Coronavirus en France : tout est prévu et cohérent sur le papier… mais en pratique ?

 

La situation épidémiologique pour le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) a connu une évolution importante la semaine dernière. Alors que les chiffres officiels chinois suggéraient que le pic épidémique avait été dépassé dans le pays berceau de la maladie (1), la multiplication de foyers hors de Chine et l’apparition de cas sans relation clairement établie avec la Chine a changé « la donne » (2) : le risque pandémique est désormais réel.

C’est dans ce contexte que les autorités françaises ont médiatisé, jeudi 20 février 2020, un plan de préparation au risque épidémique et actualisé, le vendredi 21 février 2020, les recommandations pour les retours des zones à risques et la prise en charge des cas suspects/possibles. Ainsi, le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, a pu annoncer le mardi 25 février 2020 : «Nous nous préparons, nous préparons l'ensemble des dispositifs de veille sanitaire et d'intervention, en ville comme à l'hôpital, dans l'hypothèse où l'épidémie viendrait» (3).

Sur le papier (4), tout est prévu et cohérent… Mais en pratique quotidienne, les médecins généralistes sont les premiers à expérimenter le « gap » entre la théorie et la pratique.

Déjà, le mois dernier, le premier médecin français contaminé par le SARS-CoV-2, l’avait été après avoir consulté un patient chinois (malheureusement décédé depuis) à la demande du SAMU-Centre 15… en contradiction totale avec les recommandations officielles déjà en place (5) !

Mais avec l’extension vendredi 21 février 2020 des zones considérées à risques (notamment à la Lombardie et à la Vénétie), la cohérence du plan gouvernemental est déjà mise à mal.

En effet, les recommandations officielles demandent à toute personne de retour de ces zones d’éviter pendant 14 jours « tout contact avec des personnes fragiles (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…) et la fréquentation des lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures d’hébergement pour personnes âgées…) ainsi que toute sortie non indispensable (grands rassemblements, restaurants, cinéma…) » ; les adultes étant incités à privilégier le télétravail et les enfants à ne pas fréquenter les crèches et établissements scolaires.

Pourtant, il aura fallu attendre lundi 24 février 2020 pour que le ministère de l’Education Nationale demande en début d’après midi aux chefs d’établissements d’appliquer ces mesures pour les enfants scolarisés (alors que la rentrée avait eu lieu dans la matinée pour les régions Ile de France et Occitanie)… sans se prononcer sur le cas des professeurs et des personnels techniques (ex : cantines scolaires).

Concernant l’activité professionnelle des adultes, le gouvernement avait anticipé les situations de « quarantaine » en publiant un décret le 1 février 2020 ouvrant droit exceptionnellement à une indemnité journalière pour "les personnes faisant l'objet d'une mesure d'isolement du fait d'avoir été en contact avec une personne malade du coronavirus ou d'avoir séjourné dans une zone concernée par un foyer épidémique de ce même virus et dans des conditions d'exposition de nature à transmettre cette maladie » (6) : les indemnités sont ouvertes pour les salariés mais aussi les travailleurs indépendants et elles sont versées par l’Agence Régionale de Santé (ARS) dès le premier jour d’arrêt et jusqu’à 20 jours d’affilée.

Mais dans la pratique quotidienne, c’est plus compliqué… En effet, les ARS ont un discours qui varie d’une région à l’autre (selon que la profession est considérée à risque ou non) avec qui plus est une prise en charge différente d’une ARS à l’autre : certaines gèrent l’indemnisation de l’arrêt de travail de tout cas suspect/possible et de tout retour de zone à risque, d’autres ne veulent prendre en charge que les cas confirmés, renvoyant les cas suspects/possibles à leur médecin traitant pour un arrêt de travail de 2 semaines et les retours de zone à risque à leur médecin du travail pour une adaptation de leur poste pendant 2 semaines (une ARS aurait même demandé aux patients de retour de zone à risque de poser 2 semaines de congés !)… Et à notre connaissance, aucune ARS n’a mis en place de numéro téléphonique dédié pour renseigner les médecins sur l’application de ces mesures…

Autre exemple de difficultés pratiques, les recommandations officielles prévoient depuis la mi janvier 2020 pour tout cas suspect rencontré par un médecin généraliste que celui-ci impose le lavage des mains et le port du masque chirurgical au patient et que lui-même s’équipe de dispositifs d’équipement de protection (EPI). Mais, les autorités sanitaires n’ont jamais proposé aux médecins généralistes (et encore moins aux autres professionnels de santé) de filière dédiée d’approvisionnement, les renvoyant à leurs fournisseurs habituels d’équipement - comme l’ARS Ile de France le faisait encore, il y a deux jours seulement (7). Or, tous ces équipements sont en situation de (quasi) pénurie... situation propice à toutes les dérives commerciales (8).

