Réforme du médicament : le compte n'y est plus !

Le premier aout 2011, Mr Xavier Bertrand a présenté son projet de réforme du médicament.

S'il avait apprécié la philosophie générale du projet, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), qui rassemble internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, a été déçu par un texte en retrait des recommandations des différents rapports officiels publiés à la suite de l'affaire du Mediator.

Le 20 septembre 2011, le rejet en Commission des affaires sociales de l'Assemblée Nationale de la plus grande partie des amendements proposés constitue un nouveau revers pour le projet de loi.

Certaines dispositions intéressantes du projet de loi perdent tout ou partie de leur intérêt : 
- limitation de la transparence sur les avantages offerts par les firmes aux soignants (création d'une "franchise" de 150 euro, pas d'information personnelle sur les professionnels de santé acceptant les avantages de l'industrie pharmaceutique)
- restriction de la transparence sur les prises de décisions de l’agence du médicament, confirmant la primauté de l’intérêt commercial avant la santé publique
- abandon de toute comparaison obligatoire des nouveaux produits avec les traitements de référence
- abandon de tout projet de recherche clinique indépendante
- absence de tout projet d'expertise indépendante

Les derniers développements de l'affaire du Mediator - mise à jour des relais politiques de Servier (1 et 2), reclassements de faveur pour les anciens responsables de l'AFSSAPS mis en cause dans les rapports officiels (3) - et la démonstatration des connivences entre HAS et industrie pharmaceutique dans la thèse de  L.A. Delarue (4), prouve que l'industrie pharmaceutique n'a rien perdu de son pouvoir d'influence dnas le système de santé français. Les députés se retrouvent donc dans la nécessité de faire preuve de courage politique et d'indépendance pour mettre ce projet de loi à la hauteur des besoins de santé publique.

Voici 10 jours, le SNJMG, seule organisation médicale "junior" independante de l'industrie pharmaceutique, alertait publiquement les ministres de la Santé et de l'enseignement supérieur sur le scandale que constituait la tenue le 17 septembre 2011 d'une formation d'internes de médecine générale "sous traitée" à Sanofi par la faculté de médecine de Bordeaux (5). A ce jour, les ministres concernés ne se sont toujours pas exprimés... Qui ne dit mot, consent ?


(1) Le Figaro 13.09.11

Internat de médecine 2011 : des dérapages à ne pas renouveler !

La semaine derniere, le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) avait alerté sur les problèmes techniques rencontrés lors des choix de spécialités et de villes d'affectation pour les futurs internes de médecine de la promotion 2011.

Rappelons que pour la première fois, cette procédure n'avait plus lieu à l'occasion d'un rassemblement national d'étudiants organisé en banlieue parisienne ("amphithéatre de garnison") mais via internet, sur un serveur sécurisé.

Le 18 mars 2011, le Centre National de Gestion (CNG) en charge des choix avait assuré aux étudiants que la procédure serait finalisée et testée pour juin.

Bien sûr, il était inconcevable d'attendre un fonctionnement parfait pour cette première mais les problèmes rencontrés dés le démarrage de la procédure étaient tels qu'ils imposaient des aménagements au scenario initialement prévu par le CNG.

Comme le proposaient l'ANEMF et le SNJMG, le CNG a révisé à la baisse le rythme de passage des étudiants tout en élargissant les horaires de choix (début et fin de journée) et en rallongeant la procédure de 3 journées supplémentaires.

L'objectif révisé de valider les choix de 700 étudiants par jour (initialement le CNG prévoyait 600 par demi journée, ndlr) a pu etre tenu en dépassant 20h00 (nouvelle heure officielle de cloture) tous les soirs : jeudi 15 septembre, cette procédure a même dû se poursuivre jusqu'à 22h30 !

Malgré ses vicissitudes, le CNG s'est donné lundi matin, l'objectif de faire passer 710 étudiants dans la journée. Le pari a été une fois de plus tenu mais la dernière validation de choix a eu lieu... ce mardi matin 20 septembre à 01h15 !!!

Comment accepter que des étudiants en médecine se retrouvent dans la situation de faire leur choix de carrière professionnelle après des dizaines de minutes (voire plus) d'attente stressante en plein milieu de la nuit ?!

