Vaccin grippe A : recours massif et désordonné aux réquisitions

 

Avec la montée en charge de la vaccination contre la grippe A, les phénomènes d'embouteillage se multiplient dans les centres dédiés.

Depuis plusieurs semaines, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), qui regroupe des internes, des remplaçants et des jeunes installés ou hospitaliers, alerte sur les écueils de cette campagne de vaccination.

Ainsi, malgré l'engagement du ministère de la Santé à faire reposer l'organisation de la campagne sur des personnels volontaires, le SNJMG a déjà signalé que cette vaccination avait nécessité, dès Octobre, le recours à la réquisition des élèves infirmier(e)s puis des étudiants en médecine et des internes.

Au vu des retours qui lui parviennent, le SNJMG constate la généralisation et l'amplification du phénomène et déplore les conditions dans lesquelles il se produit.

Bien souvent, en lieu et place de réquisitions en bonne et dûe forme, les pouvoirs publics usent de l'intimidation dans une ambiance générale de précipitation voire d'improvisation. Ainsi, il arrive que des internes répondent à une semonce téléphonique (du jour même pour le lendemain) et se rendent dans des centres de vaccination où leur venue n'était absolument pas prévue...

Par ailleurs, les réquisitions et/ou les menaces de réquisitions se multiplient chez les médecins généralistes, parfois dans des conditions humiliantes. La revue "Le généraliste" rapporte ainsi l'exemple d'un médecin généraliste de Montpellier qui, réquisitionné deux jours de suite, d’abord pour la vaccination contre la grippe puis pour la PDS, a refusé la seconde et est passé, menotté, au tribunal en comparution immédiate...
Or, il est totalement incohérent, de demander à ces médecins d'abandonner leurs patients alors que nous assistons à la flambée de l'épidémie de grippe A et à la montée en puissance des épidémies hivernales habituelles (à commencer par les bronchiolites).

Inversement, certains volontaires ne se voient rien proposer et parmi ces volontaires certains sont même refusés comme les médecins remplaçants dont la licence est venue à expiration.
 
Aussi, le SNJMG renouvelle son appel à une meilleure gestion des volontaires et à la non réquisition des médecins généralistes, installés ou remplaçants.
De plus, afin d'augmenter le nombre de médecins disponibles pour faire face aux besoins de santé de la population, le SNJMG demande la prorogation d'un an de toutes les licences de remplacement venues à expiration en 2009.