Epidémie de grippe 2019-2020 : infos et CAT

 

Epidemie actuelle :

Notions de base :

 

1 - Conduites à tenir en ambulatoire

 

 

 

NB : Les CAT ci dessous ont été constituées à partir des textes proposés par les autorités sanitaires françaises (ministères et agences sanitaires) et la revue Prescrire

 

Comment reconnaître et prendre en charge un cas possible de grippe chez un adulte ou un enfant de plus de 1 an ?

 

Pendant la période épidémique, tout syndrome respiratoire aigu à début brutal associant :

- signes généraux : fièvre > 38° ou courbature ou asthénie ;

- et signes respiratoires : toux ou dyspnée.

doit être considérée comme un cas possible de grippe.

 

NB : En ambulatoire, hors collectivités de personnes agées, le TROD Grippe (Test rapide d'orientation diagnostique - Grippe) ne présente pas d'intérêt car, du fait de sa faible sensibilité, un Trod négatif ne signifie pas absence de grippe. 

 

Si l’examen médical ne révèle pas de signe de gravité, ni de facteur de risque (FDR) de complications (FDRcomplications1708.doc), ni de forme clinique jugée sévère par le médecin (toutes ces situations faisant discuter une hospitalisation), le patient se voit prescrire :

- un traitement symptomatique d'infection respiratoire aigue : réhydratation + prise d’antipyrétiques (de préférence : paracetamol) en cas de fièvre

NB 1 : les principales régles de prise en charge des nourrissons de moins de 30 mois se trouvent sur cette fiche dédiée : IRA nourrisson.docPour les enfants et adultes sans antécédent particulier, la revue Prescrire rappelle dans ses numeros 312 et 325 que les médicaments destinés à soulager la toux et/ou le rhume ont une efficacité purement symptomatique peu ou pas supérieure à celle du placebo mais qu'ils peuvent exposer, notamment les enfants, à des effets indésirables disproportionnés. En revanche, chez l’enfant et l’adulte, des boissons chaudes ou sucrées, le miel, des confiseries ou du citron aident parfois à soulager la toux, avec peu ou pas d’effets indésirables,

NB 2 : La revue Prescrire relaie le message de l'ANSM en Avril 2019 :  pas d'AINS en cas d'infection, quelqu'elle soit ! En effet, les AINS exposent à des aggravations d'infections, parfois mortelles, y compris avec des durées de traitement courtes.

- et un repos à domicile (+/- arrêt de travail) pendant 3 à 7 jours (durée indicative) après l'apparition des premiers signes cliniques.

Une personne de l'entourage du patient va chercher le traitement dans une pharmacie d’officine ou, à défaut, le patient s’y présente lui-même, avec de préférence un masque anti-projections (de type chirurgical) que pourra lui avoir remis le médecin.

 

NB 1 : Le médecin ne doit pas perdre de vue le risque de surinfection et se doit de réévaluer si besoin la situation après quelques jours pour discuter la mise en place d'un traitement ATB.

 

NB 2 : Depuis l'épidemie de l'hiver 2017-2018, la DGS propose la prescription rapide (dans les 48 premières heures) d'antiviraux, notamment pour les personnes fragiles : "L’utilisation précoce des traitements antiviraux pour les personnes fragiles symptomatiques a mis en évidence chez ces patients une réduction de la durée d’hospitalisation, de la durée de la maladie ainsi que des formes sévères. La décision de mettre en place un traitement curatif pour un patient à risque élevé ne doit pas attendre la confirmation virologique du diagnostic". Or, 

- Depuis 2017, l'Assurance Maladie précise que : "Le recours à un médicament antiviral (Oseltamivir ou Zanamivir) est le plus souvent inutile".

- En 2013, une synthèse méthodique, produite par la revue Minerva, d’études publiées et non publiées montre que si "l’oséltamivir réduit la durée des symptômes de la grippe de moins d’un jour (...) dans la population en intention de traiter (chez laquelle une grippe est suspectée), il n’y avait pas d’effet favorable sur l’incidence des pneumonies, des hospitalisations, des bronchites, des sinusites et des otites". 