Le SNJMG souhaite que tous les enseignements soient tirés des problèmes rencontrés lors de cette première mais invite dans l'immédiat les ministères concernés à faire un geste en direction d'étudiants déjà pénalisés par la double annulation d'une épreuve en Juin.

Malgré le mediator, les collusions entre facultés de médecine et industrie pharmaceutique perdurent !

A l'occasion, de l'etude en commission parlementaire du projet de réforme du médicament, le ministre de la Santé, Mr Xavier Bertrand, annonce que desormais la formation continue des médecins (FMC) va être financée par l'Etat.

Cette annonce était attendue car lors de la présentation de ce projet le 1er aout 2011, le ministre était resté flou sur la question de la formation des médecins.

Si le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) apprécie cette volonté de faire sortir la FMC de l'influence de l'industrie pharmaceutique, il n'en est que plus déçu par l'absence de proposition concernant la formation médicale initiale.

Pourtant, chacun connait la forte présence des laboratoires pharmaceutiques auprès des étudiants et des internes de médecine. Au délà de leur action pas seulement folklorique pour agrémenter la vie étudiante (1), les labos essaient d'intervenir sur la formation universitaire. Par exemple, Servier (mediator, protelos...) et Sanofi, organisent des cours privés de préparation aux ECN, epreuves d'entrée en troisième cycle d'études médicales (2).

Mais des internes de Médecine Générale ont alerté le SNJMG, seul syndicat médical "junior" indépendant de l'industrie pharmaceutique et des produits de santé, que cette implication avait franchi un niveau supplémentaire avec l'intégration de réunions organisées par Sanofi dans le cursus des futurs médecins généralistes.

Ainsi, ce samedi (3), la faculté de medecine de Bordeaux organise avec le laboratoire Sanofi une réunion pour les internes de médecine générale sur leur futur exercice professionnel.
Cette réunion, à la quelle participe un syndicat local d'internes (SIMGA), a lieu dans un amphithéatre de la faculté et va même compter pour la validation du troisième cycle des internes de médecine générale. Et pour y participer, la faculté enjoint les internes à s'inscrire auprès des représentants commerciaux du laboratoire Sanofi !

Manifestement, le scandale du Mediator n'est en rien venu troubler la préparation d'un tel "événement"...

Le SNJMG, qui rassemble internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, attend donc que le ministre de la Santé désavoue un tel procédé et décide de completer son projet de loi pour mettre un terme à l'influence des laboratoires pharmaceutiques sur les étudiants et internes de medecine.

 

 

Contact presse : Alexandre Husson 06 43 00 37 82

Le Point.fr - Anne Jeanblanc - 02.09.11
(3) : Rencontre Régionales Jeunes Médecins le 17.09.11 à Bordeaux

Sanofi 

Lettre d'information du SNJMG #130 bis

Bonjour

 

Alors que nous n'avons pas encore répondu à tous les messages reçus après notre lettre d'information de la semaine dernière, l'actualité nous pousse à vous adresser un post scriptum.

 

En premier lieu, pour préciser que l'arrété du 06 septembre 2011 sur le clonazepam (rivotril et autres) administré par voie orale n'impose que la prescription sur ordonnance sécurisée. La primo prescription réservée aux neurologues et pédiatres (à la quelle s'est déclarée favorable la Commission d'AMM de l'AFSSAPS du jeudi 09.06.11) n'est pas (encore ?) actée par un texte réglementaire. Merci aux lecteurs attentifs qui nous en ont fait la remarque !

NB : L'AFSSAPS rappelle que l'AMM du clonazepam est réduite à diverses fomes d'épilepsie...

 

Ensuite, le SNJMG n'est pas resté indifférent au dernier rapport de la Cour des Comptes sur les lois de financement de la Sécurité Sociale. Comment ne pas se désoler de voir de bons diagnostics conduire à des propositions pour le moins inadéquates voire navrantes pour les médecins généralistes ? Un avenir d'officier de santé sans disposer du statut de salarié ne va pas motiver grand monde...

 

Et comment ne pas revenir sur la très mauvaise farce des ECN 2011 ! Après l'épreuve de LCA passée 3 fois en juin, les futurs internes font depuis lundi l'expérience des ratés de l'amphithéatre de garnison "virtuel".