Certes, le ministre de la Santé a annoncé le 23 février 2020 (rappel : les recommandations datent de mi janvier 2020) une commande massive de plusieurs dizaines de millions de masques de protection FFP2 destinés aux professionnels en contact étroit avec des malades… mais aucune communication n’a été faite aux médecins sur les modalités pratiques de mise à disposition de ces masques…

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) est particulièrement attentif à ce problème de santé publique et il entretient, depuis le 15 janvier 2020, une veille informative et pratique à destination des (jeunes) médecins généralistes (9).

Devant les difficultés pratiques actuelles et la menace de risque pandémique, le SNJMG estime nécessaire d’organiser, dès à présent et en répondant au mieux aux besoins de la médecine ambulatoire, une prochaine étape de la réponse sanitaire où il ne serait plus possible de gérer les cas avec un recours systématique au secteur hospitalier qui fonctionne déjà en flux tendu en période d’épidémie d’états grippaux et avec des conflits sociaux qui perdurent depuis 1 an (10)…

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

  1.  : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/coronavirus-le-nombre-de-nouveaux-cas-en-chine-au-plus-bas-depuis-pres-d-un-mois_2118825.html
  2.  : https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/coronavirus-la-situation-mondiale-a-bascule-1174382
  3.  : https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Coronavirus-selon-Olivier-Veran-l-epidemie-est-a-nos-portes-1675480
  4.  : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/guide_methodologique_covid-19-2.pdf
  5.  : https://www.fmfpro.org/tous-derriere-tous-derriere-et-lui-devant.html
  6.  : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041513432&categorieLien=id
  7.  : https://twitter.com/babydocas/status/1232443369063776256?s=20
  8.  : voir article du canard enchaine de cette semaine
  9.  : http://www.snjmg.org/blog/post/infections-a-nouveau-coronavirus-en-chine/1708
  10.  : https://twitter.com/brutofficiel/status/1233036537614471175?s=20

Santé mentale et psychiatrie : une crise qui interpelle également les jeunes médecins généralistes

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) s’est ému de l’agression mortelle dont a été victime Elodie Multon, infirmière d’une unité psychiatrique du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres à Thouars, jeudi 13 Février 2020 (1).

Le SNJMG apporte son soutien à la famille et aux proches de la victime ainsi qu’à l’ensemble de la communauté soignante psychiatrique choquée par ce drame.

Le SNJMG apprécie le passage sur place de Mr Franck Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, et de Mr Olivier Véran, nouveau ministre en charge de la Santé.

Outre le manque de moyens que le SNJMG a plusieurs fois dénoncé en communiqués de presse (2), la question de la sécurité des soignants en psychiatrie ne peut être éludée, même si elle doit s’affranchir du seul dogme du contrôle physique. En effet, une vision purement sécuritaire de la santé mentale, avec la gestion de la dangerosité plutôt que de la santé des patients, dans laquelle les patients sont avant tout l’objet des violences, ne peut qu’accentuer les tensions, l’opposition entre soignants et soignés et donc le risque d’agression mutuelle.

Engagé depuis le 14 novembre 2019 dans la mobilisation des hospitaliers, le SNJMG est pleinement conscient des difficultés du secteur de la santé mentale car les médecins généralistes en sont les premiers témoins dans leur pratique quotidienne.

Syndicat de jeunes médecins généralistes fortement concernés par les questions de santé mentale, le SNJMG continue à penser une psychiatrie émancipatrice qui respecte les usagers tout en permettant aux soignants de travailler dans des conditions de soin et de sécurité les meilleures possibles.

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

  1.  : Journée d'hommage à Elodie
  2.  : Plan national Psychiatrie : pas de concurrence mais de la complémentarité pour la prise en charge des spécialités en crise !

CoViD-19 : Quels traitements ?

Mis à jour le Vendredi, 20 novembre 2020

 

En ambulatoire strict :

 

Proposition thérapeutique du HCSP le 04 mars 2020 (stade 2) pour les infections asymptomatiques et pauci symptomatiques :

- Paracetamol en fonction de la fièvre (Pas d'aspirine ou autre AINS !)
- Absence d’indication d’un traitement antiviral.
 

