Election présidentielle 2012 : le SNJMG portera les revendications des jeunes médecins généralistes

A moins de 3 mois du premier tour de l'election présidentielle, les programmes santé des différents candidats commencent à se dévoiler.

Comme annoncé, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), va intervenir dans ce temps fort de la vie démocratique de notre pays.

Le SNJMG, syndicat rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, va ainsi publier chaque semaine un communiqué de presse sur différents thèmes de la Santé en France. Pour chacun de ces thèmes, le SNJMG explicitera les propositions qu'il soumettra au nom des nouvelles générations de médecins généralistes aux différents candidats à l'élection présidentielle.

Fort de sa tradition de laboratoire d'idées, le SNJMG, syndicat indépendant (notamment de l'industrie pharmaceutique), s'engage à faire connaître à l'ensemble des citoyens les attentes des jeunes médecins généralistes pour leur exercice et pour notre système de santé.

Etudes de médecine : en finir avec les organismes de cours privés !

Jeudi 26 janvier 2012, le milieu des étudiants en médecine a été agité par l'annonce d'un arrêt brutal des conférences privées Hippocrate de préparation aux Epreuves Classantes Nationales (ECN) d'entrée en troisième cycle (internat).

En fait, il s'agit d'un effet collateral de la reforme du médicament publiée fin décembre 2011 au Journal Officiel. La Conférence Hippocrate, jusqu'à lors liée au laboratoire pharmaceutique Servier, a décidé de devenir indépendant de tout financement par toute entreprise commercialisant des médicaments. Cette décision implique des ajustements pratiques qui, selon David Boccara (Conférence Hippocrate), ont fait croire à tort à l'arrêt des activités de cet organisme privé.

Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) qui s'est pleinement investi dans la préparation et la discussion parlementaire de la loi de réforme du médicament, a fortement regretté la timidité du texte de loi en matière de formation des médecins. Aussi, le SNJMG, syndicat rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés et salariés en Médecine Générale, se rejouit de voir les quelques mesures relatives aux étudiants en médecine écarter quelque peu l'industrie pharmaceutique des facultés.

Le SNJMG rappelle aussi son engagement contre la presence d'organismes privés pour pallier les insffisances des structures universitaires en matière de préparation aux examens.

Aussi, le SNJMG renouvelle aujourd'hui sa revendication d'un service public d'enseignement universitaire de qualité, qui rendrait le recours aux organismes privés inutiles (qu'ils soient liés ou non à l'industrie pharmaceutique). De plus, le SNJMG ne doute pas de l'engagement des internes à participer à des programmes de tutorat des étudiants de médecine, pourvu que les facultés de médecine leur propose un cadre clair et motivant d'intervention.

Les jeunes médecins généralistes dénoncent les querelles stériles entre l'hôpital et la médecine ambulatoire

Depuis 1958, l'hôpital public se veut être seul au cœur du système de santé.  Malheureusement, cet etat d'esprit se retrouve dans la philosophie générale des propositions emises cette semaine par la Fédération Hospitaliere de France (FHF) en vue de l''election présidentielle. Dans cette contribution, la FHF fait par exemple un lien entre l'engorgement des urgences hospitalières et les carences des médecins généralistes. Pourtant, plus de 80% de l'activité des urgences hospitalières se fait en journée, en semaine, alors que les demandes de soins primaires sont, pour l’essentiel, prises en charge dans la journée en medecine ambulatoire...

Les jeunes médecins généralistes refusent d’entrer dans un conflit stérile entre hôpital et la médecine ambulatoire. L’intérêt des patients doit primer.

Ainsi, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) tient à répondre à la proposition de la FHF de creation de postes de médecins hospitaliers en vue d'exercer des missions de médecine ambulatoire en zones déficitaires. Le SNJMG y voit comme un écho à une de ses propositions pour résoudre les problèmes d’accès aux soins dans ces zones.

Le SNJMG, syndicat indépendant rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, se félicite donc de cette proposition à condition qu'elle soit mise en oeuvre en accord avec les médecins ambulatoires installés dans ces zones et que les postes de médecine générale créés soient reservés à des médecins généralistes dans le cadre d'un véritable statut hospitalier.
A propos de statut, le SNJMG rappelle à la FHF la nécessité urgente de lever toutes les discriminations de traitement envers les médecins généralistes à l’hôpital.

Bien évidemment, une telle proposition ne peut se mettre en place que dans le cadre d'une redéfinition des enveloppes budgétaires afin de ne pas "deshabiller Pierre pour habiller Paul".

Le SNJMG continue de s'opposer à toutes mesures coercitives à l’installation comme celles avancées cette semaine par la FHF (car il les considere comme contre productives), et persiste dans son role de force de propositions pour faire évoluer le système de santé au service des patients et des soignants : le SNJMG fera prochainement connaître l'ensemble de ses propositions en vue de l’élection présidentielle.

Médicament : la réforme passe, le business continue...

