Grève des gardes des médecins généralistes : une action contre la dégradation des conditions d'exercice

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) appelle les médecins généralistes, remplaçants et installés, à une grève des gardes du 22 décembre 2012 au 1er janvier 2013.

 

Ce mouvement trouve ses origines dans la crise que traverse la Médecine Générale. Outre les raisons concernant la discipline elle même, la dégradation des conditions d'exercice est le principal facteur de cette crise.

 

Or, en matière de conditions d'exercice, rien n'a vraiment évolué en pratique depuis la tentative avortée de l'option médecin référent.

  

Certes, en 2010, un mouvement intersyndical de médecins généralistes (où le SNJMG représentait les jeunes générations) avait réussi à faire annuler certaines des mesures pénalisantes de la loi HPST et à obtenir l'égalisation du tarif de base en Médecine Générale avec celui de spécialités. Mais, le premier résultat ne correspondait pas à un progrès (seulement à un succès sur une tentative de régression) et le second n'a été que symbolique.

  

Comme le signalait Martin Winckler en 2009, "les conditions d’exercice sont si difficiles – en particulier pour les femmes – que des mesures prioritaires devraient faciliter leur installation et leurs conditions de travail, mais ces mesures ne sont pas prises".

 

Le plan de Marisol Touraine présenté la semaine dernière se focalise sur l'incitation à l'installation en zones déficitaires : il n'est donc pas de nature à répondre à la crise de la Médecine Générale.

 

Le SNJMG, syndicat indépendant regroupant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, propose aux médecins généralistes une grève des gardes "à la japonaise" pour s'opposer à la dégradation de la situation ; dégradation amplifiée du fait de l'évolution de la démographie médicale.

 

Déjà, un premier rendez vous a été pris avec le Ministère ; le SNJMG y jugera la qualité d'écoute et de réponse du gouvernement au mouvement des médecins généralistes.

 

Contact presse : Alexandre HUSSON : 06 43 00 37 82

Lettre d'information du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) # 141

 

Bonjour

 

Actualité oblige, les pages SNJMG sur Internet ont été bien fréquentées durant ces deux derniers mois. A titre d'exemple, le blog du SNJMG a largement dépassé son record d'audience établi lors de la grève générale des internes contre le projet de conventionnement sélectif en octobre 2007.

 

De plus, le SNJMG a été régulièrement sollicité par les internautes. Si une minorité des messages reçus témoignait d'un soutien aux prises de positions du syndicat, la majorité des messages demandait des explications sur le positionnement du SNJMG. Il faut dire que l'intrication des différents dossiers et le refus du SNJMG de se livrer à une analyse binaire sommaire (noir ou blanc) de chaque sujet exigeaient un petit plus de temps de compréhension qu'un simple jugement à l'emporte pièce.

 

Le SNJMG a veillé à répondre à chacun des messages reçus et en a tiré matière pour publier sur son blog une présentation des différentes problématiques rencontrées (mécontentement des internes, dépassements d'honoraires et avenant 8...) ainsi qu'un article spécifique sur le déroulement de la grève des internes.

 

Sur la question des dépassements d'honoraires comme sur la question des conditions d'exercice des internes, le SNJMG n'est pas resté muet et/ou inactif : le syndicat a exprimé ses convictions et, après avoir consulté sa base, s'est engagé selon ses principes et les avis donnés.

 

C'est dans la même logique d'écoute de la base et d'analyse non manichéenne que le SNJMG a réagi au Pacte Territoires Santé présenté par Mme Marisol Touraine le jeudi 13 décembre 2012 lors d'un très bref "aller-retour" à Scorbé-Clairvaux. Si, en dehors des partisans de la coercition, les principes du Pacte ont fait consensus, c'est un euphémisme de dire que les moyens proposés ont peu convaincu,notamment parmi les (jeunes) médecins généralistes.

