Ce n’est qu'un début !

 

Ce dimanche 15 mars 2015 a été un évènement historique pour les professionnels de Santé, mobilisés par dizaines de milliers dans les rues de Paris, tous unis pour exprimer leur inquiétude et leur mécontentement. Malheureusement il semble que les pouvoirs publics n’aient toujours pas pris la mesure de la crise, ni de la profonde réorientation indispensable pour secourir un système de Santé en danger.

 

A l’issue de la manifestation, les représentants syndicaux ont pu rencontrer la ministre de la Santé.  Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a rappelé ses demandes d’une réécriture en profondeur de la loi de Santé autour de 3 axes :

-       une protection sociale publique et solidaire,

-       un système de Santé refondé sur les soins primaires,

-       une gouvernance sanitaire démocratique et non technocratique.

 

Sans répondre aux dysfonctionnements de plusieurs groupes de travail, la ministre a annoncé des amendements gouvernementaux, dont nous pourrions avoir connaissance dès le lendemain… soit la veille de leur présentation devant la commission des Affaires Sociales de l’Assemblée nationale.

 

L’analyse de ces amendements met en lumière quelques timides progrès :

-       définition d’équipes de soins primaires autour des médecins généralistes ;

-       accord indispensable du médecin traitant pour le déclenchement des fonctions d’appui ;

-       pratiques avancées des auxiliaires médicaux dans le cadre d’une équipe coordonnée par un médecin ;

-       expérimentation de la vaccination par les pharmaciens limitée au vaccin antigrippal ;

-       transformation du « service territorial de santé au public » en « communautés professionnelles territoriales de santé » ;

-       le schéma régional de santé n’est pas opposable aux professionnels libéraux et la démocratie sanitaire locale s’organise dans des conseils territoriaux de santé.

 

Malheureusement plusieurs questions restent sans réponse, notamment celle du tiers-payant, que la ministre persiste à vouloir graver dans le marbre de la loi alors que les difficultés pratiques de sa mise en œuvre ne sont en rien réglées !

 

Madame Touraine joue avec le temps, d’un côté en promettant un report de la mise en œuvre des mesures problématiques ou leur transformation en expérimentation afin de mieux les imposer plus tard, de l’autre côté en choisissant après une concertation bâclée une procédure parlementaire accélérée !

 

Plus grave encore, la ministre fait l’impasse totale sur les moyens pourtant indispensables au fameux  « virage ambulatoire ». En effet le corolaire logique d’une réforme censée mettre le médecin traitant au centre du système de soins est bien entendu la question de la redistribution de certains moyens en faveur de la médecine générale (dotations pour financer plus de secrétariat, équité tarifaire entre spécialités, rémunération de la coordination…). Cette question, posée dimanche soir à la table des négociations par le président du SNJMG, a été volontairement caricaturée par la ministre, puis écartée d’un revers de main…

 

Pourtant sur ce point rien ne doit être lâché. En effet, pendant que le ministère de la Santé croit pertinent de gagner du temps, le nombre de médecins généralistes continue à s’effondrer dans tout le pays, à la campagne comme en ville.

 

Ce jeudi 19 mars, suite à son préavis de grève, le SNJMG appelle les futurs et jeunes généralistes à suspendre leurs activités pour la journée ou pour quelques heures, ceci afin d’aller exposer la gravité de la situation à leurs élus locaux (maires, députés, sénateurs, candidats aux élections départementales…) et de discuter avec eux des vraies solutions face à ce problème majeur.

 

Pour ce faire, le président du SNJMG se rendra jeudi à Mazamet (81) et Saint-Antonin-Nobleval (82), deux localités touchées par la crise de la médecine générale. 

 

Contacts Presse :

 Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57 - frelat.emilie@gmail.com

 

Lettre d'information du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) #152

Bonjour,

  

Voici notre lettre d'information avec au sommaire :

  

1. Manifestation nationale du 15 mars 2015

2. Couac gouvernemental sur le tiers payant

3. Appel aux cotisations et aux dons

4. Conseil National du SNJMG

5. Choix de stages des internes

6. Coups de pouce

7. Petites annonces du SNJMG

 

Bonne lecture !

