CAPI : quelle fiabilité ? Quelle pertinence ?

A l’heure du premier bilan annuel des CAPI (Contrats d’Amélioration des Performances Individuelles), le SNJMG (Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes) voit malheureusement se confirmer certaines de ses craintes formulées l’an dernier.

Les Jeunes Médecins Généralistes sont en pointe dans le combat pour l’évolution et la revalorisation de leur métier. A ce titre, ils ont pleinement conscience que le seul paiement à l’acte n’est satisfaisant ni pour les médecins, ni pour les patients, ni pour la société. La diversification des modes de rémunération fait partie des mesures nécessaires, via la création de forfaits en relation avec le mode d'exercice et des critères qualitatifs de pratique.

A l'étranger, ce sont les systèmes qui associent ces trois modes de rémunération des médecins généralistes qui permettent d’obtenir les meilleurs résultats de santé publique, tout en optimisant les dépenses.

A ce titre, la mise en place du CAPI peut être considérée comme une nouvelle tentative, après l'option référent.

Encore faut-il que les instruments de mesure soient fiables et transparents, que les objectifs fixés correspondent à de vrais enjeux de santé publique et que ce contrat relève du champ conventionnel, assurant sa cogestion entre les représentants des médecins généralistes et ceux des caisses de sécurité sociale.

Si le but est d’assurer une meilleure qualité des soins, nous ne pouvons que soutenir le dispositif. Il est de même parfaitement légitime, pour la société, de chercher à promouvoir des soins au meilleur coût tant que cela ne se fait pas au détriment des patients.

Hélas, les premiers retours ne semblent pas confirmer ces aspirations.

L’exemple du Dr Stéphane Fraize, jeune médecin généraliste installé dans un secteur rural du Périgord, est révélateur.

En effet, son relevé contient des inexactitudes flagrantes (nombre de patients enregistrés, statistiques de prescription incohérentes). Devant l’impossibilité d’obtenir des explications précises, et bien que crédité d’un taux de réalisation de 99% sur les objectifs médicaux, il vient d’introduire un recours auprès de la CPAM de Dordogne.

Le Dr Fraize souligne aussi l’exemple symbolique de l’Hydrochlorothiazide, produit ancien que toutes les recommandations placent en première ligne dans le traitement de l’hypertension artérielle. Plutôt que de respecter l’esprit du CAPI avec intelligence, les caisses ont fait le choix d’en appliquer strictement la lettre et de ne pas assimiler ce médicament au répertoire des génériques.

Autant d’éléments qui motivent le SNJMG à redemander que ces contrats puissent s’appuyer sur des données sérieuses et vérifiables. Il paraît également indispensable que la pertinence des critères retenus et le suivi des contrats fassent l’objet d'accords avec les partenaires conventionnels.

Le SNJMG soutient pleinement l'action du Dr Fraize et lance un appel aux autres jeunes médecins généralistes connaissant les mêmes problèmes : rassemblons nous pour nous faire entendre !