La médecine générale conventionnée en crise !

 

L'édition 2009 de l'atlas de la démographie médicale publiée par le conseil national de l'ordre des médecins révèle que :
- le nombre de médecins en activité régulière baisse de 2% (1er janvier 2008 : 203 855 - 1er janvier 2009 : 199 736)
- le vieillissement du corps médical se poursuit avec un âge moyen de 51 ans parmi les médecins en activité
- la diminution des installations en "libéral" s'amplifie (seuls 10% des nouveaux inscrits à l'ordre s'installent en activité libérale).
- La situation démographique de la médecine générale devient de plus en plus problématique

Malheureusement ceci n'est pas étonnant ; le pays continue de souffrir des politiques de réduction de l'offre médicale des années 1990, et de l'hospitalo-centrisme dévalorisant la médecine générale ambulatoire. De plus, l'exercice professionnel en "libéral" tel qu'il existe actuellement, ne séduit plus les nouvelles générations de médecins généralistes.

Pour répondre à la crise démographique de la médecine générale, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) estime urgent de :
- donner des preuves pratiques de la volonté de revalorisation de la médecine générale: Il s'agirait de débloquer les moyens suffisants pour une filière universitaire de médecine générale digne de ce nom, et d'aligner de la lettre tarifaire C - pour les médecins généralistes - sur la lettre CS - pour les autres spécialistes, associé à un paiement forfaitaire plus adapté à la mission du médecin généraliste que l'unique payement à l'acte,
- rendre aux médecins généralistes conventionnés leur coeur de métier (écoute, examen clinique, instauration et suivi des traitements, éducation à la santé, prévention,...) : par l'amélioration des conditions et de la qualité d'exercice (développement des structures pluridisciplinaires, simplification du parcours de soins, et l'organisation de la PDS sur la base du volontariat),
- et améliorer les conditions d'installation, par la mise en place d'un « forfait installation » et l'application effective du moratoire "jeunes installés". 

Toutefois, le  SNJMG, syndicat de médecins généralistes remplaçants, rappelle avec force que toutes ces mesures ne seront pas pleinement efficientes, s'il n'y a pas au coté des médecins généralistes installés, des médecins remplaçants, en nombre suffisant, non pénalisés par rapport aux médecins installés.
Il convient donc d'améliorer les possibilités d'exercice des médecins remplaçants (pour les non thésés comme pour les thésés) et non pas de les enfermer dans des contraintes : le verrouillage de la pratique des remplacements ne va pas garantir un nombre stable de médecins dans les territoires, bien au contraire !