Déjà, le SNJMG avait pointé les limites de la principale mesure de ce plan : le contrat de Praticien Territorial de Médecine Générale, que le Dr Bolliet (MG-France Rhone-Alpes) a qualifié de "petite mesurette". Quant aux autres annonces, même si elles ne sont pas toutes inintéressantes (certaines ont été proposées par le SNJMG), elles ne constituent pas, en l'état, un ensemble suffisamment fort et ambitieux : Jean Francis Pecresse, dans le journal Les Echos, parle d'une "thérapie raisonnable mais sans envergure (...) vouée à (l')inéfficacité" .

Ce ne sont pas ces ébauches de mesures qui permettront, par exemple, de résoudre les problèmes affrontés par des projets innovants comme la Case de Santé à Toulouse.

Et il y a les oublis du Pacte, comme par exemple la PDS, alors que le Dr Laurent Brechat (Fédération des maisons de santé) rappelle que "là où il n'y a pas de garde de nuit, il n'y a pas de problème d'installation".

 

Comme le SMG, le SNJMG estime qu'en l'état, ce Pacte n'est pas à la hauteur des enjeux car il ne répond pas au véritable problème : la crise de la Médecine Générale et de la médecine libérale.

 

Ainsi, le SNJMG propose aux médecins généralistes une grève des gardes de 10 jours débutant samedi après midi.  En participant symboliquement à cette grève (soucieux de l'accès aux soins, le SNJMG prône une grève "à la japonaise"), les médecins généralistes, remplaçants et installés, peuvent faire entendre à la ministre leurs aspirations et leurs revendications, que le SNJMG se donne pour mission de porter.

 

NB 1 : Si vous souhaitez manifester votre approbation concernant l'action du SNJMG en adhérant ou en versant une cotisation de soutien, il ne vous reste plus que 2 semaines pour enregistrer votre versement dans vos frais professionnels 2012. Alors, que se soit pour vous comme pour le SNJMG, ne tardez pas à adresser à notre secrétariat le bulletin de cotisation 2012 dûment rempli et le chèque de cotisation !

 

NB 2 : Outre les petites annonces de notre site Internet (où sont inscrits gratuitement plus de 40% des remplaçants de Médecine Générale), le SNJMG tient à vous présenter le projet de maison de santé pluridisciplinaire (livraison 2014) montée par un jeune médecin généraliste dans le Lot et Garonne.

 

A bientôt ! .

Préavis de grève des gardes pour les médecins généralistes

 
Madame la Ministre de la Santé,
 
Monsieur le Directeur Général de l'Offre de Soins,
 
Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) est un syndicat indépendant regroupant des internes, des remplaçants et de jeunes installés en Médecine Générale.
 
Le SNJMG a interpelé le ministère de la Santé voici un mois pour connaître ses réponses aux trois questions suivantes : 

1- Est-il humainement tenable de demander aux médecins généralistes de travailler près de 60 h/semaine de 30 à 67ans ?  

2- Les médecins généralistes n'ont-ils pas le droit à une vie de famille et un régime de retraite juste ? 

3-  N'ont-ils pas le droit à une rémunération juste, équivalente à celle de leurs collègues européens ? 

Le SNJMG a pris connaissance par la presse du Pacte Santé Territoires.
En l'état, il s'agit d'un plan dont les intentions ne peuvent être qu'approuvées et soutenues mais qui ne fournit pas de solutions suffisamment concrètes, pertinentes ou pérennes pour en assurer la réussite. 
Aussi, en tant que président du SNJMG, je dépose par la présente un prévis de grève de 10 jours à compter du 22 décembre 2012 (à 12h30) concernant les gardes des médecins généralistes installés et remplaçants.
 
Le SNJMG reste bien sûr à votre disposition si vous souhaitez établir un dialogue en vue de trouver un début de réponses à nos questions.
 
Veuillez agréer, Madame la Ministre, Monsieur le Directeur, l'expression de mes salutations distinguées.
 
Dr Alexandre Husson
Président du SNJMG

Démographie médicale : de bonnes paroles mais pour quel résultat ?

 

Jeudi matin, la ministre de la Santé a présenté son plan de lutte contre les déserts médicaux : le Pacte Territoires Santé.
 
