La transparence, c’est maintenant ?

 

En matière de conflits d'intérêts, les affaires se suivent et se ressemblent. Après le Docteur Jérôme Cahuzac, le site indépendant d'investigations, Mediapart, s'est intéressé au Docteur Aquilino Morelle. 

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) se désespère de la complaisance des politiques vis à vis des conflits d'intérêts de certaines personnalités du monde de la Santé (notamment médecins) auxquels ils accordent en priorité les postes à responsabilité les plus éminents.

 

La mise en lumière des conflits d'intérêts des décideurs, des experts et des leaders d'opinion dans le domaine de la Santé est en effet un enjeu crucial à la fois pour les patients et pour les comptes sociaux. 

 

A l'échelle individuelle, les effets indésirables d'un traitement inutile ou à la balance bénéfice-risque défavorable peuvent se révéler une tragédie humaine (ex : Mediator). A l'échelle de la société, la mise sur le marché de médicaments dont le prix n'est pas justifié par leur utilité, la mise en place de politiques de prévention ou de dépistage manipulées par l'industrie pharmaceutique mais sans intérêt prouvé pour les patients aboutissent à des gâchis financiers énormes.

 

En 2011, dans les suites du scandale du Mediator, le SNJMG avait été auditionné lors de la mission d’enquête parlementaire (1 : voir la vidéo). Ces travaux avaient abouti à la loi Bertrand, votée le 29 septembre 2011. Cette loi posait comme principe de base la publication des liens d'intérêts entre professionnels et industries de santé.

 

Malheureusement, un lobbying puissant a agi auprès du cabinet Bertrand pour limiter l'envergure de la loi, puis auprès du cabinet Touraine pour obtenir des décrets d'application en net retrait par rapport au texte de loi voté par le Parlement. (2)

 

Le SNJMG approuve le recours du FORMINDEP auprès du Conseil d'Etat en vue d'obtenir des textes d'application garantissant une véritable transparence en matière de liens d’intérêts. (3)

 

Toutefois la mise en évidence des liens d'intérêts n'est qu'une étape. Il convient ensuite de tenir compte de ces informations pour choisir adéquatement les conseillers, les experts et les responsables des institutions qui pilotent notre système de Santé. Le degré d'indépendance étant, à nos yeux, un critère majeur au même titre que le niveau de compétence médicale. 

 

Un processus de libération de la mainmise de l'industrie pharmaceutique sur le monde médical est actuellement en marche et doit être soutenu activement. Il est bien sûr de la responsabilité de chaque médecin de faire évoluer son rapport personnel à ces influences, que ce soit sur le plan individuel ou sur le plan collectif, en se positionnant par exemple pour faire changer les pratiques dans les associations de formation, les facultés ou les hôpitaux. Mais il incombe également aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités et d’assurer des financements alternatifs et à la hauteur des enjeux pour les travaux de recherche, les publications scientifiques, la formation continue ou les congrès professionnels.    

 

Le SNJMG demande solennellement au Président de la République, aux membres du gouvernement et à leurs collaborateurs, de tout mettre en œuvre pour protéger la Santé des Français de ces influences mercantiles, sources de scandales sanitaires à répétition et d'un gâchis financier devenu insupportable.

 

Auteurs : Conseil National du SNJMG / Bureau National du SNJMG

 

Contacts Presse :

Théo COMBES, Président - 05 63 58 34 71 - president@snjmg.org Emilie FRELAT, Secrétaire Générale - 01 47 98 55 94 - emilie.frelat@wanadoo.fr

 

1 : https://www.youtube.com/watch?v=syyrjOstneQ

2 : http://blog-snjmg.over-blog.com/conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts-ce-gouvernement-veut-il-vraiment-sortir-de-l-opacit%C3%A9

3 : http://www.formindep.org/-Recours-contre-les-decrets-sur-l-.html