Proposition thérapeutique du HCSP le 08 avril 2020 (stade 3) pour les formes ne nécéssitant pas d'hospitalisation :

- Paracetamol en fonction de la fièvre 
- Pas de pulverisation dans le nez ni même de lavage (cf : Avis SFORL)
- À ce jour, aucune prescription de traitement à effet antiviral attendu n’est recommandée en ambulatoire en dehors d’essais cliniques.
- Pas de traitement par (hydroxy) choloroquine et/ou Azithromycine en dehors de tout protocole expérimental officiellement validé (NB : info ANSM du 22 mars 2020)
- En l’absence de pneumonie, seul un traitement symptomatique est recommandé, les anti-inflammatoires devant être proscrits
- Lorsqu’une pneumonie a été identifiée, l’indication d’une antibiothérapie fait appel aux recommandations de la SPILF, SFMU.
- Dans certaines situations les soins de support (comprenant éventuellement une oxygénothérapie) et soins palliatifs peuvent être mis en place à domicile.

 

Proposition thérapeutique du HCSP le 17 juin 2020 pour un patient atteint de Covid-19 pris en charge en ambulatoire :
- Mise en place d’un traitement symptomatique ;
- Abstention de prescription d’un traitement spécifique, sauf inclusion dans un essai thérapeutique

 

Proposition COREB du 12 novembre 2020 pour la prise en charge et suivi du patient en médecine de ville :
- AINS contre-indiqués
- Pas d’antibiotique systématique (co-infections bactériennes exceptionnelles).
- Pas de traitement antiviral validé (recherche clinique en cours) 
- Prophylaxie thrombo-embolique chez les patients à risque (alitement prolongé) ou sous O2
- Oxygénothérapie au besoin, à adapter dans le cadre d’une discussion tripartite avec médecin hospitalier et patient

 

Attention : Pas de pholcodine contre le toux !

 

Discussion sur la prévention thromboembolique en ambulatoire (hors patient alité) :

 

Discussion sur l'oxygenotherapie à domicile :

 

En hospitalier :

 

Extrait de l'avis du HCSP du 04 mars 2020 :

Candidats thérapeutiques : Remdesivir IV 200 mg J1 puis 100 mg/j IV 10 jours en accès compassionnel actuellement, Lopinavir/Ritonavir 400/100 mg x 2/jour 14 jours, (Hydroxy)Chloroquine.

Prise en charge : 
- Pneumonies sans signes de gravité :
Diagnostic virologique par prélèvement naso-pharyngé lorsque la situation le permet.
Association lopinavir/ritonavir, médicament candidat potentiel pour l’OMS, peut être discutée, au cas par cas
Suivi clinique, radiologique et viral
- Infection par le virus SARS-CoV-2 avec signes de gravité d’emblée : 
Traitement par remdesivir à privilégier car il s’agit de la seule option thérapeutique formalisée 
Avec suivi clinique et radiologique appropriés et suivi excrétion virale et recherche co-infection
- Infection par le virus SARS-CoV-2 avec aggravation secondaire :
Si excrétion virale, Remdesivir, et à défaut association lopinavir/ritonavir.
Pas d'indication de traitement antiviral en l'absence d'excrétion virale

 

Proposition thérapeutique du HCSP le 17 juin 2020 pour un patient atteint de Covid-19 hospitalisé en médecine (avec pneumonie oxygéno-requérante) :
- La mise en place d’un traitement symptomatique de support dit « Standard of Care » (SOC) adapté à l’état du patient, constitue la référence ;
- L’abstention de prescription d’un traitement spécifique est la règle ;
- L’inclusion doit être prioritaire dans un essai thérapeutique.
Pour les patients non éligibles à l’inclusion dans un essai thérapeutique, le SOC est la référence.
La prescription de tout autre médicament, après l’évaluation du rapport bénéfice/risque, est laissée à l’appréciation du prescripteur sur décision collégiale (usage compassionnel)

 

Proposition COREB du 12 novembre 2020 pour la prise en charge et le suivi du patient hospitalisé :
- Prévention des troubles ventilatoires par Kinésithérapie respiratoire
- Oxygénothérapie si SpO2 ≤94% ou ≤90% chez patients BPCO / IRCO => lunettes nasales jusqu’à débit 4-6L puis masque simple jusqu’à 9 L/mn, puis masque haute concentration (avec réservoir)
- Anticoagulation préventive chez les patients COVID-19 hospitalisés en secteur conventionnel
- Corticostéroïdes : dexaméthasone si oxygénorequérance ≥3L/mn à 6 mg/j PO ou IV pendant 5 à 10j (arrêt possible si sevrage de l’oxygénothérapie) 
- Pas d’antibiothérapie systématique en face d’une pneumonie à SARS-CoV2