- En 2018, la revue Prescrire (Ref :38 (411) : 21-2) juge la balance bénéfices-risques de l’oséltamivir défavorable chez les personnes sans facteur de risque de complications graves de la grippe et que son utilisation est donc à décider « au cas par cas », chez les personnes les plus à risque.

Enfin, l’oséltamivir, aux effets secondaires non négligeables (rappelés par la revue Prescrire), est au centre d'un scandale mondial de retention d'informations scientifiques :

et les autres anti viraux ne valent guère mieux :

 

NB 3 : L'homéopathie n'a aucune efficacité scientifiquement démontrée contre la grippe (ni contre une quelconque pathologie)

 

Il est important de rappeler aux patients et/ou à leurs entourages les règles d'hygiènes pour limiter les risques de contagion :

  • Lavez-vous les mains, si possible avec du savon liquide, en les frottant pendant 30 secondes. Rincez-les ensuite sous l’eau courante et séchez-les avec une serviette propre ou à l’air libre. Le lavage des mains doit devenir un réflexe : au minimum, avant de préparer le repas ou de manger, après s’être mouché, avoir éternué ou toussé en mettant sa main devant la bouche, être passé aux toilettes, s’être occupé d’un animal et après chaque sortie.
  • Servez-vous d’un mouchoir jetable pour vous moucher, tousser, éternuer ou cracher, et jetez-le aussitôt.
  • Portez un masque si vous êtes grippé, surtout pour rendre visite à une personne fragile.
  • Évitez d’emmener un nourrisson dans les lieux publics où il pourrait entrer en contact avec des personnes infectées (transports en commun, centres commerciaux, hôpitaux…) en période d’épidémie.
  • Ouvrez les fenêtres régulièrement pour aérer et diminuer la concentration en microbes.
  • Évitez de serrer les mains ou d’embrasser pour dire bonjour.
  • Ne touchez pas directement vos yeux, votre bouche ou votre nez, sans vous être lavé les mains au préalable.

 

Comment reconnaître et prendre en charge un cas possible de grippe chez un nourrisson de moins d’un an ?

 

Chez les nourrissons de moins de 1 an, les formes cliniques sont souvent atypiques et, en période d'épidémie, il faut suspecter un syndrome grippal en cas d’apparition d’une fièvre supérieure ou égale à 38,5°C associée ou non à des :

- symptômes respiratoires signant une atteinte des voies aériennes supérieures ou inférieures ;

- troubles digestifs ;

- convulsions.

 

Les médecins généralistes peuvent assurer la prise en charge selon les modalités ci dessous :

- Le diagnostic différentiel des autres causes de fièvre aigue chez le nourrisson doit être systématiquement considéré, en particulier avant trois mois pour ce qui concerne les infections bactériennes sévères

- il est recommandé aux parents de garder l'enfant au repos à domicile, accompagné des recommandations d'isolement jusqu'à 48 heures d'apyrexie sous traitement. En outre, il est expliqué aux personnes responsables qu'il importe de rappeler le médecin ou le centre 15 en cas d'aggravation de son état.

 

La présence de FDR de complications ou d’un seul des signes de gravité suivants doit faire envisager l’hospitalisation :

Difficultés alimentaires chez un nourrisson de moins de six mois (moins de la moitié des biberons sur 12 h) ;

Tolérance clinique médiocre de la fièvre, malgré les mesures adaptées ;

Signes de déshydratation aiguë ;

Existence de troubles de la vigilance ;

Signes de détresse respiratoire, apnées ;

Contexte particulier : très jeune âge (inférieur à 3 mois), ou facteurs de risque de grippe grave ou considérations liées à l’administration du traitement.

 

2 - Conduites à tenir dans les collectivités de personnes âgées et en milieu hospitalier

 

Ici, il est important de diagnostiquer rapidement la grippe avec le recours au TROD afin de :
- mettre en œuvre les mesures de contrôle spécifiques,
- limiter l’usage inadapté d’antibiotiques. 