Pour avoir sous estimé le nombre de connexions sur le site officiel des choix de spécialités, l' administration les soumet à une précédure "à bas débit" avec pour la première journée le recours à des appels téléphoniques pour confirmer les choix qui n'arrivaient pas à s'enregistrer sur Internet !

Bien sûr, cette affaire n'a pas l'ampleur des ratés des autorités sanitaires concernant la grippe A et le Mediator mais il est légitime de se poser des questions sur l'accumulation des déboires... 

 

A bientôt

 

NB : En exergue des petites annonces de notre site Internet (où sont inscrits gratuitement plus de 40% des remplaçants de Médecine Générale), nous tenons à vous informer de cette demande venue d'un de nos proches :

 
Un médecin généraliste installé dans un groupe de 3 médecins généralistes à Albi (81) est en arret depuis juin 2011 pour raison de santé. Pour le moment, il est remplacé 2 jours 1/2 par semaine par un ami qui doit repartir en Nouvelle Calédonie. Il cherche donc un remplaçant / un collaborateur / un associé (éventuellement à temps partiel). La structure est bien organisée avec 2 secrétaires et présente un bon niveau d'activité.

Pour le contacter, merci de passer par notre site de petites annonces ou de nous avertir à l'adresse : snjmg-info@wanadoo.fr

Internat 2011 : le calice jusqu'à la lie ?

Après avoir été victimes de 2 annulations pour la même matière lors de l'Examen Classant National (ECN) pour l'entrée en Troisieme Cycle des Etudes Médicales, les étudiants expérimentent depuis ce matin la nouvelle procédure informatisée de choix des spécialité et des villes d'affectation : l'amphithéatre de garnison virtuel.

Malgré les mises en garde faites à l'occasion des déboires de juin, les étudiants doivent faire face à des problèmes de connexion et de bas débit suite à la "surchauffe" du site Internet officiel.

A 17h, moins de 400 étudiants avaient pu exprimer leurs choix alors qu'était prévu la validation de 600 choix par demi journée...

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) qui rassemble des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, renouvelle son soutien aux étudiants encore pénalisés par des déficiences dans l'organisation des ECN et de l'amphithéatre de garnison.

Le Président du SNJMG demande au Centre National de Gestion (CNG) de mettre un terme au cauchemar que vivent 7000 futurs soignants : ils doivent pouvoir effectuer leur choix dans des conditions dignes de l'importance qu'ils représentent à la fois pour eux mêmes et pour la population.
Ceci peut aller de la suspension de la procédure actuelle (le temps de résoudre les problèmes rencontrés) ou de l'étalement des horaires et des journées de choix (avec, au besoin, utilisation du week end) à la tenue d'un amphithéâtre de garnison "physique" avec présence des candidats qui le souhaitent (les autres gardant leur préchoix).

 

 

NB : le SNJMG tient un fil d'information consacré à l'amphithéatre de garnison sur sa page "Le Post"

Le rapport annuel de la Cour des comptes : bon diagnostic mais mauvais traitement !

Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) a étudié avec interêt le dernier rapport annuel de la Cour des Comptes publié hier.

Le SNJMG a apprécié qu'en marge de l'affaire du Mediator, la Cour des comptes critique les incohérences des décisions ministérielles sur les modalités de remboursement des médicaments ainsi que le "flou" entourant la fixation de leur prix. Le cas de la dronedarone (Multaq) en est un exemple éloquant (1).

En revanche, le SNJMG se désole de voir la Cour des comptes proposer le controle des prescriptions médicales pour réguler la surconsommation médicamenteuse en France.
Le choix d'une formation médicale (initiale et continue) indépendante de l'industrie pharmaceutique et la création d'alternatives thérapeutiques non médicamenteuses constituent pour le SNJMG un choix politique bien plus pertinent tant sur le fond que sur la forme...