Ce plan ministériel revendique une double philosophie d'aide à l'installation et à l'exercice des jeunes médecins et d'aménagement du territoire. 
 
A l'énoncé des motivations de ce plan, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) ne peut que se réjouir d'entendre Mme Marisol Touraine rappeler l'inefficacité de la coercition et la nécessité d'investir dans la Médecine Générale. De même, le SNJMG apprécie la reprise par la ministre de certaines de ses propositions (ex : création de « référent-installation » unique dans chaque région et recours aux hôpitaux locaux). 


Toutefois, le SNJMG, qui a publié mercredi ses 10 principales mesures en matière de démographie médicale, constate que la ministre de la Santé ne propose rien de concret sur les conditions d'exercice des médecins généralistes actuellement installés ni sur l'aménagement du territoire. De plus, la ministre de la Santé ne va pas au bout de la logique revendiquée par son plan : pas de création de postes de médecins salariés, pas de véritable sortie de l'hospitalo centrisme.

 

En l'état, il s'agit donc d'un plan dont les intentions ne peuvent être qu'approuvées et soutenues mais qui ne fournit pas de solutions suffisamment concrètes, pertinentes ou pérennes pour en assurer la réussite. 

 

Pour l’instant, le SNJMG, syndicat indépendant regroupant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, constate que le gouvernement trouve qu’il est normal pour un médecin généraliste :

 

- de travailler prés de 60 h/semaine de 30 à 67ans,

 
- de ne pas avoir droit à une vie de famille et un régime de retraite adapté,

 
- de ne pas disposer d’une rémunération équivalente à celle de ses collègues européens. 
  
Dans ces conditions, le SNJMG maintient la grève des gardes des médecins pendant 10 jours à partir du 22 décembre 2012.

 

Pour en savoir plus : Fil d'info sur Marisol Touraine et les deserts médicaux

Démographie médicale : les 10 principales mesures défendues par le SNJMG

 

Alors que la ministre de la Santé va présenter demain un plan de lutte contre les déserts médicaux, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) rappelle qu'il propose depuis plusieurs années un plan global en faveur de la démographie médicale.

 

De ce plan global, le SNJMG, syndicat indépendant regroupant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, souhaite mettre en avant 10 mesures principales :

 

1/ Une régulation incitative de l'installation selon les besoins locaux par la mise en place d'un forfait structurant à l'installation en complément de la rémunération à l'acte et modulable en fonction du lieu et du mode d'exercice. 

 

2/ Simplification des démarches administratives a l'installation par l'optimisation et le renforcement du "guichet unique".

 

3/ Nouveau contrat conventionnel avec un secteur unique revalorisé, rémunérant à sa juste valeur l'acte intellectuel et technique en associant paiement à l'acte et forfaits. 

NB : Les forfaits concernent d'une part l'investissement dans "l'outil de travail" (favorisant, entre autres, l'emploi de secrétaire-s), d'autre part les activités médicales (notamment les activités de prévention)

 

4/ Politique d'évolution de carrière avec une diversification des cadres d’activité et possibilités de passerelles entre spécialités

 

5/ Augmentation du "temps médical" par:

 - La promotion de regroupements (pas obligatoirement physiques mais organisationnels) par bassin de vie et la création de plateaux techniques de médecine ambulatoire de proximité, de qualité, publics ou privés, sans exclusive en tenant compte des spécificités territoriales et de l'offre de soins pré existante 

 - L'organisation de la délégation d'actes médicaux sous la responsabilité et le contrôle du médecin et la création de "coursiers sanitaire et social" pour l'aide à la prise en charge sociale des patients

- L’évolution et la promotion, dans le respect de l’indépendance médicale, des sociétés libérales (SEL) - afin de séparer le patrimoine privé et professionnel, et surtout de simplifier l'investissement - et la délégation de la gestion administrative. 

 

6/ Sortie de l’hospitalo centrisme par transformation de la fonction publique hospitalière en fonction publique de santé. Cette transformation doit permettre la création de structures de soins ambulatoires publiques (avec personnels médicaux et para médicaux salariés), implantées, en accord avec les professionnels locaux, dans les zones en difficulté d'offre de soins.

