Loi Hôpital, Patient, Santé, Territoires (HPST) : Revalorisation contrariée de la Médecine Générale

 

En 2008, les Etats Généraux de l'Organisation de la Santé s’étaient accordées sur une nécessaire revalorisation de la Médecine Générale.

Le projet initial de la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoires (HPST) reprenait ce principe : définition et place de la Médecine Générale dans le système de soins, développement d'une véritable filière universitaire dédiée, engagement sur une politique d'incitation à l'installation.

Malheureusement, le texte qui a été adopté au Sénat n'est plus à la hauteur de l'objectif affiché.

Alors que la fonction de médecin traitant est reconnue implicitement comme principalement dévolue au médecin généraliste, un amendement a fait sortir purement et simplement gynécologues, ophtalmologues et psychiatres du parcours de soins. En revanche, les sénateurs ne se sont même pas interessés aux difficultés induites par le parcours de soins pour les jeunes installés en Médecine Générale ni pour les médecins généralistes installés en groupe.

Un autre amendement instaure dans la loi - via des contrats santé solidarité opposables - la première mesure contraignante sur le lieu d’installation des médecins généralistes.

Enfin, le texte de loi fait peser une nouvelle menace de réquisition sur les médecins généralistes à propos de leurs absences programmées.

Ces amendements: :
- dépouillent (explicitement) la Médecine Générale d’une partie des missions que la loi venait (implicitement) de lui reconnaitre
- ignorent les difficultés actuelles rencontrées par les médecins généralistes vis-à-vis du parcours de soins
- font de la Médecine Générale la première spécialité médicale soumise à un mesure contraignante à l’installation de ces praticiens 
- ciblent les médecins généralistes comme les premiers médecins menacés de réquisitions pour la permanence des soins ou en cas d'absence programmée.

Pendant ce temps, le Conseil de l'Ordre signale que le nombre de médecins généralistes installés décroit et que les postulants à l'installation en Médecine Générale ne représentent plus que 10% des jeunes médecins généralistes.

Est-ce avec de telles mesures que les parlementaires réunis ce jour en Commission Mixte Paritaire (CMP) espèrent inciter les étudiants en médecine à se spécialiser en Médecine Générale puis à s'installer en secteur conventionné ?