Notre déception est encore plus grande quant au chapitre de la démographie médicale.
Certes, nous sommes satisfaits de voir la Cour des Comptes reprendre les constatations faites par le SNJMG depuis bien longtemps :
- risque d'effet "yoyo" avec les variations trop importantes du numerus clausus
- bonne couverture globale du territoire mais avec des inégalités de répartition essentiellement à l'intérieur des régions et non entre les régions
- primat de la qualité de pratique et de vie familiale pour le choix d'exercice des médecins
- malaise spécifique à la Médecine Générale tant pour le choix de spécialité par les étudiants que pour l'installation
- mesures incitatives à l'installation multiples mais sans cohérence, mal calibrées, peu lisibles et peu connues des principaux concernés

Mais, devant un tel constat, la Cour des comptes évoque :
- l'abandon des mesures d'incitatives
- la création de mesures contraignantes à l'installation
- la limitation des exercices particuliers
- la fermeture de l'accès aux DESC (Diplome d'Etudes Spécialisées Complémentaires) pour les titulaires du DES de Médecine Générale
En somme, l'augmentation des charges financières et la diminution des libertés...

Pour le SNJMG qui regroupe des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou salariés en Médecine Génrale, un tel programme ne pourrait qu'aggraver le malaise qui détourne les jeunes du choix de la Médecine Générale et de l'installation, et poussede plus en plus de médecins installés à arrêter prématurément...

(1) :
http://www.prescrire.org/fr/3/31/46710/0/NewsDetails.aspx

Lettre d'information du SNJMG #130

Bonjour

 

Le thème de la rentrée 2011 est, sans conteste, le médicament !

 

Depuis hier, le clonazepam (rivotril et autres) administré par voie orale est soumis à la législation des stupéfiants : prescription sur ordonnance sécurisée et limitation de la prescription initiale aux neurologues et aux pédiatres (*).

 

Mais, bien sûr, l’actualité est marquée par le dossier du journal « Libération » sur le laboratoire Servier.

Après avoir publié deux témoignages accablants sur le Mediator, le quotidien révèle que « le laboratoire aurait caché aux autorités de santé des effets secondaires » liés au Protelos.

 

Une bonne occasion de rappeler que le SNJMG met à la disposition des (jeunes) médecins généralistes :

-          Une conduite à tenir devant un patient ayant pris du Mediator : demarche médicale et formalités administratives

-          Une liste commentée (et régulièrement actualisée) des médicaments pouvant poser problèmes en Médecine Générale (liste où nous faisions déjà mention du Protelos)

Les médecins généralistes interéssé(e)s peuvent nous les demander à l’adresse courriel suivante : snjmg-info@wanadoo.fr

 

La rentrée concerne aussi les étudiants en médecine, qui après avoir connu le bug de la LCA aux ECN, vont expérimenter la semaine prochaine le premier amphithéatre de garnison virtuel.

 

Sans oublier, les actuels internes de Médecine Générale dont la campagne de choix de stage d’hiver va bientôt commencer (avec une modification des dates pour Paris/Ile de France, ndlr). A la différence de l’amphithéatre de garnison virtuel, ils peuvent compter sur un système indépendant d’évaluation de stages déjà bien rodé : plus de 7250 évaluations disponibles gratuitement !

 

Enfin, un mot pour rappeler que, cet été, le SNJMG s’est battu avec succès contre la remise en cause d’un acquis du syndicat : l’assimilation des médecins remplaçants aux médecins installés pour le calcul des cotisations sociales.

Une occasion de rappeler qu’en tant que syndicat indépendant, la ressource essentielle du SNJMG provient des cotisations de ses membres. Alors, adhérez et ré adherez nombreux pour nous permettre de continuer à faire tout ce travail à votre service !

 

A bientôt

 

NB : En exergue des petites annonces de notre site Internet (où sont inscrits gratuitement plus de 40% des remplaçants de Médecine Générale), nous tenons à vous informer de cette demande :

 

Bonjour, 

 

Nous sommes pharmaciennes installées sur la commune de Gradignan (CUB-33170) et nous souhaiterions rencontrer des médecins généralistes en vue d'une éventuelle installation justifiée par un afflux de population récent. Des locaux professionnels neufs sont à aménager dans un cadre agréable et un environnement commercial dynamique (parking, loyer, patientèle....). Nous nous tenons à votre disposition pour plus de renseignements

 

Sabine Alary et Nadine Chartier

 

Pharmacie de la Lisière
5 Avenue Favard
33170 GRADIGNAN
Tel/Fax : 0556755425

pharmaciedelalisiere@gmail.com

 

 

(*) Mise à jour du 09.09.11 :

L'arrété publié le 06.09.11 n'impose que la prescription sur ordonnances sécurisées.

La primo prescription réservée aux neurologues et pédiatres n'est pas acté par un texte réglementaire.

