Femmes médecins généralistes : une valeur ajoutée... au bénéfice de tous ! (Election présidentielle 2012)

A l'occasion de la journée internationale des femmes le 08 mars 2012, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) rappelle qu'elles sont dans l'histoire le vecteur de progrès sociaux.

Le SNJMG, syndicat indépendant rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, souhaite démontrer que la feminisation de la profession ne signifie pas déclassement, comme cela est dit trop souvent, mais (r)évolution positive. 

Veiller à répondre aux aspirations des femmes médecins (déjà majoritaires à la fac et bientôt dans le métier), c'est prendre en considération les aspirations des nouvelles générations de médecins :
- valorisation de l'exercice professionnel, quel que soit le mode d'exercice, avec possibilité de profil de carrière et officialisation de passerelles, ouvertes dans les 2 sens, vers d'autres disciplines (évolution de la profession choisie au gré de l'expérience aquise durant l'exercice et des opportunités rencontrées)
- développement de mesures pratiques de soutien à l'exercice en commun (exercice en groupe, travail en réseaux...)
- possibilité de participer à des séminaires de formation continue sur son temps de travail sans être pénalisé par une perte de revenus
- organisation d'une permanence de soins ambulatoire, pertinente et attractive, sur la base d'un réel volontariat

- amélioration du statut de médecin collaborateur libéral et application effective du statut de médecin collaborateur salarié
- suppression de la précarité des jeunes médecins en centre de santé par l'embauche en CDI (et non en CDD de 6 ans) et revalorisation de la grille salariale de la fonction publique territoriale
- solution équitable pour les RTT des médecins hospitaliers

- prise en compte des aléas de la vie (maternité/adoption, maladie/accident du travail) pour la durée de validité de la licence de remplacement


Au délà de ces revendications pour tous les médecins, le Bureau National du SNJMG rappelle également ses demandes spécifiques aux femmes médecins :
- la parité dans les listes proposées aux élections professionnelles (ordres, caisses de retraites, URPS etc....)

- la transposition automatique aux libérales de santé de toutes les mesures concernant la durée des congés maternité qui ont été votées pour les médecins salariées,
- le versement des indemnités journalières par l’Assurance Maladie au 1er jour d’arrêt de travail pour toutes les grossesses pathologiques nécessitant un arrêt de l’activité médicale libérale
- la dispense d’astreintes à partir du 3e mois de grossesse pour les médecins hospitaliers (y compris internes et FFI)
- la fin de la perte du bénéfice du classement ECN des internes après un arrêt maternité (pour les choix de stages lors de l'internat, ndlr)

Tous les médecins, tous les patients et l'ensemble de la société seront les bénéficiaires de telles mesures.

Démographie médicale : le SNJMG propose une régulation incitative polymodale coordonnée (Election présidentielle 2012)

Si les obstacles financiers représentent la première et principale difficulté en matière d'accès aux soins, il existe également en France des problèmes de démographie médicale.

Ce n'est pas une découverte pour le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) puisqu'il alertait dès la fin des années 1990 sur la menace de pénuries localisées d'offre médicale. A l'époque, les "experts" de santé publique parlaient de 20 000 médecins de trop en France, des syndicats médicaux demandaient des mesures coercitives pour conjurer le risque de pléthore médicale et le gouvernement subventionnait les départs anticipés à la retraite de médecins dès l'âge de 56 ans...

En 2012, les craintes ont désormais changées de nature mais les positions des politiques et des "experts" restent aussi démagogiques ou caricaturales que dans les années 1990 : augmentation du nombre d'étudiants en médecine et obligation pour les médecins de s'installer en zones déficitaires...

 

 L'aveuglement stratégique anime la politique de santé dans notre pays. Cette politique est souvent le fruit d'une projection d'attentes conjoncturelles, et de modèles obsolètes à des nouvelles situations.  

La coercition n'a jamais fait la preuve de son efficacité, et il est illusoire d'attendre d'une mesure univoque la solution à un problème multifactoriel.