L'Assemblée Nationale va voter ce soir en derniere lecture le projet de loi réformant le médicament en France.
Cette loi devait être selon les annonces du ministre de la Santé la concrétisation d'un "après mediator", alors que la précédente crise du médicament (Vioxx, ndlr) n'avait donné lieu à aucune suite en France...

Hélas, le texte de loi que va voter l'Assemblée Nationale, se retrouve amputé de nombreuses améliorations apportées par l'Assemblée Nationale (en première lecture) et par le Sénat.

Ainsi disparaissent de la loi toutes les améliorations concernant la prévention des conflits d'intérêts et le renforcement des droits des victimes. De plus, le texte de loi :
- s'interdit toute avancée en matière d'actions de groupe, 
- ne permet plus l'application directe des mesures portant sur l'obligation d'essais contre comparateurs actifs pour l'admission au remboursement des médicaments,
- ne prévoit aucun moyen public pour la mise en place d'un corps d'experts indépendants.

Si l'industrie pharmaceutique est exclue en tant que telle des instances de la nouvelle agence du médicament, elle pourra toutefois y siéger par l'intermédiaire d'associations de patients qu'elle finance.

Enfin, le texte fait quasiment l'impasse sur la question de la formation des médecins. 

Comme pour illustrer ce dernier point, la faculté de médecine de Clermont Ferrand, désormais connue pour être l'une des plus "accueillantes" vis à vis de l'industrie pharmaceutique, a organisé le 03 décembre 2011 les journées universitaires de la médecine générale ambulatoire (JUMGA) dans lesquelles pas moins de 15 entreprises du médicaments et/ou de dispositifs médicaux étaient parties prenantes !

Il convient alors de rappeler que le ministre de la Santé s'était opposé devant l'Assemblée Nationale à tout amendement visant à interdire la présence de l'industrie pharmaceutique dans les facultés de médecine.
Il avait alors précisé que le président d'un syndicat d'étudiants et/ou d'internes de médecine (autre que le SNJMG,ndlr) lui avait demandé de ne pas interdire aux étudiants ce qui était autorisé aux médecins installés. Ce que n'avait pas précisé le ministre, c'est que le SNJMG est le seul syndicat d'étudiants et/ou d'internes de médecine à n'avoir jamais été lié (directement et/ou indirectement) aux entreprises du médicament et/ou de dispositifs médicaux...

Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralilstes (SNJMG) déplore donc le vote d'une réforme au rabais qui ne pourra qu'alimenter le discours : "on change tout... pour que rien ne change !".

Experts et conflits d'interets : une lueur d'espoir à l'AFSSAPS

Alors que le trop timide projet de loi sur la réforme du médicament peine à trouver un consensus au Parlement, une nouvelle en provenance de l'AFSSAPS ravive l'espoir de tous ceux qui combattent pour la santé publique et contre l'influence de l'industrie pharmaceutique.

Son directeur général, Dominique Maraninchi, a refusé de publier jeudi des recommandations du groupe de travail sur les anti-infectieux concernant les infections respiratoires hautes, en raison de liens d'intérêt de plusieurs experts avec des laboratoires pharmaceutiques. En signe de protestation, bon nombre de ces derniers ont présenté leur démission.

Certes, cette décision est motivée par la menace d'une annulation des recommandations mais suite à la tentative avortée de promotion au sein de l'agence d'une ancienne responsable des laboratoire Servier, la décision du Pr Maraninchi va incontestablement dans le bon sens.

Comme le rappelle le Formindep, les experts démissionnaires avaient estimé, lors de l'épidémie de grippe A(H1N1) en 2009, que l'on pouvait prescrire du Tamiflux à l'ensemble de la population, aux moindres signes de refroidissement, tout en précisant qu'il n'y avait aucune preuve de son efficacité.

Le SNJMG, syndicat indépendant rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés et salariés en Médecine Générale, apprécie donc que le Directeur Général de l'AFSSAPS reste ferme après la demission de ces experts et affirme qu'il existe bien des experts indépendants de l'industrie pharmaceutique, contrairement au discours de celle ci (discours qui contamine depuis trop longtemps les autorités sanitaires du pays et qui a même été prononcé par le ministre de la Santé, lors de la discussion du projet de loi).

Reste donc à convaincre les responsables politiques afin qu'ils améliorent le projet de loi et les associations de patients afin qu'elles comprennent qu'il n'est pas éthiquement possible de porter la voix des malades tout en se faisant financer par l'industrie pharmaceutique.

Démographie médicale ou démagogie médicale ?

Avec l'approche de l'élection présidentielle, les propositions politiques se multiplient au sujet de la démographie médicale.

Malheureusement, elles relèvent trop souvent de la facilité et du manque d'imagination. Ainsi, sous des prétextes plus ou moins nobles, des politiques de la majorité (Philippe Vigier, Véronique Besse) comme de l'opposition (Martine Aubry, Chantal Rodrigo), entendent traiter les nouvelles générations de médecins comme les officiers de santé au XIXe siecle.

