant sud africain, il a été abandonné en Afrique du Sud.

- Modalités :

Selon RCP : 2 injections IM (0,5 ml chacune) à 4 semaines minimum d'intervalle (12 semaines maximum)

NB : En pratique, les rendez vous pour la seconde dose sont actuellement donnés à 9 semaines par le téléservice Vaccin Covid (NB : Des analyses rapportées par la Revue Prescrire proposent au moins 8 semaines et selon l'étude écossaise, l'espacement de 12 semaines entre les deux doses maximise son effet protecteur).

La vaccination IM n’est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants ou ayant un trouble de l’hémostase en prenant les précautions nécessaires. La HAS souligne que la vaccination par voie IM est possible chez les patients sous anticoagulants avec une INR dans la cible thérapeutique, à conditions de respecter certaines précautions (injecter dans le muscle deltoïde, recourir à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d’injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d’hématome).
Pour les personnes présentant un trouble de l’hémostase, la vaccination par voie IM pourra être réalisée dans les mêmes conditions si l’intérêt de la vaccination l’emporte sur le risque.

- Effets indésirables :

Très fréquents (≥ 1/10) : douleur, sensibilité, chaleur, prurit ou ecchymoses au site d'injection, fatigue, malaise, état fiévreux, frissons, céphalées, nausées, arthralgies, myalgies, lymphadénopathie.

Fréquents (≥ 1/100 à < 1/10) : gonflement au point d'injection, érythème au point d'injection, fièvre, vomissements, diarrhée.

Peu fréquents (≥ 1/1 000 à < 1/100) : hyperhidrose, prurit, éruptions cutanées, vertiges, somnolence, diminution de l'appétit.

- Retours de pharmaco vigilance

- Contre-indications 

Patient de moins de 55 ans (suite à la décision de la HAS du 19.03.21) ;

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients ;

Episodes infectieux en cours (Toutefois, la présence d'une infection mineure ou d'une fièvre modérée ne doit pas retarder la vaccination) ;

Infection par la COVID-19 < 3 mois (décompte à partir du début des symptômes) ;

Autre vaccination (contre la grippe, le pneumocoque, etc...)  < 2 semaines.

- Cas particuliers

Conduite à tenir en cas d’anaphylaxie après injection vaccinale :
• Reconnaître rapidement l’anaphylaxie, en particulier prendre la pression artérielle et le pouls.
• Appeler le 15.
• Conduite à tenir en attendant le SMUR ou le réanimateur :
Position adaptée à l’état du patient, rassurer la victime et l'entourage ;
Si dyspnée prépondérante : position demi-assise ;
Si malaise mais conscient : décubitus dorsal avec jambes surélevées ;
Si trouble de conscience : position latérale de sécurité ;
Injecter IM de l’adrénaline pour un adulte : 0,01 mg/kg de poids, avec un maximum de 0,5 mg d’adrénaline, à injecter dans le tiers supérieur de la cuisse, au niveau de la face antérolatérale.

La seconde dose du vaccin ne doit pas être administrée aux personnes qui ont présenté une anaphylaxie après la première dose du vaccin "COVID-19 Vaccine AstraZeneca".

La vaccination est possible pour les patients HIV + et pour les patients sous traitement immunomodulateur/immunosuppresseur. Toutefois, l'efficacité, la sécurité et l'immunogénicité du vaccin n'ont pas été évaluées chez les personnes immunodéprimées, y compris celles qui reçoivent un traitement immunosuppresseur.

Rappel : Les vaccins à vecteur viral exposent à des risques infectieux, notamment chez les personnes immunodéprimées.

L'administration du vaccin "COVID-19 Vaccine AstraZeneca" pendant la grossesse ne doit être envisagée que lorsque les avantages potentiels l'emportent sur les risques éventuels pour la mère et le fœtus. Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour le vaccin Astrazeneca, l'ANSM recommande, en cas de vaccination d'une femme enceinte, de privilégier les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquelles les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus.

Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant à ce jour pour la mère et pour l’enfant à naitre, quel que soit le vaccin. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement, poursuivi.

 

Conservation et Préparation du vaccin + geste vaccinal

Ses conditions de conservation sont moins contraignantes que celles des vaccins à ARNm : Non ouvert, il peut être stocké dans au réfrigérateur entre 2 °C et 8 °C. 

Il se présente en flacon multidoses (8 ou 10), de 0,5 ml chacune, prêt à l’emploi et ne nécessite pas de dilution.