 

Références officielles :

Prévention et gestion des infections respiratoires aiguës dans une collectivité des personnes agées (PDF - 1.6 Mo)

 

Rapport du HCSP du 03/07/2012

 

 

 

Deux pastilles pour conclure cette fiche d'infos pratiques sur une note plus légère :

Le divan des médecins et "l'humour carabin"

 

- Exemples de messages diffusés sur le groupe Facebook "Le divan des médecins"

 

- Fils Twitter sur la publication des articles de presse et les réactions engendrées :

CAT devant une gastroenterite

(Source : Ministères de la Santé d'Australie et du Quebec, Hôpitaux Universitaire de Geneve, La revue Prescrire, Site ameli.fr)

 

Les infections aiguës intestinales peuvent être à l'origine de diarrhées, de nausées et de vomissements. Le plus souvent d'origine virale (en premier lieu : norovirus), elles sont particulièrement contagieuses sans mise place de mesures d'hygiène de base (voir notre fiche pratique sur les pathologies - automno - hivernales). Dans la plupart des cas, une "gastroentérite" est bénigne et ne nécessite aucun médicament (en dehors du paracetamol en cas de fièvre).

Rappel : Une diarrhée peut être définie comme la survenue d'au moins 3 selles molles ou liquides par jour ou par la modification du transit avec au moins 2 selles par jour en plus du transit habituel.

La deshydratation est le risque principal en cas de "gastroenterite" (du fait de la diarrhée et/ou des vomissements). Ses conséquences sont parfois graves, voire mortelles, surtout quand elle concerne les jeunes enfants (moins de 2 ans), les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes et les personnes atteintes d’une maladie chronique comme le diabète.

Une  hydratation orale, répétée, par petits volumes (1,5 ml toutes les 2 minutes environ chez les enfants jusqu'à 2 ans, et environ 3 ml chez les autres), avec des pauses de 10 mn si vomissements, est habituellement bien tolérée et suffisante la plupart du temps.

Chez le jeune enfant, quand la diarrhée s'accompagne de déshydratation et que la perte de poids est comprise entre 5 et 10 % du poids initial, la réhydratation par voie orale avec des solutions de réhydratation orale est le traitement de premier choix.

La revue Prescrire cite en alternative du jus de pomme dilué de moitié avec de l'eau, alors que le ministère de la Santé du Quebec propose une "solution de dépannage" avec :
360 ml de jus d’orange pur, non sucré
600 ml d’eau bouillie refroidie
2,5 ml de sel

En matière d'alimentation, il est recommandé, en l'absence de deshydratation, de manger suffisamment en faisant plusieurs petits repas et en suivant les recommandations suivantes données par le ministère de la Santé du Quebec :
Aliments à privilégier : les pâtes alimentaires; le riz; les viandes maigres préparées avec peu de matières grasses; le poisson cuit avec peu de matières grasses; les œufs; les fruits frais ou en conserve dans leur jus; les légumes cuits; les céréales non sucrées; le pain (A la rigueur : yogourt maigre et fromage à teneur réduite en gras).
Aliments et boissons à éviter : les jus de fruits qui contiennent beaucoup de sucre et les boissons aux fruits; les boissons pour sportifs de type Gatorade; les boissons gazeuses, même dégazéifiées; les boissons contenant de la caféine; les bouillons et soupes en sachet ou en conserve; les aliments frits ou très gras (croustilles, pommes de terre frites, charcuteries, pâtisseries); la crème glacée, les sorbets, les sucettes glacées et les gelées (comme le Jell-O); les fruits séchés, les fruits en conserve dans un sirop; les céréales sucrées; les bonbons et le chocolat; les aliments très épicés.

NB : en cas de déshydratation, il est recommandé de cesser temporairement l'alimentation (pendant environ 3 à 4 heures) puis, lorsque les vomissements et/ou la diarrhée diminuent, de recommencer graduellement à s'alimenter.