 

1. Manifestation nationale du 15 mars 2015

C'est donc dimanche que se déroulera la grande manifestation nationale contre la loi de santé.
Premier syndicat junior à s'être mobilisé, le SNJMG est l'un des co-organisateurs de la manifestation qui va rassembler la quasi totalité des organisations d'étudiants en médecine et de médecins "libéraux". Bien sûr il y aura dans ce cortège bigarré des organisations dont les idées sont bien éloignées de celles défendues par le SNJMG. Toutefois, l'unanimité étant acquise sur la nécessité de ne pas accepter cette loi en l'état, il faut voir la manifestation de dimanche comme un point de départ. Le but est d'amener le gouvernement à se poser les bonnes questions et à trouver, en concertation avec toutes les organisations médicales, les bonnes réponses. L'avenir de notre système de santé est en jeu ! 
Les infos pratiques pour participer à la manifestation de dimanche et nous y retrouver se trouvent sur notre page dédiée.
Pour en savoir plus sur cette mobilisation, le SNJMG vous recommande les revues de presse suivantes :

- Tiers payant généralisé 

- De la Stratégie Nationale de Santé à la loi de Santé

- Mouvements d'internes et de médecins 

Sans oublier, tous les temps forts de cette mobilisation sur les réseaux sociaux (grèves, fresque de l'internat de Clermont Ferrand, groupes de travail au ministère, mobilisation en régions...) que vous pouvez retrouver sur notre page dédiée.

 

2. Couac gouvernemental sur le tiers payant 

Ce jeudi 12 mars 2015, Ségolène Neuville, Secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, a perturbé sans le vouloir la communication de sa ministre de tutelle sur la loi de santé. A l'occasion du rejet d'une proposition de loi visant à la suppression des franchises médicales, la Secrétaire d'État a admis que non seulement le gouvernement n'avait pas l'intention de revenir sur ces franchises mais qu'il allait faire de leur prélèvement sur le compte bancaire des patients une condition préalable au tiers payant mis en place par la loi de Santé !
Cette déclaration a vite fait le tour de la blogosphère médicale et Théo Combes, président du SNJMG s'en est indigné lors de la conférence de presse commune de présentation de la manifestation du 15 mars 2015.
Devant l'impact de la déclaration de Ségolène Neuville, le ministère de la Santé  s'est fendu l'après midi même d'un communiqué de presse pour dire que rien n'était encore arrêté. Assurément, la Secrétaire d'État a parlé trop vite ; les élections départementales ne sont pas encore passées...
Une bonne occasion de rappeler que le SNJMG soutient la pétition du SMG pour un tiers payant préservant le temps médical et la solidarité nationale.

 

3. Appel aux cotisations et aux dons

Vous appréciez le SNJMG, son éthique d'indépendance, son tempérament engagé ? Dans un contexte d'actualité syndicale chargée, de grèves et de manifestations, les dépenses d'un syndicat qui agit deviennent évidemment plus importantes que prévu...
Adhérez maintenant ou ré-adhérez dés à présent pour soutenir l'action de votre syndicat !
NB : Pour les personnes hors statuts, nous rappelons la possibilité de cotisations de soutien ou de dons. Un reçu vous sera systématiquement adressé pour déduction fiscale. Merci ! 

3. Conseil National du SNJMG

Si l'Assemblée Générale de Décembre 2014 a élu un nouveau Bureau National en charge de la direction du syndicat, tout membre du SNJMG peut intervenir dans les débats internes et donner son avis sur les décisions du syndicat dans le cadre du Conseil National. Il peut rejoindre ce Conseil National et/ou le quitter à sa guise en contactant le secrétariat via ce formulaire en ligne.

 

3. Choix de stages des internes

La mobilisation sur la loi de Santé ne nous fait pas oublier que bientôt commenceront les choix de stages de printemps. Aussi nous rappelons aux internes de Médecine Générale l'importance d'évaluer leur stage hospitalier actuel sur le module indépendant d'évaluations (indépendant des hôpitaux, des facultés et des DMG) : votre évaluation sera utile aux autres internes et, de même, leurs évaluations vous seront utiles (pour la détermination des postes proposés aux choix et pour effectuer son choix).
Rappel : à partir des prochains stages, s'appliqueront les nouvelles modalités réglementaires sur le temps de travail des internes.