 

Discussions :

 

En réanimation :

 

Proposition thérapeutique du HCSP le 17 juin 2020 pour un patient atteint de Covid-19 hospitalisé en réanimation :
- La mise en place d’un traitement symptomatique de support dit « Standard of Care » (SOC) adapté à l’état du patient, constitue la référence ;
- L’abstention de prescription d’un traitement spécifique est la règle ;
- L’inclusion doit être prioritaire dans un essai thérapeutique.
Pour les patients non éligibles à l’inclusion dans un essai thérapeutique, le SOC est la référence.
La prescription de tout autre médicament, après l’évaluation du rapport bénéfice/risque, est laissée à l’appréciation du prescripteur sur décision collégiale (usage compassionnel)

 

Ministère de la Santé : De la relativité des priorités…


Invitée vendredi matin, 14 février 2020, sur France Inter, à l’occasion d’une nouvelle journée de mobilisation des personnels hospitaliers et des internes de médecine et de pharmacie (1), Mme Agnes Buzyn, a été interrogée sur les rumeurs concernant son engagement dans la campagne municipale de Paris. C’est avec un évident bon sens qu’elle a répondu : « Je ne pourrai pas être candidate aux municipales. J'avais un agenda très chargé, j'ai beaucoup de réformes dans le ministère, et s'est rajouté un surcroît de travail avec la crise du coronavirus, qui, aujourd'hui, m'occupe énormément. » (2)

Mais finalement, dimanche 16 février 2020, Mme Buzyn annonçait son départ du ministère de la Santé et sa candidature à la mairie de Paris…

A l’occasion de son départ du ministère de la Santé, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) porte à son crédit le déremboursement de médicaments n’ayant jamais donné de preuve scientifique d’une réelle efficacité thérapeutique, comme les anti Alzheimer (3) et les produits homéopathiques (4). Pour autant, cette même ministre a accepté le quasi doublement du prix de la vaccination anti grippale en l’absence de toute justification scientifique (5).

Cet écart de comportement n’est pas sans évoquer le problème de la gestion des liens d’interêts pour cette ancienne chef de service qui, avant d’être ministre, avait fait une déclaration singulière pendant l’affaire du Mediator : « L’industrie pharmaceutique joue son rôle, et je n’ai jamais crié avec les loups sur cette industrie. Il faut expliquer que vouloir des experts sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique pose la question de la compétence des experts. » (6)

Il est ainsi possible d'évoquer pendant son passage au ministère de la Santé, la nomination de personnes passées par l’industrie pharmaceutique, le recours à des conseillers ou à des chargés de mission faisant l’aller retour avec des responsabilités dans des syndicats médicaux (parfois les cumulant), sans oublier la défense de son haut commissaire à la réforme des retraites, Jean Paul Delevoye, avant qu’il ne fut contraint à la démission.

Sur les questions sociétales et de santé publique, le SNJMG a apprécié son engagement dans l’accès à la PMA pour toutes et dans une politique incisive contre le tabagisme. Malheureusement, elle a été plus discrète sur l’alcoolisme.

Elle a été également la ministre de la Santé qui a validé le fichier Hopsyweb et son rapprochement avec le fichier sur les signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (7). Et elle est aussi la ministre de la Santé qui a restreint l’accès aux soins des étranger-es vulnérables (8).

Enfin, Mme Buzyn quitte le ministere de la Santé en laissant en chantier le projet présidentiel MaSanté2022 (9) et sans dire un mot sur le très sévère rapport de la Cour des Comptes consacré à l’Ordre des médecins (10) ni même sur l’acte de censure exercée par ce même Conseil de l’Ordre sur un syndicat médical (en l’occurrence, le SNJMG) qui osait manifester ses critiques sur la base de ce rapport (11).

Mme Buzyn partie pour une aventure électorale, il revient désormais à un autre médecin hospitalo universitaire, le Dr Olivier Veran, de prendre en charge les responsabilités de ce grand ministère.

