"Pilules de 3e génération" : le SNJMG propose d'aller au delà des annonces de la ministre de la Santé

 

Mme Marisol Touraine, ministre de la santé, a tenu une conférence de presse ce matin à propos des pilules de 3e génération. Sans attendre les évaluations qu'elle a demandées en 2012 à l'ANSM et à la HAS, elle a annoncé :

- la saisie par l'ANSM des instances européennes en vue de restreindre les indications des autorisations de mise sur le marché (AMM),

- la place un dispositif permettant de limiter la prescription de ces pilules, aux seules situations dans lesquelles elles sont médicalement requises, en associant tous les professionnels de santé,

- une étude rétrospective pharmaco-épidémiologique soit réalisée chargée d'évaluer le nombre de complications vasculaires chez les femmes sous contraceptif oral et l'ouverture d'un travail d'analyse en continu des comportements collectifs de prescription

 

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) estime que si ces annonces vont dans le bon sens, elles demandent à être complétées par des mesures de plus grande ampleur. D'ailleurs, à peine la ministre avait elle fini son discours que l'Agence européenne du Médicament (EMA), dont le Formindep a décrit les liens avec l'industrie pharmaceutique, faisait savoir qu'elle ne modifiait en rien son avis sur les pilules de 3e génération.

 

Pour le SNJMG, Mme Marisol Touraine, en tant que ministre de la Santé, se doit de dénoncer les interventions médiatiques sans déclaration publique d'interet (DPI) des gynécologues qui, en tant que soit disant experts, ont pris position en faveur des pilules de 3e génération. De même, elle se doit de sanctionner le Pr Joseph Emmerich, qui invité sur France Culture en tant que responsable de l'ANSM, a menti par omission concernant sa déclaration d'interêt.

 

Surtout, le SNJMG a montré comment l'affaire des "pilules de 3e génération" relevait des mêmes mécanismes déjà dénoncés dans les précédentes affaires de médicaments (vioxx, accomplia, avandia, anti alzeihmer, mediator).

Il s'avère donc indispensable d'améliorer substentiellement la récente réforme du médicament. 

 

Aussi, le SNJMG, syndicat regroupant internes, remplaçants et jeunes installés ou salariés en Médecine Générale, renouvelle ses propositions :

  • l'indépendance de l'expertise
  • la parité spécialistes/généralistes parmi les experts 
  • la comparaison des nouveaux médicaments aux traitements de référence,
  • le financement public d'essais cliniques,
  • l'efficience de la pharmacovigilence,
  • l'indépendance de la formation des médecins
  • la suppression de la réserve totale ou partielle à des spécialistes de la prescrition de médicaments disponibles en ambulatoire (système qui permet à l'industrie pharmaceutique de cibler son marketing et qui de facto considére les médecins généralistes comme des moins capables de résister à cette pression alors que c'est bien souvent le contraire)

 

Contact presse : Alexandre HUSSON : 06 43 00 37 82