NB : ces structures peuvent être utilement adossées à des hôpitaux locaux (les deux étant reliés à un CHG et au CHU par télémédecine)

 

7/ Pause dans l'augmentation du numerus clausus (à cause de la saturation des capacités d'acceuil des facultés de médecine et pour éviter d’enchainer les effets « yoyo ») et réévaluation de la pertinence cet outil comme un moyen de régulation de la démographie médicale  

 

8/ Mesures spécifiques pour les médecins s’installant « en libéral » dans des  zones en difficultés d’offre de soins : Accompagnement pour l'insertion professionnelle locale du conjoint du médecin, Aides matérielles aux remplacements

9/ Introduction d'un module de gestion et de droit dans la formation initiale et la création d'un diplôme de "médecin gérant" dans le cadre de la formation médicale continue.

 

 10/ Valorisation de la Filière Universitaire de Médecine Générale et création d'une alternative  ambulatoire au système hospitalo universitaire. Cette alternative passe par l'attribution d'une mission universitaire aux structures de soins ambulatoires publiques ; cette mission pouvant être également être déléguée aux structures privées de soins ambulatoires (pôles et maisons de santé).

 

 

Contact presse : Alexandre HUSSON : 06 43 00 37 82

"SMIC" pour les jeunes médecins dans les déserts médicaux : une annonce médiatique ?

 

Dans un entretien diffusé sur M6 dimanche soir dans l'émission "Zone interdite", Mme Marisol Touraine s'est expliquée sur la proposition de "praticiens territoriaux de médecine générale".

Ce système basé sur le volontariat consiste en un complément de rémunération visant à garantir un revenu de 55.000 euro par an, soit environ 4.600 euros par mois, aux jeunes médecins généralistes qui iront s'installer dans les déserts médicaux.

Le SNJMG, syndicat indépendant regroupant internes, remplaçants et jeunes installés en Médecine Générale, se félicite du caractère incitatif et volontaire de cette proposition, mais doute de son efficacité puisqu'elle est ne répond pas au problème principal de l'installation.

Le SNJMG rappelle que le frein essentiel à l'installation en Médecine Générale réside dans les conditions d'exercice des médecins en secteur 1 : près de 60 heures de travail par semaine en moyenne, retraite à 67 ans, augmentation régulière et significative des charges économiques et administratives...

Toutefois, la peur du risque lié à l'investissement initial et l'incertitude des revenus peuvent dissuader certains jeunes médecins de s’installer, surtout depuis la mise en place en 2005 du médecin traitant. Même dans cette situation,  la "subvention ministérielle" est insuffisante (elle fixe comme objectif une rémunération significativement inférieure à la moyenne des revenus des médecins généralistes) et mal adaptée (elle n’assure pas le besoin de trésorerie de la première année d'installation si elle n'est versée qu'après la déclaration fiscale).

Au-delà de cette proposition, le SNJMG attend toujours les réponses du gouvernement aux trois questions suivantes:

1-Est-il humainement tenable de demander aux médecins généralistes de travailler prés de 60 h/semaine de 30 à 67ans ?

2-Les médecins généralistes n'ont-ils pas le droit à une vie de famille et un régime de retraite adapté ?

3-N'ont-ils pas le droit à une rémunération juste, équivalente à celle de leur collègues européens ?

Dans ces conditions, le SNJMG confirme la grève des gardes des médecins pendant 10 jours à partir du 22 décembre 2012.

Grève des internes : Appel du SNJMG à la suspension du mouvement

 

Après 2 semaines de grève, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) entend proposer aux internes de médecine générale une suspension du mouvement actif.

Du fait de ce mouvement, le ministère de la Santé s'est déjà résolu à relancer un travail sur les conditions d'exercice des internes. Ce travail, qui n'avait rien produit jusqu'à présent, va bénéficier des résultats d'une enquête IGAS sur les terrain de stages, ordonnée par le ministère de la Santé.
 