Un trop-plein supplémentaire est inclus dans chaque flacon pour permettre l'administration de 8 doses (flacon de 4 mL) ou 10 doses (flacon de 5 mL) de 0,5 mL. 
Attention : Ne mettez pas en commun le surplus de vaccin provenant de plusieurs flacons et Jetez tout vaccin non utilisé.

- Durées de conservation du flacon :

Flacon non ouvert :

Les flacons multidoses non ouverts doivent être conservés 6 mois au réfrigérateur (2 °C à 8 °C). 
Attention : Ne pas congeler et Conserver les flacons dans leur emballage en carton afin de les protéger de la lumière.

Flacon ouvert (perforé) :

La stabilité chimique et physique en cours d'utilisation a été démontrée depuis l'ouverture du flacon (première piqûre d'aiguille) jusqu'à l'administration pendant 48 heures au maximum dans un réfrigérateur (2 °C à 8 °C). Pendant cette période, le produit peut être conservé et utilisé à des températures allant jusqu'à 30 °C pendant une seule période de 6 heures maximum. Après cette période, le produit doit être jeté. Ne le remettez pas au réfrigérateur.
D'un point de vue microbiologique, après la première ouverture, le vaccin doit être utilisé immédiatement. Si le vaccin n'est pas utilisé immédiatement, la durée et les conditions de stockage en cours d'utilisation sont de la responsabilité de l'utilisateur.

- Préparation des doses de 0.5ml :

Avant d'être administré, le vaccin doit être inspecté visuellement pour détecter la présence de particules et la décoloration. Le vaccin "COVID-19 Vaccine AstraZeneca" est une suspension incolore à légèrement brune, claire à légèrement opaque. Jeter le flacon si la suspension est décolorée ou si des particules visibles sont observées. 
Attention : Ne pas agiter et Ne pas diluer la suspension

Chaque dose de vaccin de 0,5 mL est retirée dans une seringue pour être injectée par voie intramusculaire. 
La stabilité chimique et physique en cours d'utilisation a été démontrée entre le moment de l'ouverture du flacon (première piqûre d'aiguille) et l'administration pendant 48 heures au maximum dans un réfrigérateur (2 °C à 8 °C). Pendant cette période, le produit peut être conservé et utilisé à des températures allant jusqu'à 30 °C pendant une seule période allant jusqu'à 6 heures. Passé ce délai, le produit doit être jeté : Ne le remettez pas au réfrigérateur !

- Injection de la dose vaccinale :

L'injection se fait en IM dans le muscle deltoide.
Tendre fermement la peau entre l’index et le pouce sans faire de pli cutané.
Piquer perpendiculairement au plan cutané
Tirer légèrement sur le piston pour vérifier que l’aiguille n’est pas dans un vaisseau sanguin (facultatif)
Pousser lentement sur le piston pour délivrer la dose entière de vaccin 

 

Références :

- Vaccination contre CoVID-19 (Fiche pratique du SNJMG)

Stratégie de vaccination contre la Covid-19 : Place du Covid-19 Vaccine AstraZeneca (HAS - 02.02.21)

Dossier EMA sur vaccin Astra Zeneca (avec RCP en anglais)

 

Lettre d'information - Janvier 2021

 

 

 

Newsletter 

Janvier 2021

Jeunes Médecins Généralistes

 

Ôyez ôyez gentes dames & damoiseaux,

 

Accrochez-vous à vos culottes, c'est le SNJMG qui pilote !

 

Pour ceux du fond qui n'auraient pas suivi (shame on you), nous avons créé un serveur Discord afin de coordonner nos projets et nos actions militantes, en coopération avec d'autres spécialités médicales, des professionnel·le·s de santé médicaux et paramédicaux, des patient·e·s engagés pour le système de santé, des associations partenaires, et bien d'autres encore. D'ailleurs, si ça vous intéresse, il n'est pas trop tard, rejoignez-nous !

 

Voici un petit récap' tout doux des principaux projets en cours pour ce beau mois de Janvier :

 

  • La charte du SNJMG : elle a vu le jour au début du mois, et depuis elle grandit très vite ! Nous en sommes à la septième version. Nous avons établi les grands points qui devaient être abordés dans ce document, sa trame globale, et nous sommes en train de développer tout ça de manière collaborative. La prochaine réunion aura lieu le 14 Février. Nous espérons pouvoir vous la présenter avec fierté fin Février !