Signes imposant l'hospitalisation pour une "gastroenterite" de l'enfant : 

- signes de choc,

- déshydratation grave (perte de poids qui atteint 10 %),

- refus de solution de réhydratation orale par un enfant léthargique,

- aggravation clinique de la déshydratation,

- apparition de signes neuropsychiques,

- vomissements incoercibles ou bilieux,

- suspicion d'une infection sous-jacente,

- impossibilité d'un traitement et d'un suivi adapté à domicile.

Exclusion de collectivité :

En dehors de l'impact physique de la pathologie sur le patient, le retour au travail, à l’école ou à la crèche est déterminé par la disparition du risque de contamination. Du fait de l'épidémiologie, la durée d'exclusion se base sur les gastro-entérites virales les plus communes (même si l’origine réelle de la maladie n’est que très rarement connue en pratique quotidienne). Ainsi, pour le norovirus, le taux le plus élevé d’excrétion dans les selles survient 24 à 48 heures après que tous les symptômes aient disparu. 

NB : Le ministère de la santé australien recommande de rester à la maison au minimum 24 heures après les derniers vomissements ou la dernière diarrhée alors qu'en France, l’assurance maladie recommande pour les gastro-entérites virales un arrêt de travail de trois jours, à adapter selon la sévérité des symptômes. 

Médicaments traditionnellement utilisés dans les cas de gastro enterite :

- Notion Préliminaire :

Aucun médicament utilisé dans les diarrhées aiguës n'a d'effet démontré dans la prévention de la déshydratation.

- Médicaments neuroleptiques

Les médicaments neuroleptiques, tels la dompéridone (Motilium° ou autre), le métoclopramide (Primpéran° ou autre), la métopimazine (Vogalène°, Vogalib° ou autre), sont peu ou pas efficaces au-delà d'un effet placebo sur les nausées et vomissements passagers des gastroentérites (Référence : revue Prescrire).

- Diosmectite

Précision de la revue Prescrire : "Les argiles telles que l’attapulgite (Actapulgite°) ou la diosmectite (Smecta° ou autre) ne changent pas le risque de complications liées à une diarrhée aiguë. En modifiant la consistance des selles, sans agir sur les pertes d’eau et d’électrolytes, l’utilisation d’argiles rassure à tort..."

- Probiotiques

- Nifuroxazide

Derniere remarque : "diarrhée aigue" ne signifie pas automatiquement "gastroenterite" et/ou peut relever d'un diagnostic nécessitant un traitement spécifique (Par exemple : les toxi-infections alimentaires collective, correspondent à deux cas au moins présentant les mêmes symptômes suite à un même repas et sont à déclaration obligatoire en France). Pour tous ces diagnostics, nous vous conseillons la fiche pratique sur la diarrhée aigue (même si elle n'est pas exempte de critiques, comme le recours aux probiotiques) publiée en 2017 par les hôpitaux universitaires de Geneve.

 

Deux infos pour terminer :

Nouvelles mentions "Non substituable"

 

Comme nous vous l'avions annoncé le 19 Novembre 2019, la réglementation sur l'utilisation par le médecin prescripteur de la mention "Non Substituable" a changé à compter du 1er janvier 2020.

Désormais, elle ne doit plus être obligatoirement manuscrite mais elle se limite à trois situations parfaitement précisées par l'arrété de novembre 2019 (présenté dans notre billet).

Afin d'informer au mieux médecins généralistes et patientes, le SNJMG propose en téléchargement l'affiche ci dessous :

 

Médecins remplaçants non thésés : les revendications du SNJMG à l’occasion de la grève des internes

 

Comme deux autres organisations d’internes (la FNSIP et l’ISNI), le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) participe depuis le 10 décembre 2019 à la grève des internes.

Parmi nos revendications, certaines concernent l’exercice des remplacements par les internes.