 

4. Coups de pouce du SNJMG

Nous vous rappelons l'ouverture sur notre site d'une rubrique "Coups de pouce" que nous mettons à la disposition de tous les jeunes médecins généralistes.

Nous l'avons inauguré avec le questionnaire de thèse de Karolina Rogowska consacré à la télédermatologie.

La rubrique se développe avec :

- Le questionnaire du mémoire d’éthique (bio) médicale sur les médecines complémentaires et le cancer du sein de Marie Schnebelen

- Le questionnaire de thèse sur les nouveaux anti coagulants oraux de Chloé Berthelot

- Le questionnaire de thèse de Céline Schoffit sur la douleur lors des IVG médicamenteuse

- Le questionnaire de thèse de Marie-Espérance Gras sur l'utilisation des applications médicales sur smartphones

Merci de continuer de répondre au questionnaire sur la télé dermatologie et de contribuer aux autres questionnaires !

  

5. Petites annonces du SNJMG

  Parmi les travaux restant à accomplir sur notre nouveau site, il y a la mise en ligne d'un nouveau service de petites annonces. En attendant, nous maintenons en ligne l'actuel service gratuit et nous vous avons sélectionné les annonces suivantes :

 

- Le festival Rock'n Solex 2015 à Rennes recherche un(e) médecin bénévole (repas fournis, hébergement possible et 2 pass aux concerts du festival offerts) pour assurer la sécurité des coureurs en cas d'accident lors de la 48ème édition de ce festival les 15, 16 et 17 mai 2015.
Contact : Alexis Gauquelin INSA Rennes Elève ingénieur de 4ème année GMA. 06-24-85-85
 
- Le groupe médical rural de Montfort sur Risle (40 minutes de Rouen et entrée d'autoroute à 8mn) cherche un associé ou un collaborateur (cabinet médical de 3 médecins et 1 kiné avec secrétariat sur place)  
Possibilité de remplacement des médecins durant les absences pour connaitre la patientèle
Contact: Dr Eric COMOZ eric.comoz1@orange.fr

Marisol Touraine ne répond pas aux aspirations des futurs et jeunes médecins généralistes

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a été attentif au contenu de la conférence de presse du 9 mars 2015 tenue par Madame Marisol Touraine au sujet du projet de loi de santé.

Le SNJMG constate que dans le conflit qui l'oppose à la quasi-totalité des organisations médicales la ministre de la Santé adopte la même tactique que celle dont elle use régulièrement dans ses conflits avec les jeunes médecins : elle ne répond pas aux questions principales qui lui sont posées, mais cède, à l’occasion d’une mobilisation, sur des points annexes.

Ainsi a-t-elle annoncé que le tiers payant serait généralisé par étapes, et que la première étape concernerait les bénéficiaires de l'ACS (aide à la complémentaire santé) et les patients en ALD (affection de longue durée). Le SNJMG se réjouit que la ministre envisage de supprimer les franchises médicales pour les bénéficiaires de l'ACS et que l'Assurance maladie se voie attribuer le rôle de guichet unique. En revanche, pour les personnes en ALD, l’annonce n’en est pas vraiment une. En effet, le tiers-payant à 100% par le régime obligatoire ne présentant pas de difficulté technique (il suffit juste d'adapter l'actuelle réglementation), de nombreux médecins généralistes le proposent déjà à leurs patients.

Le problème principal reste donc entier puisque la ministre n'a fourni aucun début de solution technique pour la généralisation du tiers-payant aux autres patients, ni aucun éclaircissement sur l'implication des organismes complémentaires.

En ce qui concerne l’organisation territoriale sanitaire, la ministre a annoncé une modification essentiellement sémantique et un report de la partie du texte de loi concernant les données de santé (sujet manifestement encore moins bien maîtrisé techniquement par le ministère que le tiers payant).