     

  • Le carnet d'information patient : Peut-on me facturer un rendez-vous manqué ? Un praticien peut-il me refuser l'accès à son cabinet en cas de séropositivité ? Quels sont mes recours en cas d'abus ? Doit-on se déshabiller intégralement pour un renouvellement d'ordonnance ? Comment récupérer mon dossier médical

? Autant de questions qui trouveront leur réponse dans ce petit livret, qui permettra d'informer les patient·e·s sur leurs droits. Il sera fait en collaboration avec les associations, avec toi, avec moi, plus tous ceux qui le veulent, et tous ceux qui sont seuls, sur le discord évidemment.

 

D'autres sujets ont été abordés par nos adhérent·e·s et sympathisant·e·s, comme par exemple :

  • La participation des patient·e·s dans les études de santé

  • Le début du salon « discrimination à la corpulence », en coopération avec la Ligue contre l'obésité

  • A propos du féminisme : nous avons parlé écriture inclusive, débattu autour du #MetooInceste et de l’intervention du Dr Salmona

  • Des échanges autour de l'histoire de la médecine

  • A propos du Conseil de l'Ordre : rien de bien nouveau sous le soleil depuis 70 ans, ils sont toujours aussi néfastes pour la santé publique. Ah si, ils ont lancé l'appel à cotisation 2021 pour financer leurs nouvelles piscines

  • Des discussions et débats autour du thème des complémentaires santé privées et du 100% sécurité sociale

  • La gestion du Covid 19 : critique en France et au-delà, pour réfléchir sur les problématiques politiques et sociales et la négligence des autorités. Les actions sont jusqu'ici en suspens mais une reprise est prévue d'ici peu, avec une rencontre prévue avec des militant·e·s "ZeroCovid" du collectif néerlandais ContainmentNu pour échanger sur les manquements dans les 2 pays

     

     

    Un club de lecture militant et tourné vers les Sciences Humaines et Sociales a aussi été créé.

     

     

    Le site internet est en train de faire peau neuve.

    Point communiqués de presse & actualités :

  • Vœux de la nouvelle année

  • Confusion vaccinale et coopération entre professionnel·le·s de santé

  • Campagne de vaccination, mauvaise gouvernance numérique

  • Vaccination

  • Soutien à l'amélioration du droit à l'IVG

  • Soutien aux étudiant·e·s #Mentalbreakup

  • Article de Causette sur les "Docteur Queens : les femmes médecin·ienne·s contre l'esprit carabin" avec nos camarades de Pour une Meuf

  • Pétition pour désolidariser l'AAH des revenus du·de la conjoint·e

 

Les soirées de formation thèses du printemps 2021 auront bientôt lieu. Elles seront animées par le Dr Aurélie TOMEZZOLI (Chargée de missions Formations Thèses au SNJMG). Le nombre de places étant limité, nous vous demandons de vous inscrire sur ce formulaire.

Le tarif de la formation est de 24 euros pour les non-adhérents et gratuite en cas d'adhésion au SNJMG. La formation se tiendra sur le site Zoom.fr.

  • Vendredi 19 Février 2021 de 19h30 à 22h30 : méthodologie

  • Vendredi 05 Mars 2021 de 19h30 à 22h30 : statistiques avec R (logiciel libre)

 

 

Sinon, il y a eu un petit turn-over présidentiel alors… Bonjour à tous·tes !

 

Je suis Clara, et à priori les chouettes personnes de ce merveilleux Syndicat ont voté pour que je m’use le popotin sur la chaise de la Présidence. Je suis interne de MG, allergique aux billes de sucre, j’aime les potichats (mais j’accepte aussi les photos de potichiens s’ils sont mignons, je suis pas sectaire), je suis une hystérique radicale et j’aime brûler des trucs

*micdrop*. À tantôt !

 

Ps : pas désolée pour l’humour merdique

 

 

Des bisous sur vos fesses, Snip snip 

La Présidente

 

 

Santé des patient•es transgenres et Conseil régional de l'Ordre des médecins d'Occitanie

 

 

Formations SNJMG 2021 - Thèse de MG

Le SNJMG vous invite à participer aux :

 

SOIREES DE FORMATION THESES MG EN LIGNE
ANIMEES PAR LE DR AURELIE TOMEZZOLI 
(Chargée de mission Formations Thèses au SNJMG)

 

CES FORMATIONS AURONT LIEU :

Le Vendredi 19 Février 2021 : méthodologie.
19H30 à 22H30. Nous vous accueillons à partir de 19H 

Le Vendredi 05 Mars 2021 : statistiques avec R.
19H30 à 22H30. Nous vous accueillons à partir de 19H 

 

Le nombre de places étant limité, nous vous demandons de vous inscrire sur ce formulaire.