Cette année, de nombreux internes ont vu leurs démarches pour obtenir leur licence de remplacement entravée par des difficultés administratives non justifiées (1). Par ailleurs, des rumeurs bruissent sur de nouvelles contraintes pour pouvoir faire des remplacements avant d’avoir passé sa thèse. Enfin, l’article L642-4-2 du code de la sécurité sociale créé par la LOI n°2018-1203 du 22 décembre 2018 - art. 47 (VD) oblige les remplaçants non thésés à s’affilier soit à la CARMF soit au RSPM à compter du 01 janvier 2020 (2).

Face à ces menaces qui planent pour les internes et remplaçants non thésés, le SNJMG demande :

  • Confirmation des conditions actuelles de remplacement pour les médecins et internes non thésés
  • Evaluation de l'encadrement, de la supervision et de l'acquisition de compétence en SASPAS pour la filière de MG (pour les autres spécialité, le SNJMG prône des évaluations nationales de stages spécifiques par spécialité)
  • Concertation entre organisations nationales d’internes et organisations nationales d’enseignants, sur la base de cette évaluation, pour d’éventuelles modifications des conditions d’accès à la licence de remplacement qui s’appliqueront aux internes à venir,
  • La possibilité laissée aux médecins remplaçants non thésés de s’affilier ou non à un régime de retraite/prévoyance (CARMF ou RSPM)

Du fait du calendrier, le SNJMG entend médiatiser le détail de ses revendications sur le sujet précis des remplacements avant les fetes de fin d’année.

Le choix de la ministre de ne pas mettre en place toutes les garanties évitant aux internes de dépasser la limite légale de leur temps de travail (3) et la désinvolture de sa réponse aux interrogations sur la qualité de la formation (4) nous poussent à maintenir notre préavis de grève des internes de Médecine Générale, effectif depuis le 10 décembre 2019. Et son absence totale de réponse à nos revendications spécifiques, nous font préparer activement la journée nationale de mobilisation des internes, le 20 janvier 2020.

 

Contact Presse : Benoit Blaes - webmaster@snjmg.org – 06.26.25.54.57

 

  1. : Interne de MG et licence de remplacement (Fil d’info SNJMG)
  2. : Menaces sur les remplaçants non thésés (Communiqué SNJMG)
  3. : Des discussions pourraient prochainement s'ouvrir pour «valoriser leur temps de travail additionnel» (Le Figaro)
  4. : « A la question sur la formation des internes et le glissement de tâche permanent, la ministre a rappelé que cela avait toujours été le cas, s’appuyant sur des souvenir d’interne » (Communiqué ICollectif Inter Hopitaux)

Cotisations URSSAF : URPS et remplaçant(e)s

 

Parmi les courriers de fin d'année, les remplaçants, collaborateurs et installés en Médecine Générale ont reçu leur calendrier de cotisations URSSAF, et comme chaque année, y figure la contribution à leur URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé), réglée en février pour les médecins qui ont opté pour les prélèvements mensuels. 

Attention : si vous êtes actuellement remplaçant(e), vous n'êtes pas redevable de la cotisation aux URPS ! 

Pour les moins attentif(ve)s d'entre vous, cela représente quand même environ 200€ par an.  

Depuis la création des URML (Unions Régionales des Médecins Libéraux) et il en est de même depuis leur remplacement par les URPS, les remplaçant(e)s n'ont pas de possibilité de se présenter aux Unions ni de droit de vote. Pour un organisme qui, entre autres, a pour prérogative d'aider les jeunes médecins à s'installer, on peut douter de la pertinence de ces choix ! (et le SNJMG ne manque pas de le faire savoir régulièrement)

L'URSSAF n'ayant pas (encore) prévu la possibilité qu'un(e) remplaçant(e) puisse le rester d'une année sur l'autre, il faut donc chaque année leur rappeler votre statut professionnel, et leur demander de vous faire parvenir une version corrigée de votre calendrier de cotisations. 

A cet effet, et depuis la création de cette cotisation à la fin des années 1990, le SNJMG propose aux remplaçant(e)s un courrier-type que vous pourrez faire parvenir à votre URSSAF par courrier A/R ou via leur site internet, rubrique "contacter mon Urssaf". 

