Internat de médecine générale : malgré quelques signes encourageants, le scénario catastrophe se poursuit ...



Le Bureau National du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a pris connaissance des résultats des Epreuves Nationales Classantes Anonymes (ECNA) 2008 conditionnant l’entrée en Internat de Médecine.
 
Le Bureau National du SNJMG apprécie que la spécialité Médecine Générale ait séduit davantage d’étudiants « bien classés » que les années passées (la premiere à choisir Médecine Générale était 96e). Les efforts pour faire de la Médecine Générale une spécialité universitaire à l'égal des autres produisent leurs premiers résultats. Le Bureau tient ainsi à remercier toutes les organisations d'internes, de généralistes enseignants et les syndicats de médecins généralistes qui, comme le SNJMG, se sont investies dans ce combat. Le Bureau se félicite aussi que le SNJMG eut été la premiere organisation médicale à demander la suppression du concours de spécialités et la création d'epreuves classantes donnant accès à tous les internats (y compris celui de Médecine Générale) : désormais, l'équation "Médecine Générale = Choix par défaut" n'est plus intangible.
 
Toutefois, cette hirondelle ne fait pas encore le printemps. Car, si les étudiants commencent à être délivrés de l'image négative de la Médecine Générale donnée par l'Université, on ne peut pas dire qu'ils soient véritablement séduits par son exercice.

Ainsi, l’amphithéâtre de garnison (session de choix des spécialités) du 26 septembre 2008 a prolongé le scénario catastrophe des 4 années précédentes : 609 postes n’ont pas été choisis ! En cinq sessions d'ECNA, 3439 postes d'Internes de Médecine Générale sur 12660 n'ont pas été pris par les étudiants de deuxieme cycle d'etudes médicales (DCEM) - soit plus de 27% - alors que, hormis la médecine du travail et la santé publique, 100% des postes proposés dans les autres spécialités ont été pourvus...

Pour que les postes de Médecine Générale proposés aux étudiants soient effectivement pourvus, le SNJMG demande d'abord de poursuivre la reconnaissance universitaire avec notamment la mise en place d'une filière universitaire complète de Médecine Générale à l'égal de celle des autres spécialités et la mise en application du stage chez le médecin généraliste pour tous les futurs médecins lors du deuxième cycle d’études médicales (DCEM). En 1995, lorsque le SNJMG avait participé à la mise en place d’un premier stage chez le praticien lors du résidanat/internat de Médecine Générale, le syndicat avait aussi demandé, avec d'autres organisations, la mise en place rapide d’un stage ambulatoire pour tous les futurs médecins lors du DCEM. L'arrêté du 7 mars 1997 concernant la réforme des études médicales répondait à cette demande... mais les premiers stages ne sont apparus que l'année dernière!

Au delà de cette nécessaire reconnaissance universitaire, le SNJMG demande également de tirer toutes les conséquences des évolutions sociologiques du métier de médecin généraliste. Malgré les messages divergents véhiculés par la dernière convention médicale quant à leur rôle, il faut pourtant prendre en compte les aspirations des médecins généralistes concernant leur mode d'exercice : il apparaît évident que ces aspirations conduiront les généralistes à exercer leurs compétences dans des domaines complémentaires tels la médecine curative, la médecine préventive, la recherche clinique et/ou l'enseignement de la médecine générale, etc... Cette diversification de l'exercice est donc un facteur important d'attractivité pour la discipline, qu'il faut encourager et valoriser. Ce sont donc les perspectives d'évolution de carrière et d'évolution de statut que le SNJMG souhaite voir étudiées concrètement.

Enfin et c'est évident, la réussite de ses réformes nécessite l'abandon de toute mesure contraignante à l'installation.
Or, les menaces sont nombreuses à ce sujet... Il en va pourtant de l'avenir de l'exercice de la Médecine Générale !