 

Notre secrétariat se tient à votre disposition au 07.71.05.13.81 (contact courriel)

 

LE TARIF DE LA FORMATION EST DE 24 EUROS POUR LES NON-ADHERENTS ET GRATUITE SI LES ADHERANTS A JOUR DE COTISATION OU EN CAS D’ADHESION AU SNJMG SUR SNJMG.ORG

 

LA FORMATION SE TIENDRA SUR LE SITE ZOOM.FR. LES PRECISIONS VOUS SERONT DONNEES LORS DE VOTRE INSCRIPTION

 

Vaccination anti CoViD-19 : Mauvaise gouvernance numérique

 

La semaine dernière le ministère de la Santé a confirmé qu’il avait sélectionné trois plateformes privées pour organiser la prise de rendez-vous dans les centres de vaccination (1).

Au-delà des enjeux de fracture numérique, particulièrement chez les personnes de plus de 75 ans premières visées par la vaccination, cette décision participe de la privatisation de la santé et de la partialité pour certains acteurs privés (2).

Cette privatisation ne s'arrête pas à la prise de rendez-vous : le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), à l’instar du SMG (3), s’inquiète de la gestion des données de santé qui seront recueillies par le Système d'Information de la Vaccination - SI VAC (4).  

Ces données pseudonymisées sont logiquement accessibles par certains personnels de l’Agence nationale de santé publique (ANSP) et des Agences régionales de santé (ARS) afin de suivre la couverture vaccinale et organiser la campagne de vaccination. Mais elles seront également transmises à la Plateforme des données de santé (Health Data Hub).

Or, le SNJMG et d'autres organisations réunies sous la bannière du site Santenathon.org, se mobilisent depuis plusieurs mois contre le choix de la solution privée Azure de Microsoft pour l’hébergement des données du Health Data Hub (5), vivement critiqué par la CNIL en Octobre 2020 (6), qui met en danger la sécurité de ces données sensibles des usager-ères.

La santé n'est pas un bien qui se marchande.

L'accès à la vaccination ne devrait pas imposer le passage par l'un ou l'autre des prestataires privés de prise de rendez-vous.

 C'est une occasion de nous interroger sur la place que nous laissons à des acteurs privés dans notre système de santé.

- Nous souhaitons que les outils numériques publics, libres et associatifs soient développés et promus en santé pour garantir que leur objectif premier reste la santé des utilisateurs /ices, plutôt que le profit.

- Nous souhaitons que les données de santé des usager-ères soient exploitées à des seules fins de santé publique et hébergées de façon sécurisée et transparente.

 

 

Contact presse : presidence@snjmg.org

 

 

1. : https://www.nouvelobs.com/vaccination-anti-covid-19/20210112.OBS38744/veran-defend-le-recours-a-doctolib-maiia-et-keldocpour-la-gestion-de-la-campagne-de-vaccination.html

2. : http://www.snjmg.org/blog/post/sante-et-numerique-enjeux-financiers-et-de-pouvoir/1784

3. : https://smg-pratiques.info/vaccination-contre-la-covid-19-sans-contrainte-ni-fichage

4. : http://www.snjmg.org/blog/post/vaccination-anti-covid-19-le-snjmg-participe-a-la-preparation-du-debat-parlementaire/1842

5. : http://www.snjmg.org/blog/post/la-france-transfere-t-elle-illegalement-nos-donnees-de-sante-aux-etats-unis/1806

6.  https://www.silicon.fr/health-data-hub-la-cnil-recuse-le-choix-de-microsoft-azure-348943.html

 

Vaccination anti CoViD-19 : Participation des internes et des remplaçant-es

 

10 Décembre 2020 : Le SNJMG met en garde les parlementaires sur les problemes techniques qui pourraitent empecher de (jeunes) médecins (à commencer par les médecins remplaçants et les internes) de participer pleinement à la campagne de vaccination contre la pandémie CoViD-19.

21 Décembre 2020 : Le SNJMG rappelle cette mise en garde dans un communiqué de presse à l'occasion du début de la campagne vaccinale.

10 Janvier 2021 : A l'instar de la demande explicite du SNJMG, la FMF publie un communiqué pour demander l'accès direct des remplaçants au téléservice « Vaccin Covid ».