 

Accès aux soins des personnes étrangères vulnérables : 61 organisations tirent la sonnette d’alarme

 

61 organisations interpellent aujourd’hui Agnès Buzyn (Ministère des solidarités et de la santé), alors que le Gouvernement s’attache à restreindre l’accès aux droits et aux soins des personnes étrangères vulnérables. Après avoir soutenu la pétition des médecins ayant recueilli 6000 signatures, les associations de terrain et les organisations de professionnels·les de santé alertent à nouveau sur les conséquences graves de cette politique, représentant un recul sans précédent pour les droits des étrangers·ères et la santé publique en France. Ces décisions transformeront encore un peu plus l’accès aux soins en un parcours du combattant et feront peser une pression supplémentaire sur les équipes hospitalières, les centres de santé associatifs, les caisses d’assurance maladie et les finances publiques. À ce jour, aucune réponse adaptée n’a été apportée pour anticiper ces bouleversements. C’est pourquoi nos organisations renouvellent leur appel à ne pas déstabiliser l’insertion déjà fragile des personnes étrangères et à ne pas affaiblir le travail des professionnels·lles de santé et du médico-social.

Des mesures qui entraîneront davantage de retards et de renoncements aux soins
61 organisations ont alerté la ministre sur les conséquences dangereuses des mesures annoncées lors du comité interministériel sur l’immigration et l’intégration. Parmi ces annonces, le Gouvernement prévoit en effet :

- d’imposer un délai de trois mois avant l’accès à la sécurité sociale pour les demandeurs·ses d’asile ;
- de repousser de trois mois supplémentaires l’accès à l’Aide médicale d’État (AME) pour les personnes sans-papiers entrées en France avec un visa ;
- et, pour les étrangers·ères titulaires d’un titre de séjour précaire, de restreindre à six mois voire de supprimer le délai de maintien des droits à l’Assurance maladie (qui est d’un an actuellement).

Inévitablement, cette réforme conduira à des renoncements et à des retards de soins pour des centaines de milliers de personnes, y compris pour plus de 800 000 personnes étrangères en séjour légal. Privées d’accès aux soins préventifs et curatifs précoces, des personnes en situation de précarité consulteront aux urgences, ou attendront l’aggravation de leur état de santé, pour devoir in fine se rendre à l’hôpital. Concrètement, ces prises en charge plus nombreuses et à un stade plus avancé s’imposeront aux équipes des hôpitaux, en particulier des urgences et des PASS déjà saturées, mais aussi aux centres de santé associatifs et établissements médico-sociaux. Ces décisions vont ainsi accroître considérablement les coûts humains et financiers du système de santé, tel que cela a été démontré dans d'autres pays européens.

Face à la pression supplémentaire exercée sur l’hôpital, le Gouvernement ne prévoit rien
Nos organisations interrogent la ministre sur les conséquences de cette politique pour les professionnels·les de santé et du médico-social :

- Comment les professionnels·lles de santé pourront-ils assurer l’accès aux soins et la continuité des soins de ces personnes, si leurs droits peuvent être remis en cause d’un jour à l’autre, sans préavis ?
- Comment soigner les personnes dont les droits à l’Assurance maladie seront coupés, mais qui seront interdites d’AME pendant une durée d’au moins trois mois, dans l’attente d’une éventuelle régularisation ?
- Quelles instructions seront données par la ministre de la Santé aux soignants·es et aux établissements hospitaliers pour préserver dans toutes les situations la délivrance des soins nécessaires ?

L’analyse de ces mesures suscite de nombreuses inquiétudes : elles s’avèrent néfastes pour la santé des personnes étrangères vulnérables, pour les équipes hospitalières, les professionnels·lles de santé et du médico-social et les caisses de sécurité sociale.

