Qu’est-ce que les jeunes médecins généralistes attendent pour s’installer ?

 

La démographie de la médecine générale révèle une profonde crise de confiance. Entre 2007 et 2014, le nombre de médecins généralistes installés a chuté de 6.5 %, alors que dans le même temps l’ensemble des autres spécialités continuait de croître. Comment expliquer cette situation préoccupante ? Essentiellement par le fait que l’installation en médecine générale s’accompagne aujourd’hui de l’insécurité sociale du « libéral », d’une discrimination persistante par rapport aux autres spécialités, et de l’absence des moyens nécessaires pour exercer dans de bonnes conditions une mission de Santé publique auprès de la population.

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait espéré que la Stratégie Nationale de Santé permettrait de renverser cette tendance grâce au « virage ambulatoire » et à la « révolution des soins primaires ». Malheureusement le projet de loi de Santé s’est éloigné de cette ambition et a même introduit des mesures allant tout à fait dans le sens opposé, à savoir un dépeçage du métier tout en oubliant d’organiser la coordination des soins.

 

Si l’on souhaite sauvegarder pour demain une médecine générale de proximité, il est urgent de redéfinir les conditions d’exercice sur 3 plans principaux :

Professionnel 

Le médecin généraliste traitant doit être clairement identifié comme le coordinateur des soins du patient. Il lui revient de déterminer la pertinence des démarches de soins, du recours à d’autres spécialités, des délégations de tâches, des missions d’appui. Ce rôle ne doit pas s’arrêter aux portes de l’hôpital, avec lequel la communication doit être facilitée. Toutes les missions de la médecine générale doivent être reconnues et valorisées, notamment dans le domaine préventif.

Economique 

Le modèle économique de l’exercice conventionné doit évoluer afin d’optimiser le temps médical tout en évitant le « burn out » des praticiens. Pour ce faire, la part relative du paiement à l’acte doit diminuer au profit de dotations conventionnelles structurantes (notamment pour favoriser l’embauche d’auxiliaires salariés) et des forfaits de prise en charge globale des patients. Sur le plan symbolique, il est devenu urgent que les majorations « clinique » (MPC) et de « coordination » (MCS) soient accordées aux médecins généralistes qui restent discriminés plus de 10 ans après la reconnaissance de leur spécialité !

Social 

Les praticiens conventionnés en secteur 1 devraient bénéficier d’une couverture sociale complète et sécurisante par l’Assurance Maladie, superposable à celle des salariés, que ce soit dans les domaines de la maladie, de la maternité ou des accidents du travail.

 

Les départs à la retraite ou les réorientations des médecins généralistes découragés les conditions de travail actuelles ne seront pas remplacés par la jeune génération si rien n’est fait de façon urgente pour valoriser la médecine générale à travers un modèle professionnel, économique et social revivifié.

Ce  jeudi 19 mars 2015, afin d’évoquer ces questions,

  • une délégation du SNJMG se rendra à l’hôtel Matignon à l’invitation du Premier Ministre,
  • le président du SNJMG se rendra à Mazamet (81) et Saint-Antonin-Nobleval (82), deux localités touchées par la crise démographique de la médecine générale. 

 

Contacts Presse :

Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57- frelat.emilie@gmail.com