11 Janvier 2021 : A l'occasion de l'ouverture des premiers centres de vaccination consacrés à l'ambulatoire, le Conseil de l'Ordre fait savoir que le médecins remplaçants non thésés ne sont pas autorisés à intervenir s'ils ne sont pas sous la supervision d'un-e médecin thésé-e !

14 janvier 2021 : L'Assurance Maladie ouvre (enfin !) aux remplaçant-es au téléservice « Vaccin Covid » via Pro Santé Connect avec leur CPS ou leur e-CPS... mais cet accès reste manifestement impossible aux non thésés. Devant ces multiples problèmes, le SNJMG propose aux médecins remplaçants (thésés ou non) et internes un service spécifique d'infos et d'échanges directs par messagerie (les personnes intéressées sont invitées à se signaler auprès du secrétariat du syndicat)

En attendant la résolution des problèmes de connexion, le SNJMG conseille aux remplaçants qui ne peuvent pas se connecter au téléservice « Vaccin Covid » de conserver temporairement l'identification des patients vaccinés et du médecin remplacé (numéro RPPS et numéro AM/FINESS) pour pouvoir les enregistrer ultérieurement (une fois la connexion possible) et de fournir une attestation papier.

25 janvier 2021 : A la satisfaction des syndicats FMF, MG-France et SNJMG (et, 2 jours plus tard, de ReAGJIR), l'Assurance Maladie confirme que les remplaçants sont bien rémunérés comme des titulaires pour les vacations de centre de vaccination... Malheureusement, la facturation des vacations des remplaçants et de leurs forfaits de saisie de vaccination achoppe sur leur non reconnaissance par l'Assurance Maladie car ils ne disposent pas de numéro Assurance Maladie. Pour résoudre ces problèmes, le SNJMG rappelle la solution qui fait consensus : 

Le mieux pour les remplaçants est d'intervenir en centres de vaccination en tant que médecin assistant (remplaçant thésé) ou médecin adjoint (remplaçant non thésé).
Une fois le contrat correspondant transmis au CDOM, l’assistant ou l’adjoint peut intervenir en centres de vaccination où il utilise sa e-CPS (ou e-CPF) personnelle pour faire les déclarations SI-VAC.
La facturation se fait avec le numéro d’Assurance Maladie du médecin installé qui lui fait une rétrocession d’honoraires de 100%.

03 février 2021 : L'Assurance Maladie admet que les professionnels de santé non installés participant aux opérations de vaccination anti-Covid-19 dans un centre de vaccination, peuvent rencontrer des problèmes de rémunération car ils ne sont pas connus dans ses systèmes d’information (SI). Elle leur propose la solution suivante :

Pour la rémunération des professionnels de santé non installés dans le cadre de la vaccination, un barème dérogatoire national s’applique par heure de vacation réalisée (Voir la fiche pratique SNJMG sur la vaccination).
La structure qui organise le centre de vaccination (maison de santé pluridisciplinaire, CPTS,…) contractualise avec le professionnel de santé, assure sa rémunération puis se fait rembourser par l’Assurance Maladie des sommes versées à ce titre. La structure ne facture pas les actes. La demande de remboursement se fait en envoyant chaque semaine un bordereau spécifique (XLSX) retraçant les vacations réalisées par ces professionnels, à la caisse d’assurance maladie  où se situe la structure.
Dans le bordereau, il faut remplir l’onglet correspondant au statut de chaque professionnel intervenant : retraité, étudiant ou remplaçant.

10 février 2021 : Le SNJMG signale aux médecins remplaçants la mauvaise volonté de l'Assurance Maladie pour leur régler les forfaits de saisie de vaccination : la solution consensuelle rappelée le 25 janvier est donc préférable à la solution préconisée par l'Assurance Maladie le 3 février 2021.

 

Vacciner contre la CoViD-19 avec le vaccin Moderna

Mis à jour le Dimanche, 11 avril 2021
 

 

Infos générales à connaître 

- Caractéristiques

Vaccin à ARN messager
Sans adjuvant
Ne contient pas de coronavirus vivant ou atténué

Autres composants :
lipides (lipide SM-102, cholestérol, 1,2-distéaroyl-sn-glycéro-3-phosphocholine - DSPC, 1,2-dimyristoyl-rac-glycéro-3-méthoxypolyéthylène glycol-2000 - PEG 2000 DMG) :  1,93 mg
trométhamine : 0,31 mg
chlorhydrate de trométhamine : 1,18 mg
acide acétique : 0,043 mg
acétate de sodium trihydraté : 0,12 mg
saccharose : 43,5 mg
eau pour préparation injectables

- Efficacité :

Après deux doses, ce vaccin est efficace à plus de 90 % sur la réduction du nombre de cas de Covid-19 symptomatiques.

