Ce n’est qu'un début !

 

Ce dimanche 15 mars 2015 a été un évènement historique pour les professionnels de Santé, mobilisés par dizaines de milliers dans les rues de Paris, tous unis pour exprimer leur inquiétude et leur mécontentement. Malheureusement il semble que les pouvoirs publics n’aient toujours pas pris la mesure de la crise, ni de la profonde réorientation indispensable pour secourir un système de Santé en danger.

 

A l’issue de la manifestation, les représentants syndicaux ont pu rencontrer la ministre de la Santé.  Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) a rappelé ses demandes d’une réécriture en profondeur de la loi de Santé autour de 3 axes :

-       une protection sociale publique et solidaire,

-       un système de Santé refondé sur les soins primaires,

-       une gouvernance sanitaire démocratique et non technocratique.

 

Sans répondre aux dysfonctionnements de plusieurs groupes de travail, la ministre a annoncé des amendements gouvernementaux, dont nous pourrions avoir connaissance dès le lendemain… soit la veille de leur présentation devant la commission des Affaires Sociales de l’Assemblée nationale.

 

L’analyse de ces amendements met en lumière quelques timides progrès :

-       définition d’équipes de soins primaires autour des médecins généralistes ;

-       accord indispensable du médecin traitant pour le déclenchement des fonctions d’appui ;

-       pratiques avancées des auxiliaires médicaux dans le cadre d’une équipe coordonnée par un médecin ;

-       expérimentation de la vaccination par les pharmaciens limitée au vaccin antigrippal ;

-       transformation du « service territorial de santé au public » en « communautés professionnelles territoriales de santé » ;

-       le schéma régional de santé n’est pas opposable aux professionnels libéraux et la démocratie sanitaire locale s’organise dans des conseils territoriaux de santé.

 

Malheureusement plusieurs questions restent sans réponse, notamment celle du tiers-payant, que la ministre persiste à vouloir graver dans le marbre de la loi alors que les difficultés pratiques de sa mise en œuvre ne sont en rien réglées !

 

Madame Touraine joue avec le temps, d’un côté en promettant un report de la mise en œuvre des mesures problématiques ou leur transformation en expérimentation afin de mieux les imposer plus tard, de l’autre côté en choisissant après une concertation bâclée une procédure parlementaire accélérée !

 

Plus grave encore, la ministre fait l’impasse totale sur les moyens pourtant indispensables au fameux  « virage ambulatoire ». En effet le corolaire logique d’une réforme censée mettre le médecin traitant au centre du système de soins est bien entendu la question de la redistribution de certains moyens en faveur de la médecine générale (dotations pour financer plus de secrétariat, équité tarifaire entre spécialités, rémunération de la coordination…). Cette question, posée dimanche soir à la table des négociations par le président du SNJMG, a été volontairement caricaturée par la ministre, puis écartée d’un revers de main…

 

Pourtant sur ce point rien ne doit être lâché. En effet, pendant que le ministère de la Santé croit pertinent de gagner du temps, le nombre de médecins généralistes continue à s’effondrer dans tout le pays, à la campagne comme en ville.

 

Ce jeudi 19 mars, suite à son préavis de grève, le SNJMG appelle les futurs et jeunes généralistes à suspendre leurs activités pour la journée ou pour quelques heures, ceci afin d’aller exposer la gravité de la situation à leurs élus locaux (maires, députés, sénateurs, candidats aux élections départementales…) et de discuter avec eux des vraies solutions face à ce problème majeur.

 

Pour ce faire, le président du SNJMG se rendra jeudi à Mazamet (81) et Saint-Antonin-Nobleval (82), deux localités touchées par la crise de la médecine générale. 

 

Contacts Presse :

 Théo COMBES - Président - 06 81 00 22 90 - president@snjmg.org

Emilie FRELAT -  Première Vice-Présidente - 06 19 90 26 57 - frelat.emilie@gmail.com