Or, comme le rappelle régulièrement le SNJMG, les mesures coercitives évitent d'aborder les vraies questions de fond (difficultés à l'nstallation, évolution des modes d'exercice,...) et ne présentent aucune garantie d'efficacité (cf : les différents rapports officiels produits ces dernières années en France et les exemples canadiens et allemands où les mesures coercitives ont plombé la démographie médicale de ces pays). 

Il n'y a pas que des propositions de coercition qui sont formulées actuellement. Voici, 10 jours, le ministre de la Santé a annoncé, lors d'un congrès médical, un relèvement du numerus clausus pour 2012 (après quelques années de stabilité).

Le SNJMG (syndicat indépendant d'internes, de remplaçants et de jeunes installés en Médecine Générale) qui plaide contre tout "effet yoyo" concernant le numerus clausus, s'étonne de l'augmentation (même symbolique) de ce chiffre, décidée sans concertation préalable.. 

De plus, à l'instar des étudiants en médecine, des doyens des Facultés de médecine et des 2 autres syndicats d'internes, le SNJMG déplore que depuis le relèvement (nécessaire) du numerus clausus enclenché au début des années 2000, le gouvernement n'ait proposé que de rares et limitées mesures d'accompagnement concernant la formation des futurs médecins. Et ce déficit d'accompagnement est encore plus cruel pour la Médecine Générale qui reste le parent pauvre de l'université médicale française alors que la moitié des étudiants formés sont destinés à cette spécialité ! 

Le SNJMG n'acceptera pas que la qualité de formation des médecins soit sacrifiée en France et que le désengagement de l'Etat se poursuive au profit de l'industrie pharmaceutique.

De plus, il va sans dire que compte tenu de la durée des études médicales cette augmentation n’aura pas d’effet avant 2020/2025 alors que le nombre de médecins en exercice va baisser jusqu’en 202O.
En revanche, l’urgence en matière de démographie médicale est de mieux organiser l’exercice ambulatoire afin de dégager du “temps médical” pour permettre aux médecins en exercice de répondre aux besoins de la population. 

Le SNJMG appelle les élus et les dirigeants politiques à plus de responsabilité en matière démographie médicale et d’accès aux soins. Loin des annonces démagogiques, le SNJMG renouvelle sa demande d’un vrai débat national sur l’organisation et le financement de notre système de santé.

Publication de la revue Jeune-MG

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) édite depuis juin 2011 une revue trimestielle :

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L'abonnement est gratuit pour les (futurs) internes inscrits sur le site d'évaluation de stages hospitaliers (NB : ils doivent cocher la case "j'accepte de recevoir des informations du SNJMG", sans oublier d'indiquer leur adresse postale).

L'abonnement est également gratuit pour les remplaçants, les collaborateurs et les médecins généralistes installés inscrits sur le service de petites annonces gratuites de notre site Internet (NB : ils doivent cocher la case "j'accepte de recevoir des informations du SNJMG", sans oublier d'indiquer leur adresse postale).

Les futurs et jeunes médecins toujours unis pour une réponse pérenne et efficace aux problématiques de démographie médicale

L’ANEMF, l’ISNAR-IMG, l’ISNCCA, l’ISNIH, ReAGJIR et le SNJMG, représentants des futurs et jeunes médecins, souhaitent interpeler les parlementaires aux sujets des solutions à apporter à la problématique de la démographie médicale.

Les inquiétudes licites des élus locaux ne pourront pas trouver de réponses pertinentes et adaptées dans les projets de lois coercitifs actuellement proposés.
Les mesures efficaces doivent être incitatives, globales, structurelles et organisationnelles, intergénérationnelles et concertées.

Les réponses proposées doivent intégrer les modifications d’exercice inhérentes aux changements sociétaux et permettre à l’organisation des soins actuelle d’évoluer et de s’adapter aux modifications des besoins de la population (vieillissement, maladies chroniques…).

La clé réside bien dans la valorisation de l’exercice ambulatoire et non en mettant en place des mesures coercitives. Celles-ci auraient pour seul effet à moyen et long termes de désertifier un peu plus les secteurs libéral et ambulatoire.

Nous sommes à une croisée des chemins. Il se profile pour l’avenir une nouvelle organisation des soins ambulatoires. La solution est d’aider les jeunes et futurs médecins en dessinant un paysage où chacun trouvera un mode d’exercice conjuguant besoins des patients, souhait d’exercice et souhait de vie personnelle.

L’ANEMF, l’ISNAR-IMG, l’ISNCCA, l’ISNIH, ReAGJIR et le SNJMG, dans une lettre ouverte adressée à l’ensemble des parlementaires, tiennent à rappeler leur volonté de promouvoir l’exercice ambulatoire et restent une force de proposition dans la réflexion menée pour répondre aux attentes de la population et de la future profession.

 

Pour l’ANEMF, Pierre HAMANN, Président.
Pour l’ISNAR-IMG, Charline BOISSY, Présidente.
Pour l’ISNIH, François PETITPIERRE, Président.
Pour l’ISNCCA, Julien ADAM, Président.
Pour ReAGJIR, Alice PERRAIN, Présidente.
Pour le SNJMG, Alexandre HUSSON, Président.