La durée de protection apportée n’est pas établie à ce jour. 

- Modalités :

Selon RCP : 2 injections IM (0,5 ml chacune) à 4 semaines d'intervalle

Communiqué de HAS du 23.01.21 :  Afin de protéger plus vite un plus grand nombre de personnes à risque d’hospitalisation ou de décès, la HAS préconise d’élargir à 6 semaines le délai entre 2 doses de vaccin à ARN messager (vaccins de Pfizer et de Moderna).

Après avoir initialement repoussé cette option, le ministre de la Santé, Mr Olivier Véran, annonce le 11 avril 2021 qu'à compter du 14 avril, les 2 doses de vaccin à ARN messager sont espacées de 42 jours (soit 6 semaines).

La vaccination IM n’est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants ou ayant un trouble de l’hémostase en prenant les précautions nécessaires. La HAS souligne que la vaccination par voie IM est possible chez les patients sous anticoagulants avec une INR dans la cible thérapeutique, à conditions de respecter certaines précautions (injecter dans le muscle deltoïde, recourir à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d’injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d’hématome).
Pour les personnes présentant un trouble de l’hémostase, la vaccination par voie IM pourra être réalisée dans les mêmes conditions si l’intérêt de la vaccination l’emporte sur le risque.

- Effets indésirables :

Très fréquent (≥ 1/10) : douleur au site d'injection, fatigue, frissons, fièvre, gonflement au site d'injection, céphalées, arthralgies, myalgies, lymphadénopathie axillaire du même côté que le site d'injection.

Fréquents (≥ 1/100 à < 1/10) : érythème, urticaire ou éruption au site d'injection, autres éruptions, nausées ou vomissement, 

Peu fréquents (≥ 1/1 000 à < 1/100) : prurit au site d'injection

Rares (entre 1/1000 et 1/10.000) : gonflement du visage, paralysie faciale périphérique aiguë

Indéterminés (la fréquence ne peut être estimée à partir des données disponibles) : Anaphylaxie, hypersensibilité

CAT si anaphylaxie :

Appeler le 15
Positionner le patient: demi-assis si dyspnée prépondérante, décubitus dorsal jambes surélevées si malaise conscient, PLS si troubles de conscience
Si adulte: injecter Adrénaline 0,01 mg/kg sans dépasser 0,5 mg, en IM sur face antérolatérale de la cuisse (Renouvelable après 5-10min).

Prévention : Une trousse d’urgence avec 2 ampoules d’adrénaline doit être à disposition sur le lieu de vaccination.

- Contre-indications 

Patient de moins de 18 ans ;

Antécédents d’allergie ;

Episodes infectieux en cours ;

Infection par la COVID-19 < 3 mois (décompte à partir du début des symptômes) ;

Autre vaccination (contre la grippe, le pneumocoque, etc...)  < 2 semaines (NB : Il est conseillé de ne pas faire un autre vaccin dans l’intervalle entre les deux doses de vaccin Moderna).

Remarques :

La vaccination est possible pour les patients HIV + et pour les patients sous traitement immunomodulateur/immunosuppresseur.

Ce vaccin n’est pas recommandé chez des personnes ayant présenté des manifestations allergiques graves telles que des réactions anaphylactiques.

L'anaphylaxie pourrait être liée à une hypersensibilité contre les composants des nanoparticules lipidiques, notamment les molécules de polyéthylène glycol (PEG). Les molécules de PEG sont en effet présentes dans de nombreux produits cosmétiques et médicaments.

Les femmes enceintes qui présentent des comorbidités  (surpoids, hypertension, diabète,…) semblent présenter un risque accru  de développer une forme sévère de la COVID-19. Ceci justifie de s’interroger sur la vaccination chez ces femmes.
En pratique, l'ANSM recommande, chez une femme enceinte, de discuter cette décision en étroite concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue afin d’évaluer individuellement le bénéfice de la vaccination. Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour le vaccin Astrazeneca, il est recommandé de privilégier les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquelles les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus. 
Si une femme enceinte a mal toléré sa première dose de vaccin, quel que soit le vaccin, il est conseillé de différer la deuxième dose après la fin de la grossesse, en concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue.
Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant à ce jour pour la mère et pour l’enfant à naitre , quel que soit le vaccin. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement, poursuivi.

