Le rapport annuel de la Cour des comptes : bon diagnostic mais mauvais traitement !

Le Syndicat National des Jeunes Medecins Généralistes (SNJMG) a étudié avec interêt le dernier rapport annuel de la Cour des Comptes publié hier.

Le SNJMG a apprécié qu'en marge de l'affaire du Mediator, la Cour des comptes critique les incohérences des décisions ministérielles sur les modalités de remboursement des médicaments ainsi que le "flou" entourant la fixation de leur prix. Le cas de la dronedarone (Multaq) en est un exemple éloquant (1).

En revanche, le SNJMG se désole de voir la Cour des comptes proposer le controle des prescriptions médicales pour réguler la surconsommation médicamenteuse en France.
Le choix d'une formation médicale (initiale et continue) indépendante de l'industrie pharmaceutique et la création d'alternatives thérapeutiques non médicamenteuses constituent pour le SNJMG un choix politique bien plus pertinent tant sur le fond que sur la forme...

Notre déception est encore plus grande quant au chapitre de la démographie médicale.
Certes, nous sommes satisfaits de voir la Cour des Comptes reprendre les constatations faites par le SNJMG depuis bien longtemps :
- risque d'effet "yoyo" avec les variations trop importantes du numerus clausus
- bonne couverture globale du territoire mais avec des inégalités de répartition essentiellement à l'intérieur des régions et non entre les régions
- primat de la qualité de pratique et de vie familiale pour le choix d'exercice des médecins
- malaise spécifique à la Médecine Générale tant pour le choix de spécialité par les étudiants que pour l'installation
- mesures incitatives à l'installation multiples mais sans cohérence, mal calibrées, peu lisibles et peu connues des principaux concernés

Mais, devant un tel constat, la Cour des comptes évoque :
- l'abandon des mesures d'incitatives
- la création de mesures contraignantes à l'installation
- la limitation des exercices particuliers
- la fermeture de l'accès aux DESC (Diplome d'Etudes Spécialisées Complémentaires) pour les titulaires du DES de Médecine Générale
En somme, l'augmentation des charges financières et la diminution des libertés...

Pour le SNJMG qui regroupe des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou salariés en Médecine Génrale, un tel programme ne pourrait qu'aggraver le malaise qui détourne les jeunes du choix de la Médecine Générale et de l'installation, et poussede plus en plus de médecins installés à arrêter prématurément...

(1) :
http://www.prescrire.org/fr/3/31/46710/0/NewsDetails.aspx