Au ministére de la Santé, les personnes changent mais les problèmes demeurent et le SNJMG est disponible pour participer à toute concertation que le nouveau ministre entend mener… à commencer, bien entendu, par tout ce qui concerne l’hôpital et les internes de médecine et de pharmacie.

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

  1. http://www.snjmg.org/blog/post/mobilisation-pour-lhopital-et-greves-des-internes-de-medecine-les-jeunes-medecins-generalistes-defendent-un-systeme-de-sante-efficient-et-accessible-a-tous/1721
  2. https://www.youtube.com/watch?v=mpx-0z6sc6k
  3. http://www.snjmg.org/blog/post/l-histoire-du-deremboursement-des-medicaments-anti-alzheimer/1314
  4. https://sante.lefigaro.fr/article/la-ministre-de-la-sante-obtient-la-fin-du-remboursement-de-l-homeopathie/
  5. http://www.snjmg.org/blog/post/vaccins-contre-la-grippe-la-polemique-de-2018-rebondit-en-2019/1657
  6. https://www.mediapart.fr/journal/france/070316/les-petits-arrangements-de-la-nouvelle-presidente-de-la-haute-autorite-de-sante
  7. http://www.snjmg.org/blog/post/le-syndicat-des-jeunes-mg-soppose-au-rapprochement-dun-fichier-de-donnees-de-sante-avec-un-fichier-de-renseignement/1597
  8. http://www.snjmg.org/blog/post/acces-aux-soins-des-personnes-etrangeres-vulnerables-61-organisations-tirent-la-sonnette-dalarme/1700
  9. http://www.snjmg.org/blog/post/plan-sante-2022-les-jeunes-medecins-generalistes-participeront-a-l-engagement-collectif-tout-en-restant-vigilants-sur-les-objectifs-et-les-modalites-de-la-reforme/1519
  10.  http://www.snjmg.org/blog/post/rapport-de-la-cour-des-comptes-sur-le-conseil-de-l-ordre-des-medecins/1694
  11. http://www.snjmg.org/blog/post/fevrier-2020-premiere-manifestation-de-censure-syndicale-exercee-par-le-conseil-de-lordre-des-medecins/1718

 

Mobilisation pour l’hôpital et grèves des internes de médecine : les jeunes médecins généralistes défendent un système de santé efficient et accessible à tous !

 

Depuis le 14 novembre 2019, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) est impliqué dans le mouvement des personnels hospitaliers pour la sauvegarde de l’hôpital et du système de santé (1).

Depuis le 10 décembre 2019, les internes de médecine et de pharmacie participent, à l’appel de trois organisations nationales (FNSIP, ISNI et SNJMG), à un mouvement de mobilisation et de grèves concernant leur statut et leurs conditions d’exercice (2).

C’est dans le cadre de ces deux mouvements que le SNJMG soutient les mobilisations de ce jour en invitant les internes/FFI de Médecine Générale et jeunes généralistes hospitaliers à participer aux grèves et manifestations organisées ce jour à l’initiative des 3 collectifs nationaux (Inter Hopitaux, Inter Urgences et inter Blocs).

A cette occasion, le SNJMG tient à remercier tou-te-s ceux et celles qui se sont investis dans ces mobilisations depuis l’année dernière.

Cette mobilisation au long cours n’est pas sans conséquence pratique pour les jeunes praticien-nes ni pour l’organisation des soins que nous avons à cœur de défendre. Aussi, nous proposons, à l’issue de cette journée, aux internes/FFI de Médecine Générale et à l’ensemble des jeunes généralistes hospitaliers la levée de notre préavis de grève (en cours depuis le 10 décembre 2019). Bien sûr, le SNJMG se réserve la possibilité ultérieure de déposer des préavis ponctuels dans le cadre de nouvelles journées de mobilisation pour l’hôpital et/ou en fonction de l’avancée des négociations avec le ministère.

S’il est licite de se réjouir de quelques avancées désormais actées pour les internes (ex : travail de la DGOS pour l’application effective de la limitation du temps de travail des internes, fond formation pour permettre aux internes de se former sans le recours à l’industrie pharmaceutique, pas d'appel de cotisation retraite/prévoyance en 2020 pour les internes et remplaçants non thésés, extension et amélioration des indemnisations des internes en stages ambulatoires), le SNJMG ne cache pas une certaine amertume devant le manque d’ambition du ministère pour une amélioration significative des conditions d’exercice des internes/FFI de Médecine Générale et des jeunes généralistes hospitaliers. Pour illustrer cette amertune, le SNJMG déplore, par exemple, la sous rémunération des FFI et l’absence d’implication des pouvoirs publics contre les comportements abusifs en médecine (3).