Dans un avis publié le 13 janvier 2021, le CRAT estime qu'une vaccination par vaccin à ARNm contre la Covid 19 est envisageable chez une femme qui allaite.

 

 

Conservation et Préparation du vaccin + geste vaccinal

Ses conditions de conservation sont moins contraignantes que celles du vaccin Comirnaty® :  il peut être stocké dans des congélateurs classiques et non dans des super congélateurs et être utilisé pendant 30 jours après décongélation s’il est conservé entre 2° et 8°C quand cette durée est de 5 jours pour Comirnaty®.

Il se présente en flacon multidoses prêt à l’emploi et ne nécessite pas de dilution : 

Dix (10) doses (de 0,5 ml chacune) peuvent être retirées de chaque flacon.
Un surremplissage supplémentaire est inclus dans chaque flacon pour garantir que 10 doses de 0,5 ml puissent être délivrées.

- Durées de conservation du flacon :

Flacon non ouvert :

Durée de conservation : 7 mois de -25 °C à -15 °C.
Le flacon non ouvert peut être conservé au réfrigérateur entre 2 et 8 °C, à l'abri de la lumière, pendant 30 jours au maximum.
Attention : Ne pas stocker sur de la glace sèche ou à une température inférieure à -40 °C.
Une fois décongelé, le vaccin ne doit pas être recongelé.
Le flacon non ouvert peut être conservé à une température comprise entre 8 et 25 °C pendant 12 heures au maximum après l'avoir sorti du réfrigérateur.

Flacon ouvert (perforé) :

La stabilité chimique et physique en cours d'utilisation a été démontrée pendant 6 heures à une température de 2 °C à 25 °C après la ponction initiale du flacon
D'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement.
Si le vaccin n'est pas utilisé immédiatement, la durée et les conditions de stockage en cours d'utilisation relèvent de la responsabilité de l'utilisateur.

- Préparation des doses de 0.5ml :

Décongeler dans des conditions réfrigérées entre 2° et 8°C (36° à 46°F) pendant 2 heures et 30 minutes. 
Après décongélation, laisser reposer le flacon à température ambiante pendant 15 minutes avant l'administration.
On peut également le décongeler à température ambiante entre 15° et 25°C pendant 1 heure.
Après la décongélation, ne jamais recongeler.

Faites tourner doucement le flacon après la décongélation et entre chaque retrait. Ne pas agiter. Ne pas diluer le vaccin.

Le vaccin "COVID-19 Vaccine Moderna" est une suspension blanche à blanc cassé. Il peut contenir les particules blanches ou translucides liées au produit. Avant d'administrer le vaccin Moderna COVID19, inspectez visuellement les flacons de vaccin pour détecter d'autres particules ou une décoloration. Si l'une de ces conditions existe, le vaccin ne doit pas être administré.

Après le retrait de la première dose de 0,5ml, le flacon doit être maintenu entre 2 °C et 25 °C. 

Noter la date et l'heure de la première utilisation sur le flacon de vaccin.

Jeter le flacon après 6 heures. 

Ne jamais recongeler.

Important :
Une fois prélevée dans le flacon, la dose contenue dans la seringue doit être utilisée immédiatement.
Une fois que le flacon a été perforé pour prélever la première dose, le vaccin doit être utilisé immédiatement et le flacon entamé doit être jeté au plus tard 6 heures après son ouverture.

- Injection de la dose vaccinale :

L'injection se fait en IM dans le muscle deltoide.
Tendre fermement la peau entre l’index et le pouce sans faire de pli cutané.
Piquer perpendiculairement au plan cutané
Tirer légèrement sur le piston pour vérifier que l’aiguille n’est pas dans un vaisseau sanguin 
Pousser lentement sur le piston pour délivrer la dose entière de vaccin 

 

Références :

Fil d'infos SNJMG sur les vaccins

Réponses rapides dans le cadre de la Covid-19 - Démarche médicale pour la vaccination contre la Covid-19 – Premières phases (HAS - 07.01.21)

- Vaccination anti Covid19 (CMG - 15.01.21)

- Modalités de préparation et d'injection du vaccin Moderna (ministère de la Santé - 15.01.21)

Dossier EMA sur vaccin Moderna (avec RCP en anglais)

- RCP du vaccin Moderna en français

 

CoViD-19 : confusion vaccinale et coopération entre professionnels de santé

 

Ces derniers jours ont été le théâtre d’une grande confusion concernant l’organisation de la campagne vaccinale en France. Il s’agissait d’abord d’organiser des consultations pré-vaccinales par des médecins qui mèneraient à des consultations de vaccination, toujours par des médecins (note 1). Devant la lenteur du processus, le Ministre de la santé Olivier Véran est finalement revenu sur ce dispositif le 5 janvier (note 2) en donnant la possibilité d’enchainer les deux consultations, et en permettant aux infirmier.es de vacciner dans les Ehpad.