Mme Marisol Touraine, qui a fermement écarté toute proposition coercitive, va lancer un plan incitatif contre les déserts médicaux et s'est engagée à ouvrir une reflexion sur une part plus active des organisations de jeunes médecins lors des discussions conventionnelles.
 
Au vu de ces résultats et du sacrifice financier déjà consenti par les internes (surtout pour les internes de la récente promotion qui, après 6 années d’études, doivent toucher cette semaine leur premier véritable salaire), le SNJMG estime le moment venu d'officialiser une suspension de la grève.
 
Le SNJMG tient déjà à remercier tous les internes de Médecine Générale qui se sont mobilisés à l'occassion de cette grève. Leurs revendications concernant les conditions d'exercice ont été entendues de l'opinion publique qui leur a apporté un soutien franc et massif.
Le SNJMG remercie également les internes qui, à l'occasion de la grève, lui ont fait remonter de nouvelles informations sur des dysfonctionnements dans differents Départements universitaires de Médecine Générale. Le SNJMG va interpeler le ministère sur tous ces problemes afin de leur trouver une issue positive.

 
En fonction de l'avancée de ces concertations avec le ministère, le SNJMG se réserve la possibilité de relancer le mouvement de grève.

Conditions d'exercice des médecins généralistes secteur 1: le SNJMG prépare une grève des gardes de 10 jours à partir du 22 décembre 2012.

 

A propos d'installation des médecins généralistes, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) constate que le gouvernement ne se préoccupe que de la partie émergée de l'iceberg, à savoir les déserts médicaux. Même si la situation du point de vue comptable est encore globalement bonne (Cf : étude INSEE Octobre 2012), les déserts médicaux - qui ne touchent actuellement que quelques zones limitées à l'interieur des régions - annoncent un processus de "mitage" s'étendant à tous les territoires dans les années à venir.   

Le SNJMG rappelle que le principal frein à l'installation des jeunes médecins généralistes réside dans les conditions d'exercice des médecins en secteur 1 : 60 heures de travail par semaine en moyenne, retraite à 67 ans, augmentation régulière et significative des charges économiques et administratives...  

Le SNJMG, syndicat indépendant d'internes, de remplaçants et de jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, attend toujours les réponses du gouvernement aux trois questions suivantes: 

1- Est-il humainement tenable de demander aux médecins généralistes de travailler prés de 60 h/semaine de 30 à 67ans ?  

2- Les médecins généralistes n'ont-ils pas le droit à une vie de famille et un régime de retraite juste ? 

3-  N'ont-ils pas le droit à une rémunération juste, équivalente à celle de leurs collègues européens ? 

Dans ces conditions, et en attendant une réponse à la hauteur des enjeux (pour les médecins et la population), le SNJMG prépare une grève des gardes des médecins généralistes (remplaçants et installés) de 10 jours à partir du 22 décembre 2012.

Grève des internes, grève des médecins libéraux et avenant 8 de la convention médicale

 

Comme le révèle un sondage BVA pour les Echos, les français ont bien fait la différence entre les deux mouvements de protestation dans le milieu médical : le mouvement des internes (et des jeunes hospitaliers) et le mouvement des médecins libéraux.

Comme la quasi simultanéité des deux mouvements et la volonté de certains acteurs de les mélanger ne facilite pas toujours cette distinction, voici un petit récapitulatif sur les causes et les developpements des deux mouvements  : 

 

Greve des internes et des jeunes hospitaliers :

 

Quels sont les intervenants ?

 

Organisations ayant appelé à la grève :

 

FNSIP : Fédération Nationale des Syndicats d'Internes de Pharmacie

ISNCCA : l’Inter-Syndicat National des Chefs de Clinique et Assistants des Hôpitaux

ISNIH : l’Inter-Syndicat National des Internes des Hôpitaux. Représente les internes des autres spécialités que la Médecine Générale

SJBM : Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux

SNJMG : Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes

 + certaines associations locales d’externes, membres de l’ANEMF (ex : Marseille, Poitiers)

 

Organisations n’ayant pas appelé à la grève :

 

ANEMF : Association Nationale des Etudiants en Médecine de France

ISNAR-IMG : Inter-Syndicale Nationale Autonome et Représentative des Internes de Médecine

 

Quelles sont les enjeux de la grève pour les internes ?