 

Dans la problématique globale de démographie médicale, la Médecine Générale vit une crise identitaire spécifique et c'est à l'aune de cette crise que le SNJMG émet les propositions suivantes :

 

1/ Une régulation incitative de l’offre de soins selon les besoins locaux par la mise en place d'un forfait structurant à l'installation en complément de la rémunération à l'acte et modulable en fonction du lieu et du mode d'exercice 

 

2/ Un nouveau contrat conventionnel avec un secteur conventionnel unique revalorisé, qui rémunère à sa juste valeur l'acte intellectuel et technique en associant paiement à l'acte et forfaits.

 

3/ Une politique d'évolution de carrière avec passerelles entre les spécialités

 

4/ Une souplesse des liens entre la formation initiale et la pratique quotidienne


5/ Une diversification de l’activité dans des structures diverses (cabinets privés ou maisons de santé publiques) et selon des statuts divers (activité libérale et/ou salariée).

 

6/ Une augmentation du "temps médical" par:

 - La promotion de regroupements (pas obligatoirement physiques mais organisationnels) par bassin de vie et la création de plateaux techniques de médecine ambulatoire de proximité, de qualité, publics ou privés, sans exclusive en tenant compte des spécificités territoriales et de l'offre de soins pré existante 

 - L'organisation de la délégation d'actes médicaux sous la responsabilité et le contrôle du médecin et la création de "coursiers sanitaire et social" pour l'aide à la prise en charge sociale des patients(*)

- L’évolution et la promotion, dans le respect de l’indépendance médicale, des sociétés libérales (SEL) - afin de séparer le patrimoine privé et professionnel, et surtout de simplifier l'investissement - et la délégation de la gestion administrative. 

 

 7/ une introduction d'un module de gestion et de droit dans la formation initiale et la création d'un diplôme de "médecin gérant" dans le cadre de la formation médicale continue. 

 

Le SNJMG, syndicat rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale réaffirme par ces propositions l'importance d'un engagement volontariste incitatif et dénonce les velléités de "gérer" les jeunes médecins comme les stocks de marchandises d'une entreprise.

 

(*) : à l’exemple de l’association ARESPA (http://www.soinspalliatifs-fc.fr/reseau_arespa.php)

Lettre d'information du SNJMG #132

Bonjour
 
A moins de 2 mois du premier tour de l'élection présidentielle, tou(te)s les candidat(e)s se sont déclarés et la campagne est déjà bien lancée. 
 
Fidèle à sa vocation de laboratoire d'idées, le SNJMG a commencé à publier sa plateforme de revendications pour participer à ce temps fort de la vie démocratique du pays. A raison d'un communiqué de presse par semaine, le SNJMG présente ses revendications de façon thèmatique, avec comme premiers sujets déjà abordés : l'exercice des médecins généralistes et l'accès aux soins.
 
Outre cette intervention dans le débat public, le SNJMG propose aux jeunes médecins généralistes (depuis Janvier 2012) un fil d'informations Internet sur les projets et les déclarations en matière de Santé des différents candidats à la présidentielle, ainsi que les propositions qui leur sont adressées par des structures et des personnalités du monde la Santé.
Nous y avons ainsi rapporté les propositions de la Féderation Hospitalière de France (FHF) dont l'une fait echo à une proposition émise par le SNJMG en matière de démographie médicale.
 
De plus, suite au débat occasionné par la présence de membres de l'ANEMF à une prise de parole de Mme Le Pen sur la Santé, le SNJMG consulte ses adhérents et sympathisants sur l'attitude que devrait, selon eux, adopter le SNJMG vis à vis de la candidate du Front National (vous pouvez répondre à l'enquete au bas de cette page ; plusieurs réponses possibles mais un seul vote par participant).
 
Hasard du calendrier, le changement de stage des Internes de Médecine Générale interviendra entre les 2 tours de l'élection présidentielle. Mais le choix des internes se déroulera, suivant les régions, entre fin mars et début avril. Aussi, il est plus que temps pour eux/elles d'évaluer leur actuel stage hospitalier sur le module d'évaluation en ligne, anonyme et gratuit, fait par et pour les Internes de Médecine Générale. Ils pourront aussi consulter les évaluations de leurs collègues : plus de 7650 évaluations sont actuellement disponibles ! 
 