De même, malgré les avancées du dernier plan proposé pour l’hôpital, le SNJMG partage la frustration des trois collectifs hospitaliers : les réponses du gouvernement ne sont toujours pas à la hauteur des besoins de l’hôpital et du système de santé.

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

  1.  : Mobilisation des hospitaliers 2019-2020
  2.  : Mouvement national des internes
  3.  : Bilan de la mobilisation des internes de médecine et de pharmacie

Bilan de la mobilisation nationale des internes de médecine et de pharmacie

Par rapport au mois dernier, le ministère a fait quelques nouvelles propositions...

Voici donc, le bilan analytique que le SNJMG tire de la mobilisation des internes à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation pour l'hôpital et le système de santé :

REVENDICATIONS SNJMG REPONSES MINISTERE

Respect du temps de travail des internes : 

Vérification effective mensuelle du temps de travail effectué permettant d’organiser le planning à venir de façon à respecter la limitation du temps de travail en fin de chaque trimestre

Reconnaissance et inclusion des demi gardes dans le temps de travail hebdomadaire + Samedi matin compté comme demi garde

Interdiction d’accoler une (demi) garde à une garde de nuit + respect absolu du repos de sécurité après 24heures d’affilée de travail

Mise en place d’un tableau de sanctions pour le service/hôpital ne respectant pas le droit du travail

Réévaluation nationale indépendante des agréments des stages hospitaliers et ambulatoires, incluant le respect du temps de travail comme critère incontournable
Annulation du projet de rémunération des heures effectuées au-delà de la limite légale (revenant à une acceptation officielle du non respect du cadre légal)

La ministre prévoit des sanctions financières en cas de non respect de la législation (comme elle l'avait annoncé le 15 décembre 2019). Les tableaux de service et le temps de travail des internes sera présenté en CME ainsi que dans les facultés de subdivision des internes. C’est la DGOS qui va négocier les détails avec les différents acteurs. Le projet devrait aboutir pour le semestre de Novembre 2020.

Le ministere accepte que les demi gardes soient reconnues et incluses dans le temps de travail hebdomadaire et donc rémunérées. 

Le ministère ne propose rien pour les autres revendications.

Amélioration des statuts et des rémunérations :

Rémunération des FFI alignée sur la rémunération des internes 1ere année pour les FFI non thésé-e-s et sur celle des internes 3e année pour les FFI thésé-e-s

Revalorisation des rémunérations de base et des gardes des internes/FFI avec perspectives de revalorisation régulière et amélioration des indemnisations en stages ambulatoires
 
Révision des grilles salariales des médecins hospitaliers sans pénalisation de spécialités (pas de différentiel de rémunération entre spécialités)
 

Le ministère propose une indemnité d’hébergement pour les stages ambulatoires en zones sous denses de l’ordre de 250-300€, sans critère kilométrique + prime "vie chère" pour les internes franciliens.

La DGOS négociera les détails pour 2020 (mai ou novembre ?).

Le ministere ne propose rien pour les autres revendications.

Lutte contre les discriminations et pour un cadre d'exercice sécurisant aussi bien pour les internes/FFI que pour les patients :

Mise en place d’un dispositif de collecte des incidents et d’accompagnement des patients ou des internes/médecins victimes de ces incidents (avec notamment la création de stages de réserve pour les internes qui devraient être retirés de leur terrain de stage générateur de problème)

Dispense d’astreintes à partir du 3e mois de grossesse pour les internes/FFI enceintes

Respect du droit du travail aussi bien pour les activités en stage que pour les activités universitaires (ex : un arrêt de travail s'applique aussi bien à l'hôpital que pour les cours)

Inclusion de ce parametre dans les critères d’agrément de stage d’interne (comme pour le respect du droit du travail)

Amélioration des procédures de choix de stages par la mise en place dans chaque subdivision d'un système informatisé couplant préchoix et choix de stages sur la base d’un logiciel libre géré par ARS, facultés et DMG, CHU et hôpitaux + tous les syndicats d’internes présents sur place

Refus de la procédure de matching pour la phase de consolidation de l’internat

Participation des internes aux congrès de toute organisation d’internes ou d’enseignants comptant pour les demi journées de formation, à condition qu’il n’y ait pas de participation de l’industrie pharmaceutique à ce congrès