Enfin la ministre n'a pas compris l’urgence de prendre à bras le corps la crise profonde que traverse la médecine générale et les difficultés rencontrés par les jeunes médecins : aucune réponse à la crise des installations (1), question des moyens renvoyée au domaine conventionnel avec mise en avant des seuls forfaits actuels, malheureusement déficients et critiquables (2), résolution en trompe-l'œil du temps de travail des internes (3), pénalisation des internes en médecine générale pour les taux d'inadéquation aux choix de stages (4), mépris persistant face à la situation tragique des privés de thèse (5)...

En conséquence, le SNJMG confirme sa participation à la manifestation du dimanche 15 mars 2015 afin d’obtenir le report et la réécriture de la loi de santé.

Un préavis de grève a été déposé par le SNJMG pour couvrir les internes, les remplaçants et les jeunes installés ou salariés en Médecine Générale :

  • du samedi 14 mars à midi au lundi 16 mars au matin,
  • ainsi que pour le jeudi 19 mars, journée d’action qui sera spécialement consacrée à l’aggravation de la crise démographique en Médecine Générale.

 

Annexes :

(1) : Entre 2004 et 2010 : 19 600 postes de Médecine Générale ont été proposés à l'internat mais seuls 9 090 étudiants ont validé leur troisième cycle de Médecine Générale et 5 500 de ces nouveaux médecins généralistes exercent en libéral en 2014

(Source : Dr Boué, président du Conseil de l'Ordre des Médecins au colloque de MG-France le 05.03.15)

(2) : Le SNJMG demande des forfaits ad hoc pour les jeunes médecins

(3) : Temps de travail des internes : une occasion manquée

(4) : Choix des internes en médecine : deux poids, deux mesures ?

(5) : Un triste Noël de plus pour les « privés de thèse »

 

Contacts Presse :

Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.com

 

Soyons tous unis pour la santé de demain

 

 

La manifestation du 15 mars 2015 fera très certainement date dans l’histoire de la santé.

Partout en France des dizaines de milliers de médecins, jeunes et moins jeunes, se préparent à ce grand évènement, parfois dans l’unité, parfois en ordre dispersé.

Dans ce contexte de grande effervescence, ne laissons pas les rivalités de structures, les mesquineries d’appareils, gâcher la ferveur de cette mobilisation sans précédent.

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) demande solennellement à toutes les organisations ayant répondu à l’appel lancé par l’ISNI et l’INSCCA de respecter cet esprit d’unité, lequel a été consacré par le slogan retenu pour la manifestation :

 

« Tous unis pour la santé de demain / Non au projet de loi de santé »

 

Le SNJMG, composé d’internes en médecine générale, de remplaçants, de jeunes généralistes salariés et libéraux, sera présent dimanche aux côtés des étudiants en médecine, des autres internes et de tous les professionnels de santé engagés dans le combat que nous portons ensemble pour l’avenir de notre système de santé. 

 

Le SNJMG appelle donc ses sympathisants et ses adhérents à se mobiliser et  à s’inscrire en ligne pour la préparation de cette manifestation.

 

Rendez-vous dimanche 15 mars 2015 à 13 heures sur la place Denfert-Rochereau à Paris pour cette grande marche unitaire en direction du ministère de la Santé (plus d'informations sur notre page dédiée).

 

… La suite de notre histoire reste à écrire …

 

Contacts Presse :

Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.com

 

Proposition létale pour la médecine générale

 

L’incompréhension serait-elle donc totale entre les politiques français et les médecins généralistes ?

Dans un contexte extrêmement tendu où notre profession a conscience de lutter pour sa survie, un groupe de députés UDI et UMP met de l’huile sur le feu en déposant une proposition de loi qui promeut la coercition « afin de forcer les médecins à mieux s’implanter sur l’ensemble du territoire. »

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a analysé la teneur de ce texte, qui se révèle bourré d’erreurs, de préjugés et de fausses « bonnes idées ».    