A l'occasion de leur inscription sur le site d'évaluation, si les internes cochent la case "j'accepte de recevoir des informations du SNJMG" (sans oublier d'indiquer leur adresse postale), ils/elles recevront gratuitement la revue trimestrielle du SNJMG : "Jeune-MG".
Les remplaçants et les médecins généralistes installés peuvent également recevoir gratuitement la revue "Jeune-MG" à condition qu'ils cochent la case "j'accepte de recevoir des informations du SNJMG" (sans oublier d'indiquer leur adresse postale), en s'inscrivant sur le service de petites annonces gratuites de notre site Internet : plus de 40% des médecins généralistes remplaçants y sont déjà inscrits !
 
Les Internes de Médecine Générale (et remplaçants) sont également invités à participer aux réunions d'information sur le remplacement que le SNJMG organise :
- le 16 mars à 20 h 30 à Toulouse (réunion co-organisée par l'association régionale des internes et l'association locale des remplaçants créée par les membres du Bureau Régional du SNJMG),
- le 17 mars à 14 h 00 à Paris (avant l'AG du SNJMG). Attention, le nombre de participants est limité pour la réunion de Paris, si vous voulez y assister, merci de procéder le plus vite possible à votre inscription en ligne !
 

A bientôt ! 
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NB : en complément de cette lettre, nous invitons les médecins généralistes installés à participer aux deux études ci dessous que nous soutenons :
- Leslie Charbonnier est en post-internat de Médecine Générale, et actuellement en cours de rédaction de thèse, dirigée par le Dr Jean-Loup Rouy. Elle s'intéresse pour ce travail à la façon dont les médecins generalistes exerçant en region parisienne prennent en compte la parole du patient, et notamment lors de l'utilisation d'expressions imagées ou populaires. Elle désire donc interviewer des médecins généralistes, dans le cadre d'un entretien semi-dirigé d'une trentaine de minutes.
Si vous êtes intéressé(e), merci de la contacter à l'adresse : lesliecharbonnier.dinner@gmail.com
- Camille Delobel fait une recherche en psychomotricité. Pour cette recherche, elle a besoin de collecter les réponses de médecins généralistes à un petit questionnaire disponible à cette adresse : https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?formkey=dEVXcEJUWV9DenFBUjhQNHZ1eHpNWUE6MQ. Merci d'avance pour votre participation !

Election présidentielle 2012 : le SNJMG milite pour un meilleur accès à des soins de qualité

Après avoir abordé l'exercice des médecins généralistes, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) présente ce jour ses propositions en matière d'accés aux soins.

Le SNJMG, syndicat indépendant rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, rappelle que la première et principale difficulté en matière d'accès aux soins est représentée par la question financière.

Deux chiffres très récents issus d’une étude d’Harris Interactive illustrent particulièrement ce constat : 50% des Français déclarent avoir déjà reporté des soins (pour lui-même ou pour un membre de sa famille) et 35% y ont même déjà renoncé (dont 22% ont dû le faire plusieurs fois). Confirmant les tendances énoncées par le rapport annuel de la DREES, l’analyse détaillée des résultats révèle que les catégories socioprofessionnelles les plus modestes se révèlent davantage confrontées à ces situations de renoncement aux soins (42% chez les CSP-, 55% dans les foyers où le revenu net mensuel est inférieur à 1200€ et 46% dans ceux où ces revenus sont inférieurs à 2300 € / mois). A contrario, parmi les moins exposés figurent les hommes, les personnes les plus âgées, les plus diplômées et les plus hauts revenus.
 
Afin de remédier, à ces difficultés, le SNJMG propose les mesures suivante :
- suppression des 30€ d’accès à l’Aide Médicale d'Etat (AME), aggravant le retard aux soins des personnes les plus démunies,
- suppression des franchises médicales qui ont rompu le pacte de solidarité nationale en ne mettant à contribution que les patients,
- remplacement des secteurs tarifaires en Médecine Générale par un secteur conventionnel unique revalorisé, spécifique à la discipline,
- prise en charge à taux plein de tout acte/prescription de premier recours réalisé par les médecins généralistes.
Le SNJMG soutient la proposition de l'ancien premier président de la Cour des Comptes, Philippe Seguin, de compenser par une taxe sur les stock-options, la suppression des franchises médicales, et, par extension, la suppression de la taxe d'accès à l'AME et la prise en charge à taux plein de tout acte en Médecine Générale.
 