Respect de la liberté syndicale des internes (pas d'obligation à adhérer à un syndicat pour bénéficier d'avantages que lui auraient délégués l'ARS ou les hôpitaux : calendrier des choix et liste des postes, chambre d'internat, badge d'interne, accès au parking médecins...) et non discrimination entre organisations syndicales (toutes les organisations syndicales d’internes traitées de la même façon par les autorités de tutelle (ARS, facs et hôpitaux de rattachement)

Concernant les cas de sexisme et de discriminations dont les internes seraient témoins ou victimes, le ministère rappelle que tous ces faits relèvent de la Loi et remarque qu'il n’y a pas tant de rapports d’incident que cela. Le ministère incite les syndicats d'internes à faire remonter les comportements inadaptés qui peuvent survenir localement, et mieux que les internes signalent ces problèmes en « événements indésirables » comme sur OSIRIS. Le ministère ne prévoit pas de ressources humaines ou de plateforme dédiée pour recueillir spécifiquement ces données.

Le ministère se dit intéressé pour travailler (avec le SNJMG) sur les modalités d'organisation des choix de stages mais ne juge pas ce dossier prioritaire...

Sans remettre en cause le matching pour la phase de consolidation de l'internat, le ministère est prêt à en rediscuter les modalités pratiques.

Le ministere propose la création d'un fonds public pour la formation des internes pour compenser la fin des financements venant de l'industrie pharmaceutique 

Le ministere ne propose rien pour les autres revendications.

Lutte contre les entraves à la pratique des remplacements par des médecins/internes non thésés :


Confirmation du principe permettant aux internes ayant validé la moitié de leur stages d'internat (dont certains spécifiques à la pratique de la spécialité) d’avoir accès à la licence de remplacement


Pas de modification de la liste de stages indispensables pour l'obtention de la licence sans négociation préalable entre ministeres, ordre, organisations nationales d'enseignants et organisations nationales d'internes + Pas d'application de cette modification pour les internes déjà engagés dans l'internat


Droit garanti aux internes - remplaçants non thésés de choisir entre 3 possibilités : affiliation à la CARMF (caisse de retraite/prévoyance des médecins libéraux), affiliation au RSPM (régime simplifié des professions médicales, créé par la LFSS2019), aucune affiliation (comme c’était le cas avant 2018)

En cohérence avec le projet de réforme des retraites, l’objectif du gouvernement est de rapprocher le régime de retraite des médecins du régime général avec, à terme, la disparition de la CARMF telle quelle existe actuellement. Ceci s'appliquera aux internes et médecins non thésés qui seront donc soumis à l'obligation de cotisation via le RSPM. Pour 2020, comme en 2018 et en 2019, il n'y aura pas d’appel à cotisation pour les remplaçants non thésés mais ce sera la dernière année : pour leurs revenus tirés de remplacements, les internes et remplaçants non thésés devront cotiser au RSPM à compter de 2021.

Le ministere ne propose rien pour les autres revendications.

   

 

 

Session Printemps 2020 de la Formation "Thèse de MG" du SNJMG

 

Nous vous informons de l'ouverture des inscriptions à notre week-end printanier de formation "Thèses de MG" : 

 

ANIMEES PAR LE DR AURELIE TOMEZZOLI (Lyon-69) Chargée de missions "Formations Thèses" au SNJMG
AVEC LA PARTICIPATION (le vendredi) DU DR FRANCES (Banyuls-66) Conseiller "Direction Thèses" auprès du SNJMG

 

Ces formations sont basées sur le principe suivant : "faire sa thèse ne devrait pas être une corvée mais l’occasion de réfléchir de manière indépendante et documentée sur un sujet médical qui nous intéresse (aussi bien l'étudiant-e que le directeur)"

 

CES FORMATIONS AURONT LIEU :

 

Le Vendredi 20 Mars 2020 de 19H30 à 22H30
Nous vous accueillons à partir de 19H autour d'un apéro dinatoire

Theme de la soirée : DEFINIR LA QUESTION DE RECHERCHE ET CHOISIR LA METHODE LA PLUS ADAPTEE POUR Y REPONDRE EN MINIMISANT LE RISQUE DE BIAIS

 

Le samedi 21 Mars 2020 de 09h30 à 12h30
Nous vous accueillons à partir de 09H00 autour d'un café

ATELIER PRATIQUE ET INTERACTIF SUR LE THEME :

« CONSTUIRE UN QUESTIONNAIRE » (Nous partirons d’exemples issus des projets des participant-es)

