Il faut un plan Marshall pour la Médecine Générale
La publication il y a quelques jours de l’atlas de démographie médicale de l’Ordre des Médecins a jeté une lumière crue sur la réalité de la situation : au sein d’effectifs médicaux globaux en stagnation, la proportion de médecins généralistes décroit nettement (-6.5%), ce qui signifie concrètement le début d’une raréfaction de l’offre médicale de premier recours en France.
Cette situation dramatique pour notre pays est la conséquence d’une accumulation d’erreurs de la part des pouvoirs politiques : négligence de la Médecine Générale dans les ordonnances de 1958, conventionnement inégalitaire des médecins, gestion à courte vue du numérus clausus, incitation à une cessation d’activité anticipée par le MICA de 1988 à 2003, occasion sabotée de revaloriser le médecin traitant dans la réforme de 2005 qui l’instaure, mauvaise répartition des ressources au sein du système de Santé, nombreux gaspillages qui pourraient être évités en s’appuyant sur l’expertise des médecins de terrain...
Dix ans après l’officialisation d’une spécialité Médecine Générale et la promesse non véritablement tenue à ce jour d’une reconnaissance au même niveau que les autres spécialités, il est urgent de donner des perspectives aux jeunes généralistes afin d’inverser cette tendance à la fuite, bien compréhensible aujourd’hui .
En conséquence, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes lance un appel au Gouvernement et demande la mise en œuvre immédiate des 10 mesures suivantes :
1. Application de la majoration provisoire clinique (MPC) à la Médecine Générale au même titre que les autres spécialités cliniques, permettant ainsi la revalorisation immédiate de la consultation de base à 25 €,
2. Application de la majoration de coordination généraliste (MCG) dès lors que le médecin généraliste réalise un courrier à destination d’un correspondant au décours d’une consultation, laquelle sera donc valorisée à 28 €,
3. Forfait annuel de coordination pour tous les patients suivis, d’une valeur de 40 € hors ALD, ceci quel que soit leur âge et donc également pour les enfants, et de 60 € pour les patients en ALD,
4. Aides pérennes à l’emploi d’auxiliaires salariés par les médecins généralistes (secrétaires, assistants, infirmières…),
5. Couverture gracieuse par l’Assurance Maladie, identique à celle des salariés, des risques « maladie », « maternité », mais aussi « accidents du travail », pour tous les praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés et assimilés (remplaçants),
6. Indemnisation rapide, simple et correcte de 10 jours annuels de formation médicale continue,
7. Rémunération incitative par les pouvoirs publics des activités de recherche clinique et/ou d’enseignement,
8. Calcul de la ROSP sur une base forfaitaire de 500 patients pendant 5 ans pour les nouveaux généralistes installés,
9. Modification des décrets ministériels qui empêchent des dizaines de jeunes généralistes formés en France de soutenir leur thèse à cause d’un délai administratif trop court et aveugle à leur situation humaine et professionnelle,
10. Fléchage de 60 % des postes d’internes vers la Médecine Générale.
Avec l’annonce du budget rectificatif de la Sécurité Sociale et le dévoilement de la future Loi de Santé, cette semaine va donner l’occasion au Gouvernement de montrer s’il a compris l’importance des enjeux. Le cas échéant, le SNJMG ne manquera pas de lui en faire le rappel.
Auteurs : Conseil National du SNJMG / Bureau National du SNJMG
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