Les fausses bonnes idées de la CARMF

 

Le débat sur la démographie médicale dans le contexte des Etats Généraux de l’Organisation de la
Santé (EGéOS) revient au goût du jour. C’est heureux, il était temps.
Les travaux avancent de façon significative avec bientôt la fin des auditions, constituant la phase
préparatoire de ces EGéOS obtenus au forceps par les jeunes médecins, lors du mouvement de grève
d’octobre dernier. Et soudain, certains se découvrent une légitimité sur ce sujet extrèmement
complexe.
Multirécidiviste, le Président de la CARMF, a récemment adressé à tous ses adhérents, c’est-à-dire,
tous les médecins de France, un courrier exhumant de l’inconscient collectif la foire aux mauvaises
idées dans ce domaine, ne faisant partie ni de ses compétences ni de ses prérogatives. On se croirait
revenu quelques mois en arrière, avec des propositions aussi incomplètes que désorganisées, et
surtout dangereuses in fine. Qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit bien là aussi, pourtant, d’une nouvelle
« mesurette », pour retourner les propos à son auteur.
Mélangeant ce qui est du ressort de l’Assurance Maladie et de celui de l’Etat, ainsi que les bénéfices
attendus en termes de pensions retraite des cabinets ainsi revendus, le Dr Maudrux n’hésite pas à
additionner les carottes et les poireaux, y soustraire des choux fleurs pour sortir un lapin de son
chapeau.
Ce raisonnement pseudo-logique souffre également d’un élément dont on ne peut plus faire
abstraction : les attentes de la jeune génération de médecins qui n’a souvent rien à voir avec celles
de  leurs ainés. Et quand on dit cela, on ne parle pas de caprices des jeunes. On parle bien d’une
attente responsable d’organisation de leur part, et pas seulement des opérations financières...
De plus, d’un point de vue comptable le pari de l’installation arithmétique de 3000 jeunes médecins
remplaçant 3000 départs à la retraite paraît pour le moins loin d’être gagné tant la pénurie qui nous
attend en nombre absolu est inexorable. Il n’y a qu’à voir les flux sortant des études, notamment en
médecine générale, pour rendre l’équation insolvable... Et encore, s’il n’y avait que ce point là...
Et que répondre face à un discours qui fait l’apologie d’un conventionnement sélectif, au détriment
du système de santé solidaire, ce que les jeunes médecins ont farouchement désigné comme
l’encadrement législatif d’une médecine à deux vitesses ? 
Les jeunes médecins sont tout à fait ouverts à la concertation et aux débats constructifs, et
également prêts à prendre leurs responsabilités sous réserve que chacun des partenaires de la santé
le fasse aussi dans un intérêt collectif cohérent. Le but recherché par ce courrier adressé à tous les
médecins installés paraît franchement tout aussi obscur que déplacé.
 
 
Contacts presse :
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Olivier VERAN, Porte Parole de l’ISNIH, 06 83 30 94 41
Fabien QUEDEVILLE, Président du SNJMG, 06 67 30 27 27
Raphaël GAILLARD, Président de l'INSCCA, 06 60 17 87 64