« REALISER LES STATISTIQUES SOUS R (logiciel libre) » (Cette partie de la formation concerne aussi bien le début des travaux de thèse que le traitement de données déjà obtenues)

 

Le nombre de places étant volontairement limité afin de garantir une qualité de formation, nous vous demandons de rapidement vous inscrire sur ce formulaire

 

Pour toute information, notre secrétariat se tient à votre disposition au 07.71.05.13.81 (info@snjmg.org)

 

LES 2 FORMATIONS PEUVENT ETRE SUIVIES INDEPENDAMMENT L'UNE DE L'AUTRE ET SONT OUVERTES AUX THESARD-ES AUSSI BIEN QU'AUX PERSONNES SOUHAITANT DIRIGER DES THESES DE MG

 

LA FORMATION EST GRATUITE POUR LES ADHERENTS A JOUR DE COTISATION OU EN CAS D'ADHESION EN LIGNE OU SUR PLACE 

 

LE TARIF DE LA FORMATION EST DE 24 EUROS POUR LES NON-ADHERENTS.


LA FORMATION SE TIENDRA DANS LES LOCAUX DE LA REVUE PRESCRIRE 
68-70 Boulevard Richard Lenoir, 75011 Paris  (métro ligne 5, Richard Lenoir)

 

Février 2020 : Première manifestation de censure syndicale exercée par le Conseil de l’Ordre des Médecins

 

Le 5 février 2020, les représentants du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) se sont rendus à l’invitation du Conseil de l’Ordre des Médecins à une réunion de la Commission jeunes médecins dont ils sont statutairement membres (1).

Une fois entrés dans le hall, ils ont été accueillis par la présidente de la Commission qui a demandé des excuses pour la manifestation de désaveu de l’Ordre à laquelle avait participé le SNJMG aux côtés du SMG (2) et du MIOP (3) à l’occasion de la cérémonie de vœux du président de l’Ordre. Les trois organisations entendaient s’élever contre les dénégations de l’Ordre vis-à-vis des observations portées par la Cour des Comptes (4).

Refusant de renier les convictions de leur syndicat, les représentants du SNJMG n’ont présenté aucune excuse : ils ont été immédiatement « invités » à quitter les lieux. Plus tard, le Conseil de l’Ordre mettait à jour la page "commission jeunes médecins" de son site internet en supprimant le SNJMG des membres statutaires. Puis, le Conseil de l’Ordre expliquait sur Twitter que le SNJMG « en choisissant d'adopter une posture de confrontation virulente, a lui-même fait le choix de s'exclure du dialogue au service des jeunes médecins » (5).

En excluant, de son seul fait, un syndicat d’une commission paritaire sous prétexte que ce syndicat contestait trop bruyamment sa gouvernance, le Conseil de l’Ordre s’est illustré par un geste historique de censure syndicale.

Le Conseil de l’Ordre aurait voulu confirmer au grand jour les observations de la Cour des Comptes à propos d’une organisation « peu représentative des médecins en activité » avec « une gouvernance fermée », qu’il ne s’en serait pas pris autrement… En tous cas, les réels efforts d’évolution de l’institution de ces dernières années se sont évanouis en quelques instants avec cette manifestation d’autorité !

Malgré tout, le SNJMG, fidèle à sa tradition de co construction d’un système de santé solidaire et efficient, renouvelle sa proposition de travail (6) avec toutes les personnes et organisations de bonne volonté, à commencer par les usager.es du système de soins et l’Ordre des médecins lui-même, pour transformer radicalement cette institution.

 

Contact Presse : Benoit Blaes – presidence@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

  1. : Réunion démographie médicale au CNOM
  2. : Syndicat de la Médecine Générale
  3. : Mouvement d’Insoumission aux Ordres Professionnels
  4. : Comme le relève Le Figaro, la Cour des Comptes reproche au Conseil de l’Ordre « d’être trop masculin et vieillissant, mais aussi d’avoir une gestion approximative, d’être inefficace et d’employer des proches ». Comme le relève le Formindep, la Cour des Comptes reproche au Conseil de l’Ordre « le (manque de) contrôle des relations médecins-industrie ». Enfin, comme le rappelle le Parisien, la Cour des comptes dénonce « la complaisance de l’Ordre à l’égard de praticiens soupçonnés d’agressions sexuelles ».
  5. : Tweet du Conseil de l’Ordre des Médecins du 05 février 2020
  6. : Communiqué du SNJMG du 04 février 2020