 

Les 61 organisations signataires ⬇️
ACAT France, Action des chrétiens pour l'abolition de la torture
Actif Santé
Actions Traitements
Act Up-Paris
AFVS, Association des Familles Victimes de Saturnisme
AIDES
APH, Intersyndicale Action Praticiens Hôpital
ARCAT/Le Kiosque
Ardhis, Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l'immigration et au séjour
ASPMP, Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu pénitentiaire
La Case de Santé
CATRED, le Collectif des Accidentés du Travail, handicapés et Retraités pour l'Égalité des Droits
CEDETIM, Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale
Centre Primo Levi
CFDA, Coordination Française pour le Droit d'Asile
La Cimade
Collectif Inter Urgences
Comede, le Comité pour la santé des exilé·e·s
COMeGAS, le Collectif des Médecins généralistes pour l’accès aux soins
Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité
Créteil Solidarité
Dom'Asile
Droits d'urgence
Elena France, Association des avocats du droit d'asile.
Emmaüs France
Fasti
FAS, Fédération des Acteurs de la Solidarité
Fédération Française de Psychiatrie
FTCR, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives
G.A.S, Groupe Accueil et Solidarité
Gisti
INDECOSA - CGT, Association pour l'information et la défense des consommateurs salariés
JRS France, Jesuit Refugee Service
Ligue des droits de l'Homme
Médecins du Monde France
Médecins Sans Frontières
MG France
Migrations Santé Alsace
MRAP, Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
ODSE, Observatoire du droit à la santé des étrangers
OTMeds , Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
Organisation de Femmes Egalité
Osiris, association de soutien thérapeutique aux victimes de torture et de répression politique
Le Planning Familial
Syndicat Reagjir, Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants
Réseau Louis Guilloux
Réseau RVH77Sud
Secours Catholique - Caritas France
SFLS, Société Française de Lutte contre le Sida
SFSP, Société Française de Santé Publique
Sidaction
SIP, Société de l'information psychiatrique
SMG, Syndicat de la Médecine Générale
Le Snjmg, Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes
SOL EN SI, Solidarité Enfants Sida
Solidarité Sida
SOS Hépatites
SPH, Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
SPILF, Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française
Uniopss, Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux
Watizat - Guide de la demandeuse et du demandeur d'asile à Paris

17 décembre 2019 : Hospitaliers, internes et médecins généralistes solidaires !

 

Depuis sa participation à la journée de mobilisation du 14 novembre 2019, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) s’investit pleinement dans la mouvement inter professionnel pour l’hôpital et le système de santé (1).

La réponse du gouvernement à ce mouvement ne correspond toujours pas aux attentes rappelées par les collectifs inter hôpitaux, inter bloc et inter urgences et par différentes organisations de médecins hospitaliers.

Par ailleurs, le SNJMG, qui a placé son implication dans le mouvement dans un cadre plus général d’amélioration du système de santé, déplore que le plan du gouvernement ne s’inscrive que dans une approche purement hospitalière.

De plus, le SNJMG, qui s’implique également dans la grève nationale des internes (2), constate, depuis le 10 décembre 2019, l’absence de dialogue entre la ministre de la Santé et les organisations nationales d’internes (dont le SNJMG) ainsi que la modestie des propositions de la Ministre faites par voie de presse (notamment, aucune réponse aux revendications spécifiques du SNJMG).

Aussi, le SNJMG appelle tous les internes de Médecine Générale de France ainsi que les FFI généralistes et les jeunes médecins généralistes hospitaliers (assistants, attachés, contractuels…) à une grève totale (obligations de services, gardes et obligations universitaires) pour le 17 décembre 2019, journée de mobilisation nationale organisée par les 3 collectifs hospitaliers et les différents syndicats de professionnels hospitaliers.

Enfin, devant les insuffisances du plan gouvernemental MaSanté2022, le SNJMG invite les médecins généralistes à manifester leur propre mobilisation en utilisant les affiches de solidarité pour le mouvement du 17 décembre 2019 que nous mettons à leur disposition (3).

 

Contact Presse : Benoit Blaes - webmaster@snjmg.org – 06.26.25.54.57

 

1 : Mouvement pour l’hôpital et le système de santé

2 : Grève des internes

3 : Affiche Médecin Générale et Affiche Cabinet de Médecine Générale