La principale proposition est la mise en place d’un numerus clausus à l’installation des médecins généralistes, avec autorisation de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour la création, le transfert, le regroupement des cabinets, leur distance respective… Outre que cette mesure est inadéquate, car fondée sur le préjugé inexact qu’il y aurait encore des zones « surdotées » en médecins généralistes, elle se révélerait tragiquement contre-productive car elle achèverait de détourner les étudiants de la médecine générale, seule spécialité visée, et plus précisément de l’exercice ambulatoire conventionné, ceci au profit du salariat et du secteur hospitalier, lequel n’a pas la même mission.

La seule contrepartie évoquée est une aide à l’installation en zone rurale, dégressive sur 3 ans. Après avoir pointé l’échec des dispositifs précédents, certes tout aussi timorés, les auteurs du texte semblent manquer d’imagination pour faire mieux… La question du modèle économique de la médecine générale n’est même pas posée, ni celle de l’aide à l’emploi d’auxiliaires salariés, ni celle d’une indispensable amélioration de la protection sociale des médecins conventionnés.

Les députés réinventent ensuite le stage en médecine générale pour les externes … Savent-ils qu’on attend depuis plus de dix ans les moyens nécessaires à sa mise en œuvre ?

La fin du texte sombre dans un abysse de « schémas », « programmes » et « protocoles » censés structurer cette nouvelle médecine enfin encadrée administrativement ! Afin d’aider les ARS dans cette tâche ingrate seraient mises en place des « commissions départementales de démographie médicale », dont les jeunes professionnels, les Facultés et les URPS sont bizarrement absents, mais où les « parlementaires du département » n’ont pas été oubliés…

Au terme de la lecture de cette proposition de loi, il apparaît que ses auteurs connaissent manifestement mal le sujet sur lequel ils ambitionnent de légiférer. A cet égard, leurs considérations sur la démographie médicale, par exemple, sont déjà suffisamment parlantes. Ces députés affirment en effet successivement « que le nombre des médecins augmente », puis un plus loin qu’il « poursuivra une diminution », dont ils voient comme seule et unique cause la mise en place du numerus clausus en 1971… Une analyse plus approfondie leur aurait peut-être permis de comprendre cet apparent paradoxe : si l’effectif médical global est quasi-stable, c’est la part des généralistes qui est en constante diminution ces dernières années. Entre 2007 et 2014, le nombre de médecins généralistes a effet chuté de 6.5 % tandis que celui des autres spécialités continuait d’augmenter. Comment expliquer cette situation ? Par le fait que la médecine générale est une spécialité qui souffre, qui reste discriminée symboliquement et financièrement, qui ne dispose pas aujourd’hui des moyens nécessaires pour remplir sa mission auprès de la population.

Oui, il y a urgence pour sauver la médecine générale, qui est si importante et utile pour nos concitoyens.

Cela suppose d’apporter rapidement des réponses à un certain nombre de questions cruciales : la place de la médecine générale dans le système de santé, les évolutions nécessaires de son modèle économique, les moyens indispensables pour une formation initiale et continue de qualité, la structuration et le financement des soins primaires et de la coordination des soins…

Le SNJMG va continuer son travail d’explication auprès des élus et appelle les électeurs français à ne pas se laisser abuser par des discours simplistes qui mettent en danger leur santé de demain.  

 

Contacts Presse :

Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.com

 

Temps de travail des internes : une occasion manquée

Un décret relatif au temps de travail des internes a été publié hier au Journal Officiel.

 

Il s’agissait pour la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) de répondre à la mise en demeure de la France par la Commission Européenne datant du 20 juin 2013. Cette mise en demeure était motivée par le dépassement manifeste des 48 heures de travail hebdomadaire imposé aux internes actuellement en poste.

 

Inquiet des solutions artificielles et insuffisantes imaginées par la DGOS, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait appelé sur ce sujet à une journée de grève, conjointement à la FNSIP-BM, à l'ISNI et au SNIO, le 17 novembre 2014.

 

Les revendications exprimées par le SNJMG étaient :

- une semaine de 10 demi-journées allant du lundi matin au vendredi soir,

- le respect des 2 demi-journées dédiées aux tâches universitaires et leur comptabilisation pleine et entière dans le temps de travail,

- la rémunération comme garde de toute obligation de service au-delà de 8h30-18h30, bien sûr les dimanches et jours fériés, mais également les samedis matins.