Pour en savoir plus : Commission d'AMM de l'AFSSAPS du jeudi 09.06.11

Reforme du médicament : Bien visé mais trop court !

Suite à l'affaire du Mediator, le projet de réforme du médicament a été présenté hier en conseil des ministres.

Ce projet de loi comporte des avancées surtout en termes de transparence et de gestion des conflits d'intérêts par les agences. Mais, le SNJMG relève plusieurs limites à ce projet de réforme.

Comme la revue indépendante Prescrire, le SNJMG regrette l'absence de plusieurs propositions, notamment le renforcement de la pharmacovigilance locale et la démonstration d'un progrès thérapeutique pour obtenir l'autorisation de mise sur le marché ou un remboursement.

Par ailleurs, le SNJMG, qui présente l'originalité d'être un syndicat indépendant de l'industrie pharmaceutique et des autres acteurs du système de santé, déplore que cette réforme laisse la formation des médecins sous l'influence des laboratoires (trop présents dans la formation initiale et quasi hégémoniques dans la formation continue).

C'est pourquoi, le SNJMG est disponible pour discuter avec le ministère pour donner à ce texte les moyens de répondre aux propositions des différents rapports officiels (IGAS et Parlement) sur le sujet.

Flash spécial : l'Assurance Maladie fait machine arrière à propos des remplaçants

Alexandre Husson, président du SNJMG, a participé ce jour à la dernière réunion de négociation conventionnelle dans la délégation de MG-France.

 

Suite à votre mobilisation ces derniers jours, le directeur de l'assurance maladie lui a indiqué avant le début de la réunion, avoir décidé (après un entretien téléphonique avec le ministre de la Santé) d'aller dans le sens de nos revendications au sujet des cotisations sociales des remplaçants

En séance et à la demande explicite de Claude Leicher président de MG-France, les éléments du projet de la convention qui discriminaient les remplaçants par rapport aux installés ont été retirés, et le moratoire "jeune installé" confirmé dans le projet conventionnel.

Convention médicale : l’Assurance Maladie veut taxer les remplaçants !

Les syndicats médicaux et l'Assurance Maladie doivent se retrouver le 20 juillet 2011 en vue de s'accorder sur une nouvelle convention médicale. Le 30 juin 2011, l'Assurance Maladie a communiqué aux syndicats médicaux un projet de convention. Or ce projet contient des propositions inacceptables pour le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) : à commencer par la pénalisation financière des médecins remplaçants !

Jusqu'en 1992, l'Assurance Maladie considérait les médecins remplaçants comme des médecins secteur 2 ; elle ne participait donc pas à une prise en charge de leurs cotisations sociales comme elle le faisait pour les médecins secteur 1. Or les médecins généralistes exercent massivement en secteur 1 ; il existait donc une véritable pénalisation financière pour les médecins généralistes remplaçants.

En tant que représentant des médecins généralistes remplaçants, le SNJMG avait fait de cette question l'un de ses premiers combats syndicaux (le SNJMG avait été créé en 1991, ndlr). Au terme d’un travail syndical, un texte DMOS (Diverses Mesures d’Ordre Social) a été voté en 1992 par le Parlement afin que les médecins remplaçants soient assimilés à des médecins secteur 1.

L'Assurance Maladie, qui n'en est pas à son premier coup contre les médecins remplaçants, profite d'une discussion conventionnelle en pleine été pour tenter de revenir sur cet acquis validé par le Parlement, représentant la Nation.

Le SNJMG qui rassemble internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, met en demeure l'Assurance Maladie de retirer cette proposition et demande aux syndicats médicaux de ne signer aucune convention comportant une telle clause.

Même en plein été, le SNJMG proposera aux remplaçants de se mobiliser pour combattre cette rupture d'égalité entre médecins installés et médecins remplaçants et demander la suppression d’autres mesures conventionnelles pénalisantes pour les remplaçants et les candidats à l’installation (quota maximum de remplaçants dans les sessions de formation continue, pénalisation des jeunes installés vis-à-vis du médecin traitant…).

Alors que depuis quelques années, la France connait des fermetures de cabinets lors des congés des médecins faute de remplaçants (surtout en zones rurales), l'Assurance maladie va t elle accroitre le phénomène en décourageant les médecins à des remplacements ?