Le SNJMG estime qu'il faut doubler ces décisions purement économiques d'une serie de mesures de santé publique en faveur de la prévention et de l'éducation pour la santé :
- création d'un/plusieurs actes de prévention (majorés par rapport à la consultation classique) pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie (ex : addictologie, surpoids/obesité, risques cardiovasculaires et cancerologiques, MST...)
- prise en charge à 100% par l'Assurance Maladie des actes d'IVG + création d'un « forfait contraception pour mineures » gratuit jusqu’à 18 ans, et prolongé sous conditions de ressources au délà de 18 ans (cf : Rapport Nisand 2012).

Enfin, le SNJMG plaide pour une véritable révision (hors de tout conflit d'interêt) des conditions de prise en charge par l'Assurance Maladie des médicaments mais aussi de moyens thérapeutiques non médicamenteux.

Médecins généralistes : le SNJMG propose des modalités d'exercice attractives pour des soins de qualité (Election présidentielle 2012)


En vue de participer au débat démocratique de l'élection présidentielle, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) publie son premier communiqué de presse hebdomadaire présentant ses propositions de réforme du système de Santé en France.


Le SNJMG, syndicat indépendant regroupant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, commence aujourd'hui par ses propositions en matière d'exercice des médecins généralistes.


Partant du principe que l'intérêt de notre discipline, outre l'approche globale du patient, réside dans la diversité des situations rencontrées, le SNJMG milite depuis toujours pour une multiplicité de modes d'exercice de la Médecine Générale. A tout moment de sa carrière, un médecin généraliste doit pouvoir choisir ou panacher : exercice "libéral"/exercice salarié, exercice hospitalier/exercice ambulatoire, activité clinique/activité universitaire... (voire même se reconvertir, définitivement ou transitoirement, dans une autre autre discipline).

Ainsi, aux cotés de différents statuts salariés à pérenniser, le SNJMG plaide pour une évolution positive de la convention médicale des médecins généralistes.

Le SNJMG s'oppose à tout conventionnement individuel et demande le remplacement des actuels secteurs conventionnels par des secteurs tenant compte des spécialités avec la création d'un secteur "Médecine Générale".


Pour le SNJMG, ce secteur "Médecine Générale" doit associer paiement à l'acte (notamment pour les actes techniques) et rémunération par forfaits. Les forfaits concernent d'une part l'investissement dans "l'outil de travail", d'autre part les activités non prescriptrices.

Le SNJMG estime que le coût de ce qui est indispensable à l'exercice de la médecine ne doit pas reposer sur une forme de rémunération liée à la quantité de travail. En revanche, il est logique d'indexer cette rémunération en fonction de l'importance de l'effort d'investissement. 

Ainsi, ce forfait investissement, de montant modulable, doit-il tenir compte :
- de la zone d’installation
- du mode d’exercice (installation en groupe ou seul)
- des moyens d'exercice (par exemple, le service de réponse téléphonique, les échanges de courriers papier et électronique, la télétransmission des FSE, la tenue d'un dossier médical répondant à un cahier des charges validé par la HAS, etc...)


Attentif à la problématique de l'installation des médecins généralistes, le SNJMG propose, pendant les 5 premières années d'installation, un forfait investissement renforcé - "forfait installation" - pour compenser la moindre l'activité liée aux premières années d'exercice. Ce forfait installation ainsi que la modulation du forfait investissement de base en fonction du lieu d'installation remplacera le dispositif de bonus à l'installation en zones déficitaires des conventions 2005 et 2011 dont la faible efficacité dénoncée par le SNJMG a été démontrée par la Cour des Comptes.


Concernant l'activité curatrice, le SNJMG approuve une diversification de la rémunération avec des forfaits indexés à des critères de qualité professionnelle, à condition de rester dans une logique de moyens - et non de résultats (le médecin n'est pas responsable du comportement de ses patients) - et de se référer à des critères issus de véritables consensus scientifiques exempts de tout conflit d'intérêts. 