 

Le texte établi par le gouvernement réduit les obligations de service de 11 à 10 demi-journées, ce qui est certes un progrès à saluer, mais cela sera insuffisant pour faire passer d’une moyenne de 60 heures à moins de 48 heures par semaine…

 

Pour faire croire au respect des directives de Bruxelles sans contrarier le lobbying exercé sans pudeur par les hôpitaux, il fallait une astuce supplémentaire : elle consiste à cesser de comptabiliser l’une des deux demi-journées de formation sous prétexte qu’elle sera utilisée « de manière autonome » par l’interne…

 

Le SNJMG déplore aussi une détérioration du statut de l’interne dans ces nouveaux textes par rapport aux précédents : là où on parlait de « poste » ou de « lieu d’affectation », le nouveau terme consacré est « stage »… De médecin en formation spécialisée, l’interne devient donc un stagiaire…

 

Une nouvelle fois, le SNJMG constate les effets du choix par la DGOS d’interlocuteurs privilégiés en  écartant délibérément de la concertation les voix qui dérangent : des effets contraires aux intérêts des internes en médecine générale.

 

En effet, à l’heure où les cas de suicides se multiplient parmi les internes, où des stages sont invalidés (de manière illégale) parce que les internes n’ont pas eu le temps de répondre à l’exigence exponentielle de traces écrites d’apprentissage (cas d’AEP, RSCA et autres SCRE…), où de plus en plus d’internes n’arrivent pas à rédiger leur thèse dans les délais impartis, une vraie réduction du temps de travail des internes aurait été bien utile…

 

Après avoir œuvré à la création du repos de sécurité entre 1998 et 2001, le SNJMG continuera à travailler à l’humanisation de la formation et de l’exercice médical.

 

 

Contacts Presse :

 Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.com

Tous unis pour la santé de demain / Non au projet de loi de santé

Nous, syndicats représentatifs des professions médicales toutes générations confondues, nous sommes réunis mardi soir pour mettre en place un comité d’organisation de la manifestation nationale qui aura lieu à Paris le dimanche 15 mars prochain.

                                                                                      

« Nous affirmons collectivement le rejet franc et massif de ce projet de loi de santé. »

 

Une conférence de presse commune sera organisée le jeudi 12 mars à 13 heures.

 

Nous appelons l’ensemble des professions médicales à manifester contre le projet de loi de santé afin de construire ensemble le système de santé de demain.

 

 

Contacts presse :

Sarah BARMIO – Présidente de l’UNECD – contact@unecd.com | 06.99.29.88.65

Dr Théo COMBES – Président du SNJMG – president@snjmg.org | 06.81.00.22.90

Dr Philippe CUQ – Président de l’UCDF | 06.08.91.86.82

Dr Jacques Olivier DAUBERTON – Président de ReAGJIR – president@reagjir.com | 06.42.18.40.14

Dr Jean-Paul HAMON – Président de la FMF – jp.hamon.dr@wanadoo.fr | 06.60.62.00.67

Dr Eric HENRY – Président du SML – president@lesml.org | 06.80.25.13.12

Anna KARIMOVA – Président du SNIO – president@snio.fr | 06.98.24.86.81

Dr Claude LEICHER – Président MG France – president@mg-france.fr | 06.25.20.01.88

Dr Julien LENGLET – Président de l’ISNCCA  –  president@isncca.org | 06.43.21.17.29

Mélanie MARQUET – Présidente de l’ISNI – president@isni.fr | 06.50.67.39.32

Dr Jean MARTY – Président du SYNGOF | 06.09.35.02.77

Pierre-Antoine MOINARD – Président de l’ISNAR-IMG – president@isnar-img.com | 06.73.07.53.01

Dr Jean-Paul ORTIZ – Président de la CSMF – presidence@csmf.org | 06.07.86.08.83

Dr Jérôme VERT – Président de l’AAL – secretariataal@gmail.com | 06.73.69.90.82

Choix des internes en médecine : deux poids, deux mesures ?