 

Comme l’a montré le dossier du Monde publié avant la grève du 17 octobre 2012, le mécontentement des internes provient principalement de leurs mauvaises conditions d’exercice (bien évaluées par une enquête de l'ISNIH publiée le 10 septembre 2012) mais aussi de difficultés liées à leur formation universitaire. C’est encore plus vrai pour les internes de Médecine Générale dont une thèse a révélé en 2011 que près de 1 sur 2 relevait (ou presque) d’une situation de burn out.

Par ailleurs, il existe un sentiment diffus de découragement des jeunes médecins vis à vis d'un climat qu'ils jugent hostile envers eux (ex : le billet sur blog "Sous la blouse" ), climat entretenu par la prise de position du Conseil de l’Ordre et par les propositions de loi remettant en cause la liberté d’installation (dans le cadre de la discussion du PLFSS 2013). Et cette amertume n'est nullement dissipée par la ministre de la Santé quand pour répondre à un journaliste qui lui faisait remarquer : « Pour arriver à une rémunération correcte, les généralistes travaillent beaucoup, près de soixante heures par semaine », Marisol Touraine s'exclame : « Certains d’entre eux travaillent beaucoup… pas tous ! Pas tous ! ». 

Sur ce terreau viennent enfin se greffer les interrogations sur la place prise par les organismes complémentaires dans le système de Santé et le positionnement pro secteur 2 des organisations d’internes et de chefs de clinique de spécialités (brouillant les cartes avec le mouvement concomitant de grève des médecins libéraux en faveur du secteur 2).

Pour en savoir plus :

Le positionnement des organisations d'internes :  "Internes : du mécontentement à la grève"

Le suivi du mouvement des internes : fil d'info Internet dédié

 

Grève des médecins libéraux :

 

- Quels sont les intervenants ?

 

Organisations ayant appelé à la gréve :

 

Le BLOC : Syndicat représentant les chirurgiens, anesthésistes et gynécologues obstétriciens (syndicat représentatif des médecins spécialistes à plateau techniques lourds);
FMF : Fédération des Médecins de France (syndicat représentatif pour les médecins généralistes et des autres spécialités)
SNORL : Syndicat National des ORL (syndicat d’ORL non représentatif)
« Le médecins ne sont pas des pigeons » : Groupe Facebook créé sur le modèle de la fronde des jeunes entrepreneurs de septembre 2012, pour s’opposer à l’encadrement des dépassements d’honoraires. Les médecins pigeons sont depuis constitués en association, l'UFML (Union Française pour une Médecine Libre).

 

Organisations n’ayant pas appelé à la grève :

 

CSMF : Confédération Syndicale des Médecins de France (principal syndicat senior polycatégoriel, représentatif pour les trois collèges de médecins)
MG France : Médecins Généraliste de France (principal syndicat de médecins généralistes et donc représentatif pour les seuls médecins généralistes)

SML : Syndicat des Médecins Libéraux (syndicat pour les médecins généralistes et des autres spécialités)

SMG : Syndicat des Médecins Généralistes (syndicat non représentatif de médecins généralistes)

SNJMG : Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (syndicat non représentatif de jeunes médecins généralistes)

 

- Quels sont les positionnements ?

 

Les grévistes :

 

Le groupe « les médecins ne sont pas des pigeons » a été créé sur Facebook le 07 octobre 2012 par le Dr Letertre, chirurgien plasticien, contre toute modification du secteur 2 et l’application de la TVA en chirurgie esthétique depuis le 1er octobre 2012. Très vite relayé par l’UCDF (organisation de chirurgiens, membre du BLOC), le groupe s’est développé autour de la défense du secteur 2 alors que se déroulaient des négociations conventionnelles sur les dépassements d’honoraires.

Ces négociations se terminent fin octobre avec la signature de l’avenant 8 à la convention médicale 2011. Les médecins du groupe Facebook s'organisent sous la forme d'une association (l’UFML) présidée par le Dr Jerome Marty, médecin généraliste secteur 1 et directeur d'un centre SSR (ancien membre de la CSMF) qui milite pour l'annulation de l'avenant.