Au-delà de l’organisation de la stratégie vaccinale, cette confusion met en lumière un problème récurrent dans l’organisation des soins entre les professionnels de santé en France. L’acte de vaccination en régulièrement l’objet d’un débat sur quel professionnel de santé est habilité à le faire. Les pharmaciens ont par exemple été autorisés à pratiquer la vaccination anti-grippale en 2019 (note 3) dans une atmosphère hostile de la part des autres professionnels de santé libéraux habilités à le pratiquer jusqu’alors : infirmier.es (note 5) et médecins en particulier (note 4). Les choses paraissent moins complexes au Royaume-Uni où de larges campagnes de recrutement sont facilement lancées par le NHS (note 6) pour rechercher des personnels pour effectuer la vaccination, avec une simple formation. L’acte de vaccination en lui-même est en effet très simple et les personnels peuvent être formés rapidement. S’il est nécessaire d’avoir des médecins ou infirmiers à proximité en cas de réaction grave, il n’est pas nécessaire qu’eux-mêmes effectuent le vaccin, comme l’ont admis d’autres pays bénéficiant d’un système de santé public organisé.

La différence clé réside dans le fait qu’en France, les professionnels de santé libéraux payés à l’acte peuvent vouloir préserver le monopole d’un acte pour des raisons de maintien de revenu. Une des premières choses mises en place par le gouvernement a été de décider de la facturation de la consultation pré-vaccinale, et de la facturation de l’injection du vaccin lui-même (note 7). Ce détail met en valeur l’absurdité d’une telle organisation dans le contexte d’une pandémie où il s’agirait de mobiliser tous les professionnels de santé collectivement, et non individuellement, à l’acte. Un médecin doit-il se motiver à pratiquer la vaccination en comparant ce que vacciner va lui rapporter par rapport à d’autres consultations ?

Notre système de soins désorganisé, où chaque soin doit être motivé par un acte à facturer qui doit être rentable, montre ses limites. La France bénéficie d’un grand nombre de professionnels de santé compétents, mais le paiement à l’acte et le fonctionnement libéral individuel vient bloquer la coopération entre ces professionnels de façon récurrente. On peut aussi citer l’exemple des sages-femmes qui doivent se battre pour demander le droit à pratique des IVG — qui relève entièrement de leurs compétences — confrontées à des médecins opposés à partager ce monopole (note 8), sans que l’on ne trouve d’autre justification que pécuniaire, puisque que ce serait un véritable service rendu à la santé des femmes, surtout dans un contexte de difficultés d’accès à un médecin le pratiquant.

Pour conclure, la confusion dans la gestion de cette pandémie doit être l’occasion de remettre en question des mécanismes organisationnels de notre système de soins qui viennent entraver la santé publique et l’accès au soin de tous. Nous avons besoin d’une réelle coopération entre professionnels de santé, où les compétences de chacun sont mises au service de la santé de tous, et non limitées dans des cadres obtus pour des raisons de concurrences financières dues au paiement à l’acte et à l’activité libérale individuelle.

Contact presse : presidence@snjmg.org

1 https://www.occitanie.ars.sante.fr/system/files/2021-01/1bis1.FicheSynth%C3%A8sePr%C3%A9parationVaccination_ARSOC_COVID.pdf

2 https://twitter.com/olivierveran/status/1346371103229403136

3 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000038409863/

4 https://www.lequotidiendumedecin.fr/liberal/exercice/conflit-dinterets-melange-des-genres-honteux-des-medecins-braques-contre-la-vaccination-en-pharmacie

5 https://www.ordre-infirmiers.fr/actu/vaccination-par-les-pharmaciens-une-tr%C3%A8s-mauvaise-id%C3%A9e.html

6 https://www.england.nhs.uk/coronavirus/join-the-nhs-covid-19-vaccine-team/#i-dont-currently-work-in-the-nhs-but-would-be-interested-in-a-paid-role

7 https://www.ameli.fr/herault/medecin/actualites/lancement-de-la-vaccination-contre-la-covid-19-cotation-et-remuneration-des-medecins

8 https://www.onssf.org/actualites-professionnelles/communique-de-presse/la-reponse-de-lonssf-au-syngof/