 

Le 17 novembre 2014, quatre syndicats d'internes en santé, la FNSIP-BM, l'ISNI, le SNIO et le SNJMG, ont appelé à une journée nationale de grève pour protester contre l’inertie du gouvernement face aux enjeux des conditions de travail et de formation des internes. 

Le ministère de la Santé n'a malheureusement pas repris l'ensemble des revendications exprimées mais a accepté quelques concessions.

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) se réjouit donc de la publication au Journal Officiel du 22.02.15 de l'arrêté instaurant un taux d'inadéquation de 7% pour les choix de poste des internes.

 

Il y a un bémol à cette satisfaction car l'arrêté prévoit :

- pour les internes en Médecine Générale, que si leur nombre est supérieur à 430 alors le taux d'inadéquation de 7% ne s'applique plus et on ouvre juste 30 postes de plus, ce qui diminue le taux d’inadéquation,
- pour les internes des autres spécialités, que si leur nombre est inférieur à 15 alors le taux d'inadéquation de 7% ne s'applique plus et on ouvre 2 postes de plus, ce qui augmente le taux d’inadéquation.

Le SNJMG constate avec regret que la spécialité Médecine Générale est une nouvelle fois discriminée.

Quoiqu'il en soit, le SNJMG veillera à la bonne application de ces textes et à la concrétisation des autres promesses de la ministre de la Santé.

 

Contacts Presse :

Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57 - frelat.emilie@gmail.com

Tiers-payant : le SNJMG répond « Non merci » aux complémentaires santé

 

Alors que se tient aujourd’hui une nouvelle réunion technique du groupe de travail sur la mise en place du tiers-payant, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) tient à répondre aux velléités des complémentaires et à rappeler la philosophie de ses positions.

Les présidents des trois fédérations de complémentaires santé ont fait savoir la semaine dernière leur accord sur un dispositif commun visant à organiser l’implication des complémentaires dans le tiers payant pour les actes médicaux.

Ce projet consisterait à mettre en place "un serveur en ligne commun aux complémentaires de santé que le médecin pourra utiliser en introduisant la carte Vitale du patient dans son serveur informatique". Ce dispositif serait testé dès la fin de l’année 2015 pour s’assurer qu’il réponde aux exigences en termes de "simplicité, rapidité, garantie de paiement et qualité de service". Suite à ce test, un dispositif "performant et opérationnel" serait déployé au 1er janvier 2017.

Pour avoir participé le 29 janvier à la réunion du groupe de concertation sur « la dispense d’avance de frais », le SNJMG comprend les précautions prises quant aux délais... En effet, alors que le ministère envisage de présenter sous peu sa loi au vote du parlement, nous avons découvert avec stupéfaction que le travail sur la faisabilité technique était au point mort !

Plus grave encore, le SNJMG voit dans l'annonce des assurances complémentaires une concrétisation de ses craintes en matière d'extension du domaine d'intervention de celles-ci dans le système de santé aux dépens de l'Assurance Maladie.

Favorable à une Assurance Maladie solidaire, publique et universelle, cogérée par les patients et les professionnels de santé, le SNJMG s’oppose à cette institutionnalisation des assurances complémentaires dans notre système de soins.

Sans aucun bénéfice prouvé pour les patients, cette dérive n’aboutirait qu’à multiplier les frais de gestion et à complexifier encore le fonctionnement de notre système de santé. Comme l’a très bien montré Didier TABUTEAU dans son ouvrage Démocratie Sanitaire, le temps du choix est arrivé entre une dérégulation commerciale ou un système sanitaire organisé, car rien n’est moins efficient qu’une « voiture avec deux volants, deux accélérateurs et deux pédales freins »…

Un élément de rationalisation serait la reprise en charge par l’Assurance Maladie des 30 % qu’elle ne rembourse pas actuellement. Ce « ticket modérateur » ne modère en effet plus rien depuis longtemps, si ce n’est l’accès aux soins des personnes ayant des difficultés à se payer une mutuelle. Cette mesure serait à appliquer prioritairement aux soins primaires, permettant ainsi aux complémentaires de se désengager de ce champ où leur utilité ne saute pas aux yeux… Partageant une même analyse sur ce sujet, le SNJMG s’associe donc à la pétition mise en ligne par le SMG en espérant un geste politique fort de la part du gouvernement.