Par ailleurs, le SNJMG milite pour une clause de revalorisation tarifaire obligatoire (tant de la rémunération à l'acte que des forfaits) en cours de convention médicale.


Enfin, le SNJMG constate que, comme il le redoutait, le dispositif de Médecin Traitant (mis en place par la convention médicale de 2005 et repris par la convention de 2011) n'a pas vraiment permis de revaloriser la fonction du médecin généraliste ni facilité l'accès aux soins des patients. Ce dispositif a notamment induit des complications administratives quant au remboursement "Sécu" des honoraires des médecins généralistes. Aussi, dans le cadre d'un secteur conventionnel spécifique, le SNJMG propose l'abandon de toute diminution de remboursement "Sécu" en relation avec le dispositif de Médecin Traitant, lorsqu'il s'agit de soins de Médecine Générale. 

 

Election présidentielle 2012 : le SNJMG portera les revendications des jeunes médecins généralistes

A moins de 3 mois du premier tour de l'election présidentielle, les programmes santé des différents candidats commencent à se dévoiler.

Comme annoncé, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), va intervenir dans ce temps fort de la vie démocratique de notre pays.

Le SNJMG, syndicat rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, va ainsi publier chaque semaine un communiqué de presse sur différents thèmes de la Santé en France. Pour chacun de ces thèmes, le SNJMG explicitera les propositions qu'il soumettra au nom des nouvelles générations de médecins généralistes aux différents candidats à l'élection présidentielle.

Fort de sa tradition de laboratoire d'idées, le SNJMG, syndicat indépendant (notamment de l'industrie pharmaceutique), s'engage à faire connaître à l'ensemble des citoyens les attentes des jeunes médecins généralistes pour leur exercice et pour notre système de santé.

Etudes de médecine : en finir avec les organismes de cours privés !

Jeudi 26 janvier 2012, le milieu des étudiants en médecine a été agité par l'annonce d'un arrêt brutal des conférences privées Hippocrate de préparation aux Epreuves Classantes Nationales (ECN) d'entrée en troisième cycle (internat).

En fait, il s'agit d'un effet collateral de la reforme du médicament publiée fin décembre 2011 au Journal Officiel. La Conférence Hippocrate, jusqu'à lors liée au laboratoire pharmaceutique Servier, a décidé de devenir indépendant de tout financement par toute entreprise commercialisant des médicaments. Cette décision implique des ajustements pratiques qui, selon David Boccara (Conférence Hippocrate), ont fait croire à tort à l'arrêt des activités de cet organisme privé.

Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) qui s'est pleinement investi dans la préparation et la discussion parlementaire de la loi de réforme du médicament, a fortement regretté la timidité du texte de loi en matière de formation des médecins. Aussi, le SNJMG, syndicat rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés et salariés en Médecine Générale, se rejouit de voir les quelques mesures relatives aux étudiants en médecine écarter quelque peu l'industrie pharmaceutique des facultés.

Le SNJMG rappelle aussi son engagement contre la presence d'organismes privés pour pallier les insffisances des structures universitaires en matière de préparation aux examens.

Aussi, le SNJMG renouvelle aujourd'hui sa revendication d'un service public d'enseignement universitaire de qualité, qui rendrait le recours aux organismes privés inutiles (qu'ils soient liés ou non à l'industrie pharmaceutique). De plus, le SNJMG ne doute pas de l'engagement des internes à participer à des programmes de tutorat des étudiants de médecine, pourvu que les facultés de médecine leur propose un cadre clair et motivant d'intervention.

Les jeunes médecins généralistes dénoncent les querelles stériles entre l'hôpital et la médecine ambulatoire

Depuis 1958, l'hôpital public se veut être seul au cœur du système de santé.  Malheureusement, cet etat d'esprit se retrouve dans la philosophie générale des propositions emises cette semaine par la Fédération Hospitaliere de France (FHF) en vue de l''election présidentielle. Dans cette contribution, la FHF fait par exemple un lien entre l'engorgement des urgences hospitalières et les carences des médecins généralistes. Pourtant, plus de 80% de l'activité des urgences hospitalières se fait en journée, en semaine, alors que les demandes de soins primaires sont, pour l’essentiel, prises en charge dans la journée en medecine ambulatoire...

