Convention médicale : que veut l'Assurance Maladie ?

Lors des premières réunions en vue de la prochaine convention médicale, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait entrevu une volonté de la part de l'Assurance Maladie de diminuer les inégalités entre Médecins Généralistes et autres spécialistes, tant sur le plan statutaire que sur le plan tarifaire. Le SNJMG avait salué la possibilité de coter la consultation comme les autres spécialités (C+MCP = 25 EUR). La volonté de réduire les démarches administratives pour le renouvellement des prises en charge en Affection de Longue Durée (ALD) et la non pénalisation du tiers-payant si le patient n’avait pas fait correctement la déclaration de Médecin Traitant constituaient également deux nouvelles encourageantes. Et l'amélioration de la couverture sociale des médecins conventionnés (retraite, maternité, accident du travail) ne pouvait que réjouir un syndicat qui en avait fait depuis plusieurs décennies sa revendication.

 

Malheureusement, notre optimisme initial laisse la place petit à petit à une déception car la deuxième phase des négociations nous paraît peu ambitieuse et sans moyens réels face aux défis de la crise de la Médecins Générale et des Déserts Médicaux. Le SNJMG redoute que les redistributions tarifaires se fassent à enveloppe constante, et que la volonté de l'Assurance Maladie de faire disparaître les inégalités tarifaires entre spécialités ne se soit plus aussi évidente : l'Assurance Maladie a par exemple proposé aux autres spécialistes une majoration tarifaire lorsqu'une consultation est accordée en urgence suite à la sollicitation d’un médecin généraliste. L'assurance maladie ne semble donc pas avoir changé de logique : le médecin généraliste est corvéable à merci, et quand il passe du temps à évaluer une situation d’urgence ou évite une hospitalisation coûteuse en cherchant un correspondant d’une autre spécialité, la majoration tarifaire ne revient qu'à ce dernier... 

 

Concernant la Rémunération sur les Objectifs de Santé Publique (ROSP), la situation n'est pas plus claire.

Si l'Assurance Maladie se dit prête à prendre en considération, comme le syndicat lui demandait, la situation des jeunes installés, le SNJMG déplore le fait que, techniquement, il n’a pas été possible d’adapter la ROSP aux médecins remplaçants, qui constituent un relais indispensable de la continuité des soins, que la ROSP ne repose pas sur un contrat optionnel permettant l'adhésion ou de désistement annuel, et que les items de santé publique ne présentent toujours pas de garantie d'impartialité, de "robustesse" scientifique ni d'indépendance.

 

Nous avons le sentiment que la Médecine Générale libérale n'est pas une priorité pour l'Assurance Maladie, et que notre métier ne sera pas valorisé avec des mesures ambitieuses capables d’attirer de nouveaux confrères. Le SNJMG en appelle directement au gouvernement pour augmenter la dotation de cette Convention Médicale et à l'Assurance Maladie afin d’abolir une fois pour toutes les discriminations envers la Médecine Générale de secteur I, en première ligne au service de la population de notre pays.

 

Contacts Presse :

Emilie FRELAT - Présidente - 06 19 90 26 57- presidente@snjmg.org