En attendant, le SNJMG rappelle son exigence d'un tiers payant non-obligatoire, simple et garanti, fonctionnant sur le principe d'un guichet unique au sein de l'Assurance Maladie.

En vue d’obtenir la modification indispensable du projet de loi « santé » en faveur d’un système de soins solidaire et organisé où la médecine générale aurait enfin toute sa place, le SNJMG maintient son appel à participer à la manifestation nationale des jeunes médecins le dimanche 15 mars 2015 à Paris.

 

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Rémunération des jeunes généralistes : un scandaleux apartheid

 

La publication par l’INSEE d’un nouveau rapport sur les revenus des médecins vient jeter une lumière crue sur une situation malheureusement déjà trop bien connue et douloureusement vécue par les jeunes médecins généralistes.

Etudiée sur les cinq premières années d’exercice, la rémunération d’un nouvel installé en médecine générale est aujourd’hui moitié moindre (69.940 € par an) que celle de ses confrères des autres spécialités (141.970 € en moyenne).

10 ans après la reconnaissance de la médecine générale comme une spécialité à part entière, cette criante discrimination est devenue insupportable pour les jeunes généralistes.

Notons que la convention de 2005 a aggravé les inégalités préexistantes. Tandis que les généralistes se voyaient généreusement attribuer le titre honorifique de « médecin traitant », les autres spécialités bénéficiaient dans le même temps de l’ouverture de différentes majorations, notamment la possibilité de coter des consultations au double de la valeur de celle du médecin traitant (« C2 ») ou de pratiquer des dépassements d’honoraires (« DA ») récompensant le contournement du parcours de soins… Résultat logique : une croissance des honoraires des généralistes de 2% seulement entre 2005 et 2011, alors qu’elle a été de 11 % pour les autres spécialités… 

Autre étape de l’acharnement contre la médecine générale : le 29 novembre 2006, date de la signature de l’avenant 19. Cet avenant de la honte a contourné la reconnaissance de la médecine générale comme une spécialité en l’excluant de la « majoration provisoire clinique » (MPC = 2 €) réservée à 44 autres spécialités…

Quant à la « majoration de coordination » (MCS = 3 €), tandis qu’elle est systématiquement cotée par les autres spécialités en portant leur consultation à un minimum de 28 €, elle est interdite au médecin généraliste qui effectue la coordination et prend le temps de téléphoner et/ou d’écrire un courrier pour adresser son patient. Cherchez l’erreur !

Les généralistes ont-ils la possibilité d’échapper à ce carcan tarifaire ? Non, car la discrimination frappant la médecine générale concerne aussi le choix du secteur d’exercice. Face à l’insuffisance des revalorisations tarifaires en secteur 1, les jeunes médecins des autres spécialités sont de plus en plus nombreux à fuir vers le secteur 2, phénomène qui consacre une médecine à deux vitesses, que ce soit pour les médecins ou pour les patients. Depuis 1990, les critères restreignant l’accès au secteur 2 « protègent » les jeunes généralistes de ce genre de tentation…

Dans de telles conditions d’injustice, comment s’étonner de la désaffection des jeunes médecins vis-à-vis de l’installation en médecine générale ?

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) appelle les pouvoirs publics à redistribuer au plus vite les moyens consacrés à la santé, ceci afin de sauver la médecine générale d’une disparition hautement préjudiciable aux intérêts de la population.

Mobilisé sur cet enjeu depuis plusieurs mois, le SNJMG ne désarmera pas avant d’avoir obtenu :

  • l’ouverture de majoration provisoire clinique (MPC) aux médecins généralistes,
  • une majoration pour le médecin traitant quand la consultation comporte un acte de coordination (appel téléphonique, rédaction d’un courrier),
  • une meilleure protection par l’Assurance Maladie des praticiens conventionnés en secteur 1 pour les risques maladie, maternité ou accident du travail,
  • des dotations conventionnelles structurantes visant à l’amélioration des conditions d’exercice, en favorisant notamment l’embauche de personnel salarié dans les cabinets de médecine générale.

 

 

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