Les jeunes médecins généralistes refusent d’entrer dans un conflit stérile entre hôpital et la médecine ambulatoire. L’intérêt des patients doit primer.

Ainsi, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) tient à répondre à la proposition de la FHF de creation de postes de médecins hospitaliers en vue d'exercer des missions de médecine ambulatoire en zones déficitaires. Le SNJMG y voit comme un écho à une de ses propositions pour résoudre les problèmes d’accès aux soins dans ces zones.

Le SNJMG, syndicat indépendant rassemblant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, se félicite donc de cette proposition à condition qu'elle soit mise en oeuvre en accord avec les médecins ambulatoires installés dans ces zones et que les postes de médecine générale créés soient reservés à des médecins généralistes dans le cadre d'un véritable statut hospitalier.
A propos de statut, le SNJMG rappelle à la FHF la nécessité urgente de lever toutes les discriminations de traitement envers les médecins généralistes à l’hôpital.

Bien évidemment, une telle proposition ne peut se mettre en place que dans le cadre d'une redéfinition des enveloppes budgétaires afin de ne pas "deshabiller Pierre pour habiller Paul".

Le SNJMG continue de s'opposer à toutes mesures coercitives à l’installation comme celles avancées cette semaine par la FHF (car il les considere comme contre productives), et persiste dans son role de force de propositions pour faire évoluer le système de santé au service des patients et des soignants : le SNJMG fera prochainement connaître l'ensemble de ses propositions en vue de l’élection présidentielle.

Médicament : la réforme passe, le business continue...

L'Assemblée Nationale va voter ce soir en derniere lecture le projet de loi réformant le médicament en France.
Cette loi devait être selon les annonces du ministre de la Santé la concrétisation d'un "après mediator", alors que la précédente crise du médicament (Vioxx, ndlr) n'avait donné lieu à aucune suite en France...

Hélas, le texte de loi que va voter l'Assemblée Nationale, se retrouve amputé de nombreuses améliorations apportées par l'Assemblée Nationale (en première lecture) et par le Sénat.

Ainsi disparaissent de la loi toutes les améliorations concernant la prévention des conflits d'intérêts et le renforcement des droits des victimes. De plus, le texte de loi :
- s'interdit toute avancée en matière d'actions de groupe, 
- ne permet plus l'application directe des mesures portant sur l'obligation d'essais contre comparateurs actifs pour l'admission au remboursement des médicaments,
- ne prévoit aucun moyen public pour la mise en place d'un corps d'experts indépendants.

Si l'industrie pharmaceutique est exclue en tant que telle des instances de la nouvelle agence du médicament, elle pourra toutefois y siéger par l'intermédiaire d'associations de patients qu'elle finance.

Enfin, le texte fait quasiment l'impasse sur la question de la formation des médecins. 

Comme pour illustrer ce dernier point, la faculté de médecine de Clermont Ferrand, désormais connue pour être l'une des plus "accueillantes" vis à vis de l'industrie pharmaceutique, a organisé le 03 décembre 2011 les journées universitaires de la médecine générale ambulatoire (JUMGA) dans lesquelles pas moins de 15 entreprises du médicaments et/ou de dispositifs médicaux étaient parties prenantes !

Il convient alors de rappeler que le ministre de la Santé s'était opposé devant l'Assemblée Nationale à tout amendement visant à interdire la présence de l'industrie pharmaceutique dans les facultés de médecine.
Il avait alors précisé que le président d'un syndicat d'étudiants et/ou d'internes de médecine (autre que le SNJMG,ndlr) lui avait demandé de ne pas interdire aux étudiants ce qui était autorisé aux médecins installés. Ce que n'avait pas précisé le ministre, c'est que le SNJMG est le seul syndicat d'étudiants et/ou d'internes de médecine à n'avoir jamais été lié (directement et/ou indirectement) aux entreprises du médicament et/ou de dispositifs médicaux...

Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralilstes (SNJMG) déplore donc le vote d'une réforme au rabais qui ne pourra qu'alimenter le discours : "on change tout... pour que rien ne change !".