Facultés de médecine : Les provocations répétées du président de la conférence des doyens

 

Fin Janvier 2018, le Pr Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, a été élu par ses pairs comme président de la Conférence des doyens.

 

En un peu plus d'un an, le bilan de cette présidence est hélas éloquent.

 

Dès son premier entretien, suite à son élection, il avait relativisé les souffrances des internes de médecine ("les suicides réels sont très très rares") en écartant toute influence de "l'organisation structurelle du système" (1).

 

Malgré les multiples réactions de désapprobation, le Pr Sibilia n'était pas revenu pas sur ses propos.

 

En septembre 2018, il s'en prenait une nouvelle fois aux jeunes médecins : "Si tous les jeunes médecins en formation avaient ces valeurs citoyennes, républicaines et puissent rendre à la Nation ce que la Nation leur a donné, peut être que l'on discuterait différemment de la répartition des médecins et de la coercition et non coercition (...) S'il y avait plus de sens, plus de qualité civique et plus de valeurs sociétale et républicaine, je pense qu'on avancerait un tout petit peu" (2).

 

Cette intervention a été fermement condamné par le conseil de l'ordre des médecins (3) mais le Pr Sibilia a refusé de reconnaître qu'il avait tenus ces propos et n'a donné aucune suite aux demandes d'excuses publiques formulées par le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), au nom de tous les jeunes médecins ainsi insultés (4).

 

Devant l'absence de réaction des ministres de tutelle (Santé et Enseignement Supérieur), le Pr Sibilia s'est peut être cru autorisé à une nouvelle provocation en regrettant en décembre 2018 la féminisation des promotions d'étudiants en médecine (5).

 

Malgré (ou à cause de) la répétition des provocations, le SNJMG a été bien seul à condamner cette prise de position (6).

 

Mais voici que le Pr Sibilia vient une nouvelle fois de récidiver en affirmant que "le monde de la santé ne peut pas se permettre ce sentiment (...) de complotisme où toute relation est suspecte", évoquant, entre autres, les échanges avec les laboratoires pharmaceutiques (7).

 

Si le Pr Sibilia, dont le cas personnel a été évoqué sur les réseaux sociaux (8), a pu s’appuyer sur le sentiment de certains de ces confrères (9), le SNJMG estime au contraire que le monde de la santé ne peut pas se permettre davantage de collusion avec les acteurs industriels et que seule la transparence, et mieux l'indépendance, des professionnels de santé est à même de dissiper toute suspicion (10).

 

Au nom des jeunes médecins et de tous les militants pour l'indépendance médicale, le SNJMG renouvelle son appel aux ministres de tutelles : jusqu'à quand continuerez vous d'accepter, par votre silence, les propos délétères du responsable universitaire de la formation des médecins de France ?

 

 

Contact Presse : Dr Sayaka Oguchi
presidente@snjmg.org – 07.61.99.39.22

 

 

(1) : Communiqué du  SNJMG (06.02.18)

(2) : Source : Vincent Granier (APM)

(3) : Communiqué de l'Ordre des médecins (06.09.18)

(4) : Communiqué du SNJMG (07.09.18)
(5) : Dans un entretien au Figaro Etudiant, Jean Sibilia a souhaité "pousser plus de garçons à faire médecine, qui s’est beaucoup féminisée ces dernières années".

(6) : Communiqué du SNJMG (07.03.19)

(7) : Entretien Café Nile du 10 avril 2019

(8) : Fil twitter (05.09.18)

(9) : Déclarations du Pr Pascal Roblot, doyen de la faculté de médecine de Poitiers, envers le classement des facs et CHU établi par le Formindep (Avril 2019)

(10) : Indépendance de la formation médicale : une implication constante du SNJMG