L’UFML est rejointe sur cette revendication par le BLOC et la FMF, deux syndicats médicaux représentatifs qui ont refusé de signer l’Avenant 8.

Les trois organisations appelle à une grève unitaire de tous les médecins à compter du 12 novembre 2012 (et une manifestation parisienne le 14 novembre) avec comme revendications : la défense du secteur 2 (et la contestation de l'encadrement des honoraires) et l'opposition à la montée en puissance des organismes complémentaires, englobés sous le vocable : « les mutuelles » (NB : paradoxe de la situation, nombre de médecins de l’UFML prônent la fin du monopole de l’Assurance Maladie et sa mise en concurrence avec des assurances privés).

Le 12 novembre 2012 est également le premier jour de la grève illimitée des internes : le Dr Cuq, président du BLOC, vient apporter son soutien à la manifestation parisienne organisée par l'ISNIH et explique aux journalistes que l'avenant a été fait au bénéfice des médecins généralistes et qu'il ne tient pas compte des chirurgiens.

Après la publication du sondage d'opinion de BVA pour Les Echos, défavorable au mouvement de grève des médecins libéraux, le BLOC lance le 16 novembre 2012 un appel à la poursuite du mouvement sous une autre forme que la grève (ex : procédures judiciaires en vue d'annuler l'avenant 8). De plus, le BLOC, la FMF et l'UFML appellent à soutenir une manifestation d'internes organisée par la FNSIP,  l'ISNCCA et l'ISNIH le 20 novembre 2012 à Paris.

Depuis le 19 novembre 2012 (courriel reçu par le SNJMG), l'UFML contacte les médecins en exposant les revendications suivantes :

- "abolition de l'avenant 8, signé par les représentants de 3 syndicats (CSMF-MG France-SML) n'ayant pas obtenu l'aval de leur assemblée. Cet avenant limite non seulement les dépassements de confrères de secteur 2 dont la valeur des actes est restée stable depuis 30 ans et il n'offre que des misères en gage de revalorisation aux MG ( 5 euros par patient de plus de 85 ans et dans un second temps 5 euros par patient MT)
- Mise à niveau de la consultation avec la moyenne européenne, soit 40 euros. Nous devons nous réveiller et demander une juste revalorisation qui permettra d'inciter nos jeunes confrères à venir s'installer en libéral. Nous avons demandé l'avis d'un médecin économiste de la santé Frédéric Bizard qui nous a confirmé la légitimité de cette revalorisation à 40 euros
- Lutte contre les réseaux de soins des mutuelles, proposition de loi de députés socialistes, qui signent la fin de la médecine libérale, du libre choix du médecin par son patient et de notre indépendance. Les mutuelles ont non seulement 25 % de frais de fonctionnement selon un rapport de la cour des comptes ( 5% pour la sécu) mais elles viennent de bénéficier de l'absence de publication de leurs chiffres jusqu'en 2014 par Marisol Touraine ( MST pour les intimes)"

 

 

Les non grévistes :

 

Il y a deux groupes :

 

Les partisans de l’avenant 8 à la convention 2011 :

Ce sont bien sûr les signataires de l’avenant : CSMF, MGFrance et SML

 

Les déçus/mécontents de l’avenant 8 à la convention 2011 :

SMG : L’UMP l’a rêvé, le PS l’a fait ! Cet accord est un affront aux valeurs de la médecine. Le gouvernement se gargarise avec le mot justice, mais il accepte un accord qui confirme un système qui réalise l’exclusion des soins. 

SNJMG : Un accord a minima pour les dépassements d'honoraires et sans ambition valable pour les médecins généralistes. Cet accord n'est pas à la hauteur des enjeux et il présente de nombreux vices cachés : participation de l'Assurance Maladie à la privatisation du syteme de soins, consécration du secteur 1 comme secteur parking et jeunes médecins généralistes encore une